Le président russe, Dmitri Medvedev, a signé vendredi 28 janvier la loi de ratification du traité de désarmement nucléaire russo-américain Start, approuvé cette semaine par le Parlement russe, selon des images diffusées par la télévision russe.
Plus tôt dans la semaine, les deux chambres du Parlement russe avaient ratifié le traité sur la réduction des armes stratégiques, achevant le processus d'approbation du texte signé par M. Medvedev et le président américain, Barack Obama, en avril 2010 à Prague.
Approuvé en décembre par les Etats-Unis, le traité sur la réduction des armes stratégiques prévoit que chacun des deux pays peut déployer au maximum 1 550 têtes nucléaires, soit une réduction de 30 % par rapport à 2002. Il permet la reprise des vérifications mutuelles des arsenaux nucléaires des deux superpuissances, interrompues à la fin de 2009.
Start entrera en vigueur lorsque les deux pays échangeront les instruments de ratification, ce qui devrait avoir lieu lors d'une prochaine rencontre entre le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a indiqué M. Medvedev. "L'échange devrait avoir lieu le 5 février", lors de la conférence annuelle sur la sécurité, qui se tient à Munich, dans le sud de l'Allemagne, a confirmé une source diplomatique haut placée, citée par l'agence ITAR-TASS.
Le nouveau traité Start est une pièce maîtresse du "redémarrage" des relations entre Washington et Moscou, après les tensions apparues sous George W. Bush. Le précédent accord de désarmement bilatéral, datant de 1991, a expiré à la fin de 2009. Moscou et Washington ont trouvé un compromis après d'âpres négociations, sans pour autant surmonter toutes leurs divergences.
dimanche 30 janvier 2011
Dmitri Medvedev ratifie le traité Start
Les leçons d'Europe de Jacques Delors
Mais sur plusieurs points, Jacques Delors a tenu des propos peu consensuels, surtout en Allemagne. Alors qu'Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, prenant acte du traité de Lisbonne, privilégient désormais Hermann von Rompuy, président permanent du Conseil, au détriment de Jose Manuel Barroso, président de la Commission, Jacques Delors a sévèrement dénoncé le " mépris " dans lequel est tenu son successeur.
Surtout, il a indirectement pris ses distances avec le Traité de Lisbonne en regrettant que, désormais, le droit d'initiative revienne d'un côté à Hermann van Rompuy, de l'autre au Parlement européen et que la Commission soit réduite à un rôle d'expert, rôle qui selon lui ne lui convient pas et qu'elle remplit d'ailleurs assez mal. S'il reconnaît un réel savoir-faire à Hermann van Rompuy, Jacques Delors dénonce le rôle de " chef d'orchestre invisible " que le traité de Lisbonne lui assigne.
"La coopération renforcée est pourtant prévue par les Traités. Sans elle, on n'aurait jamais eu ni les accords de Schengen ni l'euro " remarque-t-il. En revanche, Jacques Delors semble soutenir le refus allemand de créer des Euro-bonds qui permettraient de mutualiser partiellement les dettes des pays européens. Plus exactement, il est " favorable à ce que l'Europe emprunte pour des investissements concernant son avenir. Pas pour payer ses dettes passées ".
Enfin, Jacques Delors se montre très critique vis-à-vis du refus franco-allemand d'envisager l'intégration de la Turquie dans l'Union. "On n'aurait pas du dire non avant de réellement négocier ". S'il reconnaît la complexité du sujet, l'adhésion de la Turquie semble, selon lui, le meilleur moyen de donner tort aux partisans du "clash des civilisations".
Cette négociation aurait également dû permettre de régler la question chypriote."Que celle-ci soit traitée par les Nations-Unies est une véritable honte pour l'Europe " juge l'ancien président, très applaudi par son auditoire à la recherche d'une nouvelle " vision pour l'Europe ".
Egypte : De quel côté basculera l'armée?
Des F-16 dans le ciel du Caire
Dans les rues, les chars, blindés et troupes ont pris positions aux carrefours stratégiques du Caire, et depuis dimanche matin dans la ville de Suez, sans violence, et sous les vivats des manifestants qui respectent autant l'armée qu'ils haïssent la police de Moubarak. Les ordres reçus par les unités déployées sont de protéger le peuple égyptien, et les bâtiments stratégiques ou symboliques, comme le Musée National du Caire, théâtre de pillages avant que les militaires s'installent l'arme au poing dans le bâtiment. Par ailleurs on a pu voir dimanche des F-16 voler à basse altitude dans le ciel de la capitale égyptienne. Pour autant, cette même armée assure en termes de sécurité, un « service minimum », ne faisant pas utilisation de ses armes, ses canons, sa puissance de feu, qui pourrait laminer la contestation. Faut-il y voir le signe d'une position attentiste? D'une tactique d'usure? D'une prise de position?« C'est possible, dit un diplomate en poste au Caire, et ce d'autant que l'armée égyptienne est largement soutenue financièrement et techniquement par Washington, or Barak Obama ne veut ni chaos, ni bain de sang, ni déstabilisation d'un régime allié et en paix avec le voisin israélien ».
La désignation d'un vice-président
Selon nos informations, vendredi dernier, alors que les émeutes faisaient rage, les principaux généraux de cette armée, dont son chef d'état-major se sont réunis secrètement, pour décider de la tactique à adopter. Les contacts se sont alors multipliés avec Washington. Ou Barack Obama a plusieurs fois réuni son cabinet de sécurité. C'est à ce moment là qu'une décision politique de première importance a été prise. L'armée a décidé de rester fidèle jusqu'à nouvel ordre au régime en place à une condition : Qu'Hosni Moubarak renonce définitivement à une idée à laquelle les généraux ont toujours été hostiles.L'idée d'une succession dynastique voulue par Hosni Moubarak qui préparait depuis de longues années son fils Gammal à prendre le jour venu les rênes de l'état égyptien. Pour se faire, Moubarak avait depuis son arrivée au pouvoir en 1981, mis de côté une disposition constitutionnelle, prévoyant la désignation d'un vice-président ayant pour mission de succéder au chef de l'état de manière provisoire, au cas ou celui-ci serait empêché d'exercer ses fonctions, ou de disparition prématurée.
Cette disposition a été rétablie, et aussitôt un vice-président a prêté serment dans la nuit de vendredi à samedi dernier. L'homme choisi s'appelle Omar Souleimane, candidat de consensus pour l'armée dont il est issu et pour l'administration américaine avec laquelle il nourrit d'excellents rapports.
Omar Souleimane, 74 ans, était jusque-là le chef des services de renseignements égyptiens. Cet homme, vétéran de l'armée, est un fin diplomate au carnet d'adresses d'exception. Un homme qui parle avec tout le monde. Expert de la négociation israélo-palestinienne, il a été de toutes les initiatives de paix, et entretient des liens de qualité avec de hauts-responsables israéliens. Il est aussi au contact des factions palestiniennes, même les plus dures. Mais ses réseaux vont bien au-delà de la région. Aucun dossier de politique étrangère ne lui échappe. Les Français se souviennent bien de lui lorsqu'ils traquaient le terroriste « Carlos ».
Omar Souleimane: Le prince de l'ombre en pleine lumière
Son habileté, son intelligence, sa vivacité sont appréciées dans toutes les chancelleries occidentales. Celui qu'on surnommait « le prince de l'ombre », et qui a démontré aussi sa capacité à être impitoyable face aux islamistes, et à la confrérie des Frères musulmans, a l'envergure « d'un homme d'Etat » dit de lui un diplomate étranger.En 1995, Omar Souleimane sauve la vie d'Hosni Moubarak, en l'enjoignant lors d'un voyage présidentiel en Ethiopie de monter à bord d'une voiture blindée. Son instinct permettra au président égyptien de sortir vivant d'un attentat islamiste visant le convoi. Sera t-il capable, si les événements l'imposent, avec le soutien de l'armée, de sacrifier son mentor le président Moubarak?
« Il le fera aux noms des interêts de l'Etat, qu'il place par dessus tout, s'il l'estime nécessaire » dit un responsable d'un service de renseignement occidental qui l'a rencontré à plusieurs reprises. Reste à savoir si, à l'heure qu'il est, l'ancien général devenu vice-président, et les ténors de l'armée égyptienne savent où se situent en ces heures hasardeuses les intérêts d'un pays encore en proie aux troubles, et en pleine ébullition populaire.
Des milliers de prisonniers s'évadent
103 morts depuis mardi
La contestation ne désarme pas dans la capitale égyptienne. Des centaines de manifestants se sont à nouveau rassemblés dimanche matin sur la place Tahrir pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak. La nomination samedi d'un vice-président issu des services de renseignement n'a pas apaisé la colère de la rue. En prévision de troubles, les chars de l'armée ont pris position samedi dans le centre de la capitale désormais totalement quadrillée.Selon des sources sécuritaires et médicales, 102 personnes auraient trouvé la mort depuis mardi en Egypte, dont 33 samedi.
L'islamiste Ghannouchi de retour « au pays »
Son retour met fin à deux décennies d'exil, depuis la répression de son parti en 1989, après des législatives où Ennahda avait recueilli 17% des suffrages. Il s'était alors réfugié en Algérie puis en Angleterre. En 1992, la justice tunisienne l'a condamné à la prison à vie par contumace tunisienne avec d'autres leaders religieux. Grâce à l'amnistie générale prononcée par le gouvernement de transition après la chute de Ben Ali, Rached Ghannouchi a de nouveau droit de cité.
Sous les acclamations de ses partisans et le discret encadrement de la police, le presque septuagénaire s'est ensuite frayé un chemin vers la sortie de l'aéroport, pour une destination inconnue. Nerveuse, l'équipe de sécurité de son parti tentait de le protéger de la bousculade en criant « ne le touchez pas ! ne le touchez pas ! ».
Chant musulman, cohue et « Allah Akbar ! » à pleins poumons, les partisans de Ghannouchi ont tout de même pu laisser éclater leur « fierté islamique ». « Je suis tellement heureuse de le ramener à la maison. Jamais je n'aurais pensé revoir mon frère vivant », a confié la soeur du leader islamiste, Jamila.
D'un côté la liesse, de l'autre l'inquiétude. Un peu en retrait, plusieurs dizaines de défenseurs de la laïcité ont tenu malgré tout à être présents à l'aéroport avec des pancartes contre le fondamentalisme. Maquillée, cheveux dénoués, jupe au-dessus des genoux, une jeune femme a passé le message à sa façon : elle s'est peint au feutre une moustache et une barbe sur le visage, parce « qu'avec les islamistes, il faut être un homme pour exister ».
Au moment du départ de Londres, Ghannouchi avait voulu « la jouer modeste » : « je rentre à la maison aujourd'hui, mais je retourne aussi dans le monde arabe », avait-il assuré.
La population de Paris augmente
C’est une grande entreprise multinationale avec un siège dans un quartier d’affaires qui ressemble fort à la Défense. Créé depuis peu, Cleer se développe vite dans différents secteurs d’activité. Son management et son marketing sont des modèles qu’on étudie à l’université.
La marque, de réputation mondiale, éblouit le public et attire les talents. Deux candidats ont été recrutés par le service "cohésion interne", qui sélectionne des profils atypiques: Charlotte, qui faisait l’objet de multiples offres d’emploi; Vinh, qui, lui, venait de faire fortune en vendant l’entreprise qu’il avait créée. Tous deux sont jeunes, beaux, intelligents, ont de la personnalité.
C’est la mission de ce service qui les a attirés: analyser les problèmes délicats qui peuvent se poser au groupe et leur trouver des solutions rapides pour préserver sa réputation. Les affaires qu’ils ont ensemble à traiter ne sont pas simples: une vague de suicides dans un centre téléphonique de conseils aux clients; des incidents inexplicables qui désorganisent la production d’une usine entièrement automatisée; la menace de procès d’un groupe d’écologistes pour un risque de contamination génique créé par un champ de lavande expérimental; une attaque de virus qui menace la mise au point d’un important logiciel informatique; la destruction d’un centre de recherches dans une forêt du Sud-Est asiatique et la disparition de l’équipe qui y travaillait.
Pour chacun de ces problèmes, ils se livrent à une véritable enquête policière. Ils découvrent les ambitions, les rivalités et les intrigues
du milieu des dirigeants auquel ils souhaitent accéder. L’entreprise dévore leur vie personnelle. Leur efficacité ne cesse de s’améliorer. Leur personnalité évolue. Vinh est ambitieux, entreprenant, pragmatique; il agit vite et brutalement. Charlotte est précise, méticuleuse; elle a un bon esprit d’analyse et une extrême sensibilité. Elle a des intuitions, des illuminations à la limite du paranormal. Ils vivent en symbiose, jusqu’à engager une relation sexuelle, mais sans lendemain. Leur relation avec le monde extérieur, avec les autres, peu à peu, se déforme, s’étiole. Leur sens moral aussi. La réussite de leurs missions, la préservation de la réputation du groupe peuvent-elles tout justifier? C’est une question à laquelle chacun d’eux a une réponse.
Les Français Laure et Laurent Kloetzer se sont lancés dans l’exploration du monde assez glacé d’une grande entreprise internationale, et des cadres brillants et motivés qui assurent son succès. Laurent, qui est ingénieur et consultant, connaît bien le sujet. C’est sans doute Laure qui a su donner au personnage féminin une si profonde humanité. C’est une œuvre forte, qui fait vraiment réfléchir.
La chaîne Al-Jazira interdite en Egypte
Après avoir annoncé ce dimanche matin la fermeture du bureau de la chaîne Al-Jazira au Caire, et la révocation des accréditations de tous ses journalistes dans le pays, les autorités égyptiennes ont directement bloqué la diffusion de la chaîne dans l'ensemble du pays, ont constaté de nombreux témoins sur place.
Depuis dimanche midi, le signal de la chaîne a été coupé sur le satellite Nilesat. La réception d'Al-Jazeera en langue arabe est donc bloquée en Egypte et dans une partie du Maghreb, Nilesat couvrant notamment la Tunisie, la Turquie et l'Algérie. La chaîne reste accessible sur le réseau satellite Hotbird (Eutelsat, canal 12111/V/27500).
"UN SIMPLE COUP DE TÉLÉPHONE"
Contrairement à Hotbird, Nilesat est sous le contrôle de l'Etat égyptien. La radiotélévision d'Etat détient 40 % de son capital, et l'armée, par le biais d'un fonds d'investissement dans les technologies de défense, en détient 10 %. La révocation de la licence de la chaîne a donc permis aux autorités de demander à l'opérateur de cesser sa diffusion sous un vernis de légalité. Comme pour la coupure de l'accès à Internet, les autorités n'ont pas eu besoin de recourir à des artifices techniques pour bloquer l'accès, mais ont vraisemblablement pu stopper la diffusion d'Al-Jazira d'un simple coup de téléphone.
La chaîne a dénoncé une attaque directe contre la liberté d'expression. “Il faut impérativement que les voix des Egyptiens de tous les bords puissent continuer à se faire entendre ; la fermeture de notre bureau en Egypte vise à établir une censure et à faire taire les voix du peuple égyptien”, a réagi un porte-parole d'Al-Jazeera. La chaîne a annoncé qu'elle continuerait à couvrir les évènements en direct.
POINT ROUGE#27 LES LIBERTÉS NUMÉRIQUES
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"Nous n'avons pas peur, la justice est de notre côté"
Des dizaines de milliers d'Egyptiens sont descendus à nouveau dans la rue vendredi. Les forces de police ont violemment repoussé les manifestants donnant lieu à des scènes de guérilla urbaine au Caire et dans plusieurs villes d'Egypte.
Le cortège - entre 3 et 5 000 personnes - parcourt ensuite la ville en suivant le même trajet que mardi. Les habitants des quartiers de Mohandessin et Doqqi sortent sur leurs balcons pour regarder passer la foule, mi éberlués, mi euphoriques. "Descendez! Descendez!" leur crient les manifestants. "Nous n'avons pas peur, nous devons aller au bout, la justice est de notre côté", affirme Ahmed, responsable marketing de 35 ans, qui manifeste pour la première fois de sa vie. "Nous voulons la liberté politique, de vraies mesures contre la pauvreté, un système de sécurité sociale", énumère Rime, 24 ans, étudiante en médecine, qui touchera 800 livres (environ 100 euros) maximum par mois une fois ses études terminées. Mardi, elle avait rejoint spontanément le cortège qui passait sous ses fenêtres. "A l'hôpital public où je travaille, je vois des gens mourir, simplement parce qu'ils n'ont pas les moyens de payer les soins", explique la jeune fille, qui porte un voile rouge. Elle est venue avec deux amies, également étudiantes. "Liberté! Liberté!", s'époumonent les trois jeunes filles.
"Il n'y a pas de retour en arrière possible"
Arrivé face au pont Galaa, qui permet d'accéder à Midan Tahrir ("Libération"), la place centrale du Caire, le cortège bute sur de nouveaux cordons de policiers anti émeutes. Les gaz lacrymogènes commencent à pleuvoir pour disperser la foule. Au même moment, les autres cortèges qui convergeaient vers la place Tahrir se retrouvent aussi bloqués. Des scènes de guérilla urbaine remplacent bientôt les manifestations pacifiques: aux gaz lacrymogènes et canons à eau, répondent des jets de pierres et cocktails molotov. Des incendies se déclarent en plusieurs points de la capitale égyptienne: le bâtiment du parti au pouvoir est en feu. Puis les tanks de l'armée commencent à apparaitre dans les rues pour la première fois depuis le début du mouvement de protestations. Certains manifestants applaudissent les militaires, espérant qu'ils prendront parti pour la population, comme en Tunisie. Après la tombée de la nuit, des tirs fournis d'armes à feu retentissent dans le centre ville du Caire, les habitants sont paniqués, La ville semble en état d'insurrection. Le couvre feu est décrété à 18 heures. Vers 20 heures, les tirs se calment enfin.Le Caire craint un scénario à la tunisienne
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Egypte: Merkel et Sarkozy veulent du "changement"
L’annonce vendredi soir d’un remaniement gouvernemental n’a pas calmé la rue égyptienne. Samedi matin, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dans le centre du Caire, la capitale. Hosni Moubarak a réagi en nommant un vice-président.
Le président américain Barack Obama a réuni samedi son conseil à la sécurité nationale pour faire le point sur la situation en Egypte et exhorté à nouveau le pouvoir à mettre en oeuvre des réformes et à faire preuve de retenue envers les manifestants, a annoncé la Maison Blanche. Outre le président américain, la réunion d'une heure a rassemblé le vice-président Joe Biden, le conseiller pour la sécurité nationale de Barack Obama, Tom Donilon, et de hauts responsables chargés de questions de sécurité et d'affaires étrangères, a précisé la Maison Blanche dans un communiqué. "Le président a été informé des derniers évolutions de la situation en Egypte", a ajouté la Maison Blanche. Barack Obama a réitéré "l'opposition des Etats-Unis à la violence" et a renouvelé son appel "à la retenue, à soutenir les droits universels, et à soutenir des mesures concrètes qui feront avancer les réformes politiques en Egypte", a dit la présidence américaine.
21h28: Au moins 92 morts en cinq jours
La secrétaire d'Etat à la Jeunesse, Jeannette Bougrab, a estimé samedi qu'il fallait qu'Hosni Moubarak "parte", évoquant l'"usure" du président égyptien, confronté à d'importantes manifestations de rue, violemment réprimées par son régime. Jeannette Bougrab, docteur en droit public et fille de harki, est le premier membre du gouvernement français à souhaiter publiquement le départ du président égyptien. "Je crois qu'il faut que le président Moubarak parte, je crois qu'après 30 ans de pouvoir il y a quand même une forme d'usure et que la transition démocratique doit aussi toucher l'Egypte", a déclaré Jeannette Bougrab, interrogée par France Info depuis le Forum économique mondial de Davos, en Suisse.
Le président français, la chancelière allemande et le Premier ministre britannique ont publié samedi une déclaration conjointe dans laquelle ils se disent "vivement préoccupés par les événements" en Egypte et appellent le président Hosni Moubarak à éviter le recours à la violence et à engager un processus de changement. "Nous appelons le président Moubarak à éviter à tout prix l'usage de la violence contre des civils sans armes et appelons les manifestants à exercer leur droit pacifiquement", dit la déclaration de Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et David Cameron. Ils jugent "essentiel" la mise en oeuvre des "réformes politiques, économiques et sociales" promises par Moubarak.
Au moins 73 personnes ont été tuées et des milliers blessées vendredi et samedi lors des heurts entre les manifestants et la police en Egypte, en proie à une contestation sans précédent contre le président Hosni Moubarak, selon des sources médicales.
19h26: Moubarak doit partir sans délai (ElBaradei)
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et les principaux responsables de l'administration Obama ont tenu une réunion de deux heures samedi à la Maison Blanche sur la crise politique en Egypte, a-t-on appris auprès d'un responsable sous le couvert de l'anonymat. Le président Barack Obama n'a pas pris part à la réunion mais devait être tenu informé par ses conseillers sur les derniers développements survenus en Egypte plus tard dans la journée, selon cette source. Outre Mme Clinton, le conseiller du président américain pour l'antiterrorisme John Brennan, le directeur du renseignement américain James Clapper et le patron de la CIA Leon Panetta ont participé à la réunion tenue sous l'égide du conseiller à la Sécurité nationale Tom Donilon. L'ambassadeur américain en Egypte Margaret Scobey et le vice-président américain Joe Biden ont également participé à cette réunion par liaison vidéo, selon ce responsable. Barack Obama a réclamé vendredi l'arrêt des violences et des réformes "concrètes" de la part du président Hosni Moubarak, principal allié des Etats-Unis dans le monde arabe
François Hollande, ancien Premier secrétaire du PS, a affirmé samedi à Paris à propos des événements en Egypte que "la France doit parler" et "rappeler" que la démocratie est une "valeur universelle". "Je soutiens la démocratie. Il y a une exaspération du peuple égyptien, celle du peuple tunisien, par rapport à un pouvoir qui n'organise pas d'élections dans des bonnes conditions, ne fait pas en sorte de respecter ses promesses et bloque le système", a-t-il indiqué à la presse en marge d'une réunion de son association Répondre à gauche. "La démocratie, ce n'est pas une valeur européenne, pas une valeur pour peuples de pays développés, c'est une valeur universelle", a fait valoir le député de Corrèze.
Plusieurs centaines de personnes, environ 700 selon la police, ont bruyamment manifesté samedi après-midi devant l'ambassade d'Egypte à Paris pour réclamer l'instauration de la démocratie dans ce pays et le départ du président Hosni Moubarak. "Egypte, Egypte, vive l'Egypte!", "Moubarak assassin!" ou encore "Moubarak dégage", scandait en arabe ou en français la foule, contenue par des gendarmes mobiles à moins d'une centaine de mètres de l'ambassade égyptienne, située avenue d'Iena (XVIe arrondissement). Appelés à ce rassemblement par des messages de plusieurs associations diffusés notamment par le réseau social Facebook, les manifestants, hommes et femmes, parfois accompagnés d'enfants, agitaient des drapeaux égyptiens et des pancartes hostiles au régime Moubarak.
17h45: "Pas d'élections anticipées"
Le ministre de l'Aviation, le général Ahmad Chafic, a été chargé samedi de former le gouvernement en Egypte par un décret du président Hosni Moubarak, succédant à Ahmad Nazif, a annoncé la télévision d'Etat.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a appelé samedi "les responsables en Egypte et les forces de sécurité" à renoncer à la violence contre "les manifestations pacifiques", selon un communiqué de son ministère.
Des pillards se sont introduits vendredi soir dans l'enceinte du Musée du Caire, qui regorge de trésors de l'Antiquité égyptienne, et ont détruit deux momies, a annoncé Zahi Hawass, président du Conseil des antiquités égyptiennes. "J'ai ressenti une profonde tristesse quand je suis arrivé ce matin (samedi) au Musée égyptien et découvert qu'on avait tenté de le dévaliser de force la nuit dernière", a-t-il dit à la télévision. Le chef des Antiquités égyptiennes a précisé que des civils aidés par des agents de la police touristique avaient stoppé les pilleurs. "Mais certains ont réussi à entrer et ont détruit deux des momies", a-t-il ajouté. Le musée du Caire, qui abrite des dizaines de milliers d'objets dont le trésor du pharaon Toutankhamon, renferme l'une des plus importantes collections d'antiquités égyptiennes au monde.
e chef du Renseignement égyptien, Omar Souleimane, a prêté serment samedi en tant que vice-président, premier poste du genre depuis que le président Hosni Moubarak a pris le pouvoir en 1981, ont rapporté les médias officiels. Réputé intègre, le chef du renseignement, régulièrement cité parmi les candidats potentiels à la succession du raïs égyptien, est un proche allié de Moubarak. Il s'est illustré par ses efforts de médiation au Proche-Orient, recherchant notamment à faciliter le dialogue interpalestinien entre le Fatah et les islamistes du Hamas.
Trois personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées samedi alors que des dizaines de milliers de manifestants ont bravé le couvre-feu dans le centre du Caire, a-t-on appris auprès des secouristes sur place. Vendredi, il y a eu 38 morts selon un dernier bilan.
Le président égyptien Hosni Moubarak tenait samedi en fin d'après-midi "une réunion politique importante" au siège de la présidence, a annoncé la télévision d'Etat.
16h04: "Va-t-en Moubarak"
"Nous espérons (...) que le gouvernement Français saura cette fois-ci prendre la mesure du réveil de la rue arabe et du mal-être en particulier des plus jeunes générations frappées de plein fouet par le chômage, la crise économique et l’augmentation des prix", déclare Yann Wehrling, porte-parole du Mouvement démocrate dans un communiqué.
"Le président Moubarak a évoqué hier soir (vendredi) son engagement à prendre de nouvelles mesures envers plus de démocratie et de liberté pour les citoyens. Nous l'appelons dorénavant à écouter de manière urgente les aspirations de la population égyptienne", a déclaré William Hague, chef de la diplomatie britannique.
14h56: Pour François Fillon, "c'est le peuple égyptien qui décide"
Un millier de manifestants tentaient samedi en début d'après-midi de prendre d'assaut le ministère de l'intérieur au Caire. La police a ouvert le feu.
"Aucun Arabe, aucun musulman ne peut tolérer la moindre ingérence dans la sécurité et la stabilité de l'Egypte arabe et musulmane de la part de ceux qui ont infiltré le peuple au nom de la liberté d'expression, qu'ils exploitent pour instiller leur haine destructrice", a déclaré le roi Abdallah, cité par l'agence officielle saoudienne.
Dans un communiqué, la principale force d'opposition égyptienne, les Frères musulmans, ont appelé samedi à une passation pacifique du pouvoir.
Sur son site internet, le ministère français des Affaires étrangères recommande aux Français de "différer tout voyage" non urgent vers l'Egypte. "Il est conseillé de différer tout voyage qui n’aurait pas un caractère d’urgence" vers l'Egypte, souligne la rubrique Conseils aux voyageurs du site du Quai d'Orsay.
Environ 70 responsables islamiques et syndicalistes se sont rassemblés samedi devant l'ambassade d'Egypte à Amman pour exprimer leur "soutien au peuple égyptien dans sa révolution contre le dictateur Moubarak". "Moubarak tu es un traître et un agent américain", scandaient les participants. "Hosni Moubarak, l'Arabie Saoudite t'attend", disaient-ils, en référence à l'asile accordé par l'Arabie saoudite au président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali.
Le couvre-feu décrété vendredi soir a été étendu samedi, d'après la télévision d'Etat. Il concerne toujours les trois grandes villes du Caire, Alexandrie et Suez, mais il entre désormais en vigueur à 16 heures (14 heures GMT) jusqu'à 8 heures le lendemain, au lieu de 18 heures à 7 heures.
Herman Van Rompuy, le président de l'Union européenne, a appelé samedi à "l'arrêt de la violence pour stopper les effusions de sang" en Egypte, où se déroulent des manifestations antigouvernementales depuis mardi. Le dirigeant européen a également appelé à "la libération de tous ceux qui ont été arrêtés ou sont assignés à résidence pour des raisons politiques, y compris les personnalités politiques, et à la mise en route du nécessaire processus de réforme". Herman Van Rompuy dit également "sincèrement espérer que les promesses d'ouverture du président Moubarak vont se traduire en actions concrètes".
Le siège de la Sûreté de l'Etat de la ville égyptienne de Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza, a été attaqué samedi lors d'accrochages entre manifestants et policiers qui ont fait trois morts dans les rangs de la police, selon des témoins.
12h10: Le gouvernement égyptien a démissionné
La police a affronté des milliers de manifestants samedi à Alexandrie en Egypte. Des balles réelles ont été tirées sur la foule.
"La répression a provoqué la mort de près de 30 personnes en quelques heures. Une foule immense de jeunes et de citoyens en colère exige le départ du président Moubarak. Les autorités françaises se contentent d'en appeler au dialogue avec des déclarations lénifiantes traduisant le soutien sans réserve ni critique qu'elles ont toujours apporté a ce régime policier sclérosé, corrompu et violent", déclare samedi le Parti communiste français dans un communiqué.
Une source hospitalière révèle samedi que trente cadavres ont été amenés vendredi à l'hôpital El Damardach du Caire entre 13 heures et 23 heures, heures durant lesquelles se sont déroulées les manifestations hostiles au président Hosni Moubarak. Deux enfants âgés de 4 et 7 ans figurent parmi les victimes.
11h12: Pour ElBaradei, Moubarak "doit partir"
"Les forces armées invitent les citoyens à ne pas se réunir et à respecter le couvre-feu", a rapporté la télévision publique égyptienne samedi, ajoutant que les contrevenants encouraient des "procédures judiciaires".
Selon des témoins, la grande ville d'Ismaïliya, sur le canal de Suez, est le théâtre samedi d'affrontements violents entre les forces de l'ordre et des milliers de manifestants.
Un supermarché du groupe français Carrefour a été pillé à la périphérie du Caire, la capitale égyptienne. Selon des témoins, des dizaines de personnes se sont enfuies avec des objets dérobés dans le magasin. Ce supermarché est situé dans un centre commercial où sont aussi installés des commerces occidentaux.
Lors du conseil des ministres prévu samedi dès 10 heures, le gouvernement égyptien va présenter officiellement sa démission. Un nouveau cabinet sera formé très rapidement. "Le président annoncera le nom du prochain Premier ministre. D'après ce que j'ai compris de ce qu'a dit le président, le gouvernement devrait être formé très rapidement aujourd'hui", a déclaré Magdy Rady, porte-parole du gouvernement. Le président Hosni Moubarak a annoncé vendredi soir qu'il avait demandé à son gouvernement de démissionner après des manifestations dans l'ensemble du pays.
Suspendus lors des manifestations hostiles au président égyptien Hosni Moubarak, les services de téléphonie mobile ont été rétablis samedi. Il n'était toutefois toujours pas possible d'envoyer des messages par SMS.
9h15: Des milliers de manifestants dans les rues
La police égyptienne a tiré samedi à proximité des manifestants rassemblés dans des rues menant à la place Tahrir dans le centre du Caire. On ignore s'il s'agissait de tirs à balles réelles ou en caoutchouc. Les manifestants ont fui la police, déployée près de véhicules militaires.
Des centaines de manifestants se sont rassemblés dans le centre du Caire en Egypte pour réclamer le départ d'Hosni Moubarak. Cette manifestation intervient quelques heures seulement après la promesse de formation d'un nouveau gouvernement. "Dégage, dégage", ont scandé ces manifestants rassemblés sur la place Tahrir, sous l'oeil de l'armée déployée en masse au lendemain des vastes rassemblements hostiles à Moubarak, au pouvoir depuis 1981.
La révolution égyptienne tourne au bain de sang
Le chef de l'Etat a nommé un vice-président et un Premier ministre, en même temps qu'il faisait violemment réprimer les manifestants. Dernier bilan, samedi soir: 92 morts
Une armée sans munitions, sans véritable mot d’ordre
Le peuple improvise un cordon de sécurité autour du musée
Moubarak joue la montre, les manifestants persistent
Le président a nommé un vice-président et un Premier ministre, mais les manifestants réclament son départ.
Départ de Moubarak et passation de pouvoir
Demande de changement
Né en 1934 dans une famille aisée de Qena, en Haute-Egypte, cet homme à la calvitie prononcée et la moustache en accent circonflexe, a troqué l'uniforme pour les costumes rayés. Incontournabe, il accumule les «missions spéciales». Il gère en première ligne les dossiers stratégiques «Israël» et «Palestiniens», davantage que le chef de la diplomatie, Ahmed Aboul Gheit. Pour lui, ce «métier» est un jeu d'échec ou de cartes. On ne gagne pas toutes les parties. Ainsi le général Souleïmane avait placé ses hommes à Gaza et pourtant le Hamas avait réussi à bouter en juin 2007 le Fatah de Mahmoud Abbas. Engagé dans la voie militaire, il prend rapidement le chemin des «services», devenant en 1991 le chef des moukhabarat, le redoutable et tentaculaire bureau de renseignements intérieurs.
Il faisait partie du «premier cercle», très étroit, de M. Moubarak. C'est lui qui a conseillé au raïs de faire acheminer une voiture blindée lors de son déplacement, le 22 juin 1995, à Addis Abeba, pour un sommet panafricain, ce qui lui a sauvé la vie.
Les groupes islamistes radicaux de la Gamaa islamiya ou du Jihad, responsables de sanglants attentats en Egypte, sont ses premières cibles dans les années 1990. La répression qui s'abattit sur eux fut sans pitié. «Souleïmane, il est clair, structuré, subtil, crédible pour tous, et donc respecté par tous», a déclaré à l'AFP l'ex-chef du service de renseignements d'un grand pays européen, qui l'a souvent rencontré. «Issu de la matrice militaire, il est les yeux et les oreilles du président, avec un sens aigu des intérêts de l'Egypte», note son ancien «collègue» européen, et fin connaisseur du monde arabe.