mardi 18 septembre 2012
Le choc des extrémismes
François Hollande inaugure aujourd’hui le département du musée du
Louvre dédié aux arts de l’Islam. Dans le même temps, des musulmans
conspuent l’Occident au nom d’un film islamophobe dont internet a
démultiplié l’importance. Cette concomitance souligne combien le
contexte politique influe sur ce qui nous semble beau, précieux ou
pertinent.
Cela vaut pour tout le monde. Imagine-t-on que les arts
de l’Islam aient pu bénéficier d’une inauguration en grande pompe à
Paris pendant la guerre d’Algérie ? Il est probable que des
manifestations virulentes auraient condamné ce qui, dans la tension du
moment, aurait été présenté comme une faute politique plus encore que
comme une faute de goût.
Le regard sur les productions artistiques
va de pair avec le regard sur le monde. L’Europe d’aujourd’hui apprécie
la circulation des hommes et des idées : en témoigne l’intérêt pour les
arts venus d’ailleurs. Notre tendance au relativisme érige la tolérance
en valeur première, ce qui rend d’autant plus choquants les appels à la
guerre dite « sainte » formulés par une fraction des musulmans.
Dans
l’esprit des fanatiques (chrétiens ou musulmans), la polémique
entretenue autour du misérable film islamophobe a mission d’envenimer
tout ce qui touche à l’organisation de la société. Il s’agit d’étayer la
thèse du choc des civilisations alors qu’il s’agit d’abord d’un choc
des extrémismes.
Le vrai clivage n’est pas entre Orient et
Occident mais entre deux façons de voir le monde : d’un côté un ordre
vertical, fondé comme au moyen âge chrétien sur la primauté du divin, de
l’autre un partage raisonné des pouvoirs fondé sur le respect de la
diversité des opinions.
Ce débat nous concerne tous, où que nous
vivions : dans l’Europe reconfigurée par l’immigration comme dans les
pays arabes que certains s’emploient à priver des espoirs nés de la
chute des dictatures. Raison de plus pour calmer le jeu au lieu de
souffler sur les braises.
Le père de la distribution moderne
Édouard Leclerc n'est plus. « L'épicier de Landerneau », l'empêcheur
de vendre en rond, a tiré sa révérence, laissant derrière lui un bilan
hors du commun, à l'image d'un homme protéiforme, visionnaire
inlassable, entrepreneur inclassable, lobbyiste redoutable. Et
provocateur en diable.
Que retiendra-t-on de cet esprit voltairien, « ennemi des ordres, des monopoles et des dogmes » ? Le créateur du navire amiral de la flotte de la grande distribution française ? Le croisé anti-monopoles, l'agitateur, le mystique, le prophète, le libéral pur jus... mais dénonciateur de l'économie financière ? Tout cela et bien plus. La personnalité d'Édouard Leclerc, c'est un peu comme un hyper : il y a vraiment du choix à tous les rayons.
Édouard Leclerc, ce n'est rien moins que le père de la grande distribution moderne. C'est à Landerneau, en 1949, que l'ancien séminariste a porté sur les fonts baptismaux la révolution des prix bas. C'est là que ce Breton granitique a fait basculer la distribution de grand-papa, artisanale et archaïque, dans l'ère de la grande distribution, industrielle et moderne. Quitte à bousculer sans ménagement les habitudes des producteurs et des lobbys conservateurs de tout poil.
Il a ouvert la voie dans laquelle se sont engouffrés tous les autres. Si, aujourd'hui, l'équation du bas coût fait autant recette, elle le doit certes à une forme de paupérisation de la société, mais elle avait un sacré précurseur. Cela fait plus de soixante ans que les pratiques visionnaires du croisé de la vie pas chère ont bouleversé le commerce français... Et favorisé toutes les politiques anti-inflation, soit dit en passant.
Édouard Leclerc n'était pas un saint. Il a utilisé quelques grosses ficelles politiques pour faire passer ses recettes ; il a écrasé quelques orteils pour se frayer un passage dans le champ des corporatismes ; il a mené quelques combats musclés pour imposer ses vues. Bref, il a mené et gagné la bataille des prix. Mais à quel prix ? rappelleront ses détracteurs, fournisseurs, syndicats, associations, politiques... Celui d'un modèle économique et social qui justifierait sans doute un devoir d'inventaire. Et qui a, entre autres inconvénients, une difficulté patente à franchir les frontières de l'Hexagone.
Il n'empêche, le modèle de l'évangéliste de la grande distribution mérite d'être revisité, en ces temps déboussolés. Même s'il est bâti sur le socle d'une idée simple, mais géniale - la révolution des prix bas - qui n'est pas à portée de tous les cerveaux standardisés des écoles de commerce. Quand on a une bonne idée, on n'en démord pas ; quand les rayons alimentaires d'origine arrivent à saturation, on ne lésine pas sur la diversification ; quand ça coince sur le terrain, on passe par le lobby politique...
Ces recettes n'auraient peut-être rien d'original si elles n'avaient été mises en rayons par un champion hors pair du lobbying et de la communication. Édouard Leclerc a su, avant tous les autres grands du commerce, concocter une « com » hyper-moderne, en alliant avec le maximum d'efficacité savoir-faire et faire savoir. Mieux, le père charismatique de la grande distribution a aussi su transmettre le flambeau à un fils plus rationnel, mais pas moins créatif. La saga Leclerc, c'est aussi l'histoire d'une transmission familiale particulièrement réussie.
Que retiendra-t-on de cet esprit voltairien, « ennemi des ordres, des monopoles et des dogmes » ? Le créateur du navire amiral de la flotte de la grande distribution française ? Le croisé anti-monopoles, l'agitateur, le mystique, le prophète, le libéral pur jus... mais dénonciateur de l'économie financière ? Tout cela et bien plus. La personnalité d'Édouard Leclerc, c'est un peu comme un hyper : il y a vraiment du choix à tous les rayons.
Édouard Leclerc, ce n'est rien moins que le père de la grande distribution moderne. C'est à Landerneau, en 1949, que l'ancien séminariste a porté sur les fonts baptismaux la révolution des prix bas. C'est là que ce Breton granitique a fait basculer la distribution de grand-papa, artisanale et archaïque, dans l'ère de la grande distribution, industrielle et moderne. Quitte à bousculer sans ménagement les habitudes des producteurs et des lobbys conservateurs de tout poil.
Il a ouvert la voie dans laquelle se sont engouffrés tous les autres. Si, aujourd'hui, l'équation du bas coût fait autant recette, elle le doit certes à une forme de paupérisation de la société, mais elle avait un sacré précurseur. Cela fait plus de soixante ans que les pratiques visionnaires du croisé de la vie pas chère ont bouleversé le commerce français... Et favorisé toutes les politiques anti-inflation, soit dit en passant.
Édouard Leclerc n'était pas un saint. Il a utilisé quelques grosses ficelles politiques pour faire passer ses recettes ; il a écrasé quelques orteils pour se frayer un passage dans le champ des corporatismes ; il a mené quelques combats musclés pour imposer ses vues. Bref, il a mené et gagné la bataille des prix. Mais à quel prix ? rappelleront ses détracteurs, fournisseurs, syndicats, associations, politiques... Celui d'un modèle économique et social qui justifierait sans doute un devoir d'inventaire. Et qui a, entre autres inconvénients, une difficulté patente à franchir les frontières de l'Hexagone.
Il n'empêche, le modèle de l'évangéliste de la grande distribution mérite d'être revisité, en ces temps déboussolés. Même s'il est bâti sur le socle d'une idée simple, mais géniale - la révolution des prix bas - qui n'est pas à portée de tous les cerveaux standardisés des écoles de commerce. Quand on a une bonne idée, on n'en démord pas ; quand les rayons alimentaires d'origine arrivent à saturation, on ne lésine pas sur la diversification ; quand ça coince sur le terrain, on passe par le lobby politique...
Ces recettes n'auraient peut-être rien d'original si elles n'avaient été mises en rayons par un champion hors pair du lobbying et de la communication. Édouard Leclerc a su, avant tous les autres grands du commerce, concocter une « com » hyper-moderne, en alliant avec le maximum d'efficacité savoir-faire et faire savoir. Mieux, le père charismatique de la grande distribution a aussi su transmettre le flambeau à un fils plus rationnel, mais pas moins créatif. La saga Leclerc, c'est aussi l'histoire d'une transmission familiale particulièrement réussie.
Serpents
Si les serpents de mer votaient, cela se saurait – et cela
ferait longtemps que les étrangers voteraient en France. Depuis trente
ans, la promesse du vote des étrangers aux élections locales fait
régulièrement surface : François Mitterrand, puis Nicolas Sarkozy, enfin
François Hollande, l’ont agitée. À chaque fois, le serpent de mer a
regagné les bas-fonds des promesses non tenues. Les raisons avancées
sont toujours les mêmes : pas le moment, pas la priorité. Et notre
ministre de l’Intérieur vient de les ressortir contre une poignée de
députés socialistes qui sommaient le gouvernement de se hâter. Le droit
de vote n’est pas le meilleur chemin vers l’intégration, a expliqué M.
Valls, qui fut espagnol avant d’être naturalisé. Il a peut-être raison.
Mais il faudrait alors que notre Président le dise clairement, et
replonge le serpent dans la mer. Jusqu’au prochain président.
La crise ? 99 % de psychologie !
Tout le paradoxe de la période que nous vivons, c'est que la crise
est sans doute finie... mais que nous ne le savons pas encore !
Aux États-Unis, malgré l'immense « falaise » de la dette, la reprise est au coin de la rue. Un indice que l'oncle Sam
en a sous le pied ? Les seules ventes de l'iPhone 5 pourraient doper de
0,3 à 0,5 point la croissance (annualisée) du troisième trimestre,
selon une étude de la banque JPMorgan...
En Europe, l'action conjuguée d'Angela Merkel et de Mario Draghi a changé le climat de la rentrée en portant un coup d'arrêt à la spéculation. Certes fragile, cette stabilisation ouvre la voie à une reprise, soutenue par des taux d'intérêt historiquement très bas. C'est le bon moment pour investir avant le retour de l'inflation ! Autre signe favorable, partout, en Grèce, en Irlande, en Italie, en Espagne ou au Portugal, les déséquilibres à l'origine de la crise sont en passe d'être résorbés : la bulle immobilière espagnole est presque corrigée ; et la balance des paiements des pays du sud de l'Europe est revenue à des niveaux raisonnables. En clair, l'ajustement économique, terriblement brutal, que l'Europe vient de traverser a eu lieu. Les peuples n'ont pas souffert pour rien !
Bien sûr, le cynisme de cette approche peut choquer. La crise a laissé des scarifications profondes, sociales et politiques. Elle lègue des montagnes de dettes à financer, des millions de chômeurs à reclasser et des inégalités à corriger. Il faudra une bonne décennie avant d'espérer retrouver non pas la situation d'avant 2008, mais une croissance plus saine, reposant moins sur l'endettement sans limites.
En réduisant à marche forcée les déficits, les gouvernements prennent cependant un risque important, celui de faire replonger l'économie dans la récession. Il faudra, sans doute, adapter le rythme à la conjoncture. Mais la nécessité de reprendre le contrôle de la dette ne fait pas débat. Les États disposent là d'un levier de relance considérable en libérant le stock énorme d'épargne de précaution accumulé par les ménages. C'est le pari fait en France par François Hollande, qui assume crânement le virage de la rigueur contre l'avis de son aile gauche et de la plupart des économistes. En maintenant l'objectif d'un déficit de 3 % du PIB en 2013 au prix d'un effort sans précédent de 30 milliards d'euros, Hollande fait du Ricardo là où on attendait Keynes ! En donnant un calendrier de deux ans pour le redressement, le président de la République a dit au pays ce qu'il avait besoin d'entendre et ce simple fait peut être paradoxalement libérateur. Avec son Agenda 2014, directement inspiré de l'expérience Schroeder en Allemagne, il espère déclencher un effet de catharsis sur le sentiment d'impuissance qui s'est installé dans l'inconscient collectif. Reconnaissons-lui une certaine habileté. Sa tâche est difficile. Il lui revient de convertir la gauche française à la social-démocratie et de lui faire accepter des réformes qu'en d'autres temps on eût qualifiées de libérales. Entendre les mots « souplesse » du marché du travail, certes dans un « accord équilibré » avec la nécessaire protection des salariés menacés par les restructurations, « compétitivité » et « coût du travail », parmi les priorités de l'heure, n'était pas si évident dans la bouche d'un socialiste classique.
"Une histoire belge"
L'affaire de la demande de double nationalité de Bernard Arnault, le patron de LVMH, divise un pays toujours aussi mal à l'aise avec la richesse. Beaucoup a été dit, le meilleur comme le pire, sur cette histoire belge. Faisons donc un pas de côté en constatant, avec l'Insee, que depuis 2009 le modèle français est en panne. Il fabrique plus de pauvres (440 000 en 2010) qu'il ne crée de richesses. Le fait que l'écart de revenus entre les plus riches et les plus modestes se creuse en France est un signal d'alarme qui place à son juste niveau le débat sur la taxe à 75 %. Les choses sont désormais claires. Au-delà d'un million d'euros de revenus d'activité, elle s'appliquera à tous sans exception. Mais en précisant que cette taxe « exceptionnelle » disparaîtra dans deux ans, François Hollande reconnaît implicitement que son idée, avant tout un symbole, est porteuse de risque pour l'économie. Tout simplement parce même si aujourd'hui moins de 3 000 personnes sont concernées (hors exilés fiscaux), fixer ainsi un plafond à l'envie de création de richesse est contradictoire avec le désir de croissance. Le fait que les revenus du capital en soient exemptés et qu'aucun autre pays dans le monde ne suive cet exemple suffit pour s'en convaincre...
En Europe, l'action conjuguée d'Angela Merkel et de Mario Draghi a changé le climat de la rentrée en portant un coup d'arrêt à la spéculation. Certes fragile, cette stabilisation ouvre la voie à une reprise, soutenue par des taux d'intérêt historiquement très bas. C'est le bon moment pour investir avant le retour de l'inflation ! Autre signe favorable, partout, en Grèce, en Irlande, en Italie, en Espagne ou au Portugal, les déséquilibres à l'origine de la crise sont en passe d'être résorbés : la bulle immobilière espagnole est presque corrigée ; et la balance des paiements des pays du sud de l'Europe est revenue à des niveaux raisonnables. En clair, l'ajustement économique, terriblement brutal, que l'Europe vient de traverser a eu lieu. Les peuples n'ont pas souffert pour rien !
Bien sûr, le cynisme de cette approche peut choquer. La crise a laissé des scarifications profondes, sociales et politiques. Elle lègue des montagnes de dettes à financer, des millions de chômeurs à reclasser et des inégalités à corriger. Il faudra une bonne décennie avant d'espérer retrouver non pas la situation d'avant 2008, mais une croissance plus saine, reposant moins sur l'endettement sans limites.
En réduisant à marche forcée les déficits, les gouvernements prennent cependant un risque important, celui de faire replonger l'économie dans la récession. Il faudra, sans doute, adapter le rythme à la conjoncture. Mais la nécessité de reprendre le contrôle de la dette ne fait pas débat. Les États disposent là d'un levier de relance considérable en libérant le stock énorme d'épargne de précaution accumulé par les ménages. C'est le pari fait en France par François Hollande, qui assume crânement le virage de la rigueur contre l'avis de son aile gauche et de la plupart des économistes. En maintenant l'objectif d'un déficit de 3 % du PIB en 2013 au prix d'un effort sans précédent de 30 milliards d'euros, Hollande fait du Ricardo là où on attendait Keynes ! En donnant un calendrier de deux ans pour le redressement, le président de la République a dit au pays ce qu'il avait besoin d'entendre et ce simple fait peut être paradoxalement libérateur. Avec son Agenda 2014, directement inspiré de l'expérience Schroeder en Allemagne, il espère déclencher un effet de catharsis sur le sentiment d'impuissance qui s'est installé dans l'inconscient collectif. Reconnaissons-lui une certaine habileté. Sa tâche est difficile. Il lui revient de convertir la gauche française à la social-démocratie et de lui faire accepter des réformes qu'en d'autres temps on eût qualifiées de libérales. Entendre les mots « souplesse » du marché du travail, certes dans un « accord équilibré » avec la nécessaire protection des salariés menacés par les restructurations, « compétitivité » et « coût du travail », parmi les priorités de l'heure, n'était pas si évident dans la bouche d'un socialiste classique.
"Une histoire belge"
L'affaire de la demande de double nationalité de Bernard Arnault, le patron de LVMH, divise un pays toujours aussi mal à l'aise avec la richesse. Beaucoup a été dit, le meilleur comme le pire, sur cette histoire belge. Faisons donc un pas de côté en constatant, avec l'Insee, que depuis 2009 le modèle français est en panne. Il fabrique plus de pauvres (440 000 en 2010) qu'il ne crée de richesses. Le fait que l'écart de revenus entre les plus riches et les plus modestes se creuse en France est un signal d'alarme qui place à son juste niveau le débat sur la taxe à 75 %. Les choses sont désormais claires. Au-delà d'un million d'euros de revenus d'activité, elle s'appliquera à tous sans exception. Mais en précisant que cette taxe « exceptionnelle » disparaîtra dans deux ans, François Hollande reconnaît implicitement que son idée, avant tout un symbole, est porteuse de risque pour l'économie. Tout simplement parce même si aujourd'hui moins de 3 000 personnes sont concernées (hors exilés fiscaux), fixer ainsi un plafond à l'envie de création de richesse est contradictoire avec le désir de croissance. Le fait que les revenus du capital en soient exemptés et qu'aucun autre pays dans le monde ne suive cet exemple suffit pour s'en convaincre...
Edouard Leclerc: 10 dates-clés de son engagement pour les "prix cassés"
Fondateur éponyme du groupe de distribution célèbre pour son combat pour les prix bas, Edouard Leclerc est mort ce lundi d'un arrêt cardio-respiratoire. Voici les grandes étapes de son parcours, de l'ouverture d'un petit commerce breton à la passation à son fils des rênes d'un groupe internationalisé.
Edouard Leclerc est mort ce lundi d'un arrêt cardio-respiratoire, à
l'âge de 85 ans. De la coopérative des patrons propriétaires née dans un
hangar breton à la passation de pouvoir à son fils Michel-Edouard,
retour en dix dates sur la carrière de celui qui a révolutionné la
grande distribution.
• Décembre 1949 : Avec son épouse Hélène, Edouard Leclerc -qui a donc renoncé à la prêtrise- ouvre sa première épicerie dans un hanger de la rue des Capucins à Landerneau. Il y vend à prix de gros des produits de consommation courante, d'abord des biscuits, puis de l'huile et du savon. En se fournissant directement chez les producteurs pour court-circuiter les fournisseurs et supprimer leurs marges, il propose ainsi les premiers "prix cassés". Il permet à ses "disciples" d'utiliser gratuitement son nom pour ouvrir leurs magasins, pourvu qu'ils respectent sa conception de la distribution.
• 1953 : Il ouvre le premier centre distributeur E. Leclerc pour fournir ses partenaires. Affichant sa volonté de lutter contre l'inflation, galopante à l'époque et préoccupation centrale des gouvernements successifs de la quatrième république, il obtient gain de cause la même année face aux commerçants concurrents qui faisaient pression sur les fabricants pour qu'ils cessent de le livrer. Le 9 août 1953, le ministre des Finances et des Affaires économiques Edgar Faure prend ainsi un décret pour lutter contre les pratiques commerciales restrictives, comme le refus de vente.
• 1959 : En 1957, le mouvement "E. Leclerc" comptait 9 centres distributeurs, tous situés en Bretagne. Deux ans plus tard, l'ouverture de la première enseigne en région parisienne, à Issy-les-Moulineaux, fait grand bruit. Elle couronne les premiers pas du concept sur le plan national. En 1959, le mouvement se compose de 38 membres, dont 14 hors de Bretagne.
>> VIDEOS Les débuts du "système" Edouard Leclerc
• 1964 : Le mouvement, qui compte désormais 420 centres distributeurs, se structure avec la création de l'Association des centres distributeurs E. Leclerc (ADCLec) et en 1970 de la centrale d'achat nationale GALEC (Groupement d'achats des centres E.Leclerc).
• 1969 : Plusieurs dizaines de distributeurs quittent Leclerc pour fonder Ex, futur Intermarché/Les Mousquetaires. Le temps de la scission s'accompagne également d'histoires de familles pour Edouard Leclerc : à plusieurs reprises, il affronte au tribunal son frère Michel, auquel il reproche d'utiliser la marque Leclerc pour ses propres affaires.
• 1977 : Couronnement de son engagement militant, notamment contre la loi Royer de 1973 qui établit un contrôle de l’implantation des grandes surfaces par des commissions locales, il fait son entrée sur la scène politique en créant le Mouvement européen économique et social.
• 1985 : Après avoir créé la société d'importation pétrolière SIPLEC en 1979, Edouard Leclerc gagne une bataille contre l'Etat français qui détenait alors un monopole sur la distribution de carburants dont les prix étaient surévalués. La Cour de justice des communautés européennes lui donne raison et permet au distributeur de proposer du carburant à "prix Leclerc".
• 1992 : Ouverture en Espagne, du premier centre E. Leclerc à l'étranger. En 2012, sur 579 centres au total, le groupe en compte désormais 69 hors des frontières de l'Hexagone : 8 en Espagne, 27 en Italie, 18 en Pologne, 15 au Portugal et 1 en Slovénie.
• 2005 : Il cède la présidence de l'ACDLec à son fils Michel-Édouard Leclerc, qui occupait le poste de co-président depuis 1988. Edouard Leclerc devient alors président du conseil d'administration de l'enseigne.
Pétition contre le mariage et l'adoption homosexuels
Par simple calcul électoral et afin de faire oublier les hausses massives d’impôts annoncées par François Hollande, le gouvernement est prêt à abattre notre modèle familial, malgré son caractère séculier, en faisant adopter, à marche forcée, une loi autorisant le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels.
Danger pour notre modèle familial
« Le mariage est, dans son principe et comme institution, l’union d’un homme et d’une femme. Cette définition n’est pas due au hasard. Elle renvoie non pas d’abord à une inclinaison sexuelle, mais à la dualité des sexes qui caractérise notre existence et qui est la condition de la procréation et donc de la continuité de l’Humanité. On peut respecter la préférence amoureuse de chacun sans automatiquement institutionnaliser les mœurs. » Que dire de plus ! Pour nier cette évidence et éviter tout débat, les partisans du « mariage homo » accusent systématiquement leurs détracteurs d’homophobie. Une telle citation serait, aujourd’hui, immédiatement rejetée par la gauche et ses maîtres-censeurs et pourtant, c’est Lionel Jospin qui a ainsi défini le mariage.
Mais, aujourd’hui, sous la pression des lobbys homosexuels les plus radicaux, la gauche s’apprête à rompre cet équilibre millénaire et à mettre par terre l’institution du mariage.
Danger pour les enfants
En consacrant le droit « à » l’enfant des couples homosexuels, le gouvernement socialiste nie les droits « de » l’enfant. L’adoption consiste à donner des parents à des enfants qui en sont dépourvus et non l’inverse ! Ce qui importe, ce n’est pas le désir des parents mais les besoins de l’enfant. Or, comme le rappelle de nombreux pédiatres, les jeunes enfants pour se construire ont besoin de se confronter à l’altérité sexuelle de leurs parents.
Les organisations homosexuelles, relayées par de nombreux parlementaires de gauche, ne se contenteront pas de l’adoption. Elles souhaitent instaurer dans la loi la généralisation de la procréation médicalement assistée et des mères porteuses, créant ainsi une véritable marchandisation de l’enfant.
Parce que ce n’est pas dans ce type de société que nous voulons vivre et élever nos enfants.
Parce que le mariage est une institution et un pilier de stabilité pour notre société.
Parce que les droits « de » l’enfant priment sur le prétendu droit « à » l’enfant.
Pour nous le mariage et l’adoption par les couples homosexuels, c’est non !
Signez et faites signer notre pétition sur notre site internet
http://www.nonaumariagehomo.fr/spip.php?article2http://www.nonaumariagehomo.fr/spip.php?article2
Pendant ce temps, en Suède, on baisse les impôts des retraités
Alors que le gouvernement français envisagerait de mettre
davantage à contribution les retraités, la Suède prend le chemin inverse
en décidant d'abaisser leur niveau d'imposition. Une mesure incluse
dans les 2,78 milliards d'euros de dépenses supplémentaires et de baisse
de la fiscalité des entreprises et des ménages prévus dans le budget
2013.
Nouvel exemple de la bonne santé des finances publiques de la Suède, les retraités vont payer moins d'impôts l'année prochaine. Contrairement à la France, qui envisage de les mettre davantage à contribution, le pays "qui ne connaît pas la crise" prend donc le chemin inverse.
Le budget 2013 préparé par le gouvernement de centre-droit prévoit en effet de lutter contre les conséquences de la crise de la zone euro, destination privilégiée des exportations suédoises. En misant sur la consommation intérieure et l'investissement, le Royaume compte donc limiter l'impact sur sa balance commerciale de la mauvaise passe traversée par ses principaux partenaires. En clair, pendant que les pays de l'Union monétaire se serrent la ceinture pour respecter au plus vite un objectif de 3% de déficit public imposé par Bruxelles, la Suède prépare sa propre politique de relance.
Entre 58 et 81 euros en moins par an
Les retraités paieront donc entre 500 et 700 couronnes suédoises (entre 58 et 81 euros) d'impôts en moins par an, ont détaillé les dirigeants des quatre partis de la coalition gouvernementale dans une tribune publiée lundi par le journal Dagens Nyheter. Pour les caisses de l'Etat, cette mesure représentera un surcoût de 1,15 milliard de couronnes suédoises (133 millions d'euros) par an. Le gouvernement réfléchirait en outre à revaloriser les pensions des retraités célibataires et affirme qu'il se penchera de nouveau sur la situation fiscale des retraités lors de l'examen du budget 2014, année des prochaines élections générales suédoises.
Dépenses supplémentaires et réductions d'impôts
En attendant, ce coup de pouce aux retraités aura donc un coût limité pour la Suède. Au total, le gouvernement a prévu 24 milliards de couronnes (2,78 milliards d'euros) de dépenses supplémentaires et de réductions d'impôts pour son budget 2013. La semaine dernière, il avait déjà annoncé son intention de diminuer le taux d'imposition sur les sociétés en le ramenant à 22%, soit 1,5 point en dessous de la moyenne mesurée dans l'Europe des Vingt-Sept. Pour compléter son dispositif de relance, le gouvernement prévoit également d'augmenter ses investissements dans les infrastructures et la recherche.
La dette publique à peine supérieure à 30% du PIB
"Une grande partie de la population européenne va devoir vivre avec des hausses d'impôts et une baisse des prestations sociales pendant de nombreuses années à venir", écrivent ainsi les dirigeants des partis de coalition qui soulignent "une situation différente" en Suède "grâce aux politiques responsables qui ont assuré à l'économie suédoise un terrain solide et stable." Et on peut difficilement leur donner tort. Le royaume bénéficie en effet d'un contexte économique plutôt favorable. En août, la prévision de croissance a ainsi été relevée à 1,6% pour cette année, contre 1,1% précédemment. Le retour à l'excédent budgétaire prévu pour 2014 devrait par ailleurs permettre à la dette publique de passer sous les 30% avant 2020, alors qu'en 2010 elle frôlait les 40%. De quoi faire pâlir d'envie ses voisins européens.
Le budget 2013 préparé par le gouvernement de centre-droit prévoit en effet de lutter contre les conséquences de la crise de la zone euro, destination privilégiée des exportations suédoises. En misant sur la consommation intérieure et l'investissement, le Royaume compte donc limiter l'impact sur sa balance commerciale de la mauvaise passe traversée par ses principaux partenaires. En clair, pendant que les pays de l'Union monétaire se serrent la ceinture pour respecter au plus vite un objectif de 3% de déficit public imposé par Bruxelles, la Suède prépare sa propre politique de relance.
Entre 58 et 81 euros en moins par an
Les retraités paieront donc entre 500 et 700 couronnes suédoises (entre 58 et 81 euros) d'impôts en moins par an, ont détaillé les dirigeants des quatre partis de la coalition gouvernementale dans une tribune publiée lundi par le journal Dagens Nyheter. Pour les caisses de l'Etat, cette mesure représentera un surcoût de 1,15 milliard de couronnes suédoises (133 millions d'euros) par an. Le gouvernement réfléchirait en outre à revaloriser les pensions des retraités célibataires et affirme qu'il se penchera de nouveau sur la situation fiscale des retraités lors de l'examen du budget 2014, année des prochaines élections générales suédoises.
Dépenses supplémentaires et réductions d'impôts
En attendant, ce coup de pouce aux retraités aura donc un coût limité pour la Suède. Au total, le gouvernement a prévu 24 milliards de couronnes (2,78 milliards d'euros) de dépenses supplémentaires et de réductions d'impôts pour son budget 2013. La semaine dernière, il avait déjà annoncé son intention de diminuer le taux d'imposition sur les sociétés en le ramenant à 22%, soit 1,5 point en dessous de la moyenne mesurée dans l'Europe des Vingt-Sept. Pour compléter son dispositif de relance, le gouvernement prévoit également d'augmenter ses investissements dans les infrastructures et la recherche.
La dette publique à peine supérieure à 30% du PIB
"Une grande partie de la population européenne va devoir vivre avec des hausses d'impôts et une baisse des prestations sociales pendant de nombreuses années à venir", écrivent ainsi les dirigeants des partis de coalition qui soulignent "une situation différente" en Suède "grâce aux politiques responsables qui ont assuré à l'économie suédoise un terrain solide et stable." Et on peut difficilement leur donner tort. Le royaume bénéficie en effet d'un contexte économique plutôt favorable. En août, la prévision de croissance a ainsi été relevée à 1,6% pour cette année, contre 1,1% précédemment. Le retour à l'excédent budgétaire prévu pour 2014 devrait par ailleurs permettre à la dette publique de passer sous les 30% avant 2020, alors qu'en 2010 elle frôlait les 40%. De quoi faire pâlir d'envie ses voisins européens.
Sondage explosif
Le Figaro de ce matin publie un sondage profondément subversif : 64%
des Français voteraient « non » au traité de Maastricht créant l’Union
européenne, 67% pensent que l’Europe va dans la mauvaise direction et
60% souhaitent moins d’intégration européenne (ifop). Cette position
va à l’encontre du consensus absolu qui cimente les élites autour des
institutions Bruxelloises. Ainsi, dans le même numéro, l’éditorialiste
du quotidien en appelle lui-même à un « grand saut fédéral », M.
Barroso, président de la Commission, annonce une « fédération d’Etat
nations » et François Fillon veut « un renforcement de l’Union ». Il
faut dire blanc quand le peuple dit noir. L’ancien Premier ministre
propose, comme réforme fondamentale, en réponse à l’attente populaire
« la fusion des postes de présidents de la Commission et du Conseil. »
Franchement, qui cela intéresse-t-il ? Etrange fuite en avant de la
classe dirigeante, enfermée dans sa tour d’ivoire et sourde aux messages
de la société civile. La classe dirigeante nous dit, avec M.
Fillon, que l’Union européenne et l’euro ”ont protégé les Français de la
crise”. Mais ces derniers en ont une toute autre perception. Ils
tiennent l’union monétaire et Schengen, depuis les années 1990, pour
responsable de leur misère quotidienne: la désindustrialisation, les
destructions d’emploi, la hausse du coût de la vie, l’immigration
clandestine et l’insécurité. Et s’ils avaient raison, Messieurs les
dirigeants, et si vous aviez tort? Les gens comparent le prix qu’ils
payaient leur baguette en franc et celui qu’ils la payent en euro. Ils
sont beaucoup plus intelligents et plus lucides que ne l’imaginent les
élites politiques et médiatiques. Laisser le monopole de la critique de
cette Union dite européenne aux deux fronts (national et de gauche),
par conformisme, par lâcheté et par instinct grégaire, est à mes yeux
une véritable trahison de la part des partis démocratiques. Il faut en
finir une fois pour toute avec le clivage europhobie/fédéralisme. Il est
parfaitement légitime de s’opposer aux institutions, au
fonctionnement, aux politiques de Bruxelles qui s’auto-proclame
« l’Europe » et d’espérer, qu’une autre Europe, la vraie Europe, celle
des nations et des peuples, “l’Europe libre”, reste à inventer.
Un rapport de l’IGS dénonce les gâchis de l’administration et tout le monde s’en fout
L’inspection des finances vient de
dénoncer le coût démentiel et les effectifs pléthoriques d’une quantité
innombrable d’agences de l’Etat à l’efficacité plus que douteuse, révèle
Le Parisien ce matin (1).
Le Parisien : EPA, Epic, GIP, AAI… Ces
sigles ne vous disent rien ? Normal, ils désignent les innombrables
statuts — établissements publics, groupement d’intérêt public, haute
autorité — des centaines d’agences de l’Etat.
Combien sont-elles et à quoi servent-elles ?
Dans un rapport confidentiel que le
Parisien a consulté, l’inspection générale des finances (IGF) a apporté
une réponse aussi accablante qu’inutile : « Il n’existe pas de
recensement exhaustif » de cette myriade d’agences nationales « créées
de façon ponctuelle sans cohérence d’ensemble ».
Une foule d’organismes aux compétences floues, aux missions mal définies qui coûtent chaque année 50 MILLIARDS D’EUROS,
vous lisez bien mais je répète, 50 milliards d’euros, et emploient
450.000 personnes, explique le rapport, alors que des sacrifices
toujours plus importants sont imposés aux contribuables par
« solidarité » nationale, et que le mot austérité est devenu un mot
aussi sale que raciste ou fasciste.
Le rapport explique que l’on
pourrait, sans rien changer, supprimer immédiatement 1244 de ces agences
inutiles, et « économiser » 60.000 emplois.
L’IGF s’imagine t-elle que les puissants
syndicats de fonctionnaires laisseraient faire les brais croisés ? S’il
prenait l’idée à un politique courageux (hypothèse fantaisiste) de
s’aventurer dans cette voie, et d’affronter un front de gauche hostile à
tout licenciement ou reclassement, il finirait, après des jours de
blocages, de grèves et de désinformation dans les médias, à accepter de
réduire le nombre de licenciements des 9/10e alors que la bonne gestion
de l’Etat voudrait au contraire que le chiffre de 60.000 soit doublé.
Le rapport propose aussi de faire le
ménage sans plus attendre. « De nouvelles contraintes pourraient
s’avérer indispensables dans un contexte difficile pour les finances
publiques », écrit sobrement l’IGF. Et elle suggère de piocher 2
Milliards d’euros dans les trésoreries excédentaires des agences pour
alléger la dette de l’Etat.
Là encore, l’IGF se met le doigt dans
l’œil si elle s’imagine que des hauts fonctionnaires de l’Etat oseront
affronter leurs pairs et réclamer le rapatriement d’excédents de
trésorerie qui dorment.
L’IGF ne peut ignorer que le Sénat
possède un trésor de guerre de 1.3 Milliards d’euros qui dorment, dont
France Soir a révélé l’existence en novembre 2011 (2), dont aucun membre
du gouvernement passé et actuel n’a osé demandé la restitution.
Le Parsien pose tout de même la bonne
question: « reste à savoir si les pouvoirs publics oseront s’attaquer à
ce mal français qu’est la prolifération administrative ».
Le rapport a été commandé en août 2011
par Matignon, qui l’a remis en mars 2012, juste avant les élections.
Donc François Fillon l’a enterré, n’ayant pas devant lui le temps de
prendre la moindre mesure, si toutefois telle était son intention.
Notons par conséquent que le coût même de ce rapport vient s’ajouter à
la liste des milliards de gaspillage que le rapport dénonce.
Le gouvernement Ayrault cherche 10
milliards d’économies. Le rapport de l’IGS et mon article viennent de
lui trouver 3.3 milliards de trésorerie qui dorment.
Mais il me semble que rien ne sera fait
pour réduire ce gaspillage de 50 milliards d’euros découvert par l’IGS,
d’une part parce que le gouvernement n’est pas constitué d’hommes et de
femmes assez couillus pour s’attaquer aux sujets difficiles, et d’autre
part parce qu’ils sont plus intéressés à soigner leur image, leurs bons
mots devant les médias, leur résultats dans les sondages et leur plan de
carrière. Je pense aussi que la solidarité entre hauts fonctionnaires
qui ont fait leurs études dans les mêmes grandes écoles prime sur
l’intérêt de la nation.
Enfin, il est très facile, en France,
d’augmenter la pression fiscale, directe ou indirecte, déjà parmi les
plus élevées au monde, tout simplement parce que les Français, pays qui
cumule le plus grand nombre de jours de grève des pays européens, ne
sont jamais descendus dans la rue pour se plaindre des augmentations
d’impôts. Ils partent moins loin et moins souvent en vacances, dépensent
moins pour se nourrir, s’habiller, se divertir et se cultiver, et ils
continuent, peuple corvéable à souhait, à courber le dos pendant que
l’IGS, mais aussi la cour des comptes, produisent des scandaleux
rapports qui terminent dans un tiroir.
Peuple de France, réveille-toi
scrongneugneu ! L’euphorie d’après guerre est passée, les années folles
se sont terminées avec le 20e siècle. La bulle internet a explosé, et
les pays occidentaux s’enrichissent tous et sont au travail pendant que
vous vous enfoncez.
Mariage gay : le cardinal Barbarin se distingue… comme homme de Dieu !
Tandis que le cardinal Vingt-Trois espère encore « infléchir le contenu » du projet de loi sur le « mariage » homosexuel (Présent
du 13 septembre), selon la logique de la concertation démocratique (1),
le cardinal Barbarin a, lui, mis en garde contre le risque d’une « démocratie absolue » qui s’octroie le pouvoir de redéfinir « l’homme, la femme, le mariage » (La Croix du 4 septembre).
Yves Chiron avait déjà souligné les mots adéquats qu’il avait eu le 3 août dernier sur Europe 1
en réponse à ceux qui, avant la prière pour la France du 15 août,
s’offusquaient de cette opposition à la dénaturation du mariage : « C’est écrit à la première page de la Bible… : elle a un peu plus raison qu’un Parlement… » (Présent du 11 août). Une dépêche de l’AFP parle aussi de « celui qui s’était distingué [sic] cet été en déclarant au Figaro que le Parlement n’était “pas Dieu le Père” »… Le Primat des Gaules est donc revenu à la charge dans un entretien diffusé vendredi par la radio RCF et la chaîne TLM, réalisé après une rencontre avec le ministre de l’Intérieur Manuel Vals :
« C’est une rupture de société. Après, ça a des
quantités de conséquences qui sont innombrables. Après, ils vont vouloir
faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour, peut-être,
l’interdiction de l’inceste tombera… Un mariage c’est un mot qui veut dire rempart,
pour permettre au lieu le plus fragile de la société, c’est-à-dire une
femme qui donne la vie à un enfant, que toutes les conditions soient
établies pour que ça se passe dans les meilleures possibilités. »
« Pour nous, la première page de la Bible (qui dit que le mariage
unit un homme et une femme) a un peu plus de force et de vérité qui
traversera les cultures et les siècles que les décisions
circonstancielles ou passagères d’un Parlement… C’est un choix de
gouvernement avec lequel nous ne sommes pas d’accord », a encore
insisté le Cardinal, au grand dam médiatico-politique des suppôts du
laïcisme, à commencer par le Parti radical de gauche qui a parlé d’« égarements »…
C’est, au contraire, devant les égarements flagrants de la raison et
du pouvoir actuel qu’on a aujourd’hui besoin de la Bible et de
prophètes (comme Loth devant Sodome, comme Jean-Baptiste devant Hérode,
Thomas More devant Henri VIII, ou encore Antigone devant Créon) pour avertir que ce soi-disant « mariage » gay est un Hiroshima éthique, une « arme de destruction massive » (comme dit le MNR) contre l’institution naturelle et divine du mariage et de la famille.
Le président du Consistoire central israélite de France, Joël Mergui, a déclaré pareillement que cela allait changer « le modèle naturel de la famille » : « La
religion juive ne reconnaît évidemment pas le mariage homosexuel. Mais,
au delà de l’interdit religieux, je m’interroge sur le sens d’une
société qui accorderait la même normalité à des familles où l’enfant
aurait deux pères ou deux mères au lieu d’un père et d’une mère, le
modèle traditionnel. »
En s’ouvrant aux paires homosexuelles, le mariage civil perd
le reliquat de sens politique (subordonné au bien commun) qu’il avait
encore. Et on ne voit pas pourquoi les religions et l’Eglise ne
voudraient et ne pourraient pas s’en affranchir par une sorte de grève du mariage civil,
en célébrant d’abord ou exclusivement le mariage religieux (garant de
l’institution naturelle) devant les ministres du culte (contrairement à
l’article 433-21 du Code pénal). Objection de conscience, désobéissance
civile et riposte précisément prophétiques que semble pourtant avoir
exclu le Président de la Conférence des évêques (Présent du 13 septembre).
L’évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Dominique Rey, déclare pour sa part que « la refonte structurelle du mariage conduit à une sorte de mutation anthropologique et ouvre la boîte de Pandore » : « On remet en cause l’ordre naturel des choses dans une volonté prométhéenne de reconstruire l’humanité. »
Et de réclamer à son tour un référendum (2) afin de permettre un
véritable débat et que le gouvernement ne soit pas à la remorque des
lobbies.
Avec et au-delà ou en-deçà de la religion, c’est évidemment la raison qui crie justice et appelle à la concertation, au « débat »
dans son ordre propre, théorique et pratique, moral et politique. Mais
« autant que… pas plus que », car on ne discute pas avec des gens de
mauvaise foi : nous y reviendrons demain, si Dieu le veut.
(1) Et, en l’occurrence, selon une logique du « moindre pire », dont on comprend qu’elle puisse guider certain laïcs, « gérants »
de l’ordre temporel, mais dont on peut se demander ce qu’elle vient
faire dans le discours d’un homme de Dieu, représentant de l’ordre et du
pouvoir spirituels.
(2) Même remarque que pour (1) : on comprend l’intérêt opportun de cet argument ad hominem
dans le propos de responsables politiques engagés dans le temporel
(comme Marine Le Pen le propose par exemple pour l’avortement), mais on
saisit mal sa congruité dans le discours d’un évêque.
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