Trois syndicats de pilotes de ligne, d'hôtesses et de stewards ont lancé un préavis de grève de quatre jours, du vendredi 5 au lundi 8 novembre, pour protester contre la fiscalisation de certains avantages acquis. Le SNPL France Alpha, premier syndicat des pilotes de ligne français, et le SNPNC, premier syndicat des hôtesses et stewards français ont appelé samedi 30 octobre à ce mouvement ; ils ont été rejoints lundi par l'UNAC.
Ces trois syndicats s'élèvent contre le vote par l'Assemblée nationale d'un amendement à l'article 16 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2011, prévoyant que "toute somme ou avantage alloué à un salarié, à raison de son activité professionnelle, par une personne qui n'est pas son employeur, est considéré comme une rémunération". Cela signifie que ces sommes ou avantages, comme par exemple un billet d'avion à tarif réduit attribué par une autre compagnie aérienne que son employeur à un pilote ou à un mécanicien sol, seront soumis à charges sociales et fiscales pour les salariés comme pour les entreprises, a expliqué Yves Deshayes, membre du bureau exécutif du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL France Alpa). Pour l'Union des navigants de l'aviation civile, "un amendement de cet article est indispensable".
Le Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC/FO) estime de son côté qu'une telle mesure adoptée sur un amendement du député (UMP) Yves Bur, aurait de "graves conséquences financières et sociales pour les personnels sol et vol". "Beaucoup d'hôtesses et de stewards vivent en province et travaillent à Paris. C'est le cas de 30 à 40 % des personnels d'Air France par exemple. Ils utilisent donc trois à quatre billets par mois à tarif réduit pour rentrer chez eux. S'ils doivent intégrer dans leurs revenus ces avantages cela diminuera fortement leur pouvoir d'achat", a indiqué Fatiha Aggoune-Schneider, présidente du SNPNC.
Contacté par l'AFP, M. Bur a déclaré qu'il "n'est plus possible que ce texte soit amendé avant son adoption par le Sénat", laissant ainsi entendre que la Haute Assemblée pourrait apporter des modifications, comme elle en a le droit. Pour lui les syndicats font "une interprétation excessive du texte, qui s'applique au-delà d'un seuil de 200 euros et qui ne vise pas les usages entre compagnies aériennes", un seuil que ne mentionne pas les syndicats.
lundi 1 novembre 2010
Pilotes, hôtesses et stewards appellent à la grève
Au Japon, la nouvelle star est un hologramme 3D
Elle remplit des salles, déchaîne les passions au Japon. Elle, c'est Hatsune Miku... et c'est un hologramme 3D.
Hatsune Miku a 16 ans, pèse 32 kilos, mesure 1 mètre 58 et est une star un peu à part... puisqu'elle n'existe pas ! Ce personnage virtuel qui fait fureur au Japon a, à l'origine, été créé pour accompagner le programme de synthèse vocale de la société Crypton Future Media, dont elle est à la fois l'instrument et l'image.
Son look manga à la Sailormoon et ses chansons entêtantes font fureur au Japon. Son premier concert de J-Pop (pop japonaise), Hatsune Miku l'a donné en mars dernier. Depuis, elle s'exporte un peu partout dans le monde. Accompagnée de vrais musiciens, elle donne, le plus souvent à guichet fermé, des spectacles aux allures à la fois futuristes et totalement kitshes.
Regardez-la sur scène, interprétant l'un de ses tubes, World is mine.
Comme un parfum de Tea Party
Barack Obama résistera-t-il à la vague ultraconservatrice ? L’enjeu des élections américaines du 2 novembre concerne aussi l’Europe, où les angoisses des citoyens favorisent les partis populistes.
L’Europe est face à un mélange détonant de contestation, de repli et de rejet de l’immigration qui ne présage rien de bon. Les Etats-Unis, eux, semblent sur le point de basculer dans un de ces moments de leur histoire où l’irrationalité et le populisme contre la politique, l’immigration et le reste du monde pourraient les conduire à une catharsis collective aux conséquences incertaines. La crise mondiale, née au cœur même du système capitaliste et qui a durement touché les économies les plus développées du monde et leur mode de vie, s’accompagne donc d’une profonde crise politique et sociale.
Les élites discréditées
Le malaise ne se manifeste pas de la même façon des deux côtés de l’Atlantique. Mais ces manifestations témoignent d’une même incertitude face à un monde qui, tout à coup, semble menacer plus gravement le mode de vie et le statut des démocraties puissantes auxquels nous nous sommes habitués. Ce qui distingue cette période des autres, c’est qu’aujourd’hui, Internet et la télévision sont des médias omniprésents auprès du public, alimentant les conflits, mobilisant les individus, créant des réseaux de communication tentaculaires où prédominent les émotions plus que la réflexion.L'origine du mouvement. 1773 |
Mobiliser les modérés
Les Européens, comme les Américains, ont peur de l’avenir et ne font pas confiance aux élites qui les gouvernent. Ils ne comprennent pas le monde qui a émergé de cette crise, ils ont peur de la Chine comme ils ont peur de l’“autre” qui vit juste à côté d’eux. La principale différence tient peut-être au fait qu’Obama, malgré tout, tient un discours qui a du sens dans ce monde qui change à toute vitesse, même si ces mots ne parviennent pas à tranquilliser les Américains. En Europe, on peine à distinguer un discours qui parle vrai aux citoyens, qui leur montre un chemin, aussi pénible soit-il à emprunter. C’est pourtant la seule chose qui pourrait renforcer le centre et mobiliser les modérés. Le besoin de ce genre de discours sera de plus en plus pressant : sinon, ce n’est pas la politique qui apportera une réponse aux angoisses de la rue, mais la rue qui finira par vaincre la politique.Le quotidien gratuit "20 Minutes" résilie son abonnement à l'AFP
Le quotidien gratuit 20 Minutes a cessé d'utiliser les services de l'Agence France Presse (AFP) à la fin du mois d'octobre. Pierre-Jean Bozo, son PDG, a essayé de négocier le prix de l'abonnement à la baisse, sans obtenir les conditions qu'il souhaitait. "Nous sommes en discussions depuis deux ans, raconte Erik Monjalous, directeur commercial de l'AFP. 20 Minutes nous a demandé des rabais importants il y a six mois, mais nous ne pouvions pas descendre en dessous d'un certain prix."
M. Monjalous se refuse à avancer des chiffres. Le prix annuel d'un abonnement au fil de l'AFP se chiffre en centaines de milliers d'euros. Il est calculé en fonction de la diffusion des titres. Chez les gratuits, elle est particulièrement élevée en raison de leur mode de distribution. Pour 20 Minutes, la diffusion est de l'ordre de 700 000 exemplaires par numéro.
MOUVEMENT DE PROTESTATION
Le quotidien papier s'est abonné au fil en français de l'agence Reuters, tandis que le site web de 20 minutes reste lui abonné à une offre conçue pour Internet. Néanmoins, la décision de la direction a déclenché un mouvement de protestation chez les journalistes. "Le fil de Reuters est beaucoup plus léger, constate un rédacteur. Pour les papiers d'angle, il n'y a pas de problème car nous avons une vraie rédaction. Mais nous avons peur de ne pas pouvoir faire face en cas de grosse actualité au moment du bouclage, entre 20 heures et 22 heures." La direction de 20 Minutes se refuse à commenter cette décision. D'après Erik Monjalous, "il s'agit d'un choix purement économique".
Ce n'est pas la première fois qu'un quotidien décide de se passer d'un abonnement à l'Agence France Presse. En 2009, les journaux du Groupe Hersant Média avaient cessé d'avoir recours au fil de l'agence. Parmi ceux-ci, La Provence, Nice Matin, Var-Matin, Paris Normandie, ou encore L'Union.
Le quotidien gratuit Metro avait déjà suspendu son abonnement à l'AFP en 2004 et 2005, jugeant les tarifs trop élevés. Jean-Michel Arnaud, président de Metro, n'exclut pas de le refaire. "Nous avons notre propre agence de presse interne, Metro World News, qui reprend la production des différentes rédactions de Metro à travers le monde, déclare-t-il. Nous n'avons rien contre l'AFP, simplement nous pensons que le rapport coût et valeur ajoutée n'est pas justifié."
Du côté des quotidiens payants, la décision du groupe Hersant Media ne semble pas avoir fait d'émules, mais chaque éditeur tente de négocier les prix à la baisse.
Raffarin livre ses pistes pour un "acte II" du quinquennat
Cet acte II passerait par "un changement significatif de gouvernement", ajoute Jean-Pierre Raffarin, en estimant qu'il faudrait "renouveler des équipes fatiguées", "remobiliser les talents écartés" et "améliorer le collectif de l'exécutif". "Avec les cicatrices sociales de la réforme des retraites", l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac (2002-2005) réaffirme "l'urgence à conduire un plan de relance sociale dont l'emploi et le logement doivent être les deux priorités". La semaine dernière, sur RTL, il avait déclaré que Jean-Louis Borloo lui paraissait "capable", parmi d'autres, d'impulser ce nouveau cap social.
"Laisser plus de temps au temps"
"Une relance de l'UMP, de la majorité présidentielle dans sa diversité et une nouvelle dynamique parlementaire" sont également souhaitées par l'ancien chef du gouvernement, alors que les spéculations vont bon train depuis des semaines sur un éventuel remplacement de Xavier Bertrand par Jean-François Copé à la tête du parti majoritaire. "L'exécutif pourrait repenser son rapport au temps. L'acte I était une course contre la montre, l'action fixait le rythme. L'acte II devrait être marqué par l'écoute et le dialogue, ce qui impose de laisser plus de temps au temps. L'acte II devrait être une étape d'apaisement", explique encore Jean-Pierre Raffarin.
Selon le sénateur, il faut "dépasser la promesse d'efficacité (tout est possible) par une vision d'avenir (où va La France)" et "il s'agit de donner du sens aux réformes". Il faut "un peu plus de Luc Ferry, un peu moins de Jacques Attali", ajoute-t-il. Luc Ferry a été ministre de l'Éducation nationale dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarin.
Jacques Attali, ex-sherpa de l'ancien président François Mitterrand, nommé par Nicolas Sarkozy à la tête d'une commission pour la libération de la croissance, vient de proposer au chef de l'État un programme étalé sur dix ans pour réduire de façon drastique la dette publique et favoriser l'emploi, qui a suscité des critiques à gauche comme à droite.
Un des colis piégés découverts à Athènes était adressé à Nicolas Sarkozy
Un des colis piégés découverts lundi par la police à Athènes aux mains de deux présumés extrémistes anarchistes grecs arrêtés était adressé au président français Nicolas Sarkozy, a indiqué un communiqué de la police.
Le paquet, ainsi qu'un autre adressé lui à l'ambassade de Belgique à Athènes ont été découverts en possession des deux suspects lors d'une opération policière déclenchée dans le quartier central de Pangrati par l'explosion en fin de matinée d'un premier colis, déposé dans une société de messagerie express à l'adresse de l'ambassade du Mexique à Athènes.
Un deuxième avait ensuite été neutralisé par la police dans une autre agence proche, adressé lui à l'ambassade néerlandaise.
"L'affaire apparait de fait assez ridicule, dans le cas de M. Sarkozy il est évident que ce paquet n'aurait jamais pu atteindre son destinataire", a commenté pour l'AFP le porte-parole de la police, Thanassis Kokalakis.
L'Elysée s'est refusé à tout commentaire.
Economie : J-C. Trichet inquiet des effets pervers du mécanisme d'aide européen
Le mécanisme de sauvetage des Etats européens mis au point à Bruxelles la semaine dernière, ne convainc toujours pas Jean-Claude Trichet ! Le président de la BCE a fait savoir aux dirigeants européens, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en tête, qu'il craignait de voir le dispositif entraîner une hausse des taux courts européens, ce qui pénaliserait les pays les plus fragiles de la zone, comme la Grèce et l'Irlande, déjà étranglés par leurs dettes...
Au centre des inquiétudes de M. Trichet, l'appel des dirigeants franco-allemands à une participation accrue du secteur privé, en cas de nouvelle crise du type de celle qui a frappé la Grèce au printemps dernier : Les pays européens refusent en effet que d'éventuels sauvetages soient entièrement à la charge des contribuables de la zone Euro. En d'autres termes, en cas de mise en oeuvre du mécanisme, les acheteurs d'obligations d'Etat (dont les grandes banques, les assureurs, les fonds de pension, les Trésoreries pays tiers...) pourraient voir cette dette restructurée, avec pour effet un allongement des échéances, voire l'abandon d'une partie du principal de la dette !....
De quoi faire perdre confiance à ces investisseurs dans les dettes de certains Etats européens, alors que l'objectif même de l'accord est en théorie de les rassurer...
Les investisseurs seraient alors tentés, estime encore M. Trichet d'exiger des rémunérations plus élevées pour prêter des fonds aux pays dont les finances sont les moins équilibrées. Les taux sur les dettes des pays du sud de l'Europe et de l'Irlande se sont déjà nettement tendus depuis le début de l'année, creusant l'écart avec les taux des emprunts d'Etat allemands, référence de la zone Euro.
Mélenchon: Les journalistes sont de "petites cervelles"
envoyé par ecoledejournalisme. - L'info internationale vidéo.
Bonus : comment les banques contournent les règles imposées par les Etats
Pour faire face à l'encadrement des bonus, les banques mettent en place de nouveaux éléments de rémunérations : rachats des parts différées ou augmentations de salaire fixe sont fréquents.
Le propre d'une règle est d'être enfreinte. À dix jours du G20 de Séoul et un an après le sommet historique de Pittsburgh, le premier bilan sur les rémunérations dans la finance est mi figue mi raisin. D'abord parce qu'après un millésime 2009 exceptionnel, les bonus touchés début 2010 ont été juteux. Certes, les banques ont généralement fait des efforts en termes de rémunérations. Toutefois, les excès persistent pour les meilleurs traders et banquiers.
"Globalement, les bonus sont en baisse d'environ 30 % mais pour des recrutements ciblés sur des métiers en croissance, les banques continuent à proposer des rémunérations attractives", explique Tania Petersen, du cabinet de recrutement CTPartners. Les établissements les plus agressifs sont les challengers ou ceux qui tentent de s'imposer parmi l'élite. Les noms de Royal Bank of Scotand, Nomura, Barclays, Lloyds, parfois Credit Suisse ou UBS reviennent le plus souvent. Les banques françaises, de leur côté, semblent s'être assagies pour le moment (voir encadré).
retour du "welcome bonus".
Les profils recherchés sont ceux de responsables de produits structurés, des ventes, des spécialistes des matières premières ou des pays émergents en Asie.
Pour décrocher ces talents, les banques sont prêtes à courber l'échine pour répondre à leurs demandes. Face aux règles du G20 qui interdisent notamment les bonus garantis au-delà d'un an, elles utilisent de nouvelles astuces. « En valeur absolue, les meilleures rémunérations ne baissent pas, mais leur composition a beaucoup changé », souligne Marie Clark, du cabinet Vendôme Associés.
Puisque les régulateurs ont fortement encadré les bonus, les banques ont compensé sur d'autres éléments. De nouveau à la mode, le « welcome bonus », ou bonus de bienvenue, peut atteindre une année de rémunération pour attirer les traders. Mais l'arme la plus efficace devient le rachat de bonus différés. Depuis deux ans, les banques ont accentué le versement des parts variables sur trois ans. Lorsqu'elles embauchent, elles peuvent alors racheter les bonus différés des nouvelles recrues afin qu'elles ne perdent pas leurs primes passées. À la différence près que c'est le nouvel employeur qui prend en charge le coût du bonus qu'aurait dû payer l'ancienne banque. Autre avantage, ces rachats peuvent être payés en cash alors que tout ou partie des bonus différés est normalement versé en actions.
Dernier outil de rémunération massive, les salaires. Honnis par les banques car ils étaient considérés comme des coûts récurrents, ils pèsent de nouveau dans les offres des banques. Pour pallier la baisse des bonus, la plupart des établissements financiers, notamment ceux aidés par les états ont considérablement augmenté les salaires fixes. De Royal Bank of Scotland à Morgan Stanley en passant Merrill Lynch ou UBS, les bases de rémunération ont bondi de 30 % pour les juniors et jusqu'à 100 % pour les plus gradés. Même les banques françaises, plutôt modérées sur les bonus, s'y sont pliées pour quelques cas. "Une partie des bonus a été réintégrée dans les salaires fixes", ajoute Marie Clark. De fait, les banques ont ressuscité les bonus garantis sous une autre forme.
Les obsèques de plus en plus chères
Autre solution de fortune pour ces ménages : obtenir un échelonnement des frais auprès des entreprises de pompes funèbres. Ainsi, Michel Marchetti, coprésident de la Confédération des professions du funéraire et de la marbrerie (CPFM), propose « aux foyers modestes d’échelonner le paiement des frais d’obsèques, à raison de 20 ou 30 euros par mois ».
Pour prévenir les abus et la surfacturation des services, les professionnels devront se soumettre à un modèle imposé de « devis funéraire ». La mesure entrera en vigueur le 1er janvier 2011.
Lagarde : «Depuis ce matin, la loi protège mieux les surendettés»
Accélération des procédures, prise en charge des propriétaires,maintien des services bancaires… la ministre de l’Economie et des Finances,Christine Lagarde, détaille la loi qui s’applique dès aujourd’hui.
Le volet de la loi Lagarde de réforme du crédit à la consommation, qui entre en application ce matin, concerne directement les victimes de la surconsommation de crédit. Sur les 9 millions de Français adeptes du crédit, 2,6 millions sont aujourd’hui inscrits sur le fichier national pour au moins un incident de paiement. Parmi eux, 770 000 font l’objet d’une procédure de surendettement.
CHRISTINE LAGARDE. Le premier objectif, c’est d’accélérer les procédures de traitement du surendettement. La Banque de France devra orienter les dossiers qu’elle reçoit en trois mois au lieu de six jusque-là. La majorité des procédures de rétablissement personnel iront trois fois plus vite. J’ai également souhaité protéger au maximum les personnes surendettées. Le texte vise aussi à leur permettre de rebondir rapidement dès lors qu’elles ont rempli leurs engagements.
Combien de personnes sont-elles concernées ?
Cent vingt mille personnes vont sortir du fichier FICP des incidents de paiement dès aujourd’hui. C’est important car cela représente un ménage surendetté sur six qui va pouvoir retrouver une vie normale et rebondir.
Pourquoi ?
Parce que la loi réduit la durée d’inscription à ce fichier de dix ans auparavant à cinq ans pour les personnes qui étaient en plan de surendettement, et de huit à cinq ans pour celles qui étaient en procédure de rétablissement personnel. Comme les nouveaux délais s’appliquent de plein droit aux situations actuelles, les 120000 personnes qui se trouvent, selon leur situation, entre cinq et dix ans ou entre cinq et huit ans, peuvent sortir du fichier dès le 1er novembre.
Qu’en est-il des poursuites des créanciers ?
C’est la deuxième mesure importante : les personnes dont le dossier est accepté par la commission de surendettement ne pourront plus faire l’objet de poursuites par des créanciers. C’est ce qu’on appelle la suspension des poursuites. On peut considérer que 200000 personnes bénéficieront de cette disposition chaque année.
Reste le problème des expulsions…
Dans la même logique que pour les créanciers, dorénavant les expulsions de logement pourront être suspendues sur décision du juge. Ces deux mesures sont importantes car, le principe de cette réforme, c’est de sortir les gens de l’excès de crédit au plus vite et dans les meilleures conditions. Si vous avez en même temps des huissiers qui cherchent à saisir vos biens et une expulsion… ça ne peut pas marcher.
Les banques étaient soupçonnées d’accroître les difficultés des surendettés en se servant en premier. Pourront-elles continuer ?
Non. Elles n’ont plus le droit de fermer le compte bancaire d’un client au prétexte qu’il est surendetté. Elles ne peuvent plus non plus solder le découvert au moment où elles apprennent l’ouverture d’une procédure comme on a pu l’observer. Ce découvert sera traité dans le cadre de la procédure.
Beaucoup de propriétaires se plaignaient d’être exclus des dispositifs de sortie du surendettement. Votre texte en tient-il compte ?
C’est vrai : dans certains départements, des propriétaires se voyaient fermer la porte de la commission qui leur suggérait de vendre d’abord leur logement et de revenir ensuite si nécessaire. C’était un mauvais calcul car souvent ces propriétaires vendaient dans de mauvaises conditions, se retrouvaient à devoir payer un loyer… ça pouvait accentuer gravement leurs difficultés. A partir du 1er novembre, les commissions de surendettement ne pourront plus refuser le dossier d’une personne surendettée parce qu’elle est propriétaire.
Matignon - Fillon-Borloo : le match
Alors que le remaniement ministériel ne devrait pas survenir avant la mi-novembre, François Fillon et Jean-Louis Borloo sont aujourd’hui les prétendants à Matignon les plus crédibles.
La succession de François Fillon à Matignon, attendue après le G20 des 11 et 12 novembre à Séoul (Corée du Sud), n’en finit plus d’échauffer les esprits. Alors que le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, a affirmé il y a dix jours que Nicolas Sarkozy « n’a pas encore fait son choix », deux prétendants font la course seuls en tête : Fillon et le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo. A défaut d’être arbitrée, la compétition est ouvertement commentée dans les rangs politiques.
« Je trouve que la politique suivie par Fillon n’est pas la bonne sur beaucoup de sujets, mais que lui est honorable dans sa fonction », a estimé François Bayrou, hier sur Europe 1 ( qui est ce sinistre abruti pour dire des trucs pareils ?), avant de critiquer en creux Jean-Louis Borloo : « La fonction de Premier ministre exige une solidité, une stabilité », a asséné le président du Modem. Un argumentaire également développé à gauche, où l’on se gausse de l’expérience du ministre d’Etat. « Borloo a fait quoi ?, feint de s’interroger Laurent Fabius. Il s’est occupé de la ville… au moment des émeutes de 2005, c’est ça ? Il a été trois semaines ministre de l’Economie et des Finances, le temps pour lui de dire qu’il était pour la TVA sociale. Et, enfin, il s’occupe des transports, de l’essence… et de l’écologie, au point que le président de la République vient de dire : “l’écologie, ça suffit !” »
51 % des Français votent Fillon
Invité de Canal+ hier, Borloo s’est moqué de ses détracteurs. « J’ai l’impression de revoir le même film, pointe-t-il en allusion à son ascension à Valenciennes puis au gouvernement. Tout d’un coup, je deviens brouillon, je suis mal coiffé ou trop bien coiffé, ou je n’ai pas la tête de l’emploi… » Le président du Parti radical a soigné son image sociale, estimant que cela pouvait correspondre à un « besoin ». « Ce que j’ai entendu de la rue, c’est que plus il y a de crise, plus il y a besoin de justice. De justice sociale, de justice fiscale et de respect », a-t-il dit.
Au sein du gouvernement, l’hypothèse Borloo gagne du terrain. Patrick Devedjian (Relance) estime que « l’annonce précoce d’un remaniement important a créé une attente qui rend la désignation d’un nouveau locataire à Matignon presque inévitable ». Marc-Philippe Daubresse (Jeunesse), proche de Borloo, développe : « Il nous faut un animateur, quelqu’un qui va incarner ce qui est la suite du film. » Mais les Français, qui plébiscitent le ministre de l’Ecologie dans le cas où la succession à Matignon est ouverte (30 %), lui préfèrent encore François Fillon : 51 % d’entre eux sont favorables à son maintien au poste de Premier ministre, d’après un sondage BVA publié jeudi.
Nicolas Sarkozy, lui, ne semble pas pressé de trancher. « Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation, a-t-il déclaré vendredi, après la septième journée de manifestations. Il faut prendre le temps de réfléchir sereinement, calmement, profondément. »
Son profil
Titulaire d’un DEA de droit public, cet amateur de courses automobiles et d’alpinisme adhère au RPR en 1977. Elu député de la Sarthe en 1981, il rencontre Philippe Séguin, qui devient son mentor en politique. Gaulliste social, nommé ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en 1993, il fait campagne pour Edouard Balladur contre Jacques Chirac en 1995. Ce dernier l’enrôle toutefois dans le gouvernement Juppé, où il est en charge des Technologies de l’information et de la Poste. En 2002, il devient ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité avant d’œuvrer, deux ans plus tard, à l’Education nationale, à l’Enseignement supérieur et à la Recherche. En 2007, après avoir conseillé Nicolas Sarkozy pendant sa campagne présidentielle, il est nommé à Matignon.
Son style
Sobre, presque austère, il s’efface volontiers derrière le chef de l’Etat, privilégiant la discrétion. Sa communication est cadrée, contrôlée, mais rarement langue de bois.
Ses atouts
L’adoption de la réforme des retraites
Sa proximité avec les parlementaires
Sa capacité à rassembler la droite
Sa loyauté envers le président de la République
Ses handicaps
Sa longévité à Matignon
L’érosion de sa popularité
L’annonce d’un « grand » remaniement
Sa fidèle au gouvernement
Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports
Ce qu’en dit l’Elysée
« Le Président a l’habitude de travailler avec lui. Il est fidèle, populaire et a une très bonne relation avec le Parlement. » (Claude Guéant)
Son profil
Brillant avocat, il s’est fait connaître du grand public en gérant les affaires de Bernard Tapie dans les années 1980. Devenu président du club de football de Valenciennes, il fait ses premiers pas en politique avec un premier mandat de maire de la ville en 1989. Cofondateur de Génération Ecologie, il est élu député en 1993. Ce centriste entre au gouvernement en 2002, sous la présidence de Jacques Chirac, qui le nomme ministre de la Ville puis ministre de l’Emploi. Nicolas Sarkozy lui confie en 2007 la charge de l’Economie, des Finances et de l’Emploi, un poste qu’il doit quitter un mois plus tard, après les élections législatives, à cause d’une gaffe sur la TVA sociale. Il devient alors ministre d’Etat délégué à l’Ecologie.
Son style
Flamboyant, il a le verbe haut et le geste fort, rodés dans les prétoires d’avocat. Sa communication dérape parfois.
Ses atouts
Son étiquette centriste : il est président du Parti radical
Sa relation de confiance avec les syndicats
Sa capacité à incarner le virage social souhaité par l’Elysée
Sa popularité croissante
Ses handicaps
Son « retard à l’allumage » dans la gestion de la crise du carburant
Son franc-parler
La défiance des parlementaires
Ses fidèles au gouvernement
Marc-Philippe Daubresse, ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives, et Valérie Létard, secrétaire d’Etat aux Technologies vertes et Négociations sur le climat
Ce qu’en dit l’Elysée
« C’est un orfèvre en matière sociale et il a l’oreille des syndicats. » (Claude Guéant)