TOUT EST DIT

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mercredi 7 décembre 2011

LVMH met un concurrent dans les pattes d'Hermès

Une boutique Moynat, de malles et de sacs à 3.000 euros pièce, vient d'ouvrir en secret. Son emplacement ? Rue Saint-Honoré, à Paris, entre ses concurrents Goyard et Hermès.
Hermès résiste à ses avances et ne tombera peut-être jamais dans son escarcelle. Mais Bernard Arnault a son plan B. Vendredi dernier, le PDG de LVMH a inauguré dans la plus grande discrétion une nouvelle maison de malles et sacs de luxe baptisée Moynat. Située au 348, rue Saint-Honoré, à Paris, entre Hermès et l’autre malletier de très grand luxe, Goyard, que Bernard Arnault rêve aussi de s’offrir depuis des années sans y parvenir, la nouvelle boutique de 200 mètres carrés toute en beige et noir façon art déco moderne n’a rien à envier à ses deux concurrentes.
Savoir-faire, sobriété, distinction. Les sacs à main sont proposés à des prix allant de 1.800 euros pour le simple cabas en cuir, à 24.000 euros pour un sac Ballerine en crocodile, avec un prix moyen de 3.000 à 4.000 euros. Les malles seront réalisées sur commande depuis un atelier en Bourgogne encore tenu secret car partagé avec une autre maison. Bientôt, un livre retracera l’histoire de la maison fondée par Pauline Moynat en 1849 et de sa boutique emblématique du 1, avenue de l’Opéra.
À l’époque, l’enseigne se distingue de la centaine de malletiers concurrents grâce à deux matières, l’osier et le gutta-percha, qui rendent ses malles plus légères et plus étanches que celles en cuir et caoutchouc de l’époque. Elle adapte aussi ses bagages dont le fond s’arrondit pour adhérer aux toits des premières voitures et propose des articles de maroquinerie, de textile, de papeterie et d’art de la table. L’affaire décline cependant comme beaucoup d’autres après la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à fermer complètement en 1976.
De main en main
La marque Moynat passe ensuite de main en main, dont celles d’Henri Racamier en 1989, qui vient de vendre sa maison Vuitton à LVMH, et hésite à relancer Moynat pour concurrencer son joyau perdu. Sans suite. Démantelée, dépecée, la simple signature Moynat est finalement proposée en 2010 par une société luxembourgeoise à Bernard Arnault, qui l’achète sur ses propres deniers, non sans avoir consulté Yves Carcelle, le président de son autre malletier maison, Louis Vuitton. Le PDG de LVMH la relance ensuite dans le secret absolu sans en référer à quiconque au sein de son groupe, via une petite cellule de cinq personnes sous la direction de Guillaume Davin, ex-vice-président très discret de Louis Vuitton Japon. Un nouveau joujou donc, qui entrera peut-être un jour dans la cour des grands, ceux qui mettent l’artisanat au-dessus du business.
Un vrai challenge !


 PERSONNELLEMENT, SI J'AVAIS LES MOYENS, ENCORE AUJOURD'HUI, D'ACHETER DES BAGAGES FAITS MAINS, C'EST VERS HERMÈS QUE JE ME TOURNERAIS

Désunion nationale

Feint ou sincère, l'appel de Nicolas Sarkozy et de François Fillon à l'union sacrée face à la crise n'a aucune chance de voir le jour. Le semblant de débat, hier, à l'Assemblée nationale, leur en aura apporté la confirmation.

En période présidentielle, l'opposition ne fait pas ce genre de cadeau au président sortant. Après vingt-trois sommets européens depuis le début de la crise, et autant de promesses de solution, la majorité ne peut compter que sur elle-même pour déjouer la menace des agences de notation.

Seulement, l'accord Sarkozy-Merkel de lundi sème le trouble à droite. Il est rejeté par le Front national, pour qui l'actualité est une mine inépuisable d'arguments. Il est stigmatisé par le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan. Et il est regardé en coin par l'aile « populaire » de l'UMP.

Pour occulter ces désaccords, le Président et le Premier ministre durcissent leurs attaques contre la gauche. Ils l'accusent de brader l'intérêt national. Ils tirent à boulets rouges contre la supposée irresponsabilité du Parti socialiste sans qui la « règle d'or » antidéficit ne peut pas être gravée dans la Constitution. Ils accusent ses dirigeants d'anti-germanisme alors même que François Hollande, Martine Aubry et surtout Jean-Marc Ayrault sont les meilleurs amis des responsables du SPD.

Pour calmer Jean-Pierre Chevènement, Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon, et pour cimenter la gauche, le candidat socialiste, de son côté, souligne les désaccords avec la droite.

François Hollande rejette les appels à l'unité après des années, accuse-t-il, de division des Français. Il refuse de cautionner un accord européen qui, selon lui, ne prône que l'austérité et ne répond pas à l'urgence de la crise. Il réfute l'idée que le contrôle budgétaire échappe aux représentants du peuple. Il ironise sur des règles de gestion préconisées par un président qui s'en exonère depuis quatre ans. Il ignore une « règle d'or » alors que la Constitution et le traité de Maastricht prévoient déjà des garde-fous.

Pour des raisons de fond et de tactique, la crise durcit les positions et renvoie vers chaque camp la quête d'une majorité. Elle peut aussi ouvrir un espace au centre, au moment où François Bayrou entre en scène. On verra si ses solutions, souvent transversales, en feront une alternative à lui seul ou un simple allié d'un camp ou de l'autre.

Mais il ne serait pas sain de laisser la présidentielle se jouer sur le rejet plus que sur le projet. Pour cela, on a besoin d'entendre toutes les offres politiques, notamment celle de François Hollande.

On voudrait comprendre comment il compte casser la spéculation. Savoir qui paiera le redressement. Entendre comment on revient à l'équilibre des comptes en cinq ans tout en réamorçant la relance et l'emploi public. Évaluer quelles économies générerait une décentralisation plus poussée. Savoir à quelles conditions l'épargne nationale pourrait constituer un moyen de relance sans recours à l'étranger...

Cette période est très curieuse. Alors que la crise exige des solutions urgentissimes, la majorité renvoie, pour l'essentiel, la solution à un lointain projet de traité. Et les socialistes à une annonce la plus tardive possible du projet présidentiel. Tout cela parce que la seule certitude, c'est l'incertitude.

La guerre des trois

La France serait-elle trop « française » dans son combat contre la crise ? C’était à se le demander après avoir écouté François Fillon au 20 heures de France 2. Le Premier ministre en a fait le reproche au Parti socialiste accusé de tenir une position trop hexagonale sous le feu nourri des marchés : rendre la politique de Nicolas Sarkozy responsable de l’endettement spectaculaire de la France, par conséquent comptable de la menace pesant sur le triple A, serait le comble d’une vision très politicienne de la situation. Le raccourci de François Hollande, le matin même, avait été, c’est vrai, pour le moins rapide mais il était dans le rôle, convenu, de principal candidat de l’opposition.

Sous une posture altière, le chef du gouvernement n’en a pas été moins politicien pour autant. Qu’il est difficile à prononcer ce mot de rigueur qui semble lui écorcher la bouche ! Qu’on se le dise : si le troisième A venait à être soufflé au pays, il n’y aurait pas de troisième plan d’austérité pour compenser la perte. Pas de parallélisme des « 3 », nous a-t-on expliqué sans rire. L’exercice était simple mais il n’a pas résolu l’équation qui consiste à trouver une solution à une nouvelle chute de la croissance. Où trouver le paramètre - l’argent manquant - pour que le résultat ne soit pas négatif ?

Le pouvoir et l’opposition sont complices du même déni de réalité. Renonçant jusqu’au bout à parler clairement au pays. A quoi bon pourtant continuer d’envisager la sortie du tunnel (dont le bout est par définition toujours en vue) quand aucun signal optimiste ne clignote encore à l’horizon ? Un réflexe très français, sans doute, qui consiste à se réfugier dans un optimisme romantique et à s’étourdir d’un verbe positif. Le président, lui, sera soulagé si la probable baisse de notation qui frappera la France n’épargne pas non plus l’Allemagne. Cette compagnie lui évitera la « mort » politique qu’il redoutait mais elle ne règle rien ; elle évite juste la blessure d’orgueil dont on a commencé à voir les stigmates germanophobes ces derniers jours.

Entendre les agences de notation morigéner la France avec une incroyable suffisance comme un maître d’école prétentieux le ferait avec une élève en difficulté est une épreuve quotidienne qui fait mal à l’ego souverain. Fera-t-on attention, au début du prochain quinquennat, pour s’épargner ces coups de règle (en or ?) à retardement qu’on voudrait programmer à l’avance, comme une ultime humiliation des peuples ? Oui ? Cocorico !

CE de la RATP: pourquoi tout le monde a fermé les yeux

Après celui d'EDF ou d'Air France, c'est au tour du comité d'entreprise de la RATP d'être épinglé par la Cour des comptes. Une enquête pénale a même été ouverte. Reste à savoir si elle pourra mettre un terme à des pratiques régulièrement dénoncées mais jamais encadrées.

Et un de plus. Ce mardi, c'est le comité d'entreprise de la RATP, qui, après celui d'EDF, d'Air France ou encore de France Télécom, s'est fait épinglé par la Cour des comptes. Il est accusé par les magistrats de la rue Cambon de malversations, de mauvaise gestion et de détournements de fonds. "Les constats sont accablants et les dysfonctionnements généralisés", dénonce le rapport. Selon le Parisien qui a révélé l'information, des millions d'euros auraient disparu des caisses du CE, l'un des plus riches de France.
Dans le détail, tout a été passé au crible, de la gestion de la restauration collective (surfacturation des services, problèmes d'hygiène), à la gestion de l'activité vacances (anomalies dans la conduite des travaux, absence d'appels d'offres), en passant par les autres activités sociales et culturelle (dépenses exorbitantes pour certains évènements, disparition d'encaisses). La conclusion de la Cour est sans appel : "le caractère systématique des pratiques constatées, quel que soit le secteur d'activité analysé, conduit à penser qu'ils ne sont la conséquence ni de hasards malheureux, ni de défaillances humaines", estime ainsi le rapport.
Un système connu de la direction Côté direction, on se défausse de toute responsabilité. "La RATP ne dispose d'aucun instrument légal pour exercer un éventuel contrôle a priori", indique la direction, en déplorant que les comités centraux d'entreprise n'aient "pas l'obligation de faire certifier leurs comptes". Difficile pourtant de croire en l'ignorance affichée de la direction.
Selon les informations de L'Expansion.com, en février 2010, le PDG de l'entreprise aurait commandé un rapport d'audit à l'Inspection générale de la RATP sur la gestion du comité d'entreprise. On y retrouve les mêmes chiffres que ceux révélés par la Cour des comptes : le CE de la RATP est l'un des mieux doté de France (5,17 millions d'euros) après celui de la Poste, et d'EDF (270 millions d'euros) avec 113 euros en moyenne par salarié, soit 0,3% de la masse salariale. En y ajoutant les activités sociales et culturelles également gérées par le CE, la subvention totale s'élève à 53,7 millions d'euros, soit 3,11% de la masse salariale brute.
Mais ce n'est pas tout. Selon cet audit, la direction aurait tout fait pour "acheter " la paix sociale. Subventions indues, trafic de chèques syndicaux... l'audit interne, qui n'a jamais été rendu public, révèle que 37 millions d'euros auraient été versés en 2009 aux instances représentatives du personnel, dont 18 millions environ au terme de pratiques "opaques" et largement dérogatoires par rapport au droit commun. Pour ainsi dire illégales.
En réalité, à la RATP, comme dans d'autres grandes entreprises publiques, on préfère fermer les yeux sur ces dysfonctionnements. Régulièrement la Cour des Comptes épingle des entreprises comme EDF, la SNCF ou encore Air France en raison de la gestion douteuse de leur comité d'entreprise. Et depuis des années maintenant qu'elle fait le même constat, rien ou presque n'a bougé. En guise de justification, on invoque la paix sociale, plus importante apparemment que quelques milliers, voire millions d'euros égarés par ci par là. "Un système de fuite des fonds" que dénonce d'ailleurs la Cour des comptes, sans toutefois en désigner les destinataires. "Tant qu'on ne limitera pas le montant des subventions versées aux CE, et qu'on ne fera pas auditer leurs comptes, il n'y a aucune raison que les choses changent ", s'indigne Agnès Verdier-Molinié, vice-présidente de l'Ifrap, un think-thank libéral sur l'efficacité de l'action publique.
La justice prendra-t-elle le relais? Or c'est bien là tout le problème. L'Etat ne semble pas prêt à remettre en cause le fonctionnement de ces comités d'entreprises, éminemment puissants. Malgré les déclarations officielles, il privilégie un statu quo dont on se demande quelles sont les contreparties. Récemment, le député centriste Nicolas Perruchot, a rendu un rapport de la commission d'enquête parlementaire sur le financement des organisations patronales et syndicales. Il y détaille le système de financement des syndicats (les cotisations syndicales ne représentent que 3 à 4% des budgets des grandes organisations syndicales ouvrières), qui selon lui n'est pas tellement propice au changement. Or première en France, le rapport n'a même pas eu la chance d'être publié, une majorité des députés, UMP compris, ayant voté contre. "C'est très grave. En France, dès qu'on évoque l'argent des syndicats tout le monde ferme les yeux", témoigne à L'Expansion.com Nicolas Perruchot.
Alors, les choses finiront-elles un jour par changer? Aujourd'hui, le seul espoir réside du côté de l'institution judiciaire. Chose rarissime, la Cour des Comptes a en effet réclamé ce mardi que la justice pénale soit saisie dans l'affaire de la RATP. Quelques heures plus tard, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour "abus de confiance, mise en danger de la vie d'autrui, délit d'entrave et faux"..

A qui profiterait la perte du triple A?

En théorie, si la note de la France était dégradée, François Hollande aurait un angle d'attaque idéal contre Nicolas Sarkozy. En théorie seulement... Explications. 

Un seul A vous manque et tout serait relancé? L'annonce d'une possible dégradation de la note française de AAA à AA par l'agence Standard & poor's a relancé le débat: à qui profiterait une telle décision? 
Les avis sont partagés à droite, comme à gauche. En toute logique, on pourrait croire que la perte du triple A constituerait un excellent argument de campagne pour des socialistes, qui tirent à feu nourri sur le bilan économique de Nicolas Sarkozy.  
Elle désarmerait également en partie l'UMP, qui faisait de la supposée irresponsabilité du PS une arme de choix. "Cette campagne va se jouer sur l'absence de promesses. Si les socialistes en font de trop belles, on n'hésitera pas à brandir la menace d'une dégradation de notre note pour les disqualifier", prédisait ainsi un député de la majorité deux semaines avant l'annonce de S&P. Or, si d'ici mars la France n'est plus notée que d'un double A, l'UMP aura bien du mal à coller aux dos des socialistes l'étiquette d'irresponsables.  
"On jouerait sur du velours" (un socialiste)
Ce serait donc tout bénéf' pour la gauche. "Si la France perdait son AAA en janvier, on jouerait sur du velours", confiait ainsi un futur candidat PS aux législatives. Un avis que ne partage pas un de ses camarades, conseiller de François Hollande: "Je ne suis pas sûr (que cela nous avantagerait). Les Français peuvent être dans une logique selon laquelle on ne change pas de capitaine au milieu de la tempête." 
Ces analyses divergentes expliquent la position inconfortable de François Hollande. Invité de France Inter ce mardi matin, le candidat a dit "ne pas souhaiter une dégradation de la note de la France" tout en soulignant "l'échec de la politique conduite depuis cinq ans" par Nicolas Sarkozy. Avant de se contraindre à la modération: "Je ne veux rien dire qui puisse affaiblir la France au moment où elle affronte des difficultés." 
A droite, on est donc tout aussi partagé qu'au PS. Les pessimistes verront dans cette annonce de S&P une nouvelle station dans le chemin de croix de Nicolas Sarkozy. Mais, en réalité, beaucoup savent que le chef de l'Etat excelle dans l'adversité. La perte du AAA pourrait, paradoxalement, le renforcer, surtout si la France n'est pas seule à la subir comme l'a laissé entendre S&P. Son discours de "capitaine dans la tempête" trouve dans la crise une caisse de résonnance. Plus encore si la gauche radicale et extrême continue de critiquer les indécisions de François Hollande.  
Sarkozy en hausse "dans les moments d'angoisse"
Signe de cette force, Nicolas Sarkozy enregistrait sa plus forte hausse depuis septembre 2008 dans le dernier baromètre BVA pour L'Express-Orange-France Inter (+ 6 par rapport au mois précédent). Et Gaël Sliman, directeur du pôle opinion de l'institut, concluait: "Chacune des fortes hausses enregistrées par le Président correspond à des moments d'angoisses et de crises aigües: lors des précédents épisodes des crises grecques ou sur les dettes souveraines des Etats, les gains du Président ont été substantiels (+4 points au printemps dernier entre avril et mai)." 
A l'Elysée, on parie d'ailleurs sur une campagne centrée sur la rigueur pour mettre en avant la stature de Nicolas Sarkozy. "Le rapport des Français à la dette a été bouleversé depuis six mois. Ils savent aujourd'hui qu'il faut prendre des mesures douloureuses. Ils sont prêts à faire des sacrifices. A condition que cette rigueur soit juste, qu'elle touche les profiteurs du haut comme ceux du bas", avance un conseiller du président.  
La perte du triple A justifierait alors le discours d'austérité développé par l'exécutif ces derniers mois. Certes, le pari est risqué -le plafond de douleur des Français n'est pas si haut que cela. Mais le chef de l'Etat, et futur candidat, est visiblement prêt à le relever. 
DANS LA TEMPÊTE MONDIALE D'UNE ÉCONOMIE OCCIDENTALE EN SURCHAUFFE, DANS L'AFFRONTEMENT DES PAYS CONTRES LES AGENCES DE NOTATIONS, NICOLAS SARKOZY A CERTES FAIT DES ERREURS STRATÉGIQUES, MAIS LA FRANCE N'EST PAS DANS LE MÊME ÉTAT QUE L'ANGLETERRE OU LA GRÈCE !!

Vote des étrangers: l'Elysée cogne

Nicolas Sarkozy devrait s'exprimer rapidement sur le texte que le Sénat doit voter le 8 décembre. Persuadé que les Français sont opposés au droit de vote aux municipales pour les étrangers hors UE, il veut en profiter pour adresser un signal à l'électorat frontiste. 
Nicolas Sarkozy observe attentivement l'examen, le 8 décembre au Sénat, de la proposition de loi constitutionnelle accordant le droit de vote aux municipales aux étrangers (hors Union européenne) résidant en France.  
Si le texte voté avait été identique à celui adopté par l'Assemblée en 2000, le président aurait envisagé de demander une nouvelle délibération aux députés, pour bloquer l'adoption de la proposition. Certains proches du chef de l'Etat réfléchissaient même à un référendum sur le sujet. Lors de l'examen en commission, le 29 novembre, un amendement de forme a dû être ajouté.  
Mais l'Elysée, qui ne croit pas fiables les sondages montrant une adhésion majoritaire des Français à cette réforme, veut une "mise en scène" sur ce sujet sensible, selon l'expression d'un ténor de l'UMP. Nicolas Sarkozy devrait très rapidement s'exprimer. Objectif: envoyer un signal clair à l'électorat du FN. D'après les estimations de vote actuelles, les reports de voix des partisans de Marine Le Pen en faveur de Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle seraient très mauvais: de l'ordre de 30 %, contre 70 % en 2007.  

Quand la CGT mène la vie de château

Accablant pour la CGT-RATP, le rapport publié mardi par de la Cour des comptes dénonce la faillite générale de l'objectif social du CE. Plusieurs propriétés à la gestion défaillantes sont pointées du doigt, notamment un château XVIIe situé dans l'Essonne.
Quand la CGT-RATP joue les châtelains, elle voit les choses en grand. Une des «maisons» de vacances du CE, épinglé par la Cour des comptes, est un château XVIIe, propriété de l'Union des syndicats CGT de l'entreprise.
Située à Fontenay-lès-Briis, cette splendide propriété nichée dans la vallée de Chevreuse, au cœur d'un parc boisé de 75 hectares, est agrémentée de trois terrains de tennis, d'un minigolf et d'un camping. Les amateurs de promenades à bicyclette peuvent également s'égayer sur le parcours VTT du domaine et les pêcheurs goûter aux joies d'un étang à truites.
Un petit coin de paradis à 35 kilomètres de Paris où la CGT-RATP envisageait de construire prochainement une piscine, selon le maire de la commune, Léopold Le Compagnon. «Le château a été acheté par la CGT en 1937, raconte ce dernier. Il n'était pas en très bon état. Aujourd'hui, il est entretenu et ses services de restauration sont opérationnels mais un certain nombre de ses chambres ne sont plus utilisées, car elles ne sont plus conformes aux normes de sécurité. Récemment encore, l'autorisation de l'utilisation de certaines dépendances en chambre n'a pas été reconduite par une commission de sécurité». Un paradoxe pour une demeure censée proposer des séjours de vacances !

Gestion opaque 

Accablant, le rapport de la Cour des comptes dénonce d'ailleurs la faillite générale de l'objectif social du CE visant à offrir un accès au plus grand nombre aux vacances et à développer le tourisme social. «Moins de 13% des salariés de la RATP font appel au comité d'entreprise pour leurs séjours de vacances et, parmi ceux-ci, ce sont les agents les moins défavorisés qui sont majoritaires», dénonce le rapport.
Le château XVIIe de la CGT-RATP s'est également fait remarquer par ses fêtes «Grand Siècle» aux finances douteuses. Depuis 2007, année du soixantième anniversaire du comité d'entreprise de la RATP, le CE y organise des agapes annuelles au mois de juin. Vide-greniers, animations, concert du groupe Kassav ou de Bernard Lavilliers… La facture des festivités s'élève à 447.000 euros en moyenne. Une somme astronomique et gérée de manière opaque. «Cet argent est dépensé par un agent détaché de la RATP, qui ne répond qu'aux élus, ne suit aucune procédure, choisit seul les fournisseurs dont certains pratiquent des facturations manifestement abusives, et se dispense de produire les pièces justificatives pour un nombre significatif de transactions, constate la Cour des comptes. Aucune procédure de contrôle de l'encaissement des recettes collectées lors de la fête ne permet par ailleurs d'assurer que les fonds sont bien remis par le trésorier à la caisse du comité d'entreprise.»
Le château de l'Essonne est loin d'être le seul centre de vacances géré de manière défaillante par le CE de la RATP, selon la rue Cambon qui pointe des anomalies dans un hôtel déserté de Serre Chevalier ou dans un camping des Pyrénées-Orientales. À Fontenay-les-Briis, le maire craint que la vie de la commune ne pâtisse de ce scandale. «Je ne voudrais pas que le château tombe en décrépitude», s'inquiète-t-il.