La Cour suprême des Etats-Unis s'est révélée réticente lundi à l'idée d'autoriser le dépôt d'un brevet sur des formules de mathématiques financières, plusieurs juges estimant que cette forme d'invention était trop abstraite pour être protégée. Si la Cour se prononce contre cette autorisation, sa décision pourrait avoir d'importantes répercussions sur l'accord de nombreux brevets, notamment sur les logiciels.
La plus haute juridiction américaine examinait hier le cas de deux mathématiciens, Bernard Bilski et Rand Warsaw, inventeurs d'une méthode pour se protéger contre le risque de fluctuation des prix d'une marchandise, comme par exemple une source d'énergie. Ces deux scientifiques se sont vu refuser en 1997 le dépôt d'un brevet auprès de l'autorité publique des brevets et marques déposées, celle-ci estimant que l'invention présentée était une idée qui ne pouvait être protégée, et non une "machine ou une transformation", comme le requièrent la loi et la jurisprudence.
LES JUGES SCEPTIQUES
Aucun des neuf juges de la Cour suprême n'a paru ouvertement favorable aux plaignants, et les juges qui ont posé des questions lors de l'audience publique ont paru sceptiques à l'idée que cette définition s'applique aux mathématiques. "En quoi n'est-ce pas une idée abstraite? Je pourrais breveter un processus où je fais de même (...) J'achète bon marché, je vends cher : c'est mon brevet pour faire commerce de la richesse", a considéré le président de la Cour John Roberts.
A l'avocat des plaignants, Michael Jakes, qui faisait remarquer que le code morse était breveté alors qu'il était abstrait, Sonia Sotomayor a répliqué que "ce qui a été breveté, c'est l'usage du morse avec une certaine machine". La Cour suprême ne s'est pas prononcée sur le périmètre des brevets depuis 1981. Pour les plaignants, la définition retenue à l'époque est trop étroite et correspond au monde industriel, où primait le savoir technique.
CONSÉQUENCES POSSIBLES SUR LES "BREVETS LOGICIELS"
L'affaire a attiré une forte attention, la décision de la Cour pouvant avoir des conséquences sur des milliers d'inventions qui deviendraient brevetables, et suscitant des craintes sur la libre circulation des idées scientifiques. Plusieurs des plus grandes entreprises américaines ont écrit à la Cour pour lui faire part de leur position, mais sans s'accorder.
De grandes entreprises d'électronique et d'informatique (Microsoft, Philips, Google) ou de la banque (Bank of America, Morgan Stanley) ont déposé auprès de la Cour suprême des argumentaires en soutien à l'autorité des brevets, craignant que l'innovation ne soit bridée si les juges donnent raison à M. Bilski et Warsaw. D'autres entreprises du secteur, comme IBM, qui souhaite que les logiciels soient toujours "brevetables", ont également écrit à la Cour sans se prononcer pour aucune des parties. Le laboratoire pharmaceutique Novartis et le groupe américain de services informatiques Accenture ont quant à eux soutenu les plaignants.
Le statut des "brevets logiciels" aux Etats-Unis est assez particulier. Si, depuis 1981, les logiciels ne sont théoriquement pas brevetables aux Etats-Unis, la jurisprudence autorise les brevets pour les appareils utilisant ces logiciels. Depuis, la jurisprudence est majoritairement favorable aux détenteurs de brevets, notamment parce qu'il appartient aux personnes contestant un brevet d'apporter la preuve qu'il est abusif.
S'il a paru peu probable que M. Bilski et Warsaw obtiennent gain de cause et renversent la jurisprudence, la Cour pourrait être tentée de mieux définir le périmètre de ce qui est brevetable, à la lumière de l'évolution des sciences. L'avocat de l'autorité des brevets dans cette affaire a recommandé à la Cour de ne pas être trop spécifique, mais a affirmé que "l'histoire économique de ce pays aurait été très différente s'il avait été considéré que les méthodes commerciales pouvaient être brevetées". La décision doit être rendue d'ici à juillet 2010.
mardi 10 novembre 2009
La Cour suprême américaine pourrait limiter la portée des brevets
Un devoir de réserve pour les artistes ?
Eric Raoult, député-maire UMP du Raincy, a été "choqué" par la teneur de l'entretien de Marie Ndiaye, prix Goncourt 2009 et anti-sarkozyste affirmée, dans Les Inrockuptibles. Si bien que l'ancien ministre délégué à la ville et à l'intégration (sous le gouvernement Juppé, entre 1995 et 1997) a questionné le ministre de la culture sur le "nécessaire devoir de réserve" de certains artistes.
C'est dans un entretien, accordé en août dernier au magazine culturel, que l'auteure de Trois femmes puissantes, qui n'avait pas encore reçu le célèbre prix littéraire, explique sa vision de la "France de Sarkozy" : "Je trouve cette France-là monstrueuse. Le fait que nous [avec son compagnon, l'écrivain Jean-Yves Cendrey, et leurs trois enfants] ayons choisi de vivre à Berlin depuis deux ans est loin d'être étranger à ça. Nous sommes partis juste après les élections, en grande partie à cause de Sarkozy, même si j'ai bien conscience que dire ça peut paraître snob. Je trouve détestable cette atmosphère de flicage, de vulgarité… Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux. (...) Pour moi, ces gens-là, ils représentent une forme de mort, d'abêtissement de la réflexion, un refus d'une différence possible. Et même si Angela Merkel est une femme de droite, elle n'a rien à voir avec la droite de Sarkozy : elle a une morale que la droite française n'a plus."
Dans une question écrite, adressée au ministre de la culture, Fréderic Mitterrand, Eric Raoult attire l'attention "sur le devoir de réserve, dû aux lauréats du prix Goncourt". "En effet, ce prix, qui est le prix littéraire français le plus prestigieux, est regardé en France, mais aussi dans le monde, par de nombreux auteurs et amateurs de la littérature française. A ce titre, le message délivré par les lauréats se doit de respecter la cohésion nationale et l'image de notre pays. Les prises de position de Marie Ndiaye (...) sont inacceptables", écrit-il.
"LES ARTISTES ESTIMENT AVOIR LE DROIT DE TOUT DIRE"
"Ces propos d'une rare violence sont peu respectueux voire insultants, à l'égard de ministres de la République et plus encore du chef de l'Etat. Il me semble que le droit d'expression ne peut pas devenir un droit à l'insulte ou au règlement de comptes personnel. Une personnalité qui défend les couleurs littéraires de la France se doit de faire preuve d'un certain respect à l'égard de nos institutions. C'est pourquoi, il me paraît utile de rappeler à ces lauréats le nécessaire devoir de réserve, qui va dans le sens d'une plus grande exemplarité et responsabilité."
Sur leur site, Les Inrocks expliquent que c'est l'épouse du député, Corinne Raoult, qui dit avoir avoir "découvert l’article sur le site de France Antilles" et prévenu son mari, selon elle "très choqué" parce que "le prix Goncourt représente la France". "Il ne s'agit pas dans ces mots d'une liberté d'expression mais d'une liberté d'agression", estime un proche de M. Raoult contacté par Le Monde.fr. "Les artistes estiment avoir le droit de tout dire", regrette-t-on à la mairie du Raincy en soulignant la nécessité, pour les artistes dont le succès les gratifie d'une aura internationale, de s'inquiéter de l'image de la France qu'ils véhiculent.
Dans une interview à BibliObs, Bernard Pivot, membre de l'académie Goncourt, rétorque que "le Goncourt n'est pas la voix de la France". "Il n'est nulle part inscrit dans les statuts de l'académie qu'elle aurait à choisir des auteurs n'affichant qu'une neutralité inodore et incolore. Le choix se fait en fonction de la qualité d'un roman, sans se soucier des opinions politiques, philosophiques ou religieuses de son auteur", précise-t-il. Patrick Rambaud, juré du prix Goncourt, estime quant à lui qu'Eric Raoult "confond le prix Goncourt avec Miss France", rapporte L'Express.fr.
Interrogé sur la réponse qu'il comptait donner à l'édile du Raincy, le ministère de la culture n'avait pas répondu, mardi en début de soirée.
Eric Nunès
Deux eurodéputés français manquent à l'appel
Selon le traité de Lisbonne, qui a fini par s'imposer, le Parlement européen compte désormais 751 membres, soit 18 élus supplémentaires.
LA France a deux eurodéputés fantômes. Ils portent les numéros 73 et 74. Censés s'asseoir sous peu dans l'hémicycle communautaire, ils n'ont pour l'instant pas d'identité...
En juin, les Français ont été appelés à participer aux élections européennes. Mais, selon le traité de Lisbonne -qui a fini par s'imposer après les "oui" récents de l'Irlande, de la Pologne et de la Tchéquie-, le Parlement européen (PE) compte désormais 751 membres, soit 18 élus supplémentaires. Douze Etats de l'Union gagnent des députés: dont 4 pour l'Espagne, 1 pour le Royaume Uni, l'Italie, la Pologne, les Pays-Bas, la Bulgarie, la Lettonie, la Slovénie et Malte. L'Autriche et la Suède, elles, bénéficient, comme la France, de deux députés supplémentaires.
Face à ces changements prévisibles depuis plus de deux ans, certains ont anticipé. Animés du solide bon sens qui semble avoir manqué à Paris, quelques pays ont d'ores et déjà désigné leurs nouveaux élus, sur la base du scrutin du 7 juin. Ainsi, l'Espagne, l'Autriche, la Lettonie ou la Suède. La Slovénie et les Pays Bas ont récemment déclaré vouloir suivre cette voie.
Mais, pour une poignée d'Etats membres, dont la France, l'adaptation est plus compliquée. Selon le Parlement européen, Londres, Rome et Varsovie baigneraient dans le même flou artistique que nous.
Paris a bien envisagé plusieurs solutions (comme faire appel au vote des Français de l'étranger), mais s'est emmêlé dans les problèmes juridiques apparemment inextricables. Même le Conseil constitutionnel, consulté en juin, n'a pas proposé de solution miracle. Contacté hier par Challenges, le porte-parole du quai d'Orsay a renvoyé à celui de l'Elysée, lequel botte toujours en touche: "la question n'est pas encore tranchée". Une seule certitude: le président de la République sera seul décisionnaire.
A quelle région donnera-t-il les deux voix supplémentaires? A quel parti? Si le traité de Lisbonne avait été appliqué dès juin, mécaniquement, les élus 73 et 74 auraient été deux candidats Verts. Une solution qui mécontenterait sûrement l'UMP (favorable au vote des Français à l'étranger), mais pas forcément Nicolas Sarkozy. Le nombre de nos eurodéputés écolos serait alors supérieur à celui des socialistes...
par Sabine Syfuss-Arnaud, chef de la rubrique "International" à Challenges, mardi 10 novembre 2009.
Grandes écoles : un modèle en danger
L'initiative est rare, mais elle a fait du bruit dans le landerneau des grandes écoles. Le 1er octobre, Paul Jacquet, le président de la Conférence des écoles françaises d'ingénieurs, interpellait Valérie Pécresse par lettre interposée. Il y exprimait tout haut, ce que beaucoup de directeurs pensent tout bas. A ne parler que des universités et de leur transformation ("Ce qui était nécessaire", s'empressent d'ajouter les directeurs), la ministre de l'enseignement supérieur ne dit mot des grandes écoles.
M. Jacquet prévient du "malaise croissant ressenti par [les] directeurs et qu'ils identifient au mieux comme un constant désintérêt de [sa] part". C'est d'autant plus incompréhensible, poursuit-il, qu'"au cours des dix dernières années, les effectifs de l'enseignement supérieur français n'ont eu de cesse de décroître [– 15 % entre 1998 et 2008], alors même que sur la même période, les effectifs des écoles progressaient de 12 %".
Pierre Tapie, nouveau président de la Conférence des grandes écoles (CGE), n'a rien dit d'autre en cette rentrée. Alors que les quelque 440 écoles françaises forment 40 % des étudiants français au niveau mastères, il serait temps que l'Etat les aide à surmonter leurs difficultés financières. En clair : "Occupez-vous de nous !"
Valérie Pécresse étant sortie du sérail (HEC, puis ENA), ce serait la moindre des choses… Cependant, les temps changent. La mondialisation de l'enseignement supérieur et la crise économique sont passées par là. Si les grandes écoles font toujours en France figure de formation d'excellence, ce nouvel environnement les oblige aujourd'hui à changer.
LE TEMPS EST AU REGROUPEMENT DES ÉCOLES ET DES UNIVERSITÉS
Pour s'adapter, ce ne sont pas les atouts qui manquent. Avec leur formation professionnalisante, leur pédagogie souvent innovante, leur bon taux d'insertion professionnelle, leur chance – dénoncée par les uns, louée par les autres – de sélectionner leurs étudiants et leur savoir-faire en matière de partenariat avec les entreprises, elles ont toutes les cartes en main.
Mais, voilà, les grandes écoles ont aussi un lourd passif. Ces dernières années, les essais et les prises de position critiques pleuvent contre un système qui a du mal à s'ouvrir à de nouveaux publics, qui formate et reproduit les élites, et qui mène peu de recherches. Pis, les ingénieurs formés dans les meilleures grandes écoles d'ingénieurs ont plus alimenté ces dernières années les salles de marchés que les ministères ou les entreprises de construction ou de production. Avec les conséquences que l'on connaît.
Alors Grandes écoles : la fin d'une exception française (Calmann-Lévy), comme le titraient en 2008 les journalistes Thomas Lebègue et Emmanuelle Walter ? Pas tout à fait. Les grandes écoles vont conserver leur identité, tout en s'associant plus étroitement aux universités.
En effet, "sous le double effet de la mondialisation de l'enseignement supérieur et de la concurrence, traduite par les grands classements internationaux, nous assistons à une homogénéisation des formes institutionnelles et une standardisation des diplômes. L'université est aujourd'hui le modèle par excellence, et les masters et PhD [le doctorat version anglo-saxonne], sont les offres standardisées", schématise Cyrille Van Effenterre, le délégué de Paritech, pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) rassemblant douze des plus grandes écoles d'ingénieurs parisiennes.
Qu'elles soient multidisciplinaires, monodisciplinaires, ou de technologie, les universités sont la norme dans le monde. Les écoles ne peuvent le nier. Si, pour la CGE, les grandes écoles sont déjà en soi de petites universités, le temps est au regroupement sous une même bannière des écoles et des universités. De fait, insiste Pierre Tapie, "la distinction université-grande école est aujourd'hui obsolète"; les écoles proposent des diplômes communs avec les universités, quand ces dernières ouvrent des classes préparatoires aux grandes écoles…
Le gouvernement souhaite aller plus loin et encourage les regroupements thématiques enclenchés ces derniers mois par les écoles d'ingénieurs afin de s'inscrire et de peser dans ces PRES. L'université de demain regroupera en son sein universités et grandes écoles.
Philippe Jacqué
La Poste : appel à la grève le 24 novembre
Cinq syndicats (CGT, CFDT, FO, Sud et CFTC) ont appelé l'ensemble des postiers à la grève le mardi 24 novembre contre le projet de loi transformant le statut de La Poste en société anonyme.
Cinq syndicats de La Poste (CGT, CFDT, FO, Sud et CFTC) ont appelé l'ensemble des postiers à la grève le mardi 24 novembre contre le projet de loi transformant le statut de La Poste en société anonyme ont fait savoir les syndicats à l'AFP.
«Au regard de l'attitude du gouvernement et de La Poste dans leur volonté de poursuivre le processus législatif de présentation du projet de loi transformant le statut de La Poste en société anonyme et ouvrant son capital», les syndicats ont décidé «d'appeler nationalement les postiers à la grève le 24 novembre», indique un communiqué commun.
Cette annonce intervient au lendemain de l'adoption par le Sénat du projet de loi sur le statut de La Poste après huit jours de marathon parlementaire marqué par une bataille d'amendements menée par les sénateurs de gauche opposés à cette réforme.
Certains syndicats (Sud, FO et CFTC) ont déjà prévu de poser des préavis de grève reconductible, d'autres (CGT et CFDT) préférant appeler à une seule journée de grève, le 24. «Si le gouvernement persistait sur son objectif de faire voter cette loi», les organisations syndicales ont prévu de «créer les conditions d'une manifestation nationale dans la semaine du 13 décembre», précise le communiqué.
Christian Estrosi évoque des créations d'emplois
Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi s'est engagé mardi à ne pas supprimer d'emplois à La Poste, mais au contraire à en créer dans les années à venir après la réforme de son statut. «Il faut créer des emplois» à La Poste, qui compte actuellement 300.000 salariés, a déclaré Christian Estrosi sur RMC. Le ministre a assuré qu'il «s'engage(ait)» à ce qu'il n'y ait pas de suppressions de postes: «Nous allons au contraire monter en puissance», a-t-il affirmé.
Le ministre a par ailleurs rappelé que La Poste conserverait «17.000 points de contact» à l'issue de cette réforme. Interrogé sur le nombre de bureaux de poste qui seront maintenus, il a estimé que «c'est l'avenir qui le dira, ce n'est pas la loi qui doit le dire». La discussion se fera «librement» entre la direction départementale de La Poste et les élus locaux, a-t-il précisé.
Christian Estrosi a en outre rappelé que La Poste resterait «à 100% publique» et que le projet de loi sur le statut visait à en faire une «grande entreprise logistique moderne» capable de faire face à l'ouverture du marché à la concurrence au 1er janvier 2011.
Le surpoids, un gros problème pour les Français
14,5% des Français sont obèses et 31,9% en surpoids. En 12 ans, la part des obèses a progressé de 70% et chaque tranche d'âge a pris en moyenne 3 kilos, selon l'enquête Obépi-Roche publiée ce mardi.
6,5 millions de Français ont obèses, soit 14,5% de la population adulte, selon l'étude de référence Obépi-Roche publiée ce mardi. En 1997, une première étude menée avec la même méthodologie montrait que ce taux n'était que de 8,5%: en 12 ans, la part de personnes obèses dans la population a donc progressé de près de 70%!
Une personne est considérée comme obèse si son indice de masse corporelle -ou IMC, rapport entre la masse (en kilos) et le carré de la taille (en mètre)- est supérieur à 30 (vous pouvez calculer le vôtre sur Doctissimo). Une personne est en surpoids s'il dépasse 25.
3 kg de plus en 12 ans!
L'enquête montre également que l'augmentation semble plus importante chez les femmes que chez les hommes: 15,1% des femmes présentent une obésité contre 13.9% des hommes. La fréquence des obésités sévères (IMC> 35) a sensiblement augmenté: leur fréquence était de 1.5% en 1997, elle est actuellement de 3.9%.
Toutes les tranches d'âge de la population sont touchées, y compris les seniors. En 2009, les Français ont grossi en moyenne de 900 g par rapport à 2006, de 1,3 kg par rapport à 2003, de 2,3 kg par rapport à 2000 et de 3,1 kg par rapport à 1997.
La prévalence du surpoids reste relativement stable à 31.9% alors que la maigreur (IMC inférieur à 18,5) a tendance à être moins fréquente.
Plus riche, plus mince
Mais les disparités régionales et sociales se confirment: l'obésité est plus fréquente dans les régions Nord (20.5%), Est (17%) et le bassin parisien (16.6%), et beaucoup plus fréquente dans les populations à bas niveaux de revenus ( 22%).
Réalisée tous les trois ans depuis 1997 à l'initiative de Roche et en partenariat avec la TNS Healthcare SOFRES, l'enquête épidémiologique Obépi-Roche permet de suivre l'évolution du surpoids et de l'obésité dans la population adulte française (18 ans et plus). En 2009, le questionnaire a été renvoyé de manière exploitable par 25 286 personnes, formant un échantillon représentatif de la population française. Comme pour les éditions précédentes, l'enquête a été conçue et supervisée de manière indépendante par le Dr Marie-Aline Charles (épidémiologiste et directeur de recherche à l'Inserm-unité 780) et le Pr Arnaud Basdevant (responsable du pôle endocrinologie-diabétologie-métabolisme-nutrition-prévention cardiovasculaire de la Pitié Salpêtrière-Université Paris 6) auxquels s'est jointe Éveline Eschwège.
Trois idées en balance pour taxer les banques
Taxer la sphère financière, l'idée fait son chemin parmi les grandes puissances. Le G20 des finances a même vu resurgir la taxe Tobin alors que le FMI a dévoilé les pistes de sa future taxe. Revue de détails des différentes solutions.
Taxe Tobin
Elle a été la grande surprise du week end. Alors qu'elle ne figurait pas au menu des négociations de Saint Andrews, la taxe "Robin des bois" a refait surface grâce à l'intervention du premier ministre britannique Gordon Brown. Ce dernier, qui s'est invité à la dernière minute au côté des ministres des finances du G20, a ainsi relancé le débat en proposant d'instaurer une taxe sur les transactions financières afin que "les marchés financiers mondiaux soient mieux alignés avec les valeurs du plus grand nombre : travail, responsabilité, intégrité et justice". Cette idée vieille de presque 40 ans, avait pourtant été écartée lors du dernier G20 de Pittsburgh. Mais le soutien britannique redonne de l'espoir à ses défenseurs. Et pour cause, depuis septembre dernier, le contexte a encore évolué. Les banques ont dans l'ensemble affiché des résultats spectaculaires au troisième trimestre. Présentée selon les cas comme un moyen de moraliser le secteur financier, de financer l'aide aux pays pauvres ou de faire rembourser par les banques les aides qu'elles ont perçues, une telle taxe de 0,005% rapporterait entre 20 et 30 milliards d'euros par an... Reste que la Banque centrale, le FMI et le secrétaire au trésor américain se montrent toujours aussi hostiles. "Une taxe quotidienne sur la spéculation n'est pas une chose que nous sommes prêts à soutenir", a ainsi déclaré ce week-end Thimothy Geithner. Ce nouveau rejet aura au moins permis au directeur général du FMI, Dominique Strauss Khan, de dévoiler sa propre taxe.
Taxe FMI
Elle demeure assez floue puisqu'elle ne doit être véritablement explicitée qu'en avril prochain. Mais dans les grandes lignes le principe semble déjà défini. Ainsi, selon Dominique Strauss-Kahn, la "taxe FMI" se rapprocherait d'une police d'assurance à laquelle cotiseraient les banques qui font peser un risque sur le système économique. Son montant serait donc établi en fonction de la prise de risque de l'établissement. Elle aurait pour objectif "de faire diminuer la prise de risque dans le secteur financier, pousser les agents financiers à prendre moins de risques parce que ça leur coûtera plus cher, et en même temps constituer une sorte de fonds de réserve qui pourrait servir en cas de crise", a expliqué le directeur général du FMI. L'idée d'une telle taxe a été accueillie avec enthousiasme par plusieurs pays. La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde a même indiqué que l'Allemagne, la France et le Royaume Uni soutenaient l'idée.
Surtaxe sur les banques
Au niveau national aussi, l'on réfléchit à un mécanisme qui permettrait de faire payer aux banques le mécanisme assurentiel dont elles ont profité pendant la crise. En octobre dernier, la Belgique annonçait la mise en place d'une taxe qui grèvera les dépôts bancaires et les produits d'épargne de 0,15% à partir de 2012. Une semaine après, la France lui emboîtait le pas avec la proposition du député PS Didier Migaud, d'instaurer une surtaxe de 10% sur les bénéfices des banques. Le produit d'une telle surtaxe a été évalué à 600 millions d'euros par Bercy. Mais le gouvernement a fait tout ce qui était en son pouvoir pour bloquer l'adoption de la mesure, malgré une majorité plutôt favorable. Le texte a même dû être revoté après que l'erreur de touche du député UMP Jean-François Lamour eut entraîné son adoption par une assemblée réduite au minimum.
L'Ostalgie fait son business
Célébrée dans le film « Good bye Lenin », la nostalgie de la vie quotidienne en Allemagne de l'est, appelée Ostalgie, n'est pas seulement un phénomène sociologique ou politique. C'est aussi une belle niche commerciale.
Ne confondez pas ! L'Ostalgie, il y en a deux. La « vraie », celle ressentie par les anciens citoyens de RDA. Et la « fausse », c'est-à-dire l'engouement des touristes étrangers et ouest-allemands, pour tous les vestiges d'Allemagne de l'est, perçus comme éléments du folklore berlinois. Ainsi, les meilleurs clients de Martina, vendeuse de souvenirs sur Unter den Linden, la grande avenue qui mène à la Porte de Brandebourg, ne sont pas les Ossis (surnom donné aux gens de l'est) : « Ils rentrent dans le magasin et s'amusent parfois en voyant leur Ampelman sur tous nos produits. Mais ceux qui achètent, ce sont surtout les touristes étrangers », explique-t-elle. Les Ampelmänchen, les petits bonhommes rouge et vert des feux de circulation est-allemands, sont les images de RDA les plus vendues. On les retrouvent sur des calendriers, des ballons de football, des tasses, des sacs, des chaussures, des T-Shirts, etc...
« Pour les gens de l'ouest, l'enthousiasme pour l'est est souvent plus grand qu'à l'est même », explique Daniel Stiegler, porte-parole de Herpa, l'entreprise bavaroise de modèles réduits qui a racheté les droits de la Trabant et la fabrique en miniature: « Pour eux, c'est rarement lié à des souvenirs personnels. C'est gentil, c'est marrant, c'est culte. Les gens de l'est n'ont pas toujours la même approche insouciante », explique-t-il.
A Berlin, divers commerçants ont su répondre à cette attente touristique. Tel l'Ostel, « l'hôtel au design RDA ». Ouvert le 1er mai 2007, jour anniversaire des « masses laborieuses », l'Ostel offre des chambres décorées avec du mobilier original de RDA. On peut aussi choisir le dortoir à 9 euros la nuit, façon camp de jeunes pionniers communistes. Situé dans un quartier branché de bars et de boites, à Berlin-est bien sûr, l'Ostel s'est installé dans un rébarbatif HLM est-allemand. Dans le hall, le visiteur est accueilli par la photo d'Hans Zimmermann, ancien président du Parlement est-allemand, pendant que dans les chambres, tapissées de papiers peints aux motifs géométriques jaune pâle ou violet, c'est le portrait d'Erich Honecker qui trône au-dessus du lit, non loin de la « mufuti », la table multifonction est-allemande.
« Cela n'a pas été facile de retrouver tous ces meubles en bon état. Nous faisons les puces et parfois les gens nous appellent quand ils vident la maison de leur grand-mère », explique Daniel Helbig, l'un des deux propriétaires, qui assure que sa démarche n'a rien de politique : « La politique, on s'en fout. Je ne suis pas un nostalgique. Chez moi, c'est meublé moderne. Nous voulons juste offrir aux gens le sentiment d'y avoir été ». Sa clientèle est surtout jeune et étrangère, mais pas seulement : « Le jour de l'inauguration, j'ai aussi eu un monsieur de Dresde et sa femme qui sont arrivés en Jaguar. Ils voulaient revivre une nuit « comme avant ». Ils étaient ravis », se rappelle-t-il. S'amuser et peut-être se rappeler un bon moment.
C'est aussi l'idée du Trabi-Safari que l'on peut faire Berlin ou à Dresde. Après la chute du mur, les frères Ricco et André Heinzig ont eu l'idée de récupérer quelques Trabants en bon état et de les retaper. Et pour la coquette somme de 45 à 90 francs suisses, on peut, seul ou entre amis, louer la « Trabi Léopard » ou encore la « Ferrabi ». Après une courte séance d'initiation aux subtilités du moteur à deux temps et du freinage sans servofreins, on se laisse alors guider au volant de sa Trabi dans les rues de Berlin-est. Un bon moyen de devenir soi-même la cible des appareils photos des touristes.
A Stassfurt, au sud de Magdebourg, le business de l'Ostalgie a un tout autre visage. Une queue s'allonge le long d'un grand hangar vétuste : « C'est comme avant, on fait la queue devant les magasins », pouffe Lindi Beucke qui est venue d'une ville voisine à l'occasion de la « vente d'usine » organisée par OST-Best, la petite entreprise de Michael Woizik. Ancien militaire et garde du corps, cet Allemand de l'est qui a aussi connu le chômage et l'aide sociale, commercialise des stocks issus des magasins d'Etat de la RDA : « L'Etat les utilisait pour bourrer les rayons de marchandises en cas de grandes manifestations ou de fêtes. De quoi créer l'illusion d'abondance», explique celui-ci qui vend aussi ses produits sur Internet et les envoient jusqu'en Australie.
"Les produits de l'est étaient aussi solides que ceux de l'ouest"
Entre les racks, une clientèle aux cheveux gris s'affaire et discute en spécialiste. Là, quelques coquetiers en plastiques, ici des trousses de toilettes comme on en distribuait sur les vols Interflug, plus loin, ces « merveilleux » peignes de 30 cm que l'on portait crânement dans la poche arrière : « J'adore ces ventes. On y retrouve des gens qui ont la même histoire que vous, on peut discuter d'avant. Pour moi, c'est plein de bons souvenirs», explique Mme Beucke, commerçante de son état. Celle-ci se déclare à 100 % en faveur de la Réunification : « Mais je n'ai pas oublié ma vie d'avant pour autant. Et puis vous savez, les produits de l'est étaient aussi solides que ceux de l'ouest. Et souvent avec moins de chimie », précise-t-elle.
Dans l'Ostalgie pointe évidemment un brin de fierté régionale pour tous ces produits fabriqués par de valeureux travailleurs. C'est en partie sur cette base que les salons OSTPRO se sont développés dans plusieurs villes d'Allemagne de l'est. Très professionnels, ces salons réunissent des centaines d'exposants et attirent des milliers d'Allemands de l'est.
Mais cette fois, il n'est plus seulement question seulement d'Ostalgie. Du mousseux Rotkäpchen à la crème de soins Florena en passant par les dentelles de Plauen ou les chocolats Rotstern, on y retrouve toute la gamme des entreprises et produits est-allemands qui ont survécus à la chute du mur et réussis, parfois brillamment, à s'adapter à l'économie de marché.
La Poste : le Sénat adopte le projet de loi
Le Sénat a finalement adopté lundi soir le projet de loi sur le statut de La Poste après huit jours consécutifs de marathon parlementaire marqué par une bataille d'amendements menée par les sénateurs de gauche opposés à cette réforme.
Le projet a été adopté par 183 voix contre 152. L'UMP et l'Union Centriste ont voté pour, le PS, le PCF, les Verts et les radicaux de gauche du RDSE ont voté contre.
"Le Sénat n'a pas eu souvent l'occasion d'avoir eu 70 heures de débat sur un texte comme celui-ci" s'est félicité le ministre de l'Industrie Christian Estrosi.
"Le gouvernement a considéré que nous devions prendre ensemble l'engagement que La Poste quelque soit sa réforme statutaire resterait (...) la principale entreprise publique", a-t-il ajouté, évoquant un amendement de la majorité qui selon lui la rend "imprivatisable".
"Ce texte ouvre la voie à une privatisation totale de l'opérateur public sans que ce soit imposé par le droit communautaire", a à contrario déploré Jean-Claude Danglot (CRC-SPG) dans les explications de vote.
"C'est le plus ancien et le plus emblématique des services publics qui sera exercé à l'avenir par une société anomnyme soumise pour l'esssentiel aux règles du droit commun, jamais jusqu'à présent un gouvernement n'était allé si loin dans la remise en cause du service public", a déclaré Michel Teston (PS)
"A moyen terme le changement de statut de La Poste aura pour conséquence inéluctable un désengagement de l'Etat jusqu'à la dilution du capital social, l'accumulation des situations de mal être au travail et un service postal au rabais", a critiqué de son côté Jean Désessard (Vert).
Marie-Thérèse Bruguière (UMP) s'est en revanche félicitée de cette "réforme indispensable qui va donner à La Poste les moyens de sa modernisation face au défi de l'ouverture totale à la concurrence en 2011".
"Mon seul regret est que certains collègues sur les bancs de l'opposition ont préféré répéter qu'approfondir, répéter des angoisses et anxiété que ne partagent pas l'immense majorité de ceux qui font vivre La Poste", a déclaré Gérard Longuet (UMP)
France : recul de 1,5% de la production industrielle en septembre
La production industrielle de la France a baissé de 1,5% en septembre après une augmentation revue en forte hausse en août mais elle a progressé de 2,9% sur l'ensemble du troisième trimestre, selon les données CVS-CJO publiées par l'Insee.
Vingt-deux économistes interrogés par Reuters s'attendaient en moyenne à une hausse de 0,5% en septembre, leurs estimations allant de -1,0% à +1,5%.
La hausse d'août a été révisée à +2,8% au lieu de 1,8% annoncé en première estimation il y a un mois, du fait de correction des variations saisonnières.
La production manufacturière, c'est-à-dire hors énergie mais agroalimentaire inclus, est retombée de 1,6% en septembre après quatre mois consécutifs de hausse, après une augmentation révisée à 3,0% (+1,9% en première estimation) en août.
Sur l'ensemble du troisième trimestre, elle augmente de 3,3%, un chiffre de bon augure pour la statistique du produit intérieur brut qui sera publiée vendredi.
Sur un an, la production manufacturière continue d'accuser une baisse de 11,7% au troisième trimestre.
La baisse de septembre est due en grande partie aux matériels de transport dont la production est retombée de 5,1% après un bond de 10,6% en août, selon l'Insee. Dans l'automobile, notamment, elle a reculé de 7,9%.
Véronique Tison
Quelques événements du 10 NOVEMBRE
10 novembre 1630
Journée des Dupes. Ce 10 novembre, lorsque la reine mère appela son fils Louis XIII au Luxembourg, tous pensèrent que Marie de Médicis parviendrait à obtenir de son fils le départ de son ennemi intime, le cardinal de Richelieu. Selon l'expression même du ministre, « l'apostume » allait crever. Marie de Médicis avait pris ses précautions : tout autour de la chambre de la reine il y avait un désert, portes bien closes, auquel vient se heurter M. de Richelieu. « Heureusement, nous dit Philippe Erlanger, l'ancien favori de la Médicis avait suivi en personne la construction du Luxembourg, étudié les moindres plans. Il savait qu'au fond de la chapelle un couloir obscur et tortueux menait à une porte dérobée qui s'ouvrait sur le cabinet de la reine, avait-on pensé à la verrouiller aussi ? Non. Jusqu'à la fin de sa vie, Marie devait se reprocher cette négligence. » Tel un diable sortant d'une boîte, c'est par cette porte que le prélat apparut. A cet instant, la reine se trouvait sur le point d'aboutir et le roi semblait prêt à céder. Le cardinal met un genou en terre et commence un « compliment fort soumis ». Mais Marie l'interrompt. Si l'on parlait de lui ?
- Vous n'êtes qu'un fourbe qui sait bien jouer la comédie, s'écrie-t-elle. Tout ce que vous faites n'est que pure mômerie et un manège pour me tromper encore une fois !
Comme le dit Saint-Simon, « la marée commençait à monter ».
- Ingrat ! perfide ! glapit Marie. Vous trompez le roi et trahissez l'Etat pour votre propre grandeur et celle des vôtres ! Je vous chasse ! Sortez ! Je vous défends de paraître jamais devant moi.
Louis XIII, pâle de colère, lève les bras au ciel et, entre deux cris de sa mère, essaye de placer quelques mots :
- Madame ! Madame ! Vous me désobligez, vous me torturez !
La reine se tourne vers son fils :
- Je ne pourrai plus assister à vos conseils ni me trouver avec M. de Richelieu en quelque lieu que ce fût quand il y sera.
Le cardinal se met à genoux, le roi lui ordonne de se relever, de sortir, puis, coupant court, annonce à sa mère qu'il se rend à Versailles. « Immobile, tel un mendiant devant le degré, Richelieu attendait un geste, un mot du Maître. Mais le Maître ne songeait qu'à fuir. » Marie de Médicis savoura son triomphe. La foule des courtisans l'entourait déjà, l'ensevelissant sous des félicitations, des compliments et des flatteries de tous genres. Toute la Cour fut dupe. On connaît la suite : le roi se mit à réfléchir et convoqua Richelieu à Versailles. Aussitôt arrivé, le cardinal versa d'abondantes larmes, se prosterna aux pieds du roi, le suppliant adroitement de le laisser gagner une retraite afin d'y « pleurer le reste de ses jours le malheur d'avoir été considéré comme un ingrat et diffamé par la reine ».
C'était là la suprême habileté. Louis XIII, en une seconde, entrevit ce que serait son isolement et ses difficultés. Il pria son ministre de se relever, de sécher ses larmes et lui intima l'ordre formel de demeurer à son service. Ainsi s'acheva la Journée des Dupes.
10 novembre 1657
Christine, reine de Suède, fait assassiner, à Fontainebleau, son grand-écuyer Monaldeschi.
10 novembre 1667
Première représentation d'Andromaque, tragédie de Racine.
Le Sénat adopte le projet de loi réformant le statut de La Poste
Après un marathon de 70 heures de débats...
Le Sénat a finalement adopté lundi un peu après 23 heures le projet de loi sur le statut de La Poste, après huit jours consécutifs de marathon parlementaire marqué par une bataille d'amendements menée par les sénateurs de gauche opposés à cette réforme. Le projet a été adopté par 183 voix contre 152. L'UMP et l'Union Centriste ont voté pour, le PS, le PCF, les Verts et les radicaux de gauche du RDSE ont voté contre.
Les raisons de la colère des employés, c'est à lire ici
«Le Sénat n'a pas eu souvent l'occasion d'avoir eu 70 heures de débat sur un texte comme celui-ci», s'est félicité le ministre de l'Industrie Christian Estrosi. Il a souligné qu'avaient été adoptés «11 amendements UMP, 9 du groupe socialiste, 5 amendements du groupe centriste, 4 amendements des Verts, 3 amendements du groupe communiste, 2 amendements RDSE, un amendement non inscrits».
«Imprivatisable», selon le gouvernement
«Le gouvernement a considéré que nous devions prendre ensemble l'engagement que La Poste, quelle que soit sa réforme statutaire resterait (...) la principale entreprise publique», a-t-il ajouté évoquant l'amendement de la majorité qui selon lui la rend «imprivatisable».
«Ce texte ouvre la voie à une privatisation totale de l'opérateur public sans que ce soit imposé par le droit communautaire», a à contrario déploré Jean-Claude Danglot (CRC-SPG) dans les explications de vote. «C'est le plus ancien et le plus emblématique des services publics qui sera exercé à l'avenir par une société anonyme soumise pour l'essentiel aux règles du droit commun, jamais jusqu'à présent un gouvernement n'était allé si loin dans la remise en cause du service public», a déclaré Michel Teston (PS).
L'opposition voulait un référendum d'initiative populaire
«A moyen terme le changement de statut de La Poste aura pour conséquence inéluctable un désengagement de l'Etat jusqu'à la dilution du capital social, l'accumulation des situations de mal être au travail et un service postal au rabais», a critiqué Jean Désessard (Vert).
«Je reste convaincu que la population avait son mot à dire dans la transformation de son service postal", a déploré Jean Milhau (RDSE, à majorité PRG) regrettant le rejet de la motion référendaire de la gauche.
ENFIN !
Le Mur est tombé une seconde fois
Sous les acclamations d'une foule réfugiée sous des parapluies, un millier de pans de murs peints se sont effondrés un à un par un effet de domino pendant de longues minutes. Pour tous ceux qui avaient bravé le froid et la pluie ce lundi 9 novembre pour assister aux cérémonies d'anniversaire des vingt ans de la chute du mur de Berlin à la porte de Brandebourg, cette spectaculaire mise en scène sur l'ancien tracé du mur qui séparait les deux parties de la ville, était incontestablement le moment le plus fort des festivités. "C'est extraordinaire cette idée de dominos ", s'est exclamé Peter Jötten, un berlinois de l'ouest âgé de 58 ans qui a participé à la destruction du mur le soir du 9 novembre 1989. Image très symbolique qui souligne le rôle joué par le mouvement Solidarnosc dans la fin de la guerre froide, son ancien leader Lech Walesa a eu l'honneur de pousser le premier bloc.
"Wir sind Berliner"
La partie politique du programme a nettement moins fasciné les quelques 100 000 personnes qui s'étaient massées dans le centre historique. Certains dirigeants tels que le président russe Dmitri Medvedev ont même été hués par une partie de la foule. En revanche, les Berlinois ont apprécié l'intervention très solennelle du président français Nicolas Sarkozy. En s'adressant en allemand à la foule par un chaleureux " Wir sind Brüder, wir sind Berliner ", " nous sommes frères, nous sommes Berlinois", le chef de l'état français a récolté de nombreux applaudissements. A la surprise de tous, le président américain Barack Obama qui était le grand absent de ces festivités et s'était fait représenter par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, s'est manifesté via un message vidéo diffusé sur les écrans géants.
Très politiquement correcte, la chancelière chrétienne démocrate Angela Merkel a souligné que cette fête n'était pas uniquement dédiée à l'Allemagne réunifiée mais à l'Europe réunie. De plus, tout comme le reste des officiels allemands, elle a eu à cœur de rappeler l'autre souvenir, celui là négatif du 9 novembre : c'est á cette date qu'a eu lieu en 1938 la nuit de Cristal avec la destruction de nombreuses synagogues et magasins juifs.
Autre évènement de cette journée de commémoration, le passage en début d'après-midi par la chancelière du poste frontière de la Bornholmer Strasse. Accompagné des héros de la fin de la guerre froide, Lech Walesa et Mikhaïl Gorbatchev, elle a parcouru le pont Bösebrücke, qui marquait avant 1989 la frontière entre l'est et l'ouest de la ville. Elle a particulièrement remercié le dernier dirigeant de l'URSS pour sa contribution à la réunification allemande. La foule a scandé " Gorbi " à plusieurs reprises. L'endroit était doublement symbolique : c'était le premier point de contrôle à avoir ouvert ses portes le 9 novembre 1989 et celui qu'avait emprunté la jeune Angela Merkel alors âgée de 35 ans.
Cécile Calla
EGLISE CATHOLIQUE - Recherche prêtres et fidèles de toute urgence
Les évêques de France se sont réunis toute la semaine dernière pour leur assemblée annuelle. Cette année, deux thèmes étaient à l’ordre du jour : donner une meilleure visibilité à l’Eglise et trouver des moyens pour pallier à la pénurie de prêtres qui sévit depuis plusieurs années
Les évêques de France se sont réunis toute la semaine dernière pour leur assemblée annuelle. Cette année, deux thèmes étaient à l’ordre du jour : donner une meilleure visibilité à l’Eglise et trouver des moyens pour pallier à la pénurie de prêtres qui sévit depuis plusieurs années
La semaine dernière à Lourdes s’est tenue l’assemblée annuelle des évêques de France. Le but de cette réunion était d’aborder les difficultés de l’Eglise à engranger des vocations de prêtres et à recruter de nouveaux fidèles. Les hauts responsables français, plutôt que de s’apitoyer sur le passé, ont décidé de chercher des solutions pour réformer l’Eglise.
Donner une meilleure visibilité à l’Eglise catholique
L’Eglise est confrontée à une crise de foi. La majorité de la société française ne s’intéresse plus à la religion catholique. Une étude menée par Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême, sur la visibilité de l’Eglise et l’évangélisation, a conclu que l’identité catholique doit être réaffirmée par les croyants dans une société qui est moins croyante et dans laquelle se développe la religion musulmane qui, elle, est très visible. "Nous ne devons pas avoir peur de dire à l'autre ce que nous croyons". Le but n’est pas de se poser en adversaire de la religion musulmane mais d’être fier d’être catholique et de pratiquer cette religion dans le quotidien. Il encourage donc le développement d’une "solidarité ordinaire" de la part des croyants catholiques.
Dans son discours de clôture, Mgr Vingt-Trois, évêque de Paris, a d’ailleurs déclaré qu’il n’existait pas de solution "miracle" à cette crise et que la réflexion devait être poursuite par chacun notamment sur les nouveaux modes d’évangélisation, insistant sur la nécessité de l’Eglise de se rendre utile dans la société sur des sujets comme la pauvreté, le partage des ressources ou encore le problème des sans-papiers. L’Eglise doit retrouver de l’influence sur la société contemporaine. A cet égard, deux groupes de travail ont été décidés, un sur les rassemblements dominicaux et un sur le thème de l’environnement et l’écologie qui doivent rendre leurs conclusions en novembre 2010.
Pallier à la pénurie des prêtres
Les évêques ont constaté une crise de plus en plus aiguë des vocations. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : seulement une centaine d’ordinations par an et un âge moyen du clergé qui est très élevé (58 ans pour les 7 500 prêtres en activité, à 73 ans pour l'ensemble des 15 000 prêtres français). Le problème n’est pas nouveau puisque cela fait déjà plusieurs années que des regroupements de paroisses sont effectués pour pallier à cette pénurie de prêtres. Mais le phénomène s’accentuant, il a été décidé que des solutions nouvelles devaient être trouvées pour "réorganiser, restructurer, redéployer" l’Eglise. "Le manque de prêtres nous oblige à ouvrir d'autres portes", estime Mgr Francis Deniau, l'évêque de Nevers. Ont ainsi été évoquées des solutions déjà mises en place sur le terrain dans certains diocèses : pôles missionnaires, faire venir des prêtres étrangers, voire même le recours à des laïcs. Cette dernière hypothèse revient en réalité à désigner un laïc qui serait "chef de communauté" et qui remplirait diverses tâches afin de soulager les prêtres et leur permettre de se recentrer sur leur mission de transmission de la parole de Dieu. En revanche, l’eucharistie resterait le monopole exclusif du prêtre.
Une Eglise plus ouverte ?
Preuve du changement qu’est en train de vivre l’Eglise : le sujet plus que tabou de l’ordination des hommes mariés a été abordé par Mgr Edmond Djitanghar, évêque de Sarh (Tchad). En Afrique, les laïcs ont un rôle très important, on retrouve un grand nombre de "chefs de communauté" mariés, croyants et très compétents qui feraient de bons prêtres. "Le jour où l’on pourra ordonner des hommes mariés, ils seront prêts" a-t-il déclaré. Une simple évocation mais une illustration de l’évolution des mentalités rendue nécessaire par l’indifférence de la société à l’égard de la religion catholique. L’Eglise de demain devrait donc être bien plus ouverte qu’aujourd’hui.
Magali MASSA (
POUR LES AMOUREUX DE CETTE SUPERBE MUSIQUE GRECQUE QUE L'ON NOMME REBETIKO.
"Rébétiko (La Mauvaise Herbe)", de David Prudhomme : envoûtant "Rébétiko"
Quand l'auteur de BD David Prudhomme découvre, sur le rayon d'une librairie de quartier, un livre-CD intitulé Aux sources du Rébétiko, chansons des bas-fonds et des fumeries de haschisch, Smyrne-Le Pirée-Salonique, 1920-1960 (éd. Les Nuits rouges), il pressent que cet ouvrage lui est destiné. L'auteur, Gail Holst, y parle de l'histoire mouvementée du rébétiko, cette musique populaire née en Grèce dans les années 1920. Des airs chantés et dansés dans les fumeries (les "tékés") des quartiers pauvres d'Athènes et du port du Pirée par des dandys aux habits trop étroits et à la poche percée, qui s'accompagnent du bouzouki, du baglama (petit instrument à cordes au son plus rugueux) ou du tambourin.
Littéralement envoûté par cette musique, cousine du tango et du fado, David Prudhomme en a tiré un album magistral et émouvant, Rébétiko (La Mauvaise Herbe). Lui qui, jusqu'ici, s'était surtout illustré en dessinant avec finesse la série historique "Ninon de Lenclos" ou la saga "La Marie en plastique", décrit la journée de cinq amis, musiciens de rébétiko, à la fin des années 1930. Ils rencontrent la belle Beba dans un bouge, se font harponner par un Américain d'origine grecque désireux de leur faire signer un contrat avec la Columbia (la diaspora grecque est friande de rébétiko) et font le coup de poing avec la police du dictateur Metaxas, qui s'est juré de faire une croix sur ces marginaux venus d'Asie mineure, déchirés par l'exil, marqués par la pauvreté et meurtris par des amours au goût de cendre.
Mais, surtout, au gré d'un trait qui louvoie entre néoréalisme et expressionnisme, dans un univers de splendides coloris bistre, ocre, rouges et noirs que cisaille parfois le bleu nuit d'un décor portuaire, David Prudhomme fait écouter et sentir la musique jouée par ces rébétes, archanges aux mains sales, défoncés et misérables, dont les paroles empreintes de bonheur triste s'inspirent de la journée écoulée - bagarres inutiles, étreintes fugaces et terrasses alcoolisées.
Méprisé, pourchassé, le rébétiko est pourtant devenu une institution en Grèce, et ses acteurs des figures mythiques, eux qui se considéraient comme "des petits poulpes des bas-fonds, à la bile bien noire". Rébétiko a reçu le prix Coup de coeur, l'un des deux trophées du récent Festival BD Quai des bulles, à Saint-Malo.
RÉBÉTIKO (LA MAUVAISE HERBE) de David Prudhomme. Futuropolis, 104 p., 20 €.
Attention : l'illustration est celle de l'album de luxe vendu 150€