samedi 4 mai 2013
François Hollande : le pingouin dans un sauna
François Hollande : le pingouin dans un sauna
Le président de la République n'a toujours pas trouvé son registre, ni sur la forme, ni sur le fond. Que veut-il vraiment ?
Le genre théâtral obéissait jadis à des règles contraignantes. La comédie ambitionnait d'amuser le public, brocardait les travers futiles d'une société, la fatuité et le ridicule des comportements individuels. La tragédie poussait le spectateur à s'interroger sur les finalités de l'homme, de son destin, sur la fatalité et le libre arbitre. Il y avait aussi un genre intermédiaire : la tragi-comédie. C'est plutôt à ce registre qu'appartient depuis un an l'action de François Hollande.
Le personnage rond, plutôt jovial, n'inspire nullement l'antipathie. Mais il semble égaré dans une séquence tourmentée dont il ne paraît pas avoir pris l'exacte mesure. Un pingouin dans un sauna, pour compléter la métaphore de Carla Bruni.
La litanie des volte-face
François Hollande est-il taillé pour l'époque ? L'homme des motions chèvre-chou du Parti socialiste, des contournements biaisés, du verbe à double entrée, est-il adapté à la situation actuelle du pays ? Le "capitaine de Pédalo" est-il apte à affronter les tempêtes ? L'avenir le dira, mais la première année d'exercice présidentiel ne prête guère à l'optimisme.
Si l'on excepte la décision courageuse d'intervenir au Mali afin de stopper les hordes djihadistes et de préserver notre influence sur le continent africain, le reste du bilan est, jusqu'à présent, plutôt calamiteux.
Épargnons au lecteur la litanie des volte-face, retournements, signaux contradictoires adressés au monde économique. Un chapitre illisible, car même les bonnes décisions - comme la sécurisation de l'emploi ou les cessions d'entreprise - sont noyées dans un fatras de complexités bureaucratiques.
Laissons de côté le choix éminemment discutable de diviser la nation en inscrivant le mariage gay parmi les priorités nationales.
Le modèle grec plutôt que le modèle allemand
Trois fautes stratégiques majeures sont à inscrire au passif de François Hollande au cours de ces douze derniers mois.
D'abord le message désastreux concernant la retraite à 60 ans et celui de l'annonce de 60 000 enseignants supplémentaires. Une arme de destruction massive pour la réputation de sérieux de la France à l'étranger.
Ensuite, une politique européenne à la petite semaine, sans vision à long terme.
Enfin et surtout, les dommages sérieux causés à la relation franco-allemande. Que veut in fine François Hollande : faire l'Europe des canards boiteux, promouvoir le modèle grec plutôt que le modèle allemand ?
L'axe franco-allemand n'est pas un joujou
Angela Merkel a eu toutes les peines du monde à faire accepter à son opinion publique l'aide octroyée à Athènes. À faire admettre que la fourmi allemande devait venir au secours de la cigale grecque. La chancelière est sous la surveillance constante du Bundestag, de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe. Elle est à quelques mois des élections qu'elle risque fort de remporter, n'en déplaise aux spéculations hasardeuses de certains socialistes français.
François Hollande doit prendre pleinement conscience que l'axe franco-allemand n'est pas un joujou, une alliance politicienne et conjoncturelle dont il pourrait disposer à sa guise, mais un acquis historique inaliénable.
Dans le grand théâtre de la politique, les Français attendent donc encore un vrai président. Créon et pas Tartuffe.
Hollande ou une année perdue pour la France
Hollande ou une année perdue pour la France
Depuis dix-huit mois, nous commentons ici l'action politique deFrançois Hollande. Ce fut d'abord celle du candidat dès l'ouverture officielle de la campagne électorale. Puis celle du président durant l'année qui vient de s'écouler. Nous avons tenté de le faire avec le maximum d'honnêteté. Toutefois, nos propres engagements et l'emportement auquel ils entraînent inévitablement nous ont souvent amené à des excès de plume que certains de nos lecteurs n'ont pas manqué de relever. Ainsi le veut le jeu politique. Il n'y a pas de démocratie vivante sans passion. On fête aujourd'hui le premier anniversaire du mandat de François Hollande. C'est, selon l'usage, l'occasion d'un bilan, qui permet et exige un jugement plus distancié que ne le fait un commentaire au jour le jour. On se gardera donc aujourd'hui de toute tentative polémique. On s'en tiendra à l'irréfutable.
L'irréfutable en la matière, c'est d'abord l'état de l'opinion tel que l'établissent enquêtes et sondages. Or, les chiffres sont là : seul un Français sur quatre fait actuellement confiance au président de la République, et seul un Français sur cinq voterait pour lui au premier tour d'une élection présidentielle. Ce désaveu est spectaculaire. L'échec de François Hollande est donc total. Total au sens propre du mot en ce que, si on analyse les enquêtes, il touche à l'ensemble des domaines essentiels concernés par la conduite des affaires publiques : l'économique, le social, l'Europe et le politique. Sur ces quatre terrains, l'action du président de la République au cours de l'année écoulée se solde par un passif, et de surcroît par une situation de crise. À quoi s'ajoute un désastre moral.
Était-il nécessaire de tant promettre pour aboutir à tant de médiocrité ?
L'irréfutable, c'est ensuite le tableau comparatif de ce qui sépare l'intention du résultat. Aucune des priorités que s'était fixées Hollande n'a trouvé son aboutissement, au premier rang desquelles l'emploi, dont la situation est plus que jamais dramatique. Non seulement l'ambition relative à la croissance a fait long feu, mais elle a envenimé l'Europe et détérioré la relation entre la France et l'Allemagne. La dépense publique n'a été réduite que dans des proportions dérisoires. L'équilibre budgétaire n'a été réalisé, et encore, que par une politique fiscale hargneuse qui a aliéné du pouvoir les milieux de l'entreprise. Il a fallu le rapport Gallois pour que le gouvernement s'intéresse aux problèmes de la compétitivité et du coût du travail. Le "redressement productif" n'a été qu'un voeu pieux, mené dans l'incohérence, et il se solde par un parjure : la fermeture d'usines qu'on s'était engagé sur l'honneur à maintenir en activité. Certes, quelques réformes ont été mises en chantier, notamment en matière sociale. Mais les réflexes conservateurs qu'elles ont provoqués, à gauche même, en réduisent la portée, et la crise fait le reste.
Était-il nécessaire de tant promettre, de nier avec autant d'assurance la réalité de la crise, de stigmatiser l'adversaire avec autant d'arrogance, de se targuer de tant de supériorité pour aboutir à tant de médiocrité ? La première faute de Hollande a été d'orgueil. Le mépris sous l'apparence de la bonhomie. Il a manqué de modestie. On l'aurait admis si cette morgue - "moi, président de la République !... - avait été mise au service soit d'une idée forte soit d'une volonté affirmée. C'est la personnalité du chef de l'État qu'on met ici en question, nonobstant ses qualités d'intelligence et d'habileté politique.
Le président de la République est condamné à louvoyer et à capituler
Mais qu'est-ce qu'une idée forte, il est vrai, capable aujourd'hui de répondre au désordre du monde et à la situation fragile dans laquelle se trouve la France ? On peut toujours rêver d'un Prométhée, mais c'est une illusion, et l'on n'en demande pas tant. Une idée forte, ce serait le fruit d'une sagesse exempte de tout dogmatisme, inspirée par une vision lucide de la réalité et propre à rassembler le plus grand nombre. On est ici à l'opposé de l'image que donne Hollande et de l'action qu'il a menée jusqu'à présent. Il a rêvé et il a divisé. Il a rêvé la croissance, il a rêvé la justice et il a rêvé les possibilités de la France. En toute bonne foi sans doute, mais selon une lecture idéologique convenue et archaïque. Esclave de cette culture manichéenne héritée de l'histoire de la gauche, il a divisé sottement le pays, surtout par un discours sectaire qui rendait peu lisibles les quelques tentatives qu'il faisait pour se libérer de ses aliénations. Ce faisant, il irritait à la fois la gauche et la droite, quand il fallait les rassembler. Même sa famille, il se montre incapable de la rassembler. Il ne sait pas réunir, il additionne. Il gouverne la France comme il gouvernait le Parti socialiste. La composition du gouvernement Ayrault est emblématique de cette confusion. Une confusion qui par nature paralyse la volonté, pour autant que celle-ci existe. Hollande n'a réussi qu'un acte politique : l'intervention au Mali. Et pour cause : elle était à l'avance assurée de l'adhésion populaire.
La vertu peut attendre, elle a l'habitude
Entravé par ses propres adhérences, par sa culture, par ses méthodes, par son passé de fonctionnaire de parti et, qui sait, par sa nature, le président de la République est condamné à louvoyer et à capituler. C'est un homme incertain qui donne le change par une habile posture de suffisance. Son problème est l'autorité. On veut bien croire qu'il a l'ambition de réformer. Il ne le fera pas, cela est assuré, il s'est privé des moyens nécessaires. La seule réforme visible à mettre depuis un an à son actif, si l'on peut dire, est celle du "mariage pour tous", la plus diviseuse et la moins urgente de toutes, ce qui en dit long sur ses choix tactiques. Les autres, qu'il annonçait pourtant comme majeures : le vote des étrangers, le cumul des mandats, il les a ajournées. Reste la "République exemplaire". L'affaire Cahuzac est venue lui apporter l'occasion inespérée de retourner la morale à son profit par un tour de passe-passe qui n'a trompé personne et qui ne règle rien du problème de l'affaissement des moeurs politique. La vertu peut attendre, elle a l'habitude. Sur ce sujet, droite et gauche sont rassemblées.
Voilà donc une année perdue pour la France, et gagnée pour Hollande. Il y est, il y reste. Et y restera. Car il a beau gouverner à la manière des présidents du Conseil de la IVe République, il est l'heureux prisonnier des institutions de la Ve qui vont lui permettre, sauf événements dramatiques, de rester au pouvoir jusqu'en 2017, fût-il minoritaire, fût-il même demain le président d'une cohabitation. N'est-ce pas ce qu'il souhaite ? On le voit bien s'y faire.
Thomas Fabius : l'achat d'un appartement à 7 millions d'euros intéresse la justice
Un 280 mètres carrés situé au 199 bis d'une belle avenue parisienne. Cela ferait plaisir à n'importe qui. Mais de là à acheter ce sublime appartement d'une valeur de 7 millions d'euros appartenant auparavant à Claude Zidi, il y a tout de même un pas... que Thomas Fabius, le fils du ministre des Affaires étrangères a visiblement franchi. Mais le parquet de Paris s'intéresse de près à cette transaction.
Comment le jeune homme de 31 ans a-t-il pu réaliser un tel achat ? Le fils de Laurent Fabius a répondu au Point, disant qu'il avait contracté un emprunt couvert par une garantie. D'autres sources proches de la transaction affirment que Thomas Fabius a obtenu des gains de jeu importants. Une explication dont se contentent les services fiscaux... L'hebdomadaire rajoute : "À notre connaissance, Thomas Fabius n'a fait l'objet d'aucune enquête fiscale. Et cela, malgré un signalement de Tracfin, le service chargé de repérer les circuits financiers clandestins".
Un Norvégien juge les Français indésirables
Un député de la droite populiste norvégienne a appelé à fermer les frontières du royaume aux groupes organisés de Roms, de Bulgares et de Français qu'il juge notoirement criminels. Numéro deux du parti du Progrès (FrP), formation anti-immigration et première force d'opposition au Parlement, Per Sandberg a suggéré "trois mesures immédiates pour arrêter le flot de mendicité et de criminalité" dans un texte mis en ligne jeudi.
"La police peut (sur la base d'une disposition législative existante) stopper aux frontières les groupes organisés de Roms, de Bulgares ou de Français car on sait d'expérience que ces personnes troublent l'ordre public et il est aussi prouvé qu'un bon nombre se livrent à des activités criminelles", a-t-il notamment estimé. Par ailleurs président de la Commission du Parlement sur les affaires de justice, M. Sandberg n'a pu être joint pour un commentaire.
Un débat sur l'opportunité d'interdire la mendicité fait actuellement rage en Norvège, un des pays les plus riches où se profilent en septembre des élections législatives qui, selon les sondages actuels, pourraient voir le FrP accéder au pouvoir au sein d'une coalition avec le parti conservateur.
Selon des médias norvégiens, le texte de M. Sandberg ne visait initialement que les Roms mais, afin de ne pas paraître trop stigmatisant à l'encontre de ces derniers, Français et Bulgares ont ensuite été ajoutés à la liste des indésirables. Contactée par l'AFP, l'ambassade de France à Oslo n'a pas souhaité s'exprimer sur la teneur des propos de l'élu.
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