vendredi 1 novembre 2013
1:12 : « De quel droit se mêle-t-on des salaires du privé ? »
1:12, Europe, banques suisses, démocratie, Olivier Delamarche, responsable gérance et stratégie chez Platinium Gestion et star économique du net incontestée pour ses interventions sur BFMTV, répond sans fard aux interrogations des Observateurs. Un constat rare, précieux, mais surtout direct. Interview fleuve.
Impitoyable avec la Suisse ou le Luxembourg, la France tolère sans broncher la domiciliation de ses entreprises en Irlande, à des taux bien inférieurs à ceux qu'elle reproche à la Suisse.
Il n'y a que l'Europe, l'Europe non anglo-saxonne, qui ferme ses paradis fiscaux, "c'est fascinant", commente Olivier Delamarche, "on est dans la bêtise la plus abjecte."
Florilège:
"- Il n'y a que vous qui êtes en démocratie encore dans le monde.
- L'Europe, c'est la négation des peuples.
- Ils ne sont jamais à cours d'imagination quand il s'agit de vous piquer de l'argent.
- Les pays européens, les Etats-Unis, le Japon sont des pays ruinés. Ils ont un endettement qui est, de toute façon, inremboursable.
- Ils vont aller taper dans l'épargne, ils vont aller taper sur les comptes, à la chypriote.
- L'Etat va aller chercher l'argent partout où il y en a, jusqu'au truc suprême qui est le chypriotage des comptes.
- On est dans une panade qu'on n'a jamais connue, avec un endettement qu'on n'a jamais connue.
- On joue à faire les démocrates, ce n'est qu'un jeu, ce n'est qu'un leurre.
- On n'est pas en démocratie, ça c'est clair, et depuis longtemps. Je ne vois pas très bien ce qui, tout d'un coup, les motiverait à en installer une. Surtout qu'ils savent qu'à la première question qu'ils poseraient, ils seraient virer.
- N'imaginez pas que ça puisse se régler de façon indolore.
- Il faut arrêter de penser qu'on puisse faire les cons ad vitam aeternam sans jamais payer les conséquences.
- Je suis très étonné de la facilité avec laquelle la Suisse a l'air d'obéir à toutes les injonctions de tout le monde, je trouve cela curieux.
- End of the game."
Le courage et la vérité…
Le courage et la vérité…
Mensonge et lâcheté, un pouvoir professionnel que l’on consomme et qui se consume de plus en plus rapidement, est-ce vraiment cela la Démocratie ?
Barbara le chantait « ça ne prévient pas quand ça arrive, ça vient de loin, ça s’est promené de rive en rive, la gueule en coin ». Mais, le mal de vivre prend aujourd’hui un tour plus collectif et politique, c’est celui de notre démocratie, promenée de la rive droite à la rive gauche, entre mensonge et lâcheté, reniement et reculade, et qui mine maintenant notre pays. Qu’est-ce que le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple, dès lors que ses élus le bernent en permanence, qu’il le sait et s’en accommode en sachant qu’une manifestation violente fera tomber le voile de sa légitimité et dispersera son autorité ?
Lorsqu’on entend Fabius nier toute rançon versée par l’Etat pour libérer les otages d’Arlit, on voit en filigrane l’image de Cahuzac niant, en bloc et en détail, l’existence de son compte suisse. On se dit qu’il s’agit, comme le dévoile Le Monde de fonds secrets, qui par définition, ne doivent pas être révélés au public, de ces fonds qui ont servi à certaines campagnes, par exemple. On remarque le regard de Fabius qui se détourne et son art de ne pas répondre à la question : puisque les quatre otages libérés sont liés à des entreprises contrairement au cinquième qui est toujours détenu, ne s’agit-il pas de fonds « privés » ? Ce serait tellement plus habile, même si de telles sociétés ne sont pas si privées qu’on le dit. N’y a-t-il pas eu des compensations politiques ou judiciaires ? Le bonheur des ex-otages et de leurs familles a vite laissé la place dans les médias au soupçon sur les conditions de la libération, et aux inquiétudes sur les conséquences du versement d’une rançon. Renaud Girard, grand reporter au Figaro, citait récemment un de ses confrères australien lui disant : « vous avez un bandeau sur le front où est écrit « 5 Millions $ », moi, je ne vaux rien. » L’autre solution, ce sont les deux jeunes Français de Linselles tués lors de l’intervention militaire française, entre Niger et Mali, ou encore l’agent de la DGSE abattu par ses ravisseurs en Somalie. Alors, on se fait une raison : on se dit que notre gouvernement fait bien de ne pas être courageux avec la vie des autres et on comprend qu’il nous mente.
Le problème, c’est qu’on s’habitue. Les promesses n’engagent que ceux qui les entendent. L’anaphore célèbre de Hollande ou l’éloquence du menton de Chirac cachaient l’une et l’autre derrière le ton péremptoire une mollesse et une pusillanimité étonnantes chez qui aspire au pouvoir. En fait elles sont les « qualités » de celui qui a su naviguer entre les courants et pratiquer les compromis comme les compromissions au sein du milieu politique. Les électeurs savent parfaitement qu’un programme est une figure de style. Ils ne demandent pas aux élus de le respecter, mais d’être ou, au moins, de paraître efficaces. Sur le marché politique, on sait que la publicité est mensongère, mais on demande quand même au produit de répondre au besoin ressenti. Peu importe ce que disent les politiciens, il faut que le chômage recule vraiment, que la sécurité soit mieux assurée et qu’on ne tombe pas sur des Roms à chaque carrefour. Si, en revanche, le pouvoir touche un point sensible, alors l’épreuve de force peut commencer. On devine que les élus mentent et ne sont pas courageux. Chirac a été paralysé par la mort de Malik Oussékine en Décembre 1986. Il aura agi pendant 8 mois sur une bien longue carrière. Sarkozy craignait les manifestations de rue comme la peste et prenait soin de les éviter en amont. Certes, les manifestations bien propres contre le mariage unisexe n’ont pas fait céder un gouvernement récent et soudé idéologiquement contre des « bourges cathos et réacs ». En revanche, la colère bretonne n’a rien de philosophique et elle est violente. Le gouvernement, affaibli par le temps et divisé recule tandis que l’opposition ment effrontément : le spectacle est complet.
Mensonge et lâcheté, un pouvoir professionnel que l’on consomme et qui se consume de plus en plus rapidement, est-ce vraiment cela la Démocratie ?
Pour Hollande, la famille, voici l’ennemi
Ce gouvernement est clairement par son idéologie un adversaire de la famille et de la liberté qu’elle abrite.
La tempête souffle et l’esquif gouvernemental est désemparé. A force d’accumuler les taxes, y compris celles de ses prédécesseurs, alors qu’il a annulé d’autres mesures comme la défiscalisation des heures supplémentaires, le pouvoir a créé une vague de mécontentement qui le conduira inévitablement à un désastre aux municipales et au départ du Premier Ministre, après, ou peut-être avant. C’est un vent de révolte qui secoue le pays. On le voit en Bretagne par la violence des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants. On l’entend dans les propos des personnes interrogées où se mêlent de la colère et un certain mépris envers l’incompétence ou la déloyauté de ceux qui prétendent les diriger. « Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir » écrivait Rivarol. Or, on serait bien en peine de trouver une seule raison de respecter un exécutif qui accumule les mauvais résultats et multiplie les ordres et les contrordres avec un amateurisme consternant. « Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va » disait Sénèque. La question se pose de savoir si le pouvoir actuel a le moindre objectif clair capable de donner une cohérence à son action.
La réponse est, hélas, affligeante. Si l’on passe en revue les décisions prises et les actions entreprises jusqu’à leur terme, le seul fil conducteur qui subsiste, comme une sorte d’aveu d’un inconscient lourdement chargé, c’est une attitude systématiquement hostile à la Famille. Récemment encore la proposition faite à Léonarda de revenir en France sans sa famille montrait que la vie familiale était pour François Hollande un détail négligeable. La curieuse situation du « couple » élyséen qui installe dans les faits ce qui n’a, au plan politique, aucun degré de légitimité affiche le même mépris pour la famille traditionnelle. Chacun avait compris que la reconnaissance « officielle » du couple présidentiel n’avait de sens que si celui-ci était exemplaire de la cellule familiale. L’hypocrisie de Mitterrand était, à cet égard, un hommage du vice à la vertu. Si quelqu’un invoque l’évolution des modes pour justifier l’étrangeté actuelle, on pourra répondre que la mode d’une prétendue « première dame » peut aussi se démoder. Quand on veut résumer le bilan de 18 mois de pouvoir et chercher une réforme d’importance, là encore, on tombe sur le mariage unisexe, lequel est une absurdité anthropologique qui intéresse peu de monde, mais qui donne aux adversaires de la famille traditionnelle la joie incommensurable d’en détruire le fondement. La brutalité de la répression des opposants sous la responsabilité de Valls comparée à la force déployée dans d’autres occasions trahissait bien la morgue du pouvoir à l’encontre des défenseurs de la famille. On peut encore souligner l’arrogance du ministre de l’Education Nationale qui prétend donner pour mission à celle-ci « d’arracher l’enfant au déterminisme familial », en inscrivant, par exemple, dans les programmes les préjugés idéologiques chers aux socialistes comme la « théorie du genre » et autres fadaises.
Mais, parmi les improvisations fiscales apparemment ciblées sur les « riches » et souvent l’objet de reculades spectaculaires, une ligne anti-familiale se dessine sur laquelle le pouvoir ne revient qu’avec réticence. La France avait mis en place en 1945 une politique familiale innovante et exemplaire qui n’avait jamais été remise en cause et pouvait être invoquée pour expliquer l’exception démographique française. Sa philosophie reposait sur l’idée que cette politique n’était pas inscrite dans un souci de redistribution sociale mais était résolument familialiste et nataliste et jouissait à ce titre de l’autonomie. Il n’aurait pas été absurde qu’elle bénéficiât d’une préférence nationale et fût financée par la solidarité des impôts plutôt que par les charges pesant sur le travail. Ce second point était l’objet de la TVA sociale abandonnée, comme par hasard, par la majorité de gauche. En revanche, celle-ci détricote assez méthodiquement la spécificité de la politique familiale. L’idée constamment évoquée par nos gouvernants d’exclure de son bénéfice les ménages situés au-dessus d’un certain seuil, soit pour boucher les trous du budget, soit pour aider les plus modestes, est une trahison de l’esprit de cette politique qui voulait qu’un enfant en plus, dans un ménage disposant d’un certain niveau de ressources, ne le pénalise pas, par rapport à un foyer comparable par ses revenus mais ayant moins d’enfants à charge. Le déficit de 2,5 Milliards de la branche famille est fictif. Les comptes devraient se rééquilibrer mécaniquement entre 2016 et 2019. C’est la ponction créée arbitrairement par l’Etat pour financer par le biais de la CNAF les majorations de retraite des parents de trois enfants et plus qui l’a creusé. En revanche, l’abaissement du plafond du quotient familial de 2000 à 1500 Euros va toucher 13% des foyers fiscaux soit 1 300 000 ménages qui appartiennent essentiellement aux classes moyennes. La suppression de l’avantage fiscal lié aux frais de scolarité a été abandonnée de justesse à l’Assemblée par une majorité aux abois et paniquée par l’impopularité gouvernementale. Certes les mesures inscrites dans le budget pour l’année 2014 sont en deçà du plan en quatre points annoncé parle Premier Ministre au printemps dernier : Quotient familial, Prestation d’Accueil du Jeune Enfant, Congé parental et Frais de scolarité, mais la cohérence était pour une fois présente et consistait dans une réintégration de la politique familiale dans la politique sociale. Ce gouvernement est clairement par son idéologie un adversaire de la famille et de la liberté qu’elle abrite.
Nouvelle loi en Grèce: les opposants à l'UE risquent désormais deux ans de prison !
Nouvelle loi en Grèce: les opposants à l'UE risquent désormais deux ans de prison !
Un triste sort attend désormais les citoyens grecs qui ne sont pas d'accord avec les structures, les institutions, les représentants, les mesures ou les instruments de l’Union européenne.
Depuis le jeudi 24 Octobre, le Code pénal hellène a introduit l'article 458, qui est une mesure relative à la "violation du droit communautaire", dans lequel il est prévu un emprisonnement pouvant aller jusqu'à deux ans pour les citoyens qui agissent contre les structures européennes, mais aussi, pour ceux qui protestent ou expriment un désaccord comme l’opposition aux sanctions.
Deux ans de prisons aussi pour ceux qui vont à l’encontre des gouvernements et des représentants de l'UE.
Vous l‘aurez compris, toute personne qui entrave la politique de l'UE risque la prison !
Après les 2 millions d’euros dépensés par le Parlement européen pour bloquer les blogs, sites web et autres affiches eurosceptiques, aujourd’hui, en Grèce, pour pouvoir s’exprimer librement, il faut ne pas avoir peur de passer derrière les barreaux.
La liberté d’expression est donc morte, et avec… la démocratie, puisque avec cet article, c'est l'ensemble des grecs qui est visé, et pas seulement les opposants politiques.
C’est confirmé, l’UE est une dictature…
Aux citoyens des autres pays d’Europe, préparez-vous, parce que l’Union Européenne n’existe pas pour vous, elle vous combat, dans un unique but financier.
Les odieux du stade
Les odieux du stade
Sous la pelouse, le culot ! Les patrons du foot français manquent peut-être d’argent, mais sûrement pas d’impudence. Alors que les victimes des plans sociaux qui touchent la France pourraient malheureusement remplir bien des stades, tant elles sont nombreuses, ces dirigeants viennent demander une ristourne fiscale. Tout ça parce qu’ils acquittent les impôts de stars aux salaires délirants. Les salariés étrillés par le fisc aimeraient, eux aussi, voir leur patron payer des impôts à leur place. Pauvres inconscients ! Ils n’appartiennent pas au petit monde des odieux du stade.
C’est dire que ce mouvement de grève est surréaliste alors que les agriculteurs sont au bord du suicide ou que les Bretons pleurent leurs usines défuntes. Ceux qui croyaient que le football était un sport collectif se sont trompés. Pas tout à fait, puisque la caste des présidents se serre les coudes, oublieuse des injures passées.
D’année en année, le monde du ballon rond a perdu le sens des réalités. Ce n’est pas pour rien que les économistes parlent aujourd’hui d’une « bulle du football », comme on a évoqué celle de l’immobilier. Les clubs anglais et espagnols ont ouvert la marche, la France a suivi. Il est évidemment peu agréable de voir les équipes tricolores prendre des raclées face à leurs concurrents survitaminés à l’euro ou au pétrodollar. Le patriotisme se loge où il peut et il ferme les yeux quand il doit sa survie à des gens qui se moquent des trois couleurs comme de leur premier dollar.
Les dirigeants qui ont franchi la porte de l’Élysée estiment qu’une hypothétique coupe d’Europe mérite un cadeau fiscal. Ils assurent mettre du baume au cœur des Français rongés par le blues. Les Romains avaient des cirques pour ce genre de choses. On achetait le peuple avec des jeux. Le président de Lyon est quand même plus proche des organisateurs de ces spectacles que de la malheureuse Blandine, qui finit sa vie en martyre dans un stade de cette ville.
Le gazon des stades français est loin d’être maudit. Il est simplement mal entretenu, et la tondeuse de l’État pourrait avoir au moins un avantage, celui de couper quelques herbes folles.
Combien ça coûte ?
Combien ça coûte ?
La libération d'un otage, combien ça coûte ? Telle est la sempiternelle et peut-être indécente question qui a accompagné hier le retour des quatre Français tout juste libérés. Comme s'il fallait gâcher la joie immense des familles et le soulagement de la nation. Il n'est d'ailleurs pas sûr que les citoyens ne soient pas exaspérés par cet emballement médiatique autour d'une question sur laquelle ils ne se font guère d'illusions. Bien sûr qu'il y a sinon rançon, tout au moins contreparties, compensations, défraiements. Appelons cela comme on le voudra et, de toute façon, quelle importance ?
Alors, pourquoi cet acharnement de la presse à débusquer une vérité d'évidence ? Et pourquoi cet entêtement du gouvernement à s'enfermer dans le déni ? On sait bien que plus le pouvoir dissimule de choses et plus la presse cherchera à enquêter. L'exécutif a eu tort d'en « rajouter » sur l'absence de rançon. D'ailleurs, en se confondant en remerciements réitérés envers le président nigérien, notre exécutif aurait presque accrédité l'idée que la France n'était pour rien dans la libération des otages.
Tout cela pour ne pas avoir à reconnaître que la doctrine de non-paiement d'une rançon (pas plus par l'État que par les entreprises ou par les assurances), affirmée en début d'année par François Hollande, souffrait des accommodements face aux dures réalités du terrain. Sur ce point, personne, et surtout pas les familles des otages, ne reprochera à François Hollande d'avoir fait preuve de pragmatisme et d'humanité.
Ne nous cachons donc pas qu'il y a des contreparties financières, politiques et économiques à la libération de nos otages. Qu'Areva, qui renégocie des contrats d'uranium avec le Niger, ait dû apporter son écot ne nous surprendra pas. Cessons donc cette comédie et évitons d'avancer des chiffres qui nourrissent une sinistre surenchère sur le « marché des otages ». Serait-ce trop demander aux médias et au pouvoir (quel qu'il soit) de faire preuve d'un sens partagé des responsabilités ? Quand des vies sont en jeu, la question n'est pas de savoir combien coûte une libération. Ou combien ça rapporte !
Quand l’islam rançonne l’Occident
Quand l’islam rançonne l’Occident
Les otages sont arrivés en France mercredi. La mise en scène médiatique est habituelle : longue attente occupée par le passage en boucle des mêmes images, commentaires oiseux. Dans le cas des quatre otages (Daniel Larribe, Thierry Dol, Marc Féret et Pierre Legrand), la télévision n’est pas tombée sur de bons clients. Ils n’ont pas souhaité répondre aux sollicitations d’interviews. Trois ans sans télé les ont-ils désintoxiqués ? L’épreuve qu’ils ont connue, physique, intellectuelle et spirituelle, que pouvons-nous y comprendre ?
Les quatre employés d’Areva, enlevés sur le site d’Arlit au Niger, ont décliné jusqu’à l’offre de François Hollande qui, sur le tarmac, les invitait à prendre la parole après son discours. Le président a évoqué « trois ans d’épreuves, de souffrance » – lui n’en est qu’à un an et demi – et a affirmé que les ex-otages sont « de grands citoyens français ». Avec ce je-ne-sais-quoi oratoire qui n’appartient qu’à Hollande, la rhétorique républicaine rejoint la logorrhée médiatique.
Rançon et quiétude
La France a-t-elle versé une rançon ? C’est ce que laisse entendre une source proche des négociateurs nigériens qui parle d’une somme de 20 à 25 millions d’euros. Najat Vallaud-Belkacem, Alain Vidalies démentent. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, affirme qu’aucun « argent public » n’a été versé. Veut-il dire que c’est Areva qui a payé ? Le groupe nucléaire le nie. Ou Fabius veut-il dire que c’est de l’argent prélevé sur les fonds secrets des services de renseignement qui a été convoyé par la DGSE jusqu’à Kidal (Mali) ? De l’argent pas public, le tout étant de s’entendre sur les mots.
Toujours selon la même source touareg, la transaction entre la France et les preneurs d’otage assurerait Iyad Ag Ghaly d’une entière impunité. Iyad Ag Ghaly est le leader d’Ansar Dine, un des mouvements islamiques armés qui ont occupé le Nord du Mali en 2012 (les autres étant Aqmi et Mujao). Le chef d’Ansar Dine et ses djihadistes sont sous le coup de mandats d’arrêts divers, comme sédition, terrorisme. Ils se sont livrés à diverses atrocités sur les populations maliennes. Il aurait l’assurance de n’être pas poursuivi.
Cette impunité accordée à Iyad Ag Ghaly serait le point essentiel des négociations. La somme versée ne doit pas être étrangère non plus à la décision de libérer les otages. 20 à 25 millions d’euros, cela permet de voir venir. De continuer le combat. D’acheter des véhicules, des armes et des tapis de prière.
Islam ? Vous avez dit islam ?
Dans l’euphorie des retrouvailles, les médias sont muets sur un fait : les kidnappeurs sont islamiques et s’en prennent à des Occidentaux qui représentent, qu’ils en soient conscients ou non, la civilisation chrétienne. Lors du retour de la famille Moulin-Fournier, après deux mois de captivité, les médias parlaient du « groupe sectaire Boko Haram ». Allez savoir, ce sont peut-être des protestants…
Boko Haram (« l’éducation occidentale est un péché ») est le surnom d’un groupe qui s’appelle Peuple engagé dans la propagation de l’enseignement du Prophète et du djihad ; le Mujao est le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest, né d’une scission d’Aqmi, qu’on ne présente plus. Quant à Ansar Dine, il signifie Défenseurs de la foi, ou de la religion – bref, de l’islam, cet islam conquérant et preneur d’otages. Pourquoi le taire ? Pour ne pas « faire d’amalgame » et ne pas froisser des sympathisants qui rêvent d’un djihad à la Mohamed Merah. C’est déjà être otage.
Bombinette bricolée
Bombinette bricolée
Le char de l’État fonctionne avec une boîte de vitesse révolutionnaire : une marche avant et six marches arrière, sans oublier le point mort. Jean-Marc Ayrault, véritable as du rétropédalage, a donc annoncé, comme prévu, que l’écotaxe était repoussée aux calendes grecques sur l’ensemble du territoire. Ce repli, s’il n’a rien de glorieux, était devenu nécessaire face à une région en pleine ébullition.
Jean-Marc Ayrault n’en a pas pour autant fini avec ce dossier. Ses faux amis Verts n’ont pas perdu de temps pour dénoncer ce recul. Noël Mamère s’interroge sur la présence des écologistes au gouvernement. Le Premier ministre aura du mal à donner un gage pour apaiser la rage de ses alliés, en passe de remplacer leur teint chlorophyllien par un cramoisi du plus bel effet. Tout cela risquant de se régler dans les urnes.
Cette impasse était prévisible. À force de jongler entre la dure réalité économique et l’idéologie d’alliés encombrants, Jean-Marc Ayrault est piégé. Tétanisé, il est quasiment seul au milieu d’un champ de mines. Sauf qu’il a dû se sentir un peu plus seul que d’habitude hier. Le président de la République s’est carapaté dans les Carpates pour une escapade revigorante, mais dont l’importance politique est aussi importante que l’avenir de la jeune Leonarda.
L’écotaxe n’épargne pas l’opposition. Jean-Louis Borloo, père du Grenelle de l’environnement qui accoucha en son temps de cet impôt, salue « un geste d’apaisement ». Il avoue que, puisque cette taxe « n’était pas comprise, elle ne pouvait être acceptée et donc appliquée ». En résumé, Borloo a inventé une machine infernale qui aurait pu sauter au nez de n’importe quel parti. On sent d’ailleurs comme une espèce de lâche soulagement chez les zélotes de droite de l’écotaxe. S’ils avaient gagné en 2012, ils auraient encaissé les éclats de leur bombinette bricolée.
Cette affaire révèle surtout le profond malaise qui mine la société française, lasse d’expérimentations hasardeuses, imposées au nom de la crise ou des petits oiseaux. Faute d’attention, le citoyen risque d’être bientôt, lui aussi, une espèce en voie de disparition.
Opportunisme, improvisation et reculade
Opportunisme, improvisation et reculade
Pour Philippe Tesson, les alliances nouées par le candidat Hollande lors de sa conquête du pouvoir coûtent cher à la France. Le mal n'est pas seulement idéologique, il est politique.
Personne n'oserait de bonne foi affirmer que François Hollandetravaille sciemment contre les intérêts de la France. Son échec tient plus simplement à son aveuglement, à son déni incompréhensible de la réalité et enfin, pour ce qui est de la pratique gouvernementale, à sa maladresse. À l'origine, il a péché par idéologie. Non seulement la raison mais l'exemple des pays voisins de la France, à commencer par l'Allemagne hier et l'Angleterre aujourd'hui, lui commandaient de mettre de l'ordre et de la rigueur dans la politique économique de la France par d'autres voies que celles qu'il privilégia dès son arrivée au pouvoir. Ce n'est pas par la taxation démesurée des entreprises, ce n'est pas par le matraquage fiscal des classes moyennes, ce n'est pas par le traitement social du chômage, ce n'est pas par la prime à l'écologie que passait et que passe la solution des problèmes français. Le dogmatisme socialiste s'est cru plus fort que l'évidence, avec au départ une arrogance insupportable. Il s'est ensuite ravisé, mais il a de beaux restes. Malgré quelques corrections de tir et une résipiscence verbale de façade dont Moscovici a le secret, la nature a repris le dessus dès qu'elle l'a pu. C'est ainsi que, sournoisement, la taxation de l'épargne a montré la tête la semaine dernière au cours de la discussion budgétaire, quitte à ce qu'on la lui coupe quelques jours après. L'idéologie socialiste est comme l'eczéma, on n'en guérit pas.
Le mal n'est pas seulement idéologique, il est politique. Les alliances nouées par le candidat Hollande lors de sa conquête du pouvoir coûtent cher à la France. Mitterrand, lui, avait au moins le talent de savoir les trahir. Question d'autorité. Hollande depuis dix-huit mois n'a cessé de se soumettre aux fantaisies des Verts, dont le poids politique est inversement proportionnel à l'importance numérique. Qu'importe que la réforme du logement conçue par Duflot soit une aberration économique, l'essentiel était qu'elle donnât une coloration de gauche à la politique de ce gouvernement. Ce génie de la synthèse qu'on prête au président de la République n'est en fait qu'un médiocre savoir-faire du balancement, au gré de l'événement et des contraintes électorales. Là encore, la culture socialiste ne ment pas. Opportunisme, improvisation et reniement. On ne répugne pas à la reculade. On dit que l'impôt, c'est fini, et le lendemain on taxe. On dit qu'on va taxer et on vote la taxation, et le lendemain on négocie.
Le peuple est patient. Jusqu'au jour où il est pris à la gorge. Cette échéance approche. La France est un pays riche, qui vit sur ses réserves, et ces réserves s'épuisent. Elles sont mal partagées. Il est juste que cette inégalité soit corrigée, à la mesure des mérites de chacun. Le chômage est certes la pire sanction de l'inégalité. Mais celle-ci frappe aujourd'hui brutalement, du fait d'une politique incohérente, des catégories nouvelles de Français, actifs menacés dans leur activité. On perçoit un grondement s'amplifier dans le pays, venu de cette partie du peuple dont les fruits de travail risquent de ne plus suffire à sa survie. Il est trop tôt pour parler de jacquerie. Mais une forme de désobéissance civique tend à s'installer. Aveugle devant la réalité, François Hollande va-t-il rester sourd à ce cri parce que la perspective des très prochaines consultations électorales lui conseillerait la prudence ? Va-t-il encore sacrifier ses intérêts partisans à l'intérêt général ? Ce serait un mauvais calcul. Il est urgent qu'il fasse le clair sur ses dispositions d'esprit et sur ses intentions, le mieux étant, s'il en est encore temps, qu'il rassure le pays par un acte politique courageux et lucide dont son actuel gouvernement ferait les frais
Bobologie aux enfers
Bobologie aux enfers
François Hollande et Jean-Marc Ayrault inventent la spéléologie politique. Le dernier sondage en date confirme leur descente aux enfers. Ces mauvais chiffres ne sont pas une surprise, si l’on garde en mémoire les décisions, revirements et interventions désordonnées de l’exécutif. De Leonarda à la taxation des produits d’épargne, la confusion s’installe durablement au sommet de l’État.
Les suggestions présentées hier au Premier ministre par Stéphane le Foll, afin d’atténuer l’Écotaxe confirment le pilotage à vue gouvernemental. Le ministre de l’Agriculture a été chargé de trouver en catastrophe quelques mesures pour apaiser la colère bretonne, avec le risque de voir les autres régions crier à l’injustice. La bobologie remplace l’art de gouverner.
L’Élysée et Matignon donnent désormais l’impression d’avoir peur. Mille manifestants bretons et quelques milliers de lycéens ont fait reculer l’État, comme s’il avait été confronté à la vague de mai 68. Le président s’apprête à recevoir les mutins du football professionnel, comme il a cédé au chantage de la famille de Leonarda. François Hollande se conduit comme un médiateur alors que, selon la constitution, il « incarne l’autorité de l’État ». À force de surprotéger Jean-Marc Ayrault, il le remplace. Quand on reprochait à ses prédécesseurs de réduire le chef du gouvernement au rôle de « collaborateur », François Hollande le materne. C’est, peut-être, une manière de dissimuler une affligeante erreur de casting. Dès ses premiers pas dans la fonction, Jean-Marc Ayrault a montré qu’il était incapable de faire régner l’ordre au sein du gouvernement.
Les Français assistent à cette double noyade avec effarement. Ils envoient pourtant un signal clair au président de la République en plébiscitant Manuel Valls. Le ministre de l’Intérieur a une image d’homme décidé, à l’écoute des Français. Le chef de l’État donne exactement le sentiment inverse. À force de tergiverser et de ne rien décider, il s’enfonce de jour en jour dans le puits sans fond de l’impopularité.
Il peut, évidemment, assurer qu’il se moque des sondages. Il court alors le risque de voir un jour prochain les Français manifester autrement leur désarroi.
De l'air ! De l'air !
De l'air ! De l'air !
Il faut se méfier des bonnes intentions. La preuve, le gouvernement n'en manquait pas et, pourtant, rien ne va plus. En décidant de réduire les déficits par des hausses d'impôts plutôt que par la réduction des dépenses excessives de notre poussah étatique, il a creusé lui-même le piège où il est tombé, dans un climat de jacquerie fiscale.
Souvent, quand sonne l'heure de la retraite, on ne recule devant rien, pas même le ridicule. C'est apparemment le cas de ce gouvernement. Au trente-sixième dessous, il ne peut que se raccrocher à des formules de notre grand philosophe - et humoriste - national, comme celle-ci : "Rien n'est jamais perdu tant qu'il reste quelque chose à trouver" (Pierre Dac).
Comment ridiculiser à tout jamais l'angélisme de gauche ? On dirait que c'est la tâche à laquelle s'est attelé le gouvernement. Avec courage et détermination. Pas un matin où il ne lance, avant de la remballer, une nouvelle réforme plus ou moins foireuse ou même judicieuse, cela arrive. Résultat : les Français ont de plus en plus le sentiment d'habiter un bateau ivre sur une mer démontée.
Quand c'est tous les jours tempête et que les éléments se déchaînent, les communications ne fonctionnent plus. Ni à l'intérieur du navire national ni avec l'extérieur. Sinon, ça se saurait et le gouvernement aurait déjà tiré les leçons des succès économiques allemand, suédois, canadien ou, depuis peu, de la résurrection de la Grande-Bretagne, qui, après une drastique cure d'austérité, est en train de renouer, non sans insolence, avec la croissance.
Pardonnez de donner en exemple le modèle britannique, qualifié par nos chers médias d'"ultralibéral", ce qui, en France, vaut condamnation et relèvera bientôt judiciairement, au train où vont les choses, d'incitation à la haine. Que la Grande-Bretagne, qui vit sa vie en dehors de la zone euro, ait pu profiter aussi d'une politique monétaire plus souple que celle de la BCE, cela donnera au moins un os à ronger aux cagots du souverainisme et du protectionnisme, maladies séniles des peuples fatigués.
L'affaire de l'écotaxe est un symptôme. Celui d'un pouvoir qui, sous l'influence d'économistes socialistes comme Thomas Piketty, comique d'escalier, prétendait relancer la croissance en faisant suer le burnous. Son credo : plus vous accablez la machine d'impôts, plus vite elle repartira. On a vu le résultat.
Le principe de l'écotaxe date de 2009, quand, dans la foulée du Grenelle de l'environnement, le gouvernement Fillon décida d'instaurer une taxe pour les poids lourds. Une des rares décisions du pouvoir précédent reprise à son compte par M. Ayrault : c'est normal, c'est un impôt et, on l'a compris, les socialistes en raffolent.
Pour que les bornes soient franchies, l'écotaxe était venue s'ajouter à la mitraille des nouveaux impôts qui, ces temps-ci, tombaient sur la France comme à la bataille de Gravelotte. Une taxe qui, en moyenne, aurait coûté aux poids lourds 13 centimes par kilomètre parcouru, renchérissant de 4 % le prix du produit. Par les temps qui courent, même si elle réjouissait les petites gouapes de l'écologie politicienne, c'était évidemment une grosse bêtise que d'envoyer une nouvelle grenade fiscale en direction des entreprises. Elles n'avaient pas besoin de ça. M. Ayrault a bien fait de suspendre la mise en oeuvre de cette énième taxe.
Les limites de l'impéritie ont été dépassées quand, cherchant à gratter partout, le gouvernement a décidé de prendre des mesures fiscales rétroactives sur les PEA, les PEL et l'épargne salariale, avant de rétropédaler. Pour semer le trouble chez les épargnants, il n'y avait pas mieux. C'est en changeant sans cesse les règles qu'on déstabilisera pour longtemps les acteurs économiques. Pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, il y a eu une modification fiscale par jour. François Hollande est sur la même pente. Hollande-Sarkozy, même combat. Au moins dans ce domaine.
Pour ne rien arranger, Mme Duflot, experte dans l'art de se tirer dans les pieds, est en train de nous préparer, avec son cynisme enfantin, une pénurie de logements dans les années à venir. Il n'était pas besoin d'attendre l'étude du Conseil d'analyse économique, commandée par M. Ayrault, pour prévoir que la courtelinesque loi de la ministre du Logement aurait des résultats catastrophiques. À croire qu'elle a été rédigée de conserve par les deux Marx, Karl et Groucho. Quand on encadre trop sévèrement les loyers que perçoivent les propriétaires, ceux-ci font la grève de la location, voilà tout. On en aura une nouvelle preuve si cette loi stupide n'est pas amendée.
À ce propos, si l'écologie politicienne vous déprime - et il y a de quoi -, lisez sans attendre l'excellent livre de Maud Fontenoy, Ras-le-bol des écolos (1). Voilà une écologiste entraînante et volontariste qui, après avoir instruit le procès de ces parasites gouvernementaux, célèbre le développement durable contre le fatalisme dominant.
De l'air ! De l'air ! Voilà tout ce dont on a besoin, en cette période délétère. Comme l'écrivait Pierre Dac, "ce n'est pas parce qu'en hiver on dit : "Fermez la porte, il fait froid dehors" qu'il fait moins froid dehors quand la porte est fermée".
1. Plon.
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