TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 13 juillet 2011

Berlin freine la convocation d'un sommet européen extraordinaire sur la Grèce

Il n'y a pas "de projet concret de sommet" extraordinaire de la zone euro sur la Grèce, comme le réclament le président de l'Union européenne et la France, a déclaré mercredi 13 juillet une porte-parole du gouvernement allemand lors d'une conférence de presse. "L'important est que les travaux sur la Grèce soient poursuivis à un rythme soutenu par les ministres des finances", a-t-elle ajouté.

Selon des sources diplomatiques, une réunion extraordinaire de l'Eurogroupe était annoncée pour vendredi. "Aujourd'hui, rien n'est définitivement calé, mais il y a une volonté claire de tous les partenaires de l'Eurogroupe d'aboutir à la solution la plus efficace le plus rapidement possible", a précisé la ministre du budget française, Valérie Pécresse.
Le président de l'Union européenne, Hermann Van Rompuy, a réaffirmé pour sa part qu'une telle réunion des dirigeants des pays de l'union monétaire "n'est pas exclue" mais souligne qu'elle "n'est pas encore décidée", a affirmé son porte-parole. Il annoncera sa décision "en temps voulu". Selon une source diplomatique, "l'incertitude sur la concrétisation de ce sommet est liée au fait que les dirigeants européens veulent être sûrs d'en sortir avec quelque chose de consistant. Ils ne veulent surtout pas être les mains vides à la sortie".
LE PAYS EST FINANCÉ "JUSQU'À LA MI-SEPTEMBRE"
Le porte-parole du ministère des finances allemand a, lui, déclaré qu'il fallait travailler à une solution pour la Grèce "intensément mais sans panique", faisant valoir que le pays était financé "jusqu'à la mi-septembre". Il a par ailleurs émis une opinion plus souple que celle défendue jusqu'ici par Berlin sur le possible rachat avec des fonds européens d'obligations d'un pays en difficulté.

Le fonds de secours international en place en zone euro (FESF) prévoit pour un pays la "possibilité théorique" de racheter ses propres obligations grâce à l'aide internationale, a déclaré le porte-parole du ministère des finances. Cette option, qui permettrait à Athènes de souffler et de réduire une dette pesant 160 % de la richesse du pays, était jusqu'ici taboue pour l'Allemagne.
Il a toutefois répété la volonté allemande de faire participer le secteur financier privé au sauvetage de la Grèce, jugeant "intéressante" l'option d'une restructuration radicale de la dette grecque avancée par le patron de la banque allemande Commerzbank, Martin Blessing. Celui-ci propose que les banques échangent les titres de dette grecque qu'elle détiennent contre de nouvelles obligations à plus longue échéance. Selon Martin Blessing, les banques seraient prêtes à essuyer des pertes lourdes sur les anciens titres, à condition que les nouveaux soient garantis par les Etats.

"Une parole commune franco-allemande apaiserait les marchés"

Pourquoi l'Italie est-elle attaquée par la spéculation ? 

Karine Berger : Dans le tumulte du débat sur la dette publique en Europe, on a sous-estimé la situation macroéconomique des pays concernés. Si l'on compare la croissance de leurs produits intérieurs bruts (PIB) au premier trimestre 2011 et au premier trimestre 2008, on constate que le Portugal a décroché de 12 %, la Grèce de 9 %, le Japon de 6 %, l'Italie de 5 %, le Royaume-Uni de 4 % et l'Espagne de 4 %.
L'économie italienne est en contraction, et cela commence à se voir. Elle affronte un choc économique qu'elle n'est pas en état de digérer. Les marchés se focalisent non sur sa dette, mais sur son PIB.
A cela s'ajoute qu'en 2005 Silvio Berlusconi a été le premier à envisager une sortie de la zone euro. Ce souvenir est resté dans les têtes. Enfin, les finances publiques de l'Italie sont très dégradées, et sa dette très attaquable.

L'Italie peut-elle s'en sortir ?
Je n'ai jamais rien compris à la politique économique de M.Berlusconi face à la crise. Quoi qu'on en pense, la politique d'austérité de la France est claire et crédible, parce que la reprise y est réelle. En revanche, en Italie, l'austérité ne suffira manifestement pas. Ce pays a un problème de crédibilité politique.
Quelle est la prochaine cible des marchés ?
Personne n'en parle, mais le Royaume-Uni a tendu un rideau de fumée baptisé, là encore, "plan d'austérité". Pour réussir, celui-ci suppose 3 % de croissance qui ne seront pas au rendez-vous cette année. Si nous demeurons dans l'état d'apesanteur que nous connaissons, les prochains sur la liste des cibles pourraient donc être le Royaume-Uni et l'Espagne.
La faiblesse politique de l'Union européenne contribue-t-elle à la multiplication de ces attaques ?
Les marchés ont attaqué parce que l'Union économique est en état d'échec total depuis deux ans. Si l'Europe avait signé alors un chèque pour régler le problème grec, nous ne nous trouverions pas en proie à la folie actuelle. L'Allemagne est dans sa logique ; en revanche, je ne comprends rien à la proposition française, qui suppose l'absence de défaut, mais après ? Mettez-vous à la place de l'investisseur de Hong Kong. Informé de loin par le Financial Times, il comprend seulement que c'est la pagaille en Europe et il s'enfuit.
Comment analysez-vous la position de la Banque centrale européenne ?
Elle ne veut pas revivre toute seule une nouvelle affaire Lehman Brothers et financer un marché interbancaire menacé d'apoplexie sans le secours des autres banques centrales. Mais il va bien falloir en passer par un défaut de la dette grecque, car, avec une croissance aussi faible, il n'est pas possible d'étaler la montée inexorable des intérêts. Pourquoi pas une solution macroéconomique à trois ans ? Mais à dix ans, les marchés n'y croiront pas.
L'Allemagne a-t-elle raison de vouloir faire participer les banques à un rééchelonnement de la dette grecque, pour des raisons morales ?
Cela me paraît normal, à condition que les banques expliquent leur exposition au risque, et que les gouvernements disent comment sera partagé le défaut grec entre les établissements. Autrement dit, il conviendrait de donner un coup de purge rapide pour revenir aussitôt sur les marchés.
Quelle est la solution ?
Il nous faudrait une expression commune Merkel-Sarkozy sur un défaut partiel, et dans une totale transparence, ce qui n'exclurait pas des mouvements de panique. Oui, la "mère de toutes les batailles", celle qui apaiserait les marchés, est une parole commune franco-allemande, mais je n'y crois plus. C'est de la politique, et non de l'économie. L'été sera agité.

2012 : Sarkozy devant Aubry au premier tour

Nicolas Sarkozy serait en tête du premier tour de la présidentielle dans l'hypothèse d'une candidature de Martine Aubry, mais à égalité avec François Hollande si ce dernier défendait les couleurs du PS, selon un sondage CSA pour BFM TV/RMC/20 Minutes publié mercredi. À la question "si le premier tour de l'élection présidentielle avait lieu dimanche prochain, pour (quel candidat) y aurait-il le plus de chances que vous votiez ?", 26 % des personnes interrogées répondent Nicolas Sarkozy, à égalité avec François Hollande si ce dernier est le candidat socialiste.
Ils devancent Marine Le Pen (17 %), Jean-Louis Borloo (8 %), Jean-Luc Mélenchon (7 %), François Bayrou (6 %), Eva Joly (5 %), Nathalie Arthaud et Dominique de Villepin (2 %), Nicolas Dupont-Aignan (1 %) et Philippe Poutou ainsi que Christine Boutin (0,5 %). Si Martine Aubry était désignée candidate du PS, elle serait derrière Nicolas Sarkozy (27 %) avec 25 % des intentions de vote, devant Marine Le Pen (16 %). Au cas où Ségolène Royal défendrait les couleurs socialistes, elle recueillerait 17 % des voix, à égalité avec Marine Le Pen, derrière Nicolas Sarkozy (28 %).
Polarisation
Pour le directeur du département opinion de CSA Jérôme Sainte-Marie, on assiste à une "polarisation autour des candidats principaux, dans un contexte d'affaiblissement de l'extrême gauche et de stagnation de Marine Le Pen". "Un 21 avril serait invraisemblable, poursuit-il, sauf dans l'hypothèse où Ségolène Royal serait investie par le Parti socialiste. Les deux candidats les mieux placés rassembleraient ensemble plus de 50 % des suffrages du premier tour. Aux dépens de Dominique de Villepin et de Jean-Louis Borloo, cette polarisation profiterait surtout à Nicolas Sarkozy."
En ce qui concerne la primaire socialiste, François Hollande (34 %) est préféré des sympathisants de gauche, devant Martine Aubry (32 %) et Ségolène Royal (16 %). Ils sont suivis de Manuel Valls (3 %) et de Arnaud Montebourg et Jean-Michel Baylet (1 %). Parmi les seuls sympathisants PS, Martine Aubry et François Hollande sont à égalité (41 %), distançant largement Royal (11 %) et Valls (2 %), Montebourg (1 %) et Baylet (0 %).

ENFIN ! LE BON SENS COMMENCE À TRIOMPHER DE LA DÉMAGOGIE ABSOLUT DES VAGUES IDÉES SOCIALISTES.

Vie publique, vie privée

Nous ne saurons jamais avec exactitude ce qui s'est passé au Sofitel de New York. Seuls les protagonistes le savent, mais ils en donnent deux versions différentes. Même après s'être donné un délai supplémentaire, la justice américaine ne parviendra pas à établir sans équivoque la réalité des faits.

Aussi surprenant cela soit-il, la fonction principale de la Justice n'est pas d'établir la vérité absolue des faits. Elle est de mettre un terme à un conflit entre deux parties, en édictant un « jugement » satisfaisant la victime présumée sans être injuste avec le présumé coupable. Son but ultime est d'éviter l'engrenage de la vengeance qui menace dès lors qu'on se rend justice soi-même. Si bien que la seule « vérité véritable » qu'elle établit, c'est la parole finale ¯ proclamation d'un non-lieu ou d'une peine ¯ par laquelle elle éteint le conflit. Une décision à laquelle tous ¯ après épuisement des procédures d'appels ¯ doivent se tenir. Tel est le « contrat » passé entre la justice et les justiciables.

Une fois cette justice « rendue » ¯ tant bien que mal ¯ une ombre continuera de planer sur l'affaire de New York et ses protagonistes. Sur le Net, dans les bistrots, dans la rue, dans les dîners en ville, etc., on en discutera encore longtemps. Des rumeurs ne cesseront de courir, puisque « la chambre du Sofitel » offre le terreau idéal pour toutes les spéculations. Tous ces « commentaires » seront un vertigineux miroir des préoccupations, des ressentiments, des fantasmes de ceux qui les formuleront ou s'en délecteront. On pourra aussi y voir un reflet singulier, sans doute inquiétant, de l'état de notre société.

Inspirer confiance

La mise en cause d'une personne publique, exerçant de très hautes responsabilités, pose de façon aiguë la question du lien entre vie publique et vie privée, entre ambition politique et éthique personnelle. Avec les aléas de la vie politique contemporaine, on est loin de l'ascétisme d'un De Gaulle !

Certes, l'impeccabilité morale ¯ dont la définition n'est pas simple ¯ ne fait pas nécessairement un grand leader politique. Il ne suffit pas d'être « un bon apôtre » pour conduire un pays, surtout en temps de crise. Churchill, par exemple, n'en était pas un. Néanmoins, puisque nous allons élire (ou réélire), dans moins d'un an, un nouveau Président et une nouvelle représentation populaire, la question se pose de savoir quels sont les candidats à même de dominer leurs passions ¯ quelles qu'elles soient, y compris idéologiques ¯ pour servir l'intérêt général. Elle sera déterminante.

Au moment où l'avenir nous semble un océan de périls à traverser, seuls pourront prétendre tenir la barre du navire français des hommes ou des femmes capables d'inspirer confiance. Cela suppose de réunir à la fois des compétences adéquates aux défis du moment, un projet politique clair et juste, et une éthique solide. Et ce qui vaut pour la personnalité des candidats s'impose tout autant pour les équipes susceptibles d'être ensuite mobilisées pour gouverner. C'est dire que la barre est maintenant placée très haut.



(*) Éditeur et écrivain.

Harry Potter au secours de l’euro

Le héros magicien est apparu à l’écran en même temps que les premiers centimes d’euro tintaient dans nos tirelires. Une décennie après, à la sortie de son dernier opus, Harry Potter est devenu un homme, supportant les affres de la transformation et brûlant les icônes de l’enfance. La monnaie unique, elle, n’en a pas fini avec sa crise d’adolescence, les déficits inconsidérés lui éclatent au visage comme une explosion d’acné. Foin des prêts Biactol du FMI et de Bruxelles, c’est d’une baguette magique dont l’Europe a besoin. Le rire sardonique des apprentis sorciers, Voldemort de la finance, fait diversion, couvrant la surdité des gouvernements successifs, grecs, portugais, italiens ou espagnols. À qui le tour au grand huit de l’endettement vertigineux ? La nostalgie des vertes années et la tentation du retour en arrière reviennent, telle une petite musique s’échappant des reliques de la mort de la lire ou de la drachme. Seule l’Allemagne, sur son estrade de premier de la classe à l’école Poudlard de la rigueur, semble préservée du maelström des taux d’intérêts fous. Les agences de notation dictent leurs oracles et précipitent les pays cancres dans le trou noir du tonneau des Danaïdes. Largués dans leur apprentissage d’une gestion de père de famille, ils voient l’union monétaire comme le carcan de leur supplice. En tirant sur le corset qui devait assurer la croissance de l’euro et la leur, ils signent le scénario science-fiction de sa mort à crédit.

Le commentaire politique de Christophe Barbier




La zone euro se déchire sur la Grèce

Incapables de s'entendre sur les modalités d'une participation du secteur privé à un nouveau plan d'aide à la Grèce, la zone euro a ouvert lundi la voie à un défaut grec, accélérant une vague de défiance généralisée sur les marchés européens.
Les Bourses européennes ont souffert mardi matin dans le sillage de l'euro, alors que l'écart de rendement entre les emprunts souverains de l'Italie, désormais dans la tourmente, et ceux de l'Allemagne, références de la zone euro, a atteint un nouveau record à 339 points de base.
Mais les marchés du vieux continent ont nettement réduit leurs pertes en début d'après-midi et de nombreuses banques sont repassées dans le vert, en réaction à un possible sommet extraordinaire, vendredi, consacré à la crise des dettes souveraines dans la zone euro.
Plusieurs sources ont confirmé, à Bruxelles et à Paris, qu'un sommet serait organisé au cours des prochains jours mais, ont-elles dit, la date n'en est pas encore arrêtée.
De source gouvernementale française, on indiquait mardi que le sujet ne serait pas tant de savoir s'il fallait choisir entre l'option française ou allemande de participation du secteur privé à un second plan d'aide à la Grèce, les deux étant jugées comme un défaut de crédit, mais d'apaiser les marchés.
Les tensions au sein du gouvernement italien et huit heures de discussions qualifiées d'intenses et de parfois houleuses par plusieurs diplomates, lundi entre les ministres des Finances de la zone euro, ont placé depuis vendredi dernier l'Italie et l'Espagne au coeur d'un orage financier qui éclabousse l'ensemble de la zone euro.
"DÉFAUT SÉLECTIF"
La réunion mensuelle de l'Eurogroupe n'a pas permis de clarifier quelle participation des banques, compagnies d'assurance et fonds d'investissements était envisagée pour aider la Grèce et les ministres se sont limités à charger un groupe technique de les étudier au cours des prochains jours.
Surtout, ils sont revenus sur leur promesse d'éviter coûte que coûte un "événement de crédit" et un "défaut sélectif" en Grèce, perspective qui avait pourtant été spécifiquement écartée lors d'une précédente réunion de l'Eurogroupe puis par les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept.
Seule l'opposition de la Banque centrale européenne à cette possibilité a été reprise dans la déclaration finale, laissant le champ libre à l'Allemagne, aux Pays-Bas, à l'Autriche et à la Finlande pour faire passer le message, en public ou en privé, qu'il fallait désormais l'envisager sérieusement.
Selon plusieurs sources, trois options d'une participation du secteur privé au nouveau plan grec restent sur la table.
Mais au terme des discussions lundi, deux ont particulièrement la cote: celles d'un rachat des ses propres obligations par l'Etat grec et, principalement, celle d'un "swap" d'obligations grecques existantes contre de nouveaux titres à la maturité allongée, poussée par l'Allemagne.
FONDS "ZONE EURO"
Cette dernière solution, qui permettrait de réduire de manière conséquente le fardeau de la dette grecque, avait déjà été proposée par Berlin et discutée début juin avant d'être finalement écartée car elle impliquait un "défaut sélectif" de la Grèce, auquel s'opposaient la BCE et la France.
L'ensemble de la zone euro s'était rallié à cette position après un accord entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel mais ce consensus a volé en éclat lundi, une semaine jour pour jour après que l'agence de notation Standard & Poor's n'indique que la troisième option, celle proposée par la France d'un "roll-over" de la dette grecque arrivant à maturité d'ici 2014, entraînerait également une situation de défaut.
De manière inattendue, les ministres ont en revanche décidé de revoir à nouveau les conditions et le champ d'intervention du fonds de sauvetage "zone euro" (FESF), via notamment un allongement des maturités et un abaissement des taux d'intérêt des prêts versés au pays en difficulté.
La ministre autrichienne, Maria Fekter, a précisé que le FESF pourrait être autorisé à racheter des obligations sur le marché secondaire, option qui avait elle-aussi été abandonnée au printemps avant de revenir lundi à la table des discussions.
Mardi matin, le Premier ministre français François Fillon a par ailleurs assuré que l'UE, si besoin, pourrait encore augmenter la capacité effective de ce fonds, qui vient d'être portée à 440 milliards d'euros, auxquels s'ajoutent des prêts du Fonds monétaire international.

L'UE veut crever l'abcès grec

Après deux jours de tourmente boursière générée par les incertitudes sur les modalités de l'aide à la Grèce, les Européens veulent prouver aux marchés leur volonté de sortir de la crise par une réunion au plus au niveau. Peut-être dès vendredi. 
 Après un début de panique boursière lundi, provoquée par des craintes de contagion de la crise de la dette à l'Italie et l'Espagne, les marchés se sont un peu redressés mardi. La raison de cette accalmie : une série de déclarations rassurantes de dirigeants européens. Auxquelles il faut également ajouter l'action de la Banque centrale européenne, qui a acheté d'importantes quantités d'obligations espagnoles et italiennes pour pallier les ventes massives des investisseurs.
Alors qu'un défaut de paiement de la Grèce n'est plus exclu, et qu'une extension de la crise de la dette à d'autres pays sonnerait le glas de l'Union monétaire, le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, envisage de convoquer pour vendredi ou à brève échéance un sommet extraordinaire des dirigeants des pays de la zone euro pour tenter de crever l'abcès en définissant une riposte coordonnée. Un tel sommet n'est "pas exclu", a-t-il affirmé à Madrid lors d'une conférence de presse. Des sources diplomatiques à Bruxelles ont confirmé qu'une réunion des dirigeants des pays de la zone euro sur la crise de la dette était "à l'étude", tout en soulignant que rien n'était encore finalisé.
Avancées et cacophonie
La probabilité d'une telle rencontre témoigne de l'inquiétude grandissante des responsables européens face au danger de voir la crise de la dette gagner des pays aussi importants que l'Italie et l'Espagne. "Pour l'Italie, c'est un moment certainement pas facile", a reconnu mardi le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, en appelant la population à être "unie" et prête aux "sacrifices" exigés par la rigueur budgétaire. Les taux d'intérêt demandés par les marchés financiers pour prêter des fonds à Rome et Madrid se sont envolés lundi. Une situation difficilement tenable, si elle se prolongeait, pour leurs finances publiques.
L'intensification de la crise met l'Europe sous intense pression pour surmonter ses divergences sur les moyens de trouver une réponse et notamment de finaliser un deuxième plan d'aide à la Grèce. La directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde a demandé mardi une "mise en oeuvre rapide" des mesures promises la veille par les pays de la zone euro. La réunion lundi soir à Bruxelles a permis quelques avancées. Les ministres ont décidé d'élargir la palette d'outils du Fonds de secours financier pour les pays en difficulté de la zone euro, dont la capacité de prêts, actuellement de 440 milliards d'euros, pourrait aussi être accrue si nécessaire. Dans l'immédiat, il est surtout question d'autoriser ce mécanisme à racheter auprès des investisseurs de la dette publique de la Grèce et d'autres pays en difficulté. Cela permettrait, dans le cas d'Athènes, de réduire le poids de sa dette et des intérêts payés. Un gros soulagement pour le gouvernement.
Une telle évolution briserait un tabou dans la zone euro car jusqu'ici Allemands et Néerlandais y étaient fermement opposés, se reposant sur la Banque centrale européenne qui, depuis le début de la crise, intervient seule sur le marché de la dette via ce procédé. Reste encore à surmonter les divisions au sujet de la participation des banques au deuxième plan d'aide à la Grèce, une condition posée par l'Allemagne en particulier. Dans ce cadre, le ministre des Finances néerlandais Jan Kees de Jager a affirmé mardi que la zone euro n'excluait pas désormais d'en passer s'il le fallait par un défaut de paiement partiel de la Grèce, là encore un autre tabou des responsables européens qui pourrait bientôt tomber. "Cette option n'est désormais plus exclue", a-t-il dit. Mais, signe de la cacophonie persistante entre Européens, son homologue luxembourgeois, Luc Frieden, l'a contredit. "Ce n'est pas une option que nous avons envisagée", a-t-il dit aux journalistes. Le ministre des Finances grec Evangélos Vénizélos à Athènes a aussi rejeté cette option.