dimanche 6 février 2011
L’œuvre tragique de Barak Hussein Obama
Le Roi de Jordanie offre son Royaume aux Frères Musulmans
« La réforme économique qui devrait continuer à garantir une vie meilleure pour Jordaniens, ne sera pas faite sans une réforme politique qui permet l’unification des forces en présence », a-t-il ajouté. En d’autres termes : c’est officiel, la Jordanie vend son État aux terroristes. Et personne ne bouge. Surtout pas Obama.
Le roi Abdallah a ensuite souligné la nécessité « d’examiner toutes les questions de façon ouverte, de manière claire et transparente à travers la poursuite du dialogue avec les citoyens à travers tout le Royaume ».
« La corruption », explique le souverain, « est un fléau qui doit être combattu par le renforcement de la structure institutionnelle et du plein respect du droit à toute personne impliqués dans ce phénomène. » Il a ajouté qu’il n’y aura pas de soutien pour une personne prise en flagrant délit de corruption. Il demandera la peine maximum.
Enfin, Sa Majesté a exprimé sa confiance dans son peuple dont les intérêts et le droit à une vie décente précèdent toutes les autres considérations. Et l’argent aussi. Enfin un peu au moins.
Après un traité de paix qui n’est plus aussi sur avec l’Égypte, Israël doit donc faire face à une autre menace. Une menace qui vient de l’est. Plus que jamais depuis 30 ans, Israël se retrouve seul et les leaders occidentaux ne font rien. Si Israël bouge et écrase ses ennemis, quels qu’ils soient, croyez-vous qu’ils bougeront pour s’en plaindre ? A n’en pas douter !
Égypte: les réformes proposées sont insuffisantes (Frères musulmans)
Les réformes proposées par le régime du président égyptien Hosni Moubarak afin de sortir de la crise politique qui secoue le pays sont insuffisantes, ont jugé dimanche les Frères musulmans, première force d'opposition en Egypte.
Le projet de créer un comité comprenant le pouvoir en place et des opposants pour préparer des réformes constitutionnelles est "insuffisant," a déclaré Mohamed Mursi, haut responsable des Frères musulmans, lors d'une conférence de presse au Caire.
Les participants au dialogue entre le régime égyptien et l'opposition, incluant les Frères musulmans, ont convenu dimanche de créer un comité pour préparer des amendements à la Constitution d'ici la première semaine de mars, selon le porte-parole du gouvernement, Magdi Radi.
D'après M. Radi, les participants à la séance de dimanche se sont mis d'accord sur "une transition pacifique du pouvoir basée sur la Constitution".
Un communiqué lu par M. Radi propose la levée des restrictions imposées aux médias, l'ouverture d'un bureau destiné à recevoir les plaintes concernant les prisonniers politiques, et le rejet de "toute ingérence étrangère dans les affaires égyptiennes".
"Ce communiqué est insuffisant", a déclaré M. Mursi à la presse. "Les demandes sont toujours les mêmes. Ils (le gouvernement) n'ont pas répondu à la majorité des demandes, ils n'ont répondu qu'à certaines, et de manière superficielle", a précisé Essam al-Aryane, un autre haut responsable de la confrérie.
Le lapsus de Claire Chazal en vidéo
Dans notre monde si encadré par les mathématiques, si riche en modèles théorisés par les meilleurs ingénieurs, il est frappant que l’on soit tant pris au dépourvu lorsque survient une crise d’ampleur mondiale.
Quand tout va tranquillement, on croit que l’information est partout, qu’il suffit de se baisser pour la ramasser; on la perçoit comme abondante et excédentaire. Mais que le mur de Berlin s’effondre, que la Yougoslavie implose dans la guerre, que les Tunisiens contraignent au départ un président en place depuis 1987 et tous les savoirs qu’on croyait avoir engrangés s’effondrent. Ou plutôt se fragmentent sous nos yeux ébahis.
On se croyait bardés de connaissances, cernés par les messages significatifs et voilà qu’on se retrouve aussi nu que le roi de la fable. Cela doit nous conduire à davantage d’humilité dans l’énoncé de ce que l’on prend pour des certitudes. La sociopolitique est comme la science géologique. Elle peut enregistrer des craquements et déceler les fractures, mais elle est impuissante à prédire avec netteté l’ampleur de l’éruption et surtout la date où elle surviendra.
Les changements sociaux obéissent à des processus encore mystérieux, qui nous sidèrent quand ils font irruption. Nous sommes incapables de les annoncer aussi exactement que l’astronome quand il calcule la prochaine éclipse.
Aussi ancrée qu’elle soit dans un territoire dont elle est chargée de surveiller les palpitations, la diplomatie ne parvient pas à relier et à ordonner les fils de la pelote qu’elle a amassée. Trop d’informations tue l’information. Notre monde cerné par la fibre optique et les télécommunications peine à faire le tri, à distinguer l’important de l’accessoire.
Les crises politiques que sont les révolutions soulignent que l’on ne sait pas mesurer l’énergie cinétique, la thermodynamique des populations. Le plus surprenant dans la révolution tunisienne et dans la révolte égyptienne est la rapidité avec laquelle ces changements se produisent. Les barrières psychiques, les options tactiques, les rapports de forces bougent à toute vitesse. On croyait la fameuse «rue arabe» partagée entre la soumission fataliste et la colère sans lendemains. Voilà qu’elle nous donne une formidable preuve de sa réactivité. C’est toute notre façon d’analyser le Proche-Orient qui s’en trouve modifiée.
Le blues des Français s’accentue, et ils ne sont pas tendres avec leurs élus
Les Français se livrent en ce début d’année à un véritable jeu de massacre. D’humeur exécrable, ils n’épargnent ni les politiques, ni ceux qui sont tenus pour responsables de leurs difficultés quotidiennes.
Les sondages de l’an passé laissaient prévoir une telle dégringolade. Le quotidien La Croix se demandait d’ailleurs, dès le 4 janvier dernier, « pourquoi le moral des Français a-t-il flanché en décembre ? » , selon une enquête de l’Insee. Le quotidien avançait trois explications : le chômage, les difficultés de l’économie européenne et la hausse des prix du carburant à la pompe. L’envolée des cours du pétrole causée par les événements égyptiens, ainsi que la hausse des prix alimentaires, ne risquent pas de repeindre leur moral de couleurs plus vives.
À ceux qui seraient surpris par ce ras-le-bol national, les Français pourront dire que tout cela était prévisible. Au mois d’avril dernier, selon un sondage publié dans La Tribune, 69 % d’entre eux estimaient que la reprise économique, dont leurs dirigeants parlaient avec ferveur, ne serait pas au rendez-vous.
Les champions du pessimisme n’hésitent pas à pointer du doigt les responsables de leurs maux. Une enquête, dévoilée en début de semaine par le Cevipof, permet de mesurer l’ampleur du désastre: le baromètre du Centre de recherches politiques de Sciences Po donne un avis de tempête, à quelques semaines des cantonales et à un peu plus d’un an de l’élection présidentielle.
34 % des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête font part de leur lassitude, soit une hausse de 8 % par rapport à l’année précédente.
Comme ils avaient le droit de donner plusieurs réponses à la question sur leur état d’esprit, les Français sont aussi 28 % à faire part de leur méfiance et de leur morosité. Des chiffres également en hausse. On trouve quand même 13 % d’enthousiastes...
Malgré ce moral en baisse, les Français sont 84 % à se considérer comme « très ou assez heureux »...
L’enquête du Cevipof montre aussi que les politiques « payent cash » la baisse de moral de leurs compatriotes. Seuls, les maires obtiennent la moyenne: 52 % des sondés ont plutôt confiance en eux. Mais la chute est terrible : -13 % en un an. Les conseillers généraux, avec 43 % de confiance, ont tout intérêt à se poser des questions, à quelques encablures des cantonales.
Députés et Premier ministre sont à 38 % d’opinions positives, alors que le chef de l’État continue sa descente aux enfers, avec seulement 29 % de Français qui lui accordent leur confiance.
De manière plus globale, les Français sont 83 % à penser que les élus dans leur ensemble ne se préoccupent pas, ou fort peu, de ce qu’ils pensent.
Le coup de grâce est asséné avec un chiffre inquiétant, en cette période où les partis se préparent à solliciter les suffrages de leurs compatriotes : 57 % des Français pensent que la démocratie ne fonctionne pas très bien, ou pas bien du tout, dans leur pays.
Les Frères musulmans entament des discussions avec le régime égyptien
"Nous avons entamé une session de dialogue afin de savoir à quel point ils sont prêts à accepter les demandes du peuple", annonce le parti islamiste.
Un responsable du mouvement a affirmé à l'AFP sous couvert de l'anonymat qu'une "réunion a eu lieu samedi matin entre des responsables des Frères musulmans et le vice-président Omar Souleimane".
"Désireux de préserver les intérêts de la nation et ses institutions et soucieux de préserver l'indépendance du pays et leur refus de toute ingérence internationale ou régionale dans nos affaires intérieures, nous avons entamé une session de dialogue afin de savoir à quel point ils sont prêts à accepter les demandes du peuple".
Les Frères veulent ainsi se distancer notamment de l'Iran qui a appelé à la mise en place d'un régime islamiste en Egypte.
Omar Souleimane avait annoncé jeudi que les Frères musulmans étaient invités au dialogue qu'il a entamé avec les représentants des diverses forces politiques sur des réformes démocratiques. Il avait affirmé que "c'est une occasion précieuse" pour le mouvement islamiste.
C'est la première fois que le régime égyptien appelle les Frères, sa bête noire, au dialogue afin de trouver une issue à la contestation populaire sans précédent qui se poursuit depuis 12 jours pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak.
Omar Souleimane a rencontré au cours des derniers jours plusieurs personnalités indépendantes et de l'opposition pour discuter des moyens de mettre fin à la crise politique que traverse le pays.
L'opposant le plus en vue en Egypte, l'ancien directeur général de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique Mohamed El Baradei, n'a pas été invité au dialogue jusqu'à présent. Il a exigé un départ du président Moubarak avant tout dialogue sur l'avenir politique du pays.
Démission de Moubarak du Parti unique
« Le PDN est déjà mort »
Egypte : Le jour où Obama a cru pouvoir lâcher Moubarak
Le récit des heures durant lesquelles Washington pensait avoir poussé le président égyptien vers la sortie.
Le raïs est au plus mal. Pour se maintenir, il sait qu’il doit trouver une réponse, une issue politique, rapidement. Son armée elle-même donne des signes inquiétants. Troublée par la déferlante populaire qui s’est répandue dans les grandes villes égyptiennes, elle se montre très hésitante, voire rétive aux instructions… Entre le moment où il lui a ordonné de se déployer dans le centre de la capitale et celui où les soldats sont effectivement sortis de leurs casernes, de longues heures sont passées. Quant au chef d’état-major, le général Sami Anan, longtemps resté injoignable, il était à Washingto
Le lendemain matin, mercredi 2 février, des milliers de personnes sorties d’on ne sait où débarquent dans le centre du Caire et s’attaquent violemment aux opposants regroupés place Tahrir. Sous l’œil impassible des soldats, le centre de la capitale devient un champ de bataille. La rhétorique du régime change de physionomie elle aussi. On évoque maintenant un complot fomenté par des forces « à la solde de l’étranger » qui cherchent à déstabiliser le pays. Pourchassés, arrêtés, violentés, les journalistes occidentaux, devenus des cibles, sont livrés à la vindicte des pro-Moubarack.
La contre-attaque de Moubarak
Du côté de Washington, c’est la panique. On ne comprend pas pourquoi les militaires égyptiens, avec lesquels le scénario de transition avait été élaboré, ne bougent pas. Pris de cours par cette contre-offensive qu’elle n’a pas vu venir, l’administration Obama dénonce officiellement « une campagne concertée » du régime contre la presse internationale. Mais en même temps, à l’abri des micros et des caméras, elle tente de reprendre langue avec l’entourage de celui qu’elle tenait la veille pour un moribond politique. Jeudi, encore furieux du lâchage américain, Hosni Moubarak refuse de rencontrer Franck G. Wisner, l’émissaire personnel de Barack Obama, envoyé au Caire à la hâte.A la veille de la grande manifestation de vendredi, présentée par l’opposition comme celle « du départ », le vieux raïs, recevant une journaliste de la chaîne de télévision américaine ABC, pouvait lâcher sans honte : « J’en ai assez d’être président, j’aimerais bien abandonner le pouvoir maintenant, mais je ne peux pas le faire de peur que le pays ne sombre dans le chaos. »
L’Islam, le monde arabe et l’Europe – Conférence exceptionnelle à Paris
Mardi 15 février 2011 à 20h00,
44 rue Jacques Dulud – 92200 Neuilly sur Seine
Révolutions arabes : pendant ce temps, au Soudan…
La capitale très animée du Soudan, Khartoum, est l’une des nombreuses villes où les vagues de manifestations suivant le tsunami tunisien et égyptien ont frappées avec violence ces derniers jours…
Et de même qu’au Caire, à Ramallah ou à Amman, Khartoum a fait vivre cette tradition anti-démocratique de menaces (et parfois de violences) contre les journalistes étrangers.
La capitale très animée du Soudan, Khartoum, est l’une des nombreuses villes où les vagues de manifestations suivant le tsunami tunisien et égyptien ont frappées avec violence ces derniers jours…
Et de même qu’au Caire, à Ramallah ou à Amman, Khartoum a fait vivre cette tradition anti-démocratique de menaces (et parfois de violences) contre les journalistes étrangers.
La Jamaa Islamya tape sur les Frères Musulmans
Dr. Najih Ibrahim, théoricien d’Al-Jamaa Islamiya, a déclaré au journal arabe anglophone Asharq Al-Awsat que ceux qui rejettent l’appel au dialogue qui leur est offert par le régime égyptien « cherchent le chaos et à provoquer le Caire pour brûler la capitale ». Il a souligné que les Frères Musulmans « sont des maîtres d’incitation à la haine et qu’ils savent très bien s’approprier les révolutions ».
La Jamaa Islamiya critique non seulement les Frères Musulmans mais apportent également leur soutien à ce que fait Moubarak pour sortir de cette crise. La déclaration de Nakib Ibrahim va même plus loin puisque selon lui « 90% de ce que les manifestants réclament, Moubarak leur a offert lors de son dernier discours ».
« Moubarak sait qu’il est en fin de règne. Il ira jusqu’au bout. Jusqu’en septembre. C’est simplement la fin d’une époque dans la douleur. Qu’avons-nous besoin pour la suite ? Avons-nous besoin d’humilier le président ? Cet homme s’est battu pour l’Égypte pendant 30 ans. Je dis cela bien que je fus emprisonné par ses services pendant 2 décennies parce que je suis membre de la Jamaa. »
Ibrahim a poursuivi en disant que « les jeunes manifestants devraient rentrer chez eux. Emmener la chaos en Égypte, c’est pire que légitimer la corruption ».
Enfin, il a noté que « contrairement aux combattants du Hezbollah et du Hamas, les 12 leaders de la Jamaa Islamiya emprisonnés en Égypte ont refusés de s’échapper des prisons égyptienne ces derniers jours ».
Vers un éclatement des Frères Musulmans ?
"Le rôle du président Moubarak est toujours important", affirme l'émissaire d'Obama
La situation dans les pays arabes, et les conditions du changement de régime engagé au Caire, comme à Tunis, ont dominé les échanges des décideurs et diplomates réunis à Munich, samedi. Hillary Clinton, la secrétaire américaine, a insisté sur "une transition bien ordonnée". La veille, à Washington, M. Obama avait souhaité en évoquant le départ du chef de l'Etat égyptien, que celui-ci "prête attention à ce que réclament les gens et (prenne) une décision ordonnée, constructive et sérieuse". Tout en ajoutant : "Je pense que le président Moubarak se soucie de son pays. Il est fier, mais c'est aussi un patriote".
FRÈRES MUSULMANS
L'ouverture du processus démocratique, qui pourrait donner une place aux Frères Musulmans, inquiète. Les élections pourraient avoir des conséquences dramatiques, s'est ainsi alarmé Uzi Arad, conseiller à la sécurité nationale d'Israël : "une poussée du radicalisme des Frères musulmans, qui sont en train de s'organiser, participent au processus et en profitent ; des phénomènes antidémocratiques de nature anti-occidentale, anti-américaine ; ou l'arrivée sur la scène de tous autres mouvements".
Le message émis par les Européens, vendredi 4, est "très important", a pour sa part jugé Javier Solana, l'ancien haut représentant aux affaires étrangères de l'Union européenne : "ce message dit qu'il n'y a pas de retour en arrière possible" en Egypte ou en Tunisie. En avertissant ses interlocuteurs américains : "vous devez comprendre dans quel état sont les forces politiques en Egypte. Elles n'existent plus depuis 50 ans, sauf les Frères musulmans et l'armée, qui jouera un rôle décisif".
Une UE “made in Germany”
Tout cela est inclus dans l'idée d'une gouvernance économique européenne. Et tout cela est ici, en Allemagne, hautement impopulaire. Depuis l'éclatement de la crise de la dette, la peur d'une intégration européenne accrue est encore montée d'un cran. Quand ils entendent le mot "Europe" aujourd'hui, beaucoup d'Allemands pensent "perte de contrôle". Et ils sont de moins en moins nombreux à croire que l'euro pourra être un jour aussi sûr que le mark en son temps.
Mais alors, que fait Angela Merkel ? Et pourquoi précisément maintenant ? Revenons brièvement sur la situation telle qu'elle régnait voilà un an. La crise grecque s'envenimait. Sur les marchés financiers, les spéculateurs faisaient des paris sur la désintégration de l'union monétaire, et peu avant la débâcle, l'Allemagne épaulait la Grèce à coups de milliards de crédits. Pendant ce temps, les gouvernements européens étaient en opposition sur la quasi-totalité des réformes de politique économique. Le Sud réclamait essentiellement une solidarité sans conditions (en un mot : plus d'argent). Le Nord voulait quant à lui de la solidité, c'est-à-dire des règles strictes en matière d'épargne. En fin de compte, on aura eu un peu des deux. Mais le problème est resté. Jusqu'à aujourd'hui, la crise de la dette n'est pas réglée, et l'on n'a toujours pas répondu à la question de savoir comment construire une Europe à l'épreuve des crises.
Pour mettre fin à la crise de l'euro, il faut voir grand
Mais il s'est passé d'autres choses encore voilà un an. Comme la plupart des Allemands, le gouvernement fédéral a misé sur un retour au calme. Et s'est dit que le meilleur moyen de protéger nos finances était de transférer un minimum d'argent et de pouvoirs à l'Europe. Cela s'est révélé être un mauvais calcul, car de nouveaux pays se sont retrouvés dans le collimateur des spéculateurs, au milieu de rumeurs incessantes sur une mort imminente de l'euro. Des milliards supplémentaires ont été nécessaires pour sauver l'euro. Et la chancelière allemande s'est retrouvée sous le feu des critiques.Aucun gouvernement ne peut se permettre ce genre de situations sur la durée. Voici donc la leçon qu'a tirée la chancellerie : pour mettre fin durablement à la crise de l'euro, il faut voir grand. Ce qui veut dire : premièrement, mettre un terme à la dérive financière grecque, et donc rééchelonner la dette du pays, en faisant en sorte que ni l'économie locale ni les banques allemandes – détentrices de très nombreux titres de créances grecs – ne s'effondrent. Deuxièmement, il faut aider financièrement les autres pays en crise. Troisièmement – et c'est là le plus important – il faut s'assurer que cet argent ne soit pas gaspillé, ce à quoi l'Europe devra veiller.
La gouvernance économique prônée par Angela Merkel est la suite logique de cela : si nous nous portons financièrement garants de nos voisins, nous devons aussi avoir notre mot à dire sur leurs actions. Nous déléguons plus de pouvoirs à l'Europe, mais en échange, celle-ci doit travailler selon les principes allemands.
La "culture de stabilité" allemande trouve de nouveaux adeptes.
Concrètement, cela signifie accroître la pression sur les retardataires. Dans l'ensemble de l'UE. La France serait ainsi incitée par les autres pays de la zone euro à relever encore l'âge de départ à la retraite. L'Espagne devrait faire une croix sur l'indexation des salaires sur l'inflation et l'Italie devrait réduire sa dette. On pourrait imaginer la création de "corridors fiscaux", et peut-être aussi des sanctions automatiques pour les lanternes rouges de l'UE, ainsi qu'un frein à l'endettement comme on peut en trouver dans la constitution allemande.Cela peut sembler utopique, mais cela ne l'est pas. Car les autres gouvernements, eux aussi, ont tiré des leçons de l'année qui vient de s'écouler. Partout en Europe, la "culture de stabilité" allemande trouve de nouveaux adeptes. À Paris, où l'on a reconnu que la France devait mettre la main à la poche pour les pays en crise. À Madrid, où l'on imagine avec effroi les conséquences d'une faillite du pays. À Dublin, où chacun a compris que le gouvernement de Brian Cowen devait payer pour ses erreurs. Et à Bruxelles, où les idées allemandes sont plus suivies que nous ne voulons bien l'admettre.
Jusqu'à présent, on n'entend que rarement ce couplet, mais l'Europe se germanise – chaque fois qu'il s'agit d'économie et non de vin. C'est là une histoire que l'on peut raconter aux citoyens. Non pas parce qu'il n'existe pas d'autre option. Mais parce que cette histoire promet une fin heureuse.