TOUT EST DIT

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dimanche 15 juillet 2012

Les actes anti-musulmans en baisse 

Les actes anti-musulmans ont baissé après la campagne présidentielle marquée par une forte présence de thématiques liées à l'islam, selon un bilan du Conseil français du culte musulman (CFCM) portant sur le premier semestre 2012 et consulté aujourd'hui par l'Agence France-Presse.

En juin, les actes islamophobes ont baissé de sept points par rapport à juin 2011. Ils ont connu une hausse de 14 points en mai et de 9 points en avril, au coeur de la campagne électorale. "Les différents débats sur le halal, les minarets, la burqa, la laïcité, l'identité nationale, l'immigration et les prières des rues ont libéré la parole des extrémistes sans compter les déclarations d'hommes politiques soucieux de se maintenir au pouvoir en déclarant que les musulmans sont un problème pour la France", a commenté le président de l'observatoire national contre l'islamophobie, Abdallah Zekri.

Selon une étude du Cevipof réalisée auprès de 9000 personnes après le second tour de la présidentielle, "93% des Français de religion musulmane ont voté François Hollande".

Au total, les actes islamophobes ont augmenté au premier semestre 2012 de 14,49%. Ce sont des actes "pour lesquels il y a eu dépôts de plaintes et de mains courantes dans les commissariats", a précisé Zekri en soulignant que ce bilan a été vérifié par le ministère de l'Intérieur. Zekri a observé que "ces chiffres sont au-dessous de la réalité, car nombreux sont les musulmans qui ne souhaitent pas porter plainte, considérant à tort ou à raison, qu'il n'y aura pas d'aboutissement".

Les actes répertoriés sont classés en deux catégories: actions (violences, incendies ou tentatives, dégradations et vandalisme) et menaces (propos et gestes menaçants, tracts et courriers et inscriptions).

TOUT EST FAUX DANS CE BILAN

Petit guide de survie en cas d’explosion de la zone euro

Les banques, les entreprises et les plus grosses fortunes sont préparées à l'hypothèse d'un éclatement de la zone euro. Les particuliers aussi peuvent se préparer.
Nous ne proposons pas ici de solutions toutes faites, mais plutôt quelques pistes de réflexion pour ceux d'entre vous qui souhaiteraient garder leur épargne en sécurité en cas de retour aux monnaies nationales.
Divers scénarios peuvent être envisagés. A priori, une séparation concertée des pays membres aurait moins de chance de plonger l'Europe dans le chaos qu'une rupture brutale. Mais, c'est tout le système financier européen qui pourrait s'effondrer.

Pour certains analystes, le contrôle des changes pourrait alors être mis en place provisoirement. Cela signifie concrètement qu'il serait par exemple impossible de convertir ses euros en une autre devise ou encore de quitter le pays avec ses économies.
Il est donc primordial d'anticiper dès maintenant pour ne pas être pris au dépourvu.
Il n'existe hélas aucun refuge qui permette de s'en sortir indemne, seulement des abris qui permettent de limiter la casse. Nous allons voir comment on peut se couvrir du risque lié à la fin de l'euro, du risque de faillites bancaires en cascade, et quels placements peuvent protéger l'épargne.

Changer ses euros dans des devises solides

Si l'on redoute l'effondrement de l'euro, la première idée est de convertir ses euros en devise étrangère. Reste à choisir les devises appropriées. Il n'y a malheureusement pas de choix évident, mais le dollar américain reste sans doute la moins mauvaise option. L'histoire montre que le dollar est une valeur refuge en période de forte incertitude.

Mettre ses économies dans une banque sûre

La faillite de Lehman Brothers en 2008 nous a rappelé que les banques ne sont pas infaillibles. A plus forte raison, un effondrement de la zone euro serait catastrophique pour les banques.
Pour juger de la solidité d'une banque, deux critères sont à prendre en compte :
  • sa ratio de capitalisation (ratio tier 1), c'est-à-dire la proportion de prêts de la banque qui sont couverts par les dépôts de ses clients.
  • son exposition aux actifs risqués, en l'occurrence les obligations d'Etat, grecques ou espagnoles par exemple.
Bloomberg a publié un classement des dix banques les plus solides au monde. Parmi celles-ci, six sont canadiennes.
La fondation du Forum Economique Mondial a par ailleurs désigné le Canada comme le pays "possèd[ant] le système bancaire le plus sûr du monde". On peut donc tout à fait imaginer conserver ses économies dans un compte, en dollars américains ou canadiens, dans une banque canadienne.

Les placements à éviter

Les fonds en euros d'assurance-vie
Se méfier des fonds en euros. Ils sont souvent investis en obligations souveraines européennes et sont donc très exposées au risque de crédit des Etats.
En outre, il est probable que cette malicieuse petite phrase se cache sur votre contrat d'assurance-vie :
"En cas de forte variation des marchés financiers, la compagnie d’assurance peut, dans l’intérêt général des assurés, limiter temporairement et sans préavis les possibilités de sortie du fonds en euros".
Note importante : le fonds de garantie des assurances garantit 70 000€ par contrat d'assurance-vie et par personne. Sur un compte d'épargne, 100 000€ sont garantis.
L'immobilier
C 'est l'actif tangible non délocalisable par excellence. Pour cette raison, les propriétaires immobiliers sont pour les gouvernements une cible de choix quand il s'agit de taxer.
Les obligations souveraines
Les obligations souveraines de pays de la zone euro sont bien sûr à éviter. En revanche, on peut investir dans les obligations d'états peu endettés, avec des finances publiques saines (à l'équilibre ou en excédent).

Les placements à privilégier

Les obligations de grandes entreprises non-européennes
Moins endettées que les états européens, les obligations d'entreprises sont un placement plus sûr. Il faut veiller à bien les choisir.
Privilégiez les obligations d'entreprises non-européennes qui :
  • disposent de grosses réserves de cash
  • vendent une large gamme de produits, idéalement de consommation courante
  • réalisent leur chiffre d'affaire dans un très grand nombre de pays
Exemples : Johnson & Johnson, Procter & Gamble, Kimberley Clark, Coca-Cola, McDonald's.
Si vous souhaitez absolument investir dans des valeurs européennes, privilégiez au maximum les entreprises dont les ventes proviennent de pays hors zone euro, voire hors Europe.
Exemples : Danone, Nestlé, l'Oréal, Pernod Ricard, Diageo, Unilever, Kraft.
Les actions
Ceux qui préfèrent les actions aux obligations pourront choisir les entreprises sur les mêmes critères qu'au paragraphe précédent.

Quid de l'or ?

L'or est une réserve de valeur. Il est totalement improductif. En cela, l'or (et dans une moindre mesure l'argent) n'est un investissement mais bel et bien une devise comme une autre, à la différence notable qu'aucun gouvernement ne peut en "imprimer" à volonté. L'or fait donc office de protection contre la planche à billets des états.
Par exemple, conserver environ 5% de son épargne sous forme d'or peut constituer une bonne assurance contre le risque de dépréciation des monnaies fiduciaires.
Pour encore plus de sécurité, on peut investir dans de l'or physique plutôt que dans des trackers (placements qui suivent le cours de l'or), même si les frais sont plus élevés. Dans ce cas, préférez les pièces aux lingots, plus encombrants.

Les limites de la méthode Hollande


Hier, François Hollande n'a pas seulement renoué avec la tradition des entretiens du 14 juillet. Il l'a fait aussi avec la méthode de sa campagne électorale : pas d'annonces tonitruantes (la seule révélation étant le nom de Lionel Jospin pour présider la commission sur la moralisation de la vie politique ; choix difficilement criticable), un rappel de ses engagements, un ton apaisant, un style simple et direct. Bref, un parfait exemple de politique modeste en « rupture » avec son prédécesseur. Le président était, avant tout, attendu sur le dossier PSA. Il a fait montre d'une fermeté inhabituelle dans un discours présidentiel (assurant que le plan était « inacceptable dans l'état »). Une même forme de clarté a prévalu sur les questions fiscales ou internationales… ou sur l'équipe de France de foot. Mais c'est sur l'Europe que la méthode Hollande a révélé ses limites. Et que son volontarisme a laissé percer la simple stratégie de communication. Affirmer avoir « renégocié le traité », quand on lui a juste ajouté un « pacte de croissance » nettement moins contraignant et que ce pacte budgétaire européen sera ratifié « dans l'état » (lui), cela tient de l'enrobage politique. Il en de même avec l'affirmation sur la « règle d'or », qui ne sera pas dans la Constitution… Posture formelle, quand les conséquences de celle-ci pèseront de la même façon sur les marges de manœuvres de l'État. Depuis vingt ans, l'Europe a été le révélateur d'une certaine impuissance des socialistes à changer le cours des choses. Hier, ce chapitre pouvait faire peser le doute sur la réalité des mesures prises dans les autres domaines.

La fin de l'euro contre l'urgence sociale

L'évènement marquant de la semaine devait être social, avec l'organisation d'une Conférence par François Hollande. Social, il le fut, mais dramatiquement social avec l'annonce d'un gigantesque plan de suppressions de postes chez PSA. Et la perspective de la fin de l'euro, était à nouveau dans tous les esprits de nos chers dirigeants européens. Nous nous félicitions ici même, avec sincérité mais sans enthousiasme, de la conclusion du dernier sommet européen. François Hollande, Mario Monti et Mariano Rajoy y avaient décroché de réelles avancées: outre les 120 milliards d'euros de relance, le Fond européen de stabilité pourrait recapitaliser directement les banques espagnoles, les prémices d'une union bancaire qui ne voulait pas encore dire son nom.
 
Lundi dernier, l'administration française est parvenue à emprunter à un taux ... négatif.
Une première ! Et une catastrophe... L'Etat cherchait à emprunter 6,2 milliards d'euros, mais la demande fut si forte, à hauteur de 20 milliards, que les financiers de France Trésor purent négocier à la baisse leur taux, au point d'emprunter à -0,005% (à 3 mois) et -0,006% (à 6 mois). Quelques imprudents se réjouirent qu'une France endettée à 90% de son PIB puisse emprunter ainsi. En fait, la nouvelle était grave, car elle signifiait que les créanciers et spéculateurs de la Planète Finances n'avaient plus confiance en l'Espagne ou l'Italie. Leurs placements se réfugiaient donc en France ou en Allemagne.
 
La fin de la zone euro était-elle si proche ?
 
En Allemagne, le conseil des experts économiques du gouvernement a évoqué le risque « d’une crise systémique, qui menace la survie de la monnaie commune et la stabilité économique de l’Allemagne ». En Espagne, le premier ministre conservateur lançait un nouveau plan d'austérité de 65 milliards d'euros (sic!), et réclamait 60 milliards pour recapitaliser ses banques (dont 30 milliards immédiatement ). L'agence Moody's dégradait encore l'Italie. En France, on couinait d'avance à la hausse probable de la CSG, un impôt qui porte pourtant sur la totalité des revenus (travail, capital, patrimoine).
 
Et l'urgence sociale ?
En début de semaine, François Hollande et Jean-Marc Ayrault avaient reçu les partenaires sociaux et tenu leur grande Conférence Sociale. Deux jours pour lister tous les sujets et caler un planning de négociation pour l'année en cours. L'agenda ne manquait pas de thème: financement de la protection sociale, conditions de travail, égalité homme/femme, réforme des retraites, indexation du SMIC, rémunération des patrons, etc. ce premier Grenelle social de la présidence Hollande nous changeait de l'ancien Monarque. Bien sûr, il manquait de décisions « immédiates et urgentes », comme du temps de Sarko 1er. L'ancien Monarque aimait les annonces davantage que la réflexion.
 
Jean-François Copé avait distribué quelques éléments de langage à ses ténors. L'UMP tentait péniblement de se re-saisir. On entendit ainsi Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez et même François Fillon s'inquiéter du « temps perdu ». Quand on parle social, certains à droite considèrent toujours qu'il s'agit de temps perdu... Pire, Copé eut l'audace de comparer 2012 à 2007. Ah ! Cet été 2007 ! Quelle période !  La majorité sarkozyste avait voté, en urgence, le renforcement du bouclier fiscal (abrogé en 2011) et du crédit impôt-recherche,, la défiscalisation partielle des intérêts d'emprunts immobiliers (abrogé en 2010), celle des heures supplémentaires (un effet d'aubaine anachronique qui a précipité l'augmentation du chômage), l'exonération de droits de succession des fortunes aisées (écornée en 2011 par Sarkozy lui-même) et la défiscalisation de 50.000 euros d'ISF pour l'investissement dans les PME.
 
La droite UMPiste était encore en jachère. Tout était de la faute de François Hollande, on dénonce même qu'il rencontre des patrons du CAC40 (Mouarf !). Quelques canards et autres sites s'autoproclamaient leaders de l'opposition comme si la France avait changé en 4 semaines. Cet anti-hollandisme primaire était drôle, presque touchant. La guerre Fillon/Copé battait son plein. Sarkozy reste en retrait, son association d'amis est prête à recevoir des fonds.
 
Le lobby bancaire s'inquiétait que le plafond du Livret A soit relevé, une mauvaise nouvelle pour d'autres placements plus rémunérateurs pour la filière bancaire.
 
A l'inverse, à gauche, l'impatience était palpable. On était heureux d'entendre Ayrault promettre la présence des représentants de salariés dans les comités de rémunérations des entreprises, mais on voulait quelques signes que le menu de l'année ne serait pas que rigueur et austérité.
 
Jeudi, la confirmation est tombée comme un pavé dans la marre.
PSA allait supprimer 8.000 emplois et fermer la mythique usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). En Bourse, le titre Peugeot s’est envolé après l’annonce, avant de rechuter vendredi. Nicolas Sarkozy, quand il était Monarque, avait promis que la C3 de Peugeot serait fabriquée à Aulnay jusqu'en 2013 inclus... Il avait raison, l'usine ne fermera qu'en 2014. Au gouvernement, le ministre du redressement productif se précipita pour déclarer qu'il n'acceptait pas le plan de PSA. L'entreprise avait bénéficié de 4 milliards d'euros d'aides et allègements de charges ces dernières années... Sarkozy adorait louer le patriotisme industriel du fabricant, qu'il opposait régulièrement à Renault accusé de délocaliser trop fortement sa production à l'étranger. Sa prime à la casse fut un cache-misère provisoire: « Depuis 2010, on a délibérément mis sous le tapis ou masqué la réalité d’une entreprise qui perdait de l’argent. » commenta Benoît Hamon, ministre de l’Economie sociale et solidaire. Son collègue du Travail a nommément accusé Sarkozy d'avoir fait pression sur le président du Directoire de Peugeot pour qu'il retarde l'annonce de ce plan social après les élections.
 
Effectivement, l'ancien Monarque avait rencontré Philippe Varin huit jours avant le premier tour de la présidentielle. Bizarrement, cet entretien n'avait donné lieu à aucun commentaire. Vendredi 13 juillet sur France Inter, le directeur des marques de PSA confirmait la manipulation: « On n'allait pas mettre ceci sur la table pour en faire un enjeu de la campagne électorale ». En novembre dernier, un autre entretien entre Sarkozy et Varin, toujours à huit-clos, avait donné lieu à une édifiante et définitive communication de Nicolas Sarkozy. PSA fut interdit d'annoncer les 5.000 suppressions de postes qu'elle projetait, et Sarkozy assura que les « 2.000 salariés du groupe les plus directement concernés par ce projet seront tous reclassés ». Le président Varin confirma: . Il préférait fustiger le coût du travail en France (« le plus cher en Europe »), et appeler le gouvernement « baisser les charges qui pèsent sur le travail de manière massive ». Lui-même, d'après le rapport annuel de l'entreprise en 2010, gagnait 9.000 euros... par jour.Lui-même, rappelaient les Décodeurs du Monde, se trompait lourdement dans ses affirmations: le coût du travail dans l'automobile est plus élevé en Allemagne qu'en France.
 
Plus globalement, quelque 60.000 licenciements du secteur marchand étaient craints d'ici la fin de l'année.
 
De tout cela, la presse officielle en parla un peu, quand même. Mais pas tant que cela. Le Point s'enthousiasmait pour une prétendue révélation « décapante » de Thomas Hollande sur la compagne de son père. L'Express consacrait son dossier de la semaine au « train de vie du pouvoir socialiste». Paris Match flashait sur Claire Chazal. Il fallait vendre du papier. Et le futile se vend mieux que l'essentiel.

Triste France.

Allah à Ground zero

Dans «Un concours de circonstances», l’américaine Amy Waldman questionne l’après 11 septembre, à travers le récit d’un projet de mémorial confié à un jeune architecte musulman. Un roman que l’on attendait.

Finalement, ils s’étaient mis d’accord. Tous. Conscients de l’importance de leur mission et fiers d’être de «bons Américains», ils avaient choisi parmi 5000 projets : ce serait le numéro 4879, le «Jardin». Un havre de paix, pour les milliers de morts du 11 Septembre -le 9/11, comme ils disent. Cela n’avait pas été facile. Quelle forme conviendrait le mieux pour ce mémorial destiné à rappeler aux citoyens des Etats-Unis qu’un matin de septembre leur pays avait été frappé au cœur ? Comment trancher entre ces centaines de projets ? La décision avait été prise à l’arraché, la représentante des victimes, Claire Burwell dont le mari avait été tué dans les Twin Towers, ayant pesé de tout son poids pour convaincre les jurés.

Mais voilà, le concours était un choix « à l’aveugle », les dossiers étant anonymes. Et l’on découvre soudain que le gagnant est… un musulman du nom de Mohammad Khan. Malaise général et cri du cœur de l’un des jurés : «Bordel de merde, c’est un musulman !». Un malaise encore accentué lorsque la journaliste d’un tabloïd dévoile le choix du jury (supposé secret) à la une du New York Post.  C’est là que tout dérape. Les familles des victimes s’insurgent contre ce «sacrilège», les associations musulmanes volent au secours de celui qu’elles considèrent comme l’un des leurs : après tout, ses parents ne sont-ils pas de bons musulmans ? Qu’importe que Khan soit un «vrai Américain». Qu’importe qu’il soit totalement laïc, ce combat le dépasse. Cet architecte de 37 ans, convaincu de son bon droit, n’entend pas s’expliquer sur les supposées ressemblances entre son projet et un jardin islamique représentant le paradis d’Allah promis aux terroristes.

Les politiques, évidemment se saisissent de l’affaire pour l’exploiter au mieux de leurs intérêts électoraux, et la polémique embrase le pays. On manifeste pour ou contre le «Jardin», on pétitionne, et l’on oublie qu’au cœur de ce maelstrom il y a des êtres humains : Claire, d’abord, qui, face au raidissement de celui dont elle a défendu le projet commence à douter, mais aussi Alyssa Spier, la journaliste sans foi ni loi prête à tout pour un scoop, Asma l’immigrée clandestine qui a perdu son mari dans les décombres des tours et veut voir le jardin réalisé, ou encore Paul le président du jury. Sans oublier ceux, plus ou moins excités, auxquels Amy Waldman donne une voix, une occasion de s’exprimer. Car, et c’est la force de ce livre à la fois bouleversant et haletant, la romancière ne tranche pas. Point de manichéisme dans ce roman, et le lecteur réalisant que les choses ne sont pas si simples, se prend à comprendre – et quelquefois à partager –, les sentiments des uns et des autres. Le grand roman que l’on attendait sur l’après 11 Septembre.

Un concours de circonstances, d’Amy Waldman, éd. l’Olivier, 408 p., 23 €.

Deux modèles en panne 


Dans ce qui devient l’affaire PSA, choc social, politique et émotionnel bouleversant tout un pays, la tentation française sera certainement de renvoyer tous les acteurs dos à dos, face à leurs responsabilités. Les politiques, pour avoir accablé depuis trente ans le travail de charges. Les syndicats, pour leur intransigeant corporatisme. Les employeurs, soupçonnés de privilégier le profit à l’emploi. Et pourquoi pas, tant qu’on y est, les consommateurs, qui n’ont d’intelligence que pour les prix, aveuglés par le mirage du « low cost » et oublieux de ce qui les fait vivre.
L’importance de cette décision, son énormité à certains égards, son caractère d’échec collectif ne font aucun doute. Au micro des radios, dès hier, le patron de PSA n’a d’ailleurs pas vraiment nié que la décision, prise il y a plusieurs mois, avait été tenue sous le boisseau pour ne pas peser sur les joutes électorales. Il aurait pourtant été intéressant de confronter ce sujet avec les programmes des candidats…
La restructuration massive de la marque de Sochaux signe finalement la panne de deux modèles. Celui d’un groupe qui a un peu délocalisé et trop peu conquis de marchés extérieurs. Celui d’un pays, tout à son hédonisme tranquille, qui n’a pas voulu voir le sable sous les pieds de son industrie.
On est en droit de s’interroger sur la conduite du deuxième constructeur européen, encore porté par des actionnaires familiaux, qui s’est montré hésitant et même versatile dans sa stratégie internationale. Les salariés français vont payer très cher aujourd’hui sa modeste capitalisation et son isolement.
L’autre panne, plus inquiétante encore, est celle du modèle productif français. En refusant de s’attaquer, depuis dix ans, au problème parfaitement documenté du coût du travail, la France a décroché du peloton européen. Entre promesses de campagne et réalités des entreprises, le gouvernement devra arbitrer beaucoup plus vite qu’il ne le pensait. Et sous la pression de l’événement, source avérée de faute de conduite.

En terrain miné 


Même le 14 juillet, il ne faut pas attendre de feu d’artifice de la part de François Hollande. Ce n’est ni dans sa philosophie ni dans sa manière. Il faut dire que le paysage social tout en grisaille décourage les déclarations fracassantes.
Les fermetures voulues par PSA, les non moins inquiétantes menaces chez Sanofi, les départs à Air France, le marasme de milliers de PME, tout cela est explosif. Ayant beaucoup souhaité la croissance et mis sur orbite un très sonore « ministère du Redressement productif », le chef de l’Etat devra mouiller sa chemise.
L’avenir des sites automobiles d’Aulnay, Rennes et Mulhouse sera le premier grand dossier sur lequel il sera jugé. Attention, terrain miné, économiquement, politiquement et médiatiquement. Tout faire pour que PSA ne soit pas à la présidence Hollande ce que l’usine de Gandrange fut à Nicolas Sarkozy : en 2008, ce dernier promettait, non sans forfanterie, qu’il serait le magicien capable soit de faire revenir le sidérurgiste Mittal sur sa décision de fermeture, soit de trouver une solution de remplacement.
François Hollande est resté sobre. Il a certes balancé quelques grenades en accusant de mensonge la direction de PSA et en dénonçant des choix stratégiques déficients. Mais ensuite, il s’est gardé de surjouer l’indignation. Dire que le plan annoncé à Aulnay est « inacceptable en l’état » relève plus de la condamnation morale que de la contre-proposition. Et souhaiter qu’Aulnay « reste un site industriel » est sympathique et sensé, mais encore bien vague. C’est en tous cas une promesse qui sera suivie à la trace.

"Je tournerai sept fois mon pouce avant de tweeter"

Où les promesses d'une catin de la République. 




Un été rigoureux 


Mauvais temps n’est-ce pas ? On aurait pu vous offrir un bon remontant ou un bon de participation à une journée de remise en forme, en plus de votre Progrès, votre TV Mag et version Femina. Ce ciel entre le brumeux le nuageux et le grincheux qui rend muet notre rocker national au Mans et oblige voiliers de Brest et festivaliers rochelais à replier voiles et chapiteaux, a donné le ton à cette semaine d’un gris mortifère.
On pleure avec le peuple syrien, on plaint l’Espagne, d’ordinaire souriante et accueillante mais furieuse et malheureuse cet été. On s’habitue aux nouveaux éléments de langage gouvernementaux : efforts, sacrifices, gels budgétaires. Il nous déroute ce Tour de France, qui parle anglais, roule slovaque et peine à délester sa caravane des produits suspects et des docteurs Mabuse. L’icône Mick Jagger vacille dans les come-back larmoyants et les récits de son érotomanie aussi boulimique que son appétit de dollars. Même pas de gagnant au superloto du vendredi 13. Et pour finir le grand malchanceux du 14-juillet, ce parachutiste déporté par une rafale sur le macadam des Champs-Élysées.
On sort de ce tunnel avec le sentiment que tout fout le camp surtout les usines Peugeot et les emplois. Les plans sociaux ont choisi leur période, entre le pic des élections et l’émollient creux de l’été, réduit à une portion incongrue. L’été 2012 est rigoureux. Comme pour annoncer la suite.

Harrison Ford, alias Han Solo et Indiana Jones, a 70 ans

Acteur-phare de «Star Wars» et d’«Indiana Jones», il a marqué l’histoire du cinéma: Harrison Ford souffle ses 70 bougies.
Harrison Ford, né le 13 juillet 1942 à Chicago, découvre sa vocation artistique assez tardivement. Ayant accumulé les mauvais résultats scolaires au Ripon College, dans le Wisconsin, il prend des cours d’art dramatique. Si la révélation se fait à ce moment-là, il lui faudra encore plusieurs années avant d'accéder à la consécration.
Au milieu des années 60, il décide de se rendre à Hollywood pour y entamer une carrière. Mais tout ne marche pas comme il le voudrait et ses maigres cachets pour quelques apparitions ici et là ne lui suffisent pas pour faire vivre sa famille – il est marié avec la comédienne Mary Marquardt et bientôt père de deux enfants.
Pour pouvoir tourner, il choisit de devenir charpentier, tout en continuant à accepter en parallèle des petits rôles à la télé ou au cinéma. Son nouveau métier l’amène à faire une rencontre cruciale: à l'occasion de travaux, il fait la connaissance de George Lucas, qui est lui aussi à l’époque encore un inconnu.
Han Solo et la célébrité
Jusqu’en 1976, il vit de sa double activité. George Lucas lui demande alors de donner la réplique aux acteurs de sa prochaine œuvre. Mais très vite une évidence s’impose au réalisateur: il a trouvé celui qui incarnera Han Solo, un des personnages majeurs de la saga «Star Wars».
Le premier épisode (en l’occurrence le quatrième selon la chronologie de l’œuvre), sorti en 1977, marque pour Harrison Ford le début de la célébrité. Il devient, et restera, une star.
L’autre héros fétiche de sa panoplie est bien évidemment Indiana Jones, dont il tourne le premier opus en 1981.
Sa filmographie est bien fournie avec plus de 40 films. Parmi eux on compte une oeuvre devenue culte depuis: «Blade Runner» (Ridley Scott, 1982). Qui se révèle être un échec cuisant, le grand public et le fan’s club de l’acteur supportant mal de le voir sortir des sentiers battus.
C’est d’ailleurs un peu le lot de toute sa carrière: les films qui rencontrent le plus de succès sont les «Star Wars» et «Indiana Jones».
Trois mariages et deux divorces
La vie privée d’Harrison Ford est également bien remplie. En 1964, il épouse la comédienne Mary Marquardt, avec laquelle il a deux fils. Ils divorcent en 1979.
En 1983, il se marie avec la scénariste Melissa Mathison. Ils ont un fils. Après plus de 20 ans de mariage, le divorce est prononcé en janvier 2004.
En 2010, il épouse Calista Flockhart, sa compagne depuis plusieurs années. Ils élèvent ensemble le garçon adopté par l’actrice en 2001.
Et comme il y a une vie outre le cinéma, Harrison Ford ne se contente pas d’être un acteur. Il est également un fervent défenseur de l’environnement et un chantre des droits humains.
Reste à voir s’il saura trouver sa place en tant qu’acteur sénior. Un «Indiana Jones 5» est prévu pour 2014, et on se demande avec curiosité comment il l'incarnera du haut de ses 72 ans.

Commission sur la moralisation de la vie politique : Jospin revient

Retiré de la vie politique active depuis dix ans, mais très présent dans la dernière campagne présidentielle aux côtés de , revient aux responsabilités. L'ancien Premier ministre va en effet prendre la de la commission sur la moralisation et la rénovation de la vie politique voulue par le nouveau chef de l'Etat.

Pourquoi moi ???
lui-même qui l'a annoncé, ce samedi, lors de son interview télévisée du 14-juillet, saluant «un homme incontestable pour son intégrité».

«Il y a des règles qui sont demandées, parce que nous sommes dans une période difficile et qu'il y a une exigence de moralisation, de rénovation», a rappelé François Hollande. «Donc je vais proposer une commission, dans un délai très court, qui sera présidée par un homme incontestable pour son intégrité», a poursuivi le chef de l'Etat, avant de livrer le nom de Lionel Jospin.

Une commission réunissant «toutes les sensibilités»

Cette commission, a indiqué François Hollande, sera chargée de faire «des propositions pour le non-cumul des mandats - pour que les parlementaires soient pleinement impliqués dans la vie législative -, le financement des campagnes, les modes de scrutin (...) et enfin tout ce qui est charte éthique», conformément aux engagements pris durant sa campagne présidentielle. Le président de la République a encore signalé que, s'agissant des modes de scrutin, la commission se pencheraout, outre les sénatoriales, sur l'introduction d'une part de proportionnelle aux législatives.

Le président de la République a fait valoir que la commission serait composée de «personnes de toutes sensibilités» et qu'il consulterait «tous les partis politiques» après la remise de ces travaux. La création de la commission avait été annoncée dans la matinée par l'Elysée.

Jospin «sort du placard», l'UMP «croit rêver»


La réaction à droite ne s'est pas fait attendre. Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a ironisé sur cette nomination. «Sortir Jospin du placard pour moderniser la vie politique, on croit rêver !», s'est-il exclamé. «Si le président de la République nous invite (pour une concertation sur la modernisation de la vie politique, ndlr), bien évidemment nous répondrons favorablement. Quant à participer à une telle commission, il faut voir dans quel cadre ce sera», a-t-il ajouté.

L'interview du 14 juillet : au secours, Chirac est revenu !


Le président de la République a renoué avec une tradition rompue par Nicolas Sarkozy en se faisant interviewer sur TF1 et France 2 après le défilé du 14 juillet. Pas d'annonces spectaculaires, quelques mises au point : l'exercice, classique sur la forme, a permis à François Hollande d'affirmer son crédo sur la "normalité".


Deux mois après son investiture, François Hollande vous est-il apparu convaincant en ce 14 juillet, à la hauteur de sa fonction ?

Christian Delporte : La mise en scène était « présidentielle ». Si ce n’est la place de la Concorde qu’on apercevait par la fenêtre, on se serait cru au palais de l’Elysée : décor quasi-identique, lambris dorés, table disposée pour placer le chef de l’Etat en majesté, drapeaux français et européen à sa droite, jeu des caméras… François Hollande a justifié un lieu d’interview « neutre » en expliquant qu’il était l’invité de deux chaînes de télévision mais, à l’image, il apparaissait clairement que les journalistes étaient conviés à l’interroger.
Le Président renoue de la sorte avec une tradition rompue par Nicolas Sarkozy, celle de la parole rare et donc écoutée, caractéristique de l’entretien du 14 juillet. Comme par le passé, avec Mitterrand ou Chirac, l’interview du 14 juillet, « bilan » avant la coupure de l’été, n’est jamais le moment pour annoncer des décisions graves ou spectaculaires ; dans sa besace, Hollande n’avait guère plus que la commission Jospin sur la moralisation politique.
Il s’agissait surtout pour lui d’apparaître comme le chef de l’Etat et d’avancer quelques mises au point. D’où des formules d’autorité, comme sur PSA – « L’Etat ne laissera pas faire » - et l’emploi systématique du « je » (« j’ai défendu les intérêts de la France »« je vais réconcilier les Français »). En écartant le « nous », il répartit les rôles entre lui, chef de l’Etat, qui « donne les grandes orientations », et le Premier ministre chargé de les appliquer. Bref, il fait de son credo sur la normalité, non l’expression d’une banalisation de la fonction, mais un retour aux « normes » de la Ve République, celle d’avant Sarkozy. L’ancien président était d’ailleurs très présent dans les propos de Hollande, au sujet de l’héritage, mais aussi dans sa critique d’un modèle de chef de l’Etat se mêlant de tout, y compris de la direction du parti majoritaire (« ça, c’est terminé », a-t-il tenu à préciser).

Tapes sur le dos avec les journalistes, petit mot d'humour sur la météo... En voulant cultiver son image de "président normal", ne tombe-t-il pas trop dans la pure communication, au risque de paraître peu naturel ? De même, refuser de parler de "rigueur" en utilisant le terme d'"efforts justes", n'est-ce pas céder à la langue de bois ?

Je crois que sur la question de la « normalité », une page est en train de se tourner. D’abord, parce que l’attrait de la nouveauté, marquée par des gestes symboliques, s’émousse dans les médias. Ensuite, parce qu’on ne peut pas jouer durablement sur la rupture avec le prédécesseur, sans risquer de lasser ou irriter l’opinion. Enfin, parce que, l’installation passée, les Français attendent surtout l’efficacité de l’action, alors que l’inquiétude est partout prégnante. A cet égard, l’interview de Hollande était surtout d’un grand classicisme, proche, dans la forme, avec ce qu’on a connu avec Jacques Chirac. Quant aux questions sur le football ou les remarques sur la météo, elles interrogent surtout sur la qualité des interviewers et l’absence chroniques des journalistes politiques dans ce genre d’échange (mais cela aussi, ce n’est pas nouveau).
Bien sûr, parler d’ « effort juste » plutôt que de « rigueur » relève d’une langue de bois entretenue par tous les pouvoirs, depuis près de 40 ans, pour donner une coloration acceptable aux douloureux sacrifices. Mitterrand disait déjà à son entourage : « la rigueur, on la fait, ce n’est pas la peine de la nommer… ». Mais l’important, c’est ce que ressent l’opinion. Et là, les sondages nous le disent, les Français doutent que l’ « effort » se limite aux « catégories les plus favorisées », comme l’a affirmé Hollande, lors de son interview.

En revenant sur l'affaire du tweet de Valérie Trierweiler, n'a-t-il pas cédé à une "peopolisation" pour laquelle Nicolas Sarkozy avait été très critiqué ?

François Hollande avait-il le choix ? L’inquiétude était grande, dans son entourage, que l’épisode du tweet ne se transforme en boulet, à l’instar de ce qu’avait été l’affaire du Fouquet’s pour Sarkozy. C’est le type d’événements, dérisoires à l’échelle de l’histoire politique, qui finissent par se muer en symboles et qui, bien plus tard, se retournent contre le pouvoir. Bref, il s’agissait pour Hollande de ne pas fuir la question pour mettre un point final à la séquence du tweet, sur laquelle il n’avait strictement rien dit jusqu’à présent. C’est pourquoi lorsque Laurent Delahousse lui demande « Cela ne se reproduira pas ? », Hollande le laisse à peine finir pour lancer un retentissant « non ». Ce « non » met à l’épreuve sa crédibilité. Il s’engage au respect « scrupuleux » (sic) du principe de distinction entre vie publique et vie privée et renvoie les apparitions publiques de sa compagne au cadre protocolaire. Si l’engagement est tenu, l’opinion pardonnera. Dans le cas contraire, la déclaration télévisée du 14 juillet tournera en boucle et l’effet dans l’opinion sera dévastateur.

Le volontarisme sur les dossiers chauds poussera-t-il François Hollande à oublier sa promesse de ne pas être un hyper-President ?

Le Président de la République aurait bien voulu ce samedi rappeler qu'il fixe les grandes orientations politiques, mises en œuvre par le Premier ministre. Mais l'urgence de la situation -à commencer par le plan social annoncé par PSA- risque de l'obliger à mettre les mains dans le cambouis.
Les Français auront-ils été sensibles au fait que l’interview du 14 juillet ne se déroule pas à l’Elysée, mais à 500m du palais présidentiel, à l’Hôtel de la Marine, sis rue Royale ? Pas sûr ! Car rien ne ressemble plus à une table en plexiglas posée dans le salon d’un bâtiment historique situé à proximité de la place de la Concorde qu’à une table fabriquée dans le même matériau installée dans le bureau présidentiel.
Mais  François Hollande ne s’était-il pas engagé à ne pas « convoquer » les journalistes à l’Elysée ? En tous cas, ce retour à la tradition de l’interview du 14 juillet coïncide avec le retour du Président de la République sur la scène intérieure. Depuis son arrivée à l’Elysée, il avait  été « aspiré par les rencontre internationales », et en ces temps de conjoncture sociale morose, l’entretien télévisé du 14 juillet lui a opportunément donné l’occasion de dire aux Français que sa grande priorité demeure l’emploi. L’occasion aussi de faire la mise au point (attendue) sur les bisbilles familiales qui ont débordé sur la vie politique. « Les affaires privées doivent demeurer dans la sphère privée », a-t-il déclaré, ne voulant visiblement pas s’attarder sur ce sujet qui passionne les Français et les médias. Il ne lui reste qu’à être entendu.
Avec cette interview marquant une nouvelle rupture avec l’ère sarkozienne, François Hollande voulait rappeler la philosophie de sa présidence : fixer les grandes orientations « conformément à ses engagements devant les Français », en laissant au Premier Ministre et au gouvernement  le soin de les mettre en œuvre. Une théorie qui va forcément devoir s’affiner, car on imagine mal le volontarisme affiché s’accommoder d’une distanciation par rapport aux dossiers chauds. A commencer par le cas PSA, dont le plan social est qualifié d’inacceptable par François Hollande, qui réclame une « renégociation » : il va d’ailleurs recevoir les salariés du constructeur, exige le reclassement de tous les salariés, veut qu’Aulnay reste un site industriel et que le site de Rennes soit pérennisé. Mais si la direction de PSA peut s‘attendre à être clouée au pilori à propos de ses choix stratégiques antérieurs, force est de reconnaitre que l’industrie automobile française souffre d’un manque de compétitivité.
Pour François Hollande le mot n’est plus  tabou : on l’a déjà entendu évoquer la compétitivité de l’industrie française en début de semaine, au moment de l’ouverture de la Conférence sociale. Pour l’automobile il y a urgence : un plan stratégique va donc être rapidement mis sur pied pour être dévoilé avant la fin du mois. Un plan qui doit, selon lui, coûter le moins possible au contribuable (pas question d’une nouvelle prime à la casse), mais qui doit rendre les voitures françaises plus attractives grâce à l’innovation mais aussi grâce à leur prix ; et voilà reposée la question du coût du travail, avec la lancinante interrogation sur une hausse de la CSG, pour alléger les charges sociales, la TVA sociale ayant été abandonnée.
Pour l’heure François Hollande « se refuse » à une hausse de la TVA. Mais comme il va falloir alléger le coût du travail - pas uniquement dans l’automobile - et trouver 33 milliards d'euros pour atteindre les objectifs fixés par le pacte de stabilité budgétaire, il faudra bien dégager d’autres ressources, les seules taxations à 75% des revenus de plus d’un million d’euros par an et l’abrogation du bouclier fiscal n’y suffisant guère.
En ce 14 juillet, François Hollande s’est aussi voulu pédagogue ; il prépare les Français à des lendemains difficiles qui contraindront le nouveau pouvoir à des révisions déchirantes, et la plupart des  contribuables à des sacrifices. C’est pourquoi « l’effort juste » réclamé par François Hollande empruntera peut-être (aussi) la voie de la hausse de la TVA. Pour faire passer la pilule, le Chef de l’Etat compte sur l’exemplarité de la moralisation de la vie publique qu’il veut engager, avec la contribution de Lionel Jospin à la tête d’une commission ad hoc. Maigre consolation quand les plans sociaux déferlent sur le pays !
Les Français auront-ils été sensibles au fait que l’interview du 14 juillet ne se déroule pas à l’Elysée, mais à 500m du Palais Présidentiel, à l’Hôtel de la Marine, sis rue Royale ? Pas sûr ! Car rien ne ressemble plus à une table en plexiglas posée dans le salon d’un bâtiment historique situé à proximité de la place de la Concorde qu’à une table fabriquée dans le même matériau  installée dans le bureau présidentiel. Mais  François Hollande ne s’était-il pas engagé à ne pas «convoquer» les journalistes à l’Elysée ? En tous cas ce retour à la tradition de l’interview du 14 juillet coïncide avec le retour du Président de la République sur la scène intérieure. Depuis son arrivée à l’Elysée, il avait  été «aspiré par les rencontre internationales», et en ces temps de conjoncture sociale morose, l’entretien télévisé du 14 juillet lui a opportunément donné l’occasion de dire aux Français que sa grande priorité demeure l’emploi. L’occasion aussi de faire la mise au point (-attendue) sur les bisbilles familiales qui ont débordé sur la vie politique. «Les affaires privées doivent demeurer dans la sphère privée », a-t-il déclaré, ne voulant visiblement pas s’attarder sur ce sujet qui passionne les Français et les media. Il ne lui reste qu’à être entendu.
 Avec cette interview marquant une nouvelle rupture avec l’ère sarkozienne, François Hollande voulait rappeler la philosophie de sa présidence: fixer les grandes orientations «conformément à ses engagements devant les Français», en laissant au Premier Ministre et au gouvernement  le soin de les mettre en œuvre. Une théorie qui va forcément devoir s’affiner, car on imagine mal le volontarisme affiché s’accommoder d’une distanciation par rapport aux dossiers chauds. A commencer par le cas PSA, dont le plan social est qualifié d’inacceptable par François Hollande qui réclame une « renégociation » : il va d’ailleurs recevoir les salariés du constructeur, exige le reclassement de tous les salariés , veut qu’Aulnay reste un site industriel et que le site de Rennes soit pérennisé. Mais, si la direction de PSA peut s‘attendre à être clouée au pilori à propos de ses choix stratégiques antérieurs, force est de reconnaitre que l’industrie automobile française souffre d’un manque de compétitivité. Pour François Hollande le mot n’est plus  tabou : on l’a déjà entendu évoquer la compétitivité de l’industrie française en début de semaine, au moment de l’ouverture de la Conférence Sociale. Pour l’automobile il y a urgence : un plan stratégique va donc être rapidement mis sur pied pour être dévoilé avant la fin du mois. Un plan qui doit, selon lui, coûter le moins possible au contribuable (-pas question d’une nouvelle prime à la casse), mais qui doit rendre les voitures françaises plus attractives grâce à l’innovation mais aussi grâce à leur prix ; et voilà reposée la question du coût du travail, avec la lancinante interrogation sur une hausse de la CSG, pour alléger les charges sociales, la TVA sociale ayant été abandonnée. Pour l’heure François Hollande « se refuse » à une hausse de la TVA .Mais comme il va falloir alléger le coût du travail , pas uniquement dans l’automobile et aussi trouver 33 milliards pour atteindre les objectifs fixés par le pacte de stabilité budgétaire, il faudra bien dégager d’aussi ressources, les seules taxations à 75% des revenus de plus d’un million d’euros par an, et l’abrogation du bouclier fiscal n’y suffisant guère. En ce 14 juillet, François Hollande  s’est aussi voulu pédagogue ; il prépare les Français à des lendemains difficiles qui contraindront le nouveau pouvoir à des révisions déchirantes, et la plupart des  contribuables à des sacrifices. C’est pourquoi « l’effort juste » réclamé par François Hollande empruntera peut-être (-aussi) la voie de la hausse de la TVA .Pour faire passer la pilule, le Chef de l’Etat compte sur l’exemplarité de la moralisation de la vie publique qu’il veut engager, avec la contribution de Lionel Jospin à la tête d’une commission ad hoc. Maigre consolation quand les plans sociaux déferlent sur le pays !

LES STONES ONT CINQUANTE ANS !!



AVIS SUITE À LA PRESTATION FOIREUSE DE HOLLANDE, FAUX PRÉSIDENT.


Du hollandisme à l'état pur. Faire du François Hollande, c'est d'abord s'en référer de façon appuyée à l'héritage laissé par la droite. Le nouveau président de la République affiche toujours ce souci : rappeler le legs - il n'a pas dit le fardeau, mais c'est ce qu'il pense - dont il a hérité. Il l'a fait en évoquant le dossier PSA et la façon dont l'annonce du plan a été, selon lui, différée ("il y a eu mensonge et report après les élections"). Il l'a fait ensuite en citant trois chiffres - ceux de la dette, du chômage et du déficit du commerce extérieur - qui résument à ses yeux le bilan de la droite au pouvoir et les contraintes qui pèsent dorénavant sur lui. Il l'a fait enfin en se référant au récent rapport de la Cour des comptes qui, a-t-il dit, exige de "combler les impasses de nos prédécesseurs". Cette méthode est de plus en plus risquée. Combien de temps les Français continueront-ils de dédouaner leur nouveau président de la République des difficultés qu'ils rencontrent en les imputant à son prédécesseur ? Le plus longtemps possible, semble espérer l'intéressé. Quand François Hollande dit : "je ne veux pas décider de tout, tout seul", il ajoute opportunément en fin de phrase : "c'est fini". Dans quelle mesure les Français peuvent-ils se satisfaire d'un président qui semble définir sa façon d'exercer le pouvoir principalement à partir du contre-exemple fourni par son prédécesseur ? Faire du François Hollande, c'est enfin aborder les problèmes de façon très singulière, en douceur plutôt qu'en force. Durant l'interview, une petite phrase résumait cela : le président de la République, a-t-il dit, "doit être un facteur d'apaisement, de conciliation, de compromis". Quand il le veut, le chef de l'Etat peut en effet prendre des engagements fermes : à propos du plan social chez PSA, "l'Etat ne laissera pas faire" et il n'y aura "aucun licenciement sec chez Peugeot", a-t-il promis. A propos des efforts fiscaux, "nous n'allons pas nous diriger vers ces catégories-là", a-t-il assuré en parlant des classes moyennes. A propos du tweet adressé par sa compagne à l'adversaire de Ségolène Royal aux législatives, il a promis qu'un tel épisode ne se reproduirait pas. Face à Claire Chazal et Laurent Delahousse, le chef de l'Etat a en partie essayé de jouer la montre, évitant certains sujets délicats et profitant de questions posées par ses interlocuteurs pour faire l'autopromotion de ses premières semaines passées à la tête de l'Etat. J'ai comme l'impression que ce président normal n'a pas pris beaucoup de décisions depuis le début de sa mandature. Si son slogan de campagne était le changement... c'est maintenant; cela ne se voit pas et les experts en politique ou en économie sont assez perplexes sur ses possibilités.Les tergiversations et autres gesticulations de son équipe gouvernementale ne sont pas faites pour rassurer l'opinion. Hollande craint les difficultés; c'est une évidence. Hollande a été élu sur des mensonges. Hollande n'est ni plus ni moins que de l'anti Sarkozy...!! Plate , creuse , convenue , sans surprise , et floue , l'interview de Hollande n'aura satisfait que les inconditionnels .

PSA montre que Montebourg n'est qu'un petit fusible

La situation s'éclaircit. Pas pour tout le monde, soyons clairs, et certainement pas pour les ouvriers de PSA qui vont subir à la fois une tempête médiatique, politique, et surtout sociale. Mais pour certains membres du gouvernement, en revanche, la situation s'éclaircit franchement. C'est notamment le cas d'Arnaud Montebourg Du Dressement Très Progressif : de la position enviée d'homme à tout redresser, il passe à celle de bouffon coloré et impuissant. Mais surtout ...

... Mais surtout, suite à l'annonce par PSA d'un plan de restructuration conduisant à la suppression de 8000 emplois et la fermeture du site d'Aulnay-Sous-Bois, on peut mesurer de façon très précise l'ampleur du pouvoir réel dont dispose le vaporeux ministre.
Pour cela, on pourra regarder tout le déroulement de l'affaire, du point de vue politique et médiatique.

Tout commence, comme il se doit, par l'annonce de la direction de PSA à ses salariés. C'est, comme prévu et largement fuité dans la presse les heures précédant l'officialisation de la nouvelle, une véritable bombe puisqu'il s'agit de fermer purement et simplement le site d'Aulnay, avec en conséquence la suppression de 8000 emplois. On ne peut s'empêcher de penser à la fermeture, 20 ans avant, du site de Renault à Boulogne-Billancourt, et on sait donc déjà à peu près ce qui fera l'actualité sociale, économique et syndicale dans le domaine automobile pour les prochains mois...
On pourrait noter que, comme pour Billancourt jadis, des signes avant-coureurs d'une santé de plus en plus hésitante de l'automobile française laissaient pourtant percevoir que ceci devait arriver un jour. La multiplication récente des primes à la casse et autres bidouilles gouvernementales pour soutenir à bout de bras cette industrie n'ont, en définitive, que repoussé au frais de contribuables déjà saignés à blanc une issue inéluctable. Par comparaison, les fabricants automobiles étrangers qui ne furent pas aidés subirent, au déclenchement de la crise en 2008, une violente chute de leur chiffre d'affaire et de leurs ventes, qu'ils ont maintenant au moins en partie rattrapés. L'industrie française, faussement protégée par les mesures gouvernementales dispendieuses, savait déjà que le retour de bâton serait douloureux. Pas étonnant, dès lors, que les rumeurs de fermetures allaient bon train depuis plusieurs années.
La suite immédiate de l'annonce n'étonnera guère que les plus jeunes d'entre nous. Comme prévu, le gouvernement, déjà au courant depuis des mois si ce n'est des années, s'est immédiatement et hypocritement placé sur ses ergots et, d'un petit cri strident et unanime, a clairement fait savoir sa totale désapprobation.
Plusieurs modes sont de mise : "Gasp ! L'entreprise a massivement reçu des subventions", "C'est un scandale car l'industrie automobile a un avenir en France", pour une Martine Aubry remontée comme un coucou suisse. En effet, pour elle, une entreprise qui reçoit des subventions massives de l’État est une entreprise qui va -- forcément -- bien et dont l'avenir est -- obligatoirement -- florissant. C'est même un signe clair, vérifié pour toutes les industries et toutes les entreprises : plus elles sont subventionnées, moins elles font faillite. Et puis Martine, qui, on l'oublie trop souvent, a elle-même conçu huit modèles différents de voitures vendues à plusieurs millions d'exemplaires, sait que cette industrie a un avenir en France. En patronne de trois grands groupes (automobiles, fusées techno-spatiales et débouteillage industriel), elle a une idée précise et pertinente de ce qu'il faut faire pour remettre toute la situation d'équerre, pif, paf, et elle ne se gênera pas pour l'exprimer.
Et pour en venir au frétillant gentleman farmer du Dressement Reproductif, il a déclaré sans ambages :
"Nous n'acceptons pas en l'état le plan présenté par PSA, sabre de bois !"
(L'option "scrogneugneu" a été écartée par un habile conseiller qui jugeait cela trop passéiste.) Et bien sûr, aucune précision n'a été fournie sur les terribles moyens de pression que le gouvernement pourrait faire jouer sur le groupe privé.

En tout cas, le premier ministre, un certain Jean-Michel Ero Ayro Ayrault ... pardon on me dit qu'il se prénomme Jean-Marc, bref, peu importe, le premier ministre a précisé que le ministre du Frétillement Productif aurait pour mission de présenter dans les heures qui suivent (maximum 300, plus ou moins 5%, disons le 25 juillet et n'en parlons plus) un véritable "plan de soutien" à la filière automobile. Vite vite.

Le même Jean-Paul Héraut en a d'ailleurs profité pour lancer un petit coucou sympathique à la direction de PSA, en lui demandant, si c'était possible, sauf vot'respect, d'engager une concertation bien bisou-compatible avec les partenaires sociaux, afin que toutes les options soient bien discutées, tout ça, afin de pas trop faire de casse, enfin, voilà. Évidemment, on saisit sans trop de mal que derrière sa langue de bois, Jean-Jacques Haireau est à sec pour son pistolet à eau et que sa seule arme encore capable de produire quelque chose est son petit kit à bulles Dora l'Exploratrice. C'est mignon, un petit premier ministre qui fait de jolies bulles irisées dans la tempête de Juillet...
Quant à Arnaud, lui, il a déjà rempli sa tâche. Il attendra calmement le 25 juillet pour remettre sa copie au Conseil des Ministres (une feuille petit format, petits carreaux, margée, écrit gros) dans laquelle on trouvera peut-être un malhabile dessin de voiture, un touchant poème aux rimes incertaines, ou un coloriage bigarré qui déborde un peu.
Ne nous leurrons pas : le pauvret n'a, en réalité, aucun pouvoir.
Si on peut reprocher pas mal de choses à François Hollande (à commencer par le temps pourri qui le poursuit), on ne peut pas lui retirer un certain entregent politique et un talent de calculateur certain. Or, cette affaire PSA illustre parfaitement ce calcul qui fut mené dès le départ par le nouveau président, encombré qu'il était par ce cuistre frémissant.
Va falloir que je me mouille !
Ainsi, regardez la réaction de Moscovici dans cette affaire : bien qu'en charge de toute l'économie et des finances, il fut pour le moins en retrait (il est intervenu après tout le monde) et lorsqu'il s'exprime enfin, souhaite "que personne ne soit laissé sur le carreau, qu'une solution soit trouvée à chacun", ce qui est renversant comme action, on en conviendra. En clair : le malin a laissé la presse se jeter sur Montebourg comme la misère sur le bas clergé.
De plus, comme le faisait judicieusement remarquer Authueil dans un billet daté du 30 juin, dans les textes, le pauvre ministre du Redressement Inductif n'a quasiment aucun pouvoir si ce n'est celui d'occuper la place, sous les sunlights. Sur le long terme, c'est assez malin pour Hollande puisque tout le monde sait déjà que les plans sociaux à la PSA vont très probablement se succéder ; à chaque fois, Arnaud devra se cogner les petites grimaces télévisuelles et les emportées lyriques sur ce que le gouvernement s'engagera à faire pour sauver tout le monde. À chaque fois, le plan social ne sera modifié qu'à la marge, histoire de lui faire vaguement conserver la face. À chaque fois, il perdra un peu plus de sa superbe, déjà passablement amoindrie après même pas deux mois de gouvernement.
Il faut se rendre à l'évidence : Montebourg n'est plus qu'un petit fusible, ou, disons charitablement, un magnifique bouclier pour Moscovici, qui pourra l'envoyer au feu à chaque nouvelle désagréable. Ce con suffisant sera, au moins au début, ravi de faire de la présence dans les productions folliculaires. Mais au rythme que la crise promet d'atteindre, il n'est pas impossible que le jouet de Hollande se lasse et tire sa révérence froufroutante.
Pendant ce temps, bien sûr, incompétence aidant, l'industrie française continuera d'agoniser.


François Hollande maquille la rigueur en «effort juste»

Le chef de l'État lors de son intervention du 14 Juillet a indiqué vouloir redresser le pays «dans la justice».

Fête nationale de crise pour François Hollande. Pour sa première grande intervention télévisée depuis son élection, le chef de l'État est longuement revenu sur les difficultés que traverse la France en s'efforçant d'expliquer comment il comptait y faire face. D'abord en mobilisant la sémantique. Comme son prédécesseur, François Hollande se refuse à utiliser le terme de «rigueur» lui préférant l'expression d' «effort juste». Ce qui revient malgré tout au même, à en juger du moins par les pistes évoquées pour «redresser» le pays «dans la justice».
«J'ai hérité d'un pays dont je connaissais l'état, donc je ne vais pas faire semblant de le découvrir», a assuré François Hollande, souvent tenté de renvoyer à Nicolas Sarkozy et à la droite la responsabilité de l'état du pays. «Je rappelle que la droite était au pouvoir depuis dix ans», a-t-il glissé à deux reprises lors de son entretien diffusé sur TF1 et France 2. Mais désormais, c'est lui qui est à la manoeuvre. Et qui doit par conséquent affronter des difficultés qu'il résume en trois chiffres: d'abord celui de la dette, ensuite celui du chômage, enfin celui du déficit commercial. Tous sont cataclysmiques. Tous appellent des mesures difficiles. Tous menacent de plonger la France dans le déclin. D'où le diagnostic de François Hollande en forme d'appel au patriotisme: «Il y a un effort à faire, il doit être juste».

«Chacun doit faire preuve d'audace pour faire des économies»

Il est surtout gigantesque. Selon la Cour des comptes, ce sont 33 milliards d'euros que doit trouver l'Etat l'année prochaine pour équilibrer son budget en respectant l'impératif de réduire les déficits publics. En clair, ce sont les grandes entreprises et les ménages les plus aisés qui paieront en premier, mais pas seulement. Alors que le gouvernement doit s'atteler à la réforme fiscale promise par François Hollande lors de sa campagne, ce dernier l'a assuré samedi: «Je n'écarte aucune ressource (...) Toutes seront sollicitées». Sauf celle, a priori, d'une hausse de la TVA dont il a rappelé qu'il avait abrogé la hausse programmée pour octobre par Nicolas Sarkozy. La hausse de la CSG semble donc désormais acquise mais il n'y aura pas que cela. «Pourquoi regarder la CSG comme seul moyen?» a demandé François Hollande, renvoyant aux partenaires sociaux la responsabilité de se mettre d'accord sur le sujet dans le cadre de la grande conférence sociale dont un bilan d'étape est programmé dans un an.
Signe que «l'effort juste» sera tout de même assez douloureux, François Hollande a évoqué les économies que devrait réaliser l'État sur ses dépenses. Jusqu'alors, il s'était montré plutôt discret sur le sujet, se contentant de rappeler qu'en dehors de la police, de la gendarmerie, de la justice et de l'éducation, où les effectifs augmenteront, tous les autres ministères seraient appelés à réduire les postes. Selon François Hollande, «chacun doit faire preuve d'imagination, d'audace pour faire des économies». L'avertissement est valable pour la fonction publique territoriale mais aussi, dans la limite des moyens d'action de l'état, pour les entreprises. C'est en tous cas ce qu'a semblé dire François Hollande en commentant le plan social chez PSA. À mille lieux de Lionel Jospin qui avait assuré en son temps que «l'Etat ne peut pas tout», François Hollande s'est montré beaucoup plus martial. «L'Etat ne laissera pas faire», a-t-il promis en mettant en cause les choix stratégiques de l'entreprise et sa politique de distribution des dividendes.
S'il s'y était préparé, la tâche qui attend François Hollande à l'Élysée est immense. Mais il l'assure: «j'ai voulu y être. Cela a été un long combat. Ce n'est pas pour déserter maintenant».


Mali: «c'est aux Africains eux-mêmes de régler la crise»
François Hollande a également commenté la situation internationale, en évoquant notamment la situation au Mali: «C'est aux Africains eux-mêmes de régler la crise». Interrogé sur les propos de Laurent Fabius qui avait estimé jeudi que l'usage de la force serait «probable à un moment ou à un autre» pour s'opposer à l'emprise des groupes islamistes sur le nord du Mali, le chef de l'Etat a confirmé la «solidarité» de la France envers la Mali tout en estimant que c'est la mobilisation du Conseil de sécurité de l'Onu, où une première résolution a été votée le 5 juillet, et aux pays de la région d'œuvrer à une sortie de crise. La France, dont six ressortissants sont retenus en otage par al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) «ne peut pas être en première ligne» avait dit jeudi le ministre des Affaires étrangères. Au Mali, a déclaré le président de la République, «ce n'est pas un coup d'Etat de plus». Il y a, a-t-il poursuivi, «un terrorisme qui s'est structuré, qui s'en prend aux personnes et aux monuments» et dont la menace s'étend «à l'échelle de l'Afrique, de la France et de l'Europe».
À propos de la Syrie, François Hollande a déploré que «les drames se succèdent». La réunion, le 6 juillet à Paris, du «groupe des amis» du peuple syrien a permis de «maintenir la pression pour que Bachar el-Assad parte», a affirmé le chef de l'Etat. Néanmoins, la Chine et surtout la Russie continuent à s'opposer à tout interventionnisme de la communauté internationale qui remettrait en cause le pouvoir du président syrien. Le président de la République a renouvelé un appel au président russe. «J'ai dit à Vladimir Poutine (qui a été reçu le 2 juin dernier à l'Elysée, ndlr) que le pire serait d'avoir une guerre civile en Syrie. Il est encore temps, plus que temps», pour agir, a insisté François Hollande.