jeudi 20 février 2014
François Hollande défend une attractivité de la France qui ne sert plus à rien
Les trente grands patrons d’entreprises internationales qui ont été reçus par François Hollande sont repartis un peu perplexes. Très polis, ils ont écouté le discours new-look de la France. Ils ont pris note des initiatives annoncées par le président de la République, mais ils considèrent dans leur grande majorité que la gouvernance française est à côté de la plaque.
Tous ces patrons, industriels et investisseurs qui représentent en France plus de 100 000 emplois ont d’abord été un peu surpris d’avoir droit à un tel traitement. "Il n’y a que dans les pays très centralisés, en Chine, en Russie, en Afrique et en Corée du nord que les patrons sont ainsi traités" explique l’un d’eux.
Ailleurs, dans les grandes et vieilles démocraties, on se débrouille avec les chambres de commerce, les agences, les ministères et les collectivités locales dès qu'il s’agit d’implantations industrielles, mais la France sait encore recevoir sous les lambris de la République.
Au-delà du décorum, ils ont écouté avec beaucoup d’attention ce que le président français pouvait leur dire et "Franchement, rien de ce qui nous a été dit était choquant, dit l’un d’eux. On achète tout, ou presque."
Une agence pour l’export, la création d’un passeport pour les talents, des cartes de séjour, un visa spécial entrepreneur, des facilités d’installation pour les start-up étrangères, un régime de TVA applicable aux entreprises importatrices. Mais aussi des facilités d’investissement, des démarches allégées…
Toutes ces initiatives vont évidemment dans le bon sens, et aucun chef d’entreprise ne les rejettera, mais pour la plupart, le problème français n’est pas là.
Le problème français n’est pas un problème d’attractivité mais de compétitivité. L’écosystème français est trop lourd, trop coûteux, les entreprises françaises ou étrangères installées dans l’hexagone n’ont pas la souplesse, la réactivité, la rentabilité et la visibilité pour affronter un modèle de développement qui est désormais dominé par trois caractéristiques : une course à l’innovation, une pression concurrentielle, et un marché mondial.
La question de l’attractivité est secondaire. Il nous faut être attractif pour séduire les touristes, les étudiants, les grands professeurs, les meilleurs chercheurs, mais s’il s’agit d’être attractif pour attirer des usines et des ateliers de fabrication, ce n’est pas le sujet.
Qu’on le veuille ou non, les entreprises étrangères ne viendront pas en France monter des usines. D’abord parce qu'on monte les usines à proximité des centres de consommation. Toyota restera encore longtemps comme le dernier exemple d’implantation réussie en Europe. Ensuite parce que l’industrie créatrice de main d’œuvre se développe surtout dans les pays émergents.
En revanche, nous devrions pouvoir attirer des centres de recherche, des activités à haute valeur ajoutée et des industries liées au savoir des nouvelles technologies. Nous devrions surtout être capables d’investir à l’étranger beaucoup plus que nous le faisons. Parce que la croissance industrielle se développe hors du continent européen. Elle peut revenir en Europe, mais pas au point de nous ramener le plein emploi.
La France a donc moins besoin d’attractivité que de compétitivité pour affronter la concurrence étrangère et de conquérir le monde. L’économiste Jean- Marc Daniel expliquait très justement hier sur Atlantico que la France, compte tenu de sa démographie et de son degré de développement, devrait être exportatrice nette de capitaux. Nous devrions pouvoir avec notre épargne acheter et investir à l’étranger. Seul moyen de sécuriser notre propre avenir.
Or, pour l’instant on essaie de faire tout le contraire. Attirer des usines qui ne viendront pas, attirer des capitaux pour qu'ils achètent des outils et des talents… Pourquoi pas, à condition que la réciproque soit vraie.
Nous avons un besoin de compétitivité et de rentabilité pour voyager, exporter et investir. Un besoin énorme. L’attractivité, c’est autre chose. Le discours officiel tombe un peu à plat, du point de vue de l’efficacité économique. A moins qu’on assiste là à un nouvel épisode de communication politique à des fins de pédagogie.
Imaginons en effet que depuis une semaine François Hollande ne s’adresse pas aux chefs d’entreprise mais en réalité , cherche a être entendu de l’opinion publique française et de ses électeurs pour dire : La France n’est pas séduisante pour la croissance , pas attractive , il faut que nous Français fassions des efforts , il faut que nous français puissions ranger nos chambres pour que les visiteurs ne soient pas déçus. Il faut que nous réparions les ascenseurs, les fondations, et la toiture des maisons pour pouvoir travailler.
Si François Hollande fait en réalité passer ce message, alors la pédagogie sera utile. Sauf qu’il y avait une façon plus simple et plus crédible de le dire.
Le pacte de responsabilité n’est rien d’autre que l’obligation pour tous les acteurs de la sphère économique de faire son travail : les chefs d’entreprises, les salariés du privé (l’exemple du contrat de compétitivité signé chez Renault restera exemplaire), et ça concerne aussi tous les fonctionnaires. Ce n’est ni de droite, ni de gauche. Ça devrait être efficace si c’était bien géré. C’est à dire autrement que par des comités et des commissions, des hauts conseils et des directoires.
Suisse : la réplique du président de la Confédération à Montebourg
Évoquant le vote sur l'immigration, le ministre français a parlé de "lepénisme en vrai". "Ce qui est excessif est insignifiant", rétorque Didier Burkhalter.
"La votation suisse, c'est le démonstrateur du lepénisme en vrai", déclarait mardi sur France Inter le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, ajoutant : "On va pouvoir montrer les résultats aux Français du lepénisme exercé à une petite échelle, qui est l'échelle helvétique." Très virulent, le ministre a poursuivi, menaçant la Suisse de "mesures de représailles. [...] Il va y avoir des barrières, en contrepartie, pour l'exportation des produits suisses. Et la Suisse va s'appauvrir, voilà le résultat ! C'est du lepénisme à petite échelle, c'est la ruine !" s'est emporté Arnaud Montebourg, concluant : "C'est un suicide collectif pour les Suisses."
La réplique cinglante de Didier Burkhalter, président de la Confédération suisse et ministre des Affaires étrangères, ne s'est pas fait attendre : "Tout ce qui est excessif est insignifiant. La politique, c'est penser au résultat final, et non pas se concentrer sur l'expression qui va faire le buzz du jour !"
Membre du Parti libéral radical, adversaire de la "votation" contre l'immigration de masse, Didier Burkhalter tente de limiter les dégâts chez ses proches voisins. Alors que la chancelière allemande Angela Merkel l'a reçu assez chaleureusement, cherchant à trouver une "solution raisonnable", le président a eu droit à un accueil bien plus sec de la part de Laurent Fabius. "Berlin a montré une claire ouverture vers le pragmatisme. Ici, à Paris, il faut encore beaucoup travailler", confie le président de la Confédération dans la presse suisse.
Bercy nous raconte des histoires, les exilés fiscaux qui reviennent ne sont pas les bons
Le gouvernement et Bercy en particulier n’arrêtent pas de claironner le retour de Suisse des exilés fiscaux. Les chiffres avancés sont certainement les bons mais ce retour n’empêche pas les nouveaux de partir se mettre à l’abri de la surfiscalisé française. Selon les avocats spécialisés, on traiterait depuis le début de l’année dernière une centaine de gros dossiers par semaine. Ça représente des sommes dix fois plus élevées que celles qui sont censées revenir.
Bercy se glorifie d’un phénomène qui n’était pas inquiétant et se tait sur les départs qui, eux, sont de vrais marqueurs d’inquiétude. Selon les services du ministère du budget, (Bernard Cazeneuve), les demandes de régularisations selon des modalités applicables depuis juin sont un vrai succès. L’administration fiscale aurait vu revenir 15 813 contribuables ayant un compte non déclaré à l’étranger. Ces retours auraient déjà rapporté 230 millions d’euros, tous les dossiers en cours d’instruction représentent 2,4 milliards d’avoirs. Sur 2014, le budget a programmé un retour d’impôt de 1 milliards d’euros. Et bien évidemment le succès de cette opération est lié à l’effort de l’État qui a ramené à 15% le taux de pénalité fiscale pour les fraudeurs passifs et à 30% pour les fraudeurs actifs. Donc ce n’est pas une amnistie, mais ça lui ressemble.
Quand on le regarde à la loupe, ce bilan est décourageant. Désolant même.
- Le retour des capitaux placés illégalement à l’étranger est dû à cette pseudo amnistie fiscale mais au fait aussi que les banques suisses se sont engagées à être transparentes. Donc elles ont prévenu leurs clients qu'ils étaient priés de déménager leurs petits trésors. Et où aller ? Toutes les destinations proposées sont lointaines et peu sûres.
- Bercy joue habilement sur la confusion entre les contribuables exilésillégalement (plus de 15 000) et qui se sont renseignés, et ceux qui ont véritablement entamé une procédure d’arbitrage (2 631 dossiers) et enfin ceux qui ont été traités et qui ont donc payé leur amende, (241 dossiers). Entre ceux qui pensent à rentrer et ceux qui acceptent de rentrer, il y a une marge importante.
- Ceux qui rentrent, vraiment ne sont pas super riches. Les dossiers déposés aujourd’hui portent sur des sommes inférieures à 100 000 euros. De qui se moque-t-on ? 100 000 euros, de quoi acheter un parking à Paris. Pas plus. A qui appartiennent donc « ces énormes fortunes » ? Principalement à des français qui habitent la France et qui ont hérités d’un compte sur lequel des parents ou des relations leur avait laissé une queue d’héritage. Il est évident que ces héritiers ont sauté sur l’occasion offerte pour rapatrier cet argent sans pénalité. Pour rendre légal, pour blanchir en quelque sorte de l’argent qui au départ n’était sans doute pas très propre. Des avoirs qui ne l’étaient pas, à cause de leurs ancêtres peu scrupuleux. Les grosses fortunes elles ne rentrent pas.
Mais, au-delà cette fraude des grosses fortunes placées illégalement en Suisse et qui peuvent aller aussi bien au Qatar ou à Dubaï, ce dont on ne parle pas, c’est l’existence d’un exil totalement légal qui s’est accéléré depuis un an.
Les grosses fortunes qui demandent un déménagement à Genève, Bruxelles ou au Luxembourg sont de plus en plus nombreuses. Bercy ne donne pas ces chiffres. Les contribuables fuient les droits de succession et l’ISF. On trouve les patrons qui vendent leur entreprise pour partir en retraite, on trouve les héritiers de grands groupes qui n’ont pas le bénéfice de l’exonération, on a aussi les patrons de fonds d’investissements. Tous ceux qui ont investi leur fortune dans des start-up mais qui ne les gèrent pas, tous les propriétaires d’hyper-marché qui lâchent prise. Sans parler, et c’est d’actualité, des Peugeot qui, maintenant qu’ils sont évincés de l’entreprise vont évidemment aller se cacher pour éviter l’ISF… et rejoindre leurs cousins de l’autre coté de la frontière suisse.
Toute cette évasion commence à être intéressante à partir de 10 millions d’euros de fortune. C’est le prix d’un immeuble à Paris ou d’un très gros commerce, ou même d’une PME. Ils sont entre 5 000 et 10 000 a être dans ce cas, des porteurs d’avoir pour des montants de 5 à 10 milliards d’euros. Ils ont en toute légalité, avec Bercy négocié leur exil. Pour information, 10 millions d’euros de fortune, c’est minimum 150 000 euros d’ISF. Pas négligeable par les temps qui courent.
Mais ce n’est pas tout : il y a enfin les fourmis qui veulent éviter l’impôt sur le revenu, et… les frais de chauffage. La classe moyenne française qui n’a pas d’autre fortune qu'une résidence secondaire et une retraite confortable (entre 5000 et 10 000 euros par mois,) cette classe moyenne française s’en va aujourd hui résider en toute légalité dans des paradis fiscaux spécialement aménagés pour eux. Dans le tiercé gagnant des destinations préférées des retraites françaises :
- Le Portugal qui sort de la crise grâce à cet afflux de capitaux. Depuis un an, le Portugal aurait gagné 2 milliards d’euros.
- Le Maroc, mais ce n’est pas nouveau.
- La Floride et l’Île Maurice ... mais c’est un peu loin. Les retraités français qui sont aisés pour échapper au fisc, ont aussi de petits enfants qu'ils veulent voir assez souvent. Ces destinations attirent les plus riches de la classe moyenne.
Ceci étant, tous ces pays ont des avantages identiques. Ils sont baignés par le soleil, avec un immobilier chic et pas cher à cause de la crise qui a écrasé les prix. Et des services pas chers. Un couple de fonctionnaires en retraite qui a du mal à finir le mois à Paris vivra comme un nabab à Lisbonne ou à Agadir.
Cet exil là est parfaitement légal. Bercy ne pourra pas s’y opposer. Donc il ne s’en vente pas. Il préfère se réjouir de retrouver tous ceux qui ont eu « la malchance » d’avoir un ancêtre un peu voyou qui avait planqué de l’argent en Suisse et qui cherche à le récupérer aujourd’hui. Alors plutôt que de le ramener en cash en petite quantité quand ils rentrent des sports d’hiver, ces héritiers préfèrent payer la taxe et tout retrouver. La taxe coûte moins cher que le TGV. Mais de là à dire qu’ils marquent le retour de la confiance dans les vertus du modèle français, faut pas exagérer.
Entreprise de séduction
Entreprise de séduction
Cela n'aura échappé à personne : François Hollande n'en finit plus de courtiser assidûment les patrons. Après avoir caressé les « pigeons » dans le sens des plumes aux États-Unis, le voici qui reçoit aujourd'hui à l'Élysée, en compagnie du Premier ministre et d'une dizaine de ministres, trente-quatre chefs de grandes entreprises internationales, dans le cadre d'un « conseil stratégique de l'attractivité ». Ce n'est pas être cruel que de le souligner, mais le temps n'est plus où notre ministre d'un Redressement finalement… improductif, ferraillait avec des « patrons voyous » pour sauver des canards boiteux. À quoi bon s'épuiser à renflouer en pures pertes des entreprises vouées au déclin au nom d'un chauvinisme entrepreneurial dépassé ?
L'échec enregistré par François Hollande sur l'inversion de la courbe du chômage l'a conduit à ce tournant social-réaliste. Les capitaux étrangers représentent un « stock » de 503 milliards d'euros et, dans notre industrie, un investissement sur trois vient des fonds étrangers. Les trente-quatre grands patrons qui seront reçus à l'Élysée aujourd'hui « pèsent » la bagatelle de 850 milliards d'euros. Plus question, donc, de cracher dans la soupe quand nos assiettes sont vides.
Toute la question est de savoir si François Hollande pourra se montrer suffisamment persuasif. Les belles paroles ne suffiront pas à vaincre la répugnance des grands groupes étrangers à investir en France. Pour que se produise le « choc d'attractivité » voulu par François Hollande, encore faudrait-il que survienne un « choc culturel » dans le pays.
Difficile d'obtenir la confiance pleine et entière des investisseurs étrangers quand les mesures prises par l'exécutif (CICE ou pacte de responsabilité entre autres) sont combattues par une partie de sa propre majorité et les syndicats. Instabilité fiscale, lourdeur du dialogue social, poids de la fiscalité, sont autant d'entraves que François Hollande n'est pas parvenu, pour le moment, à lever. Autant dire qu'il faudra plus que les tardives cajoleries d'une entreprise de séduction pour… séduire les entreprises.
Une addiction dangereuse
Une addiction dangereuse
Tous les yeux sont rivés en permanence sur le Japon. Pour une raison très simple. L'Europe se nipponise et la crainte d'une plongée dans une déflation longue est permanente. Dès lors, observer comment le Japon parvient à se sortir de ce piège de 20 ans est une nécessité. Après l'euphorie de 2013, le doute s'installe sur la reprise de la croissance japonaise.
LE NIKKEI S'ENVOLE
la Bourse Japonaise a été la star de l’année 2013 avec sa progression de 57%. Mais depuis le début de l’année, on sentait un petit coup de mou. Après l'enthousiasme sur l'Abenomics, le doute s'est installé sur la reprise économique japonaise. Et hier le taux de croissance du dernier trimestre a été très décevant. La Banque du Japon a dû encore relancer ce matin la planche à billets. À fond.
L'ADDICTION A LA LIQUIDITÉ
On s’aperçoit qu’au Japon comme ailleurs, les économies sont sous respiration artificielle. Dès que les doses d’injection monétaire se stabilisent, la croissance retombe. Il va falloir qu’un jour la croissance se passe de cette drogue monétaire et pour l’instant ce n’est pas le cas. Voir l'édito en vidéo
LA RÉVOLUTION ITALIENNE?
Sur papier le programme du nouveau premier ministre Italien ressemble à une feuille de route idéale sur les réformes structurelles rédigée par l'Allemagne. Changement de la loi électorale, réforme du marché du travail, de l'administration, et de la fiscalité. S'il fait déjà la moitié de ce qu'il a promis, ce sera une vraie révolution. Si même l'Italie fait sa révolution économique, qui va rester en queue de peloton avec nous ?
ALSTOM INQUIÈTE
Et le gouvernement aurait, selon les Échos, mandaté un cabinet de conseil sur le sujet. Bouygues vient d'annoncer une dépréciation de 1.4 milliard d'euros de sa participation dans Alstom. A suivre.
LES GADGETS DE HOLLANDE
Ce n'est pas avec des gadgets qu'on va relancer l'attractivité de la France vis-à-vis des investisseurs étrangers : Démarches douanières simplifiés, "passeports talents", visas plus longs et aides aux starts ups. C'est mieux que rien mais pas beaucoup mieux. Il faut réformer le marché du travail et la fiscalité.
LES FRANÇAIS BON GESTIONNAIRES
selon une étude CSA/Fortuneo. Les Français consultent leurs comptes au moins une fois par semaine, 38% même tous les jours. Un français sur 5 note ses dépenses dans un carnet. Et le financement des vacances reste le budget prioritaire en dehors des dépenses de nécessité. (voir article dans le Parisien). Les Français sont des vraies fourmis. Pas étonnant que nous ayons le taux d'épargne le plus élevé.
ÉTONNANT
Révélation dans les Échos. Les vols dans les fermes ont explosé de 66% en 5 ans. Vols de tracteurs, de matériels, de carburants, de récoltes... Les agriculteurs en ont ras le bol...ça va être un sujet du Salon de l'agriculture qui ouvre dans 5 jours.
LE CHIFFRE QUI TUE
Un cadre passe 16 ans de sa vie en réunion sur 40 ans de carrière....Selon une étude Perfony, start up spécialisée dans la coordination en entreprise. Si on rajoute les pauses cigarettes, les pauses facebook, sms, internet, en gros on ne fout rien.
LE PORTUGAL FRIME
Déclaration du premier ministre: "Les chiffres montrent que nous avons dépassé toutes les attentes de croissance". C'est vrai que le Portugal se redresse avec un vrai rétablissement de la compétitivité. Bravo les gars. Et en plus c'est un paradis fiscal pour les retraités européens. Il va falloir que j'y pense.
VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE
MAY THE FORCE BE WITH YOU
Les marchés sont moutonniers
Les marchés sont moutonniers
Tous les deux ans environ, les investisseurs élisent une thématique d'investissement et se ruent tous ensemble dans la même direction. Il y a eu l'or, puis les pays émergents, puis la techno (encore à la mode) et depuis un an les pays d'Europe du Sud. C'est le plat du jour. Et tout le monde le commande. Même s'il n'est pas du meilleur goût. Le principe c'est d'acheter ce que les autres achètent.
LES ELDORADOS EUROPÉENS
Les taux des emprunts d’État des pays d’Europe du Sud continuent à baisser
Qui l’aurait cru ? Qui aurait seulement imaginé quand ces pays étaient au bord de la faillite qu'ils deviendraient un jour les chouchous des investisseurs? Ne cherchez pas. Les nouveaux eldorados pour les investisseurs internationaux s'appellent l'Espagne, l'Italie, le Portugal et même la Grèce. On se rue vers la dette avec des taux italiens et espagnols à 3.5% et vers les indices boursiers.
L'ENGOUEMENT DES INVESTISSEURS
Les marchés aiment les thématiques et sont moutonniers. Comme les pays émergents sont out, il fallait un nouveau thème d'investissement et c'est l'Europe du Sud. C’est vrai que l’économie rebondit mais on vient de tellement loin que ce n’est pas une surprise et avec des taux de chômage à 25% en Espagne ou plus en Grèce, parler d’un miracle des périphériques européens est un peu déplacé.Voir l'édito en vidéo
LA FIN DU FEUILLETON PEUGEOT
C'est fait. On va pouvoir passer à autre chose. Les Peugeot ont accepté, il faut dire qu'ils n'avaient pas d'alternatives, l'entrée de l'État et de Dong Feng. En gros Peugeot va devenir chinois à terme. Tant mieux ou tant pis, on s'en fout. C'est le sens de l'histoire.
ABSURDE
Après avoir pesté pendant des mois sur le CICE en demandant une baisse des charges, le MEDEF déclare maintenant préférer le CICE à une baisse des charges. Les entreprises françaises n'ont pas besoin de subventions, elles ont besoin de baisse des charges et de liberté. Pierre, reprends toi.
LA PHRASE DU JOUR
Alors qu'une quarantaine de ministres français et allemands passent la journée ensemble pour tenter d'améliorer la coopération entre les deux pays qui est au plus bas, l'ambassadrice d'Allemagne en France déclare: "Il faut du courage pour faire des réformes". C'est malheureusement ce dont on manque en France. Des politiques, de gauche comme de droite, courageux.
LES PAYS IMMERGÉS
Mauvaise passe pour les pays émergents. L'Ukraine et la Thaïlande repartent vers la guerre civile.
ON N'A PAS LE DROIT
de dire qu'il y a en ce moment une bulle sur les réseaux sociaux et dérivés similaire à la bulle internet en 2000. C'est rétrograde et réac. Pas cool. L'éditeur de Candy Crush va entrer en bourse pour lever environ un milliard d'euros sur une valorisation de 5 avec un chiffre d'affaires de ...1.36 milliard d'euros... C'est trop géniaaaaaaal!
LE BUSINESS CASE DU JOUR
Lego. À l'occasion de la sortie du film qui fait un carton planétaire. Comment Lego s'est-il réinventé à l'ère du numérique ? Fascinant.
RUÉE SUR LES INTRODUCTIONS EN BOURSE
L'Europe fait son meilleur début d'année en introductions depuis 2007. 8.3 millions d'euros sont en attente après plus de 3.2 milliards d'euros déjà levés.
À LIRE
Les "Tableaux de l'économie" publiés par l'INSEE. Une photographie instantanée de la France assez amusante parfois. On y découvre que les entreprises contrôlées par l’État emploient près de 800,000 personnes, que deux seniors sur trois ont un portable et qu'il y a 27% de femmes à l'Assemblée...
VOILA C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE
MAY THE FORCE BE WITH YOU
La relance d'un moteur en panne
Il aura fallu la crise ukrainienne pour recréer une dynamique entre les deux rives du Rhin de nature à donner un peu de contenu au 16e conseil des ministres franco-allemand qui s'annonçait bien terne à l'Élysée.
On savait Paris et Berlin en désaccord sur l'union bancaire, les Allemands peu enthousiastes à l'idée d'un « Airbus des énergies renouvelables » proposé par les Français. Surtout, les désaccords entre la chancelière Angela Merkel et son ministre des Affaires étrangères, Frank Walter Steinmeier, sur une plus grande implication de l'armée allemande à l'étranger, avaient fini par bloquer toute initiative commune. Certes, les Allemands avaient apprécié le pacte de responsabilité et la volonté française de mettre en oeuvre des réformes. L'engagement de la brigade franco-allemande au Mali est la première démonstration de solidarité que les Français attendaient en Afrique où ils sont englués dans une guerre confessionnelle en RCA. Par ailleurs, l'Allemagne ne pouvant rester indifférente au conflit ukrainien qui se déroule à ses portes, a relancé une diplomatie commune avec la France et la Pologne dont les représentants sont attendus à Kiev. Enfin, l'annonce d'une volonté commune d'aboutir avant les élections européennes à une taxe sur les transactions financières, en dépit des oppositions du secteur bancaire, et la réaffirmation d'un accord pour mener une transition énergétique ambitieuse, ont reinsufflé un peu de carburant au moteur franco-allemand. Lequel en avait bien besoin.Spéculations sur un remaniement
La cote de popularité terriblement basse de François Hollande fait craindre une forte abstention dans son camp aux prochaines municipales, ainsi qu'une énorme claque aux élections européennes. Cela s'explique aisément par le récent recul du gouvernement à propos de la loi sur la famille. Mais aussi par son échec sur la courbe du chômage qu'une croissance de 0,3 % en fin d'année ne pouvait infléchir. Et enfin, par ce Pacte de responsabilité perçu à la gauche de la gauche comme un cadeau aux entreprises sans contrepartie, comme l'a dit, dans un premier temps, le patron du Medef, avant de se dédire.
Annonçant un retour des couacs, le pas de deux du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, sur le gel du traitement des fonctionnaires, lui vaut de nouvelles spéculations quant à son éventuel remplacement. Seul moyen, selon certains députés socialistes, de relancer un exécutif englué dans la crise comme le titre cruellement Le Point : « Les sous-doués au pouvoir ».
Car beaucoup doutent de la réduction de la dépense publique, préconisée par la Cour des comptes, qui fait la somme des manques à gagner en matière de recettes, soit plusieurs milliards d'euros, résultant d'une trop faible croissance.
« La France n'a pas peur des capitaux étrangers » dit Hollande pour attirer les investissements, lesquels se sont effondrés. Or, c'est plutôt l'inverse qui se produit actuellement. Une nouvelle impulsion politique serait-elle de nature à relancer la confiance dans le pays? Ce serait le sens d'un remaniement au printemps sur lequel beaucoup spéculent déjà.
Hollande, Gattaz, allez-y !
Le billet de Michel Schifres
Petites questions
Les policiers de Roubaix sont en colère : leur commissariat contient tant de cannabis saisi chez les trafiquants que les vapeurs de la drogue les intoxiquent ; ils sont shootés à leur corps défendant. Est-ce de cette situation que vient l’expression « être en pétard » ? A Toulouse, une liste électorale a dû être remaniée d’urgence : un homme ayant officiellement changé de sexe, la parité n’était plus respectée. Diable, la loi ne peut donc pas prévoir tous les cas ? Le ministre de l’Education veut diviser par deux le nombre de redoublements. Cela signifie-t-il en toute logique qu’il n’y en aura plus ? L’Europe a annoncé qu’elle allait étudier des sanctions contre l’Ukraine vu la situation. A Bruxelles, à partir de combien de morts, passe-t-on de l’étude à la décision.
Les contradictions de l'État actionnaire
Les contradictions de l'État actionnaire
L’entrée de l'État dans le capital de PSA Peugeot Citroën a suscité une telle unanimité dans la classe politique que cela en devient suspect. Pas un ministre, pas un parlementaire, pas un élu de quelque bord que ce soit pour se demander ce que l'État fait là et quel rôle il entend vraiment jouer.
Les choses sont pourtant loin d’être claires. Qu’il faille aider le constructeur automobile à passer un cap particulièrement dangereux est incontestable. Que l'État se soit mobilisé financièrement et politiquement est indiscutable : cette activité représente un tel poids dans l’économie française que l’intervention s’imposait. Mais ensuite ? Une fois l’entreprise redressée, devra-t-il rester ? Combien de temps ? Et d’ici là, quel rôle devra-t-il jouer ? Le plus grand désordre règne dans les esprits.
Car être actionnaire ne peut pas être un acte politique. En tout cas, certainement pas durablement. Or, si l’on en juge par les propos des deux ministres les plus concernés, Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg, l’intention du gouvernement est clairement de s’immiscer dans la gestion de ce mastodonte. Interdire des fermetures d’usines, empêcher des réductions d’effectifs, bloquer des restructurations au nom d’un objectif politique risque vite de se retourner contre les intérêts à long terme de l’entreprise. Agir ainsi, c’est méconnaître son rôle, et parfois même son devoir d’actionnaire.
Ce sont au fond toutes les contradictions de la politique économique à la française qui se trouvent concentrées dans cette affaire : un peu d’internationalisation, mais pas trop ; un peu de compétitivité, mais pas trop ; un peu de flirt avec les patrons, mais pas trop ; un peu de nationalisme, mais pas trop. Et au total, un peu d’efficacité, mais pas trop.
Le Lion et le Dragon
Le Lion et le Dragon
De quel hybride va accoucher l'union entre le Lion PSA et le Dragon Dongfeng ? Quel rôle entend jouer l'État français dans ce « mariage à trois » où il n'envisage pas de se contenter de tenir… la bougie ? Voici les questions qui se posent après l'arrivée au capital de PSA Peugeot Citroën, du constructeur automobile chinois Dongfeng et de l'État français. Les « entrants » s'acquitteront chacun d'un apport de 800 millions d'euros leur garantissant, tout comme à la famille Peugeot « diluée », une participation au capital de 14 % figée pour dix années. Ce strict égalitarisme entre actionnaires, qui se voudrait rassurant pour tout le monde, témoigne plutôt d'une forme de défiance et porte en lui-même les germes de futures difficultés.
Qui décidera quand surviendront des divergences sur des choix stratégiques ? Bien sûr, nous n'en sommes pas là. Il s'agissait prioritairement de sauver PSA Peugeot et d'imaginer une solution où chacun trouve son compte. Ce qui est le cas, pour le moment, même si des mobiles restent cachés.
Toujours emphatique, Arnaud Montebourg a souligné une « décision de patriotisme économique et industriel », se félicitant que l'État participe au sauvetage d'une entreprise stratégique employant 90.000 salariés. C'est assurément moins révolutionnaire mais plus pertinent que de plaider bruyamment, comme il le fit en son temps, pour la nationalisation de groupes sinistrés. Encore faudra-t-il que les représentants de l'État exercent leur influence. Présent à 15 % dans le capital de Renault, l'État n'a pas pour autant regimbé contre les mesures de délocalisations vers des pays à bas coût.
Rien ne permet non plus d'affirmer que l'entreprise étatique Dongfeng s'en tiendra toujours à un rôle d'apporteur de « cash ». Ce serait mal connaître l'appétence des Chinois pour les transferts de technologies et leur volonté de conquête des marchés mondiaux. La seule chose dont on puisse être sûre, c'est que les bisbilles entre héritiers de Peugeot, la mondialisation et les besoins de capitaux, ont conduit à la disparition de l'attachant mais obsolète « modèle familial ».
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