TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 13 novembre 2010

L'heure du remaniement a sonné



Le Louvre lance un appel aux dons privés




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C'EST BEAU, MAIS N'Y A-T-IL PAS PLUS URGENT ?

Supplice chinois


Le président chinois nous a quittés. Et pourtant le supplice du même nom demeure. Pour nos ministres. Qui ne savent toujours pas à quelle sauce ils vont être mangés au prochain remaniement. Chinoise ? Coréenne, puisque sommet du G20 il y a à Séoul ? Ou encore Portugaise, après la rencontre de l’Otan à Lisbonne ?


De sommets en rencontres, mine de rien, nos excellences grattent encore quelques jours sur l’inéluctable. Elles en profitent pour prendre la pose, pour se livrer à des concours de beauté ou de flatteries. D’autres rasent les murs, afin de ne pas se faire remarquer : pour vivre heureux, vivons cachés. Mais ne pas se faire remarquer, c’est aussi courir le risque d’être biffés au dernier moment sur la liste fatale. Quelle angoisse pour nos ministres : ne pas lâcher son portable, de jour comme de nuit, attendre la fumée blanche, une sortie de Claude Guéant sur le perron de l’Elysée, une moue d’un conseiller présidentiel, une tape affectueuse du Président lui-même…


Supplice, vous dit-on.

La Mort de Staline

Joseph Staline, le petit père des peuples, a fait une attaque cérébrale. Ses proches se déchirent pour préparer sa succession alors que leur chef est à l'agonie.

1er mars 1953. Joseph Staline, secrétaire général du Parti communiste d'Union soviétique, est victime d'une attaque cérébrale. De peur des représailles, ses plus proches collaborateurs hésitent à intervenir, tardent à appeler un médecin et paniquent face à l'urgence de la situation. Le dictateur à l'origine de purges sanglantes n'est plus qu'un légume auquel il ne reste plus que quelques heures à vivre. Son agonie va pourtant s'éterniser, personne n'étant prêt à prendre la responsabilité du coup de grâce. Les chefs de clans vont dès lors progressivement dévoiler leurs jeux. C'est à celui qui manœuvrera le plus habillement pour succéder au petit père des peuples. Les chiens sont lâchés et tous les coups sont permis.
Encore une fois, Fabien Nury (Il était une fois en France, Je suis légion, W.E.S.T.) livre un scénario admirablement ficelé. Ce huis clos haletant joue sur des personnages volontairement caricaturaux qui avancent leurs pions au fur et à mesure de la détérioration irréversible de l'état de santé du dictateur de Tbilissi. La tragédie vire progressivement à la farce et la mort de Staline, fil rouge de ce diptyque, laisse apparaître le cynique pragmatisme des candidats au leadership de l'URSS. Thierry Robin sert parfaitement cet ambiance pesante et glauque avec un dessin terne et sombre tout en nuances. Une fiction crédible, éloignée de la version officielle (mais laquelle ?) dont on attend avec impatience le dénouement.

La Mort de Staline - Une histoire vraie... soviétique, t.1 - Agonie, Nury, Robin et Aureyre, éd. Dargaud, 56 p., 13,50 euros

Les 3 photos de la semaine 



Les 3 photos de la semaine - 12 novembre 2010
envoyé par LEXPRESS. - L'info video en direct.

Le Portugal pourrait devoir renoncer à l'euro

Le Portugal pourrait être contraint à renoncer à l'euro s'il ne parvient pas à former un gouvernement de coalition élargie capable de régler la crise financière, estime le chef de la diplomatie de Lisbonne, Luis Amado, dans l'édition de samedi de l'hebdomadaire Expresso.
Pour le ministre des Affaires étrangères, la majorité et l'opposition doivent oeuvrer ensemble pour faire face à "une situation extrême".
Le Portugal a pâti ces dernières semaines d'une dégringolade de la confiance des investisseurs, au moment où des tensions se manifestaient dans la zone euro sur la solidité de la politique budgétaire de l'Irlande. Ces craintes ont fait grimper les rendements à des montants les plus élevés depuis l'intégration du Portugal à l'euro.
"Le pays a besoin d'une grande coalition lui permettant de traverser la situation actuelle. Je crois que les partis (politiques) comprennent que la solution de rechange à la situation actuelle serait de quitter finalement l'euro", ajoute le ministre. "C'est une situation qui peut nous être imposée par les marchés".
Grâce à un plan d'austérité drastique, le gouvernement socialiste portugais s'est fixé pour engagement un déficit limité à 4,6% du produit intérieur brut (PIB) l'année prochaine, contre une estimation à 7,3% cette année et à 9,3% l'année dernière.
Le vote du budget est désormais assuré au Parlement à la suite d'un accord trouvé avec le parti d'opposition. Cet accord était nécessaire car le gouvernement ne détient par la majorité au Parlement.
Les analystes doutent cependant que l'actuel gouvernement minoritaire aille jusqu'au bout de son mandat en 2013, et notamment parce que le PSD (opposition) est en tête dans les intentions de vote. Aux termes de la Constitution, les Portugais ne peuvent pas aller aux urnes d'ici mai 2011.

Les Alcooliques anonymes peinent face aux habitudes des Français

Le mouvement des Alcooliques anonymes (AA) célèbre ce week-end ses 50 ans en France avec pour mission d'épauler des malades vers l'abstinence, mais sans avoir réussi à modifier profondément les habitudes de boisson des Français dans un pays vinicole.

"En France, être un buveur de flotte, c'est un handicap social. C'est hyper difficile", a expliqué à l'AFP Emmanuel Palomino, psychiatre et président de conseil d'administration des AA, lors du congrès de leur 50e anniversaire qui se tient samedi et dimanche dans un hôtel à Paris, avec un millier de participants.

Né en 1935 aux Etats-unis, créé en 1960 en France, le mouvement des AA poursuit comme objectif "de rester sobres et d'aider d'autres alcooliques à parvenir à la sobriété", selon ses statuts.

Pour le docteur Palomino, "le défi du mouvement, c'est de poursuivre l'ouverture à la société", alors que 45.000 personnes meurent chaque année directement ou indirectement à cause de l'alcool, soit 18 fois plus que les décès liés aux drogues illicites.

D'après une étude du site de recrutement Monster, près d'un Français sur deux consomme de l'alcool au travail et 8% disent "en avoir besoin pour tenir la journée".

"Quand je buvais un verre de whisky dans mon entreprise, je m'arrangeais pour qu'on pense que c'était du Perrier", raconte à l'AFP Isabelle, 59 ans, cadre administratif. "J'ai mis très longtemps à réaliser que j'étais alcoolique", poursuit-elle.

Abstinente depuis 16 ans, elle avoue avoir "eu honte au début de ne plus boire d'alcool devant les autres, parce que ça voulait dire que j'avais été alcoolique".

Pour François, 48 ans, comédien, "arrêter l'alcool c'est difficile parce que c'est mal compris, mal perçu".

"Des gens me disent + Allez c'est juste un verre, c'est pas grand chose!+ mais le problème c'est que si je bois un verre, je suis mort. Je ne sais pas gérer" la consommation d'alcool", témoigne-t-il.

En France, environ 7.000 membres des AA fréquentent 591 groupes, contre environ 8.000 membres pour 400 groupes il y a 20 ans. La moyenne d'âge est de 53 ans et la tranche d'âge la plus représentée est celle des 50/60 ans.

"Les jeunes viennent plus difficilement nous voir", reconnaît Patrick, membre des AA, ajoutant que "les alcooliques mettent souvent très longtemps à reconnaître leur maladie".

Pourtant, les alcooliques jeunes sont particulièrement vulnérables parce que "souvent dépendants d'autres produits", explique le docteur Palomino. "Plus de la moitié des alcooliques de 25 ans sont polyusagers. Ils consomment surtout du cannabis, mais aussi des médicaments ou des opiacés".

Professeur de piano dans les Yvelines, Patricia a rejoint les AA à 26 ans, quand elle buvait "toute la journée, toute la nuit et n'arrivait pas à (s)'arrêter". Elle n'a plus touché une goutte d'alcool depuis 16 ans mais continue à s'impliquer au sein de AA pour "transmettre" son témoignage.

"Il y a encore du travail en France. Le mouvement doit grandir pour amener plus de gens à décrocher", juge-t-elle.

A 87 ans, dont 50 sans alcool, Manuel, co-fondateur des AA en France, ne manque pas les réunions hebdomadaires, se sentant toujours "utile". "Quand on arrive à faire arrêter la boisson à quelqu'un c'est comme si on arrête nous-mêmes une nouvelle fois", sourit-il. Il voudrait que les membres des AA soient "toujours plus nombreux" pour "sauver les gens" de ce "cancer de l'âme".

Pompéi s'effondre, symbole d'une Italie en état de catastrophe culturelle

La Maison des gladiateurs et ses fresques qui s'effondrent entièrement, dimanche 7 novembre, à Pompéi, faute d'un entretien constant. Le tapis rouge du Festival du cinéma de Rome envahi par des centaines de manifestants protestant, le jour de l'inauguration, contre les coupes dans la culture. Le Musée d'art moderne de Naples qui ne parvient plus à payer ses factures d'électricité et menace de réduire ses heures d'ouverture. L'Opéra qui a dû revoir à la baisse les contrats des techniciens. Tous ces événements disent "l'état de catastrophe culturelle" qui menace aujourd'hui l'Italie.
La politique de rigueur budgétaire décrétée par le gouvernement (29 milliards d'euros d'économies en 2011 et 2012) se traduira par une réduction de 58 millions d'euros pour le secteur de la valorisation des biens culturels, et de plus de 100 millions pour le Fonds unique pour le spectacle (FUS). C'est également rude pour les collectivités locales : elles ne pourront dépenser plus que 20 % des sommes allouées par l'Etat par le passé pour l'organisation d'événements culturels.
"Ces restrictions sont un vrai désastre, se désole Umberto Croppi, adjoint à la culture de la capitale romaine. Une exposition comme celle du Caravage à Rome cette année ne sera plus possible. Or, elle a attiré 500 000 visiteurs, rapporté 30 millions d'euros, dont 15 millions à l'Etat." Cela ne fait pas fléchir le gouvernement : "La culture ne se mange pas", répond Giulio Tremonti, ministre de l'économie d'un pays qui compte le plus grand nombre (45) de sites classés au patrimoine de l'Unesco.
Coeur d'activité de l'Italie
Pour protester contre les coupes budgétaires, de nombreux musées, bibliothèques et sites archéologiques étaient fermés vendredi 12 novembre, d'autres étaient ouverts gratuitement. Le 22 novembre, les acteurs, réalisateurs, scénaristes et techniciens de cinéma sont également appelés par les syndicats à une grève générale. "Quand une entreprise est en difficulté, elle se concentre sur le coeur de son activité, or le coeur de l'activité de l'Italie, c'est la culture", explique l'adjoint à la mairie de Gênes, Andrea Ranieri. "La culture n'est pas la cerise sur le gâteau, c'est le gâteau", renchérit le président de l'association des communes italiennes.
Le gâteau est mal en point. Au-delà de la polémique, c'est toute la gestion du patrimoine culturel italien qui est en cause. Sa sauvegarde et l'économie qui en découle. "Ce n'est pas seulement une maison qui s'effondre à Pompéi, s'inquiète Maria Pia Guermandi, membre de la direction de l'association Italia Nostra, mais la crédibilité du pays. Nous ne sommes plus en mesure de gérer tout cela."
"Faute d'argent"
L'art et la culture, qui devraient être une des principales ressources de l'Italie, font l'objet de peu d'investissements, alors que le tourisme représente 12 % du PIB. De 7 milliards d'euros en 2008, année de l'élection de Silvio Berlusconi, le budget de la culture est tombé à 5 milliards en 2010, soit 0,21 % du budget de la nation.
Musées de province presque vides, aires archéologiques ne recevant que quelques visiteurs par jour : l'Italie souffre de trop de richesses, et de trop peu d'argent pour les entretenir et attirer du public. "La valorisation de l'exceptionnel patrimoine apparaît loin d'être optimale", conclut un rapport de la Fondation Ambrosetti, présenté le 12 novembre dans le cadre de la manifestation Florens 2010, consacrée à la valorisation du patrimoine.
De son côté Sandro Bondi, le ministre de la culture, se débat entre l'intraitable ministre de l'économie et des milieux culturels aux abois. Pour manifester son opposition aux réductions budgétaires, il a boudé un conseil des ministres. Mais il défend l'esprit de la réforme en dénonçant "la culture de l'assistance" qui a prévalu jusqu'alors. Son projet ? Multiplier les fondations publiques et privées pour entretenir les grands sites et les musées sur le modèle du Musée égyptien de Turin.
Mais l'écroulement de la Maisons des gladiateurs pourrait porter un coup fatal au ministre de la culture. Après avoir maladroitement déclaré que le site s'était effondré "faute d'argent" pour l'entretenir, il a accusé les infiltrations d'eau d'être la cause de ce désastre, ce qui est en partie exact. "Je me démettrais si j'étais responsable", a-t-il répété, mercredi 10 novembre, au Parlement. L'opposition devrait déposer une motion de censure à l'encontre de celui qui a désormais gagné le surnom de "ministre des maux culturels".

Philippe Ridet

La science, le doute, et la faute de l'Académie

Le rapport de l'Académie des sciences française sur le changement climatique, publié le 28 octobre, a été unanimement présenté comme une réfutation des thèses climato-sceptiques, très en vogue depuis environ un an. Certes. Mais les choses sont un peu plus complexes. Et, à bien des égards, on pourrait au contraire considérer l'ensemble de l'opération - le débat tenu à huis clos Quai de Conti le 20 septembre et sa synthèse publiée un mois plus tard - comme un succès pour les climato-sceptiques. Dans cette bataille française - semblable à d'autres escarmouches menées ces derniers mois en direction d'autres sociétés savantes -, les tenants de Claude Allègre apparaissent bien perdants du point de vue de la science - comment en serait-il allé autrement ? Mais, politiquement, leur victoire est indéniable.

D'abord, en menant un débat présenté urbi et orbi comme un affrontement d'écoles, l'Académie a fait accroire l'idée que le débat sur les causes du réchauffement en cours s'imposait d'un point de vue scientifique. Or aucune étude publiée dans un passé récent ne rend nécessaire un débat sur la question. Pour la plus grande part de l'opinion, qui n'a suivi l'affaire que d'un oeil distrait, si le débat s'est tenu sous l'ombrelle de la prestigieuse société, c'est qu'il s'imposait. Et qu'en définitive, "les scientifiques ne sont pas tous d'accord". C'est la première victoire des climato-sceptiques.
Plusieurs membres éminents de l'Académie avaient bien fait valoir que celle-ci n'avait pas les moyens de s'ériger en juge de paix sur la question : les spécialistes du dossier qui y siègent se comptent sur les doigts d'une main. Qu'importe : puisque la ministre de la recherche, Valérie Pécresse, avait chargé l'Académie d'organiser un débat scientifique, il fallait qu'il le fût.
Totalement étrangers au sujet mais bardés de certitudes, certains académiciens conviés à débattre ont ainsi commis des impairs trahissant une profonde méconnaissance de la question - voire une inquiétante légèreté. Interrogé sur les sources le conduisant à affirmer (de manière trompeuse) que les climatologues prévoient la disparition du Gulf Stream en raison du réchauffement, un éminent académicien se montra par exemple incapable de se référer à la littérature scientifique : sa source, comme il l'avoua au cours des débats du 20 septembre, n'était autre que Le Jour d'après - le film catastrophe de Roland Emmerich sorti en 2004...
Bien souvent "atterrés" par le niveau des débats, la vingtaine de chercheurs en sciences du climat invités fin septembre à échanger avec les académiciens n'ont en outre pas eu leur mot à dire sur la rédaction du rapport final. Celui-ci, dont certains passages âprement négociés fleurent plus le compromis politique que la science, est paré d'une opacité qui correspond très peu aux canons de la démarche scientifique : contributions écrites maintenues confidentielles, débat à huis clos, version définitive du rapport adoptée en "comité secret" et en l'absence des chercheurs compétents. Et, pour finir, absence criante de toute référence scientifique pour étayer les assertions du texte...
C'est, dans cette affaire, la seconde victoire des climato-sceptiques. Car, même si l'Académie les déboute in fine, celle-ci n'en a pas moins pris un texte en réalité clairement politique. Le fait scientifique y est négocié, des formulations ambiguës - voire franchement alambiquées - stérilisent le propos, et la question centrale des projections climatiques pour le siècle en cours est simplement éludée.
En substance, l'opinion et les médias se sont donc ébahis de ce que l'auguste institution admettait l'idée que le réchauffement en cours était bien principalement dû aux gaz à effet de serre anthropiques, fait établi depuis plus de quinze ans...
L'histoire récente offre une remarquable analogie à la situation actuelle. En 2000, le président sud-africain, Thabo Mbeki, s'était convaincu de la nécessité d'un "débat" sur les causes du sida. Bien sûr, l'écrasante majorité des virologues compétents n'avaient plus, depuis longtemps, aucun doute sur la responsabilité du virus d'immunodéficience humaine (VIH). Mais un petit groupe de scientifiques, dont l'éminent Peter Duesberg, alors professeur de biologie moléculaire à l'université de Californie à Berkeley, membre de l'Académie des sciences américaine et récipiendaire de nombreuses distinctions, persistait à douter sans motif scientifique. De prestigieux savants - généralement non compétents sur le sujet - regardaient d'un oeil bienveillant cette "dissidence" : Kary Mullis, Prix Nobel de chimie en 1993, ou encore le grand mathématicien franco-américain Serge Lang (1927-2005), membre de l'Académie des sciences américaine... Qu'advint-il ? Il ne sortit rien du "débat scientifique" organisé par l'Afrique du Sud, mais le doute ainsi savamment entretenu suffit à retarder le recours aux antirétroviraux. Le coût humain de ces atermoiements est aujourd'hui évalué à environ 330 000 morts.
Sans doute la leçon n'était-elle pas assez claire. En acceptant l'idée même d'un débat scientifique motivé par autre chose que la science, l'Académie n'a pas contribué à démêler la confusion entre la science climatique et sa spectacularisation médiatique ou sa récupération à des fins militantes. Elle n'a pas rendu service à la science.

Raffarin redoute "le conservatisme" si Fillon reste à Matignon

L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin plaide pour un changement de chef du gouvernement pour lancer une nouvelle phase en vue de 2012.
 Jean-Pierre Raffarin y croit encore. A lors que le remaniement du gouvernement devrait intervenir en début de semaine, l'ancien Premier ministre espère encore voir arriver Jean-Louis Borloo à Matignon
Dans un entretien au Monde daté de dimanche/lundi, Jean-Pierre Raffarin souligne qu'il "apprécie la personne" de François Fillon. "Il revendique la continuité, c'est légitime, mais cette ligne politique ne correspond plus à celle qu'il nous faut", ajoute-t-il aussitôt, en rappelant que "c'est au président de fixer la nouvelle ligne". 
L'ancien chef de gouvernement explique "craindre" avec une reconduction de François Fillon, "le conservatisme, le statu quo". "Il faut une rupture à caractère social", estime-t-il. 
Jean-Pierre Raffarin considère que "pour gagner en 2012" la majorité a "besoin que le président de la République engage 'la deuxième rupture'". 
Pour autant, il explique qu'il n'est "pas question de renier ce qui a été fait". "Mais, ajoute-t-il, il faut être lucide: la politique qui a été engagée depuis trois ans a un mauvais impact électoral. Nous l'avons constaté aux municipales de 2008 et aux régionales de 2010, qui ont été catastrophiques". 
"Si l'on ne parvient pas à créer une nouvelle donne politique durant l'acte II du quinquennat, il n'y a aucune chance que le résultat de 2012 soit meilleur", estime l'ancien Premier ministre. 
Et dans ce contexte, il considère que Jean-Louis Borloo, qui a fait campagne depuis des semaines, serait le mieux placé pour incarner cette nouvelle phase. "Il en a toutes les qualités, dit-il, mais il n'est pas seul, d'autres parmi les gens d'expérience ou au sein de la jeune et talentueuse nouvelle génération sont à la hauteur". 
Il estime qu'avec Jean-Louis Borloo "on pourrait afficher le souhait de recoudre le tissu social ou d'inventer une nouvelle croissance". "Avec un plus jeune, on pourrait chercher à renouveler les équipes (...) et à décrisper la gouvernance". "L'essentiel, ajoute-t-il, n'est pas qui est le Premier ministre, mais ce qu'il offre au président comme capacité de mouvement". 

RAS LE BOL DE CE VIEUX BARBON, IL CASSE LES PIEDS DE TOUTE LA DROITE TRADITIONNELLE.

CES IDÉES NE VALENT RIEN;  TROP CHINOISES PEUT-ÊTRE ??

Aujourd'hui, soyez gentils !

Ce samedi 13 novembre a été décrété journée mondiale de la gentillesse.
La journée mondiale de la gentillesse, c'est ce samedi. D'inspiration anglo-saxonne, le "World Kindness Day" a été promulgué par le World Kindness Movement ("Mouvement mondial pour la gentillesse"), un organisme international né à Singapour en 2000.
Cette journée fait partie d’une multitude de journées décrétées au profit d'intérêts… souvent difficiles à démêler. Car, aux côtés de journées des grandes causes telles que la paix (1er janvier), l'abolition de la peine de mort (10 octobre) ou la faim (15 juin), on retrouve toutes celles initiées par des lobbies plus ou moins puissants aux visées clairement commerciales ou quelques petits malins voulant faire parler d'eux.

A chacun sa journée

Citons par exemple, la "Journée mondiale du fromage" (28 mars), celle de la procrastination (remettre au lendemain ce qui peut être fait aujourd'hui, 25 mars), du rire (2 mai), du braille (4 janvier), des zones humides (2 février) ou encore celle du chant choral (13 décembre).

Nombre d'humoristes en ont fait un sujet de choix. Sur France-Inter, Vincent Roca s'était fendu il y a quelques mois d'une chronique montrant l'incongruité d'une journée mondiale de la prévention du suicide (10 septembre) proclamée au même titre qu'une journée mondiale… du tricot.

Un parfum de “guerre froide”

Fin juin, on a presque cru à une blague. Le FBI venait d’annoncer la découverte d’un nid d’espions russes aux États-Unis. L’affaire dégageait un parfum de “guerre froide” parfaitement désuet. Parmi les dix “taupes” arrêtées, Anna Chapman arbore des faux airs de “James Bond girl”. Une caricature, le genre à pratiquer le 69 avec 007. Cette rousse volcanique, gradée de l’armée rouge, prend volontiers la pose pour des magazines érotiques. Repos, vous pouvez fumer !

Se trouvaient ainsi réunis les ingrédients d’un mauvais film ou d’un canular. Sauf que tous les suspects ont plaidé coupables à Washington. Bientôt, on les échangera contre des homologues américains prisonniers à Moscou. Comme au bon vieux temps des Soviets…

L’histoire prête à sourire, il n’y a pas mort d’homme. Enfin, pas encore. Le Kremlin sait l’identité de “l’agent double” qui a dénoncé le réseau. Un certain “colonel Shcherbakov”, désormais en cavale.

L’officier a disparu, sans tambour ni trompette. Mais Poutine lui claironne autre chose : “Les traîtres finissent toujours mal, les services secrets possèdent leur propre loi.” Voilà qui semble programmer un solo de kalachnikov. En tant qu’ancien du KGB, le Premier ministre connaît la musique.

À la place du fugitif, même “passé à l’ouest”, on se ferait du souci. Un jour prochain, à l’aube, quelqu’un risque de venir sonner à sa porte. Et ce ne sera pas le laitier.

Ecoute




Dans le brouhaha politico-médiatique, il est parfois bien difficile de s’entendre, surtout quand il est question d’écoutes, comme au cours de ces dernières heures avec le dossier Woerth-Bettencourt. L’écoute, au singulier cette fois, il en est question dans l’exhortation apostolique postsynodale sur la Parole de Dieu qui vient d’être rendue publique.
Ce long et beau texte de Benoît XVI invite les croyants à une écoute renouvelée de la Parole divine en vue de retrouver l’ardeur et le goût d’une audace missionnaire, au-delà des frontières habituelles de nos communautés, notamment dans les régions du monde touchées par la sécularisation. « En aucune façon, affirme le pape, l’Église ne peut se limiter à une pastorale de “l’entretien” en faveur de ceux qui connaissent déjà l’Évangile du Christ. » La responsabilité des chrétiens, explique-t-il encore, « ne se limite pas à proposer au monde des valeurs communes : il faut arriver à l’annonce explicite de la Parole de Dieu ».
Benoît XVI insiste sur la première annonce. Il souligne aussi que c’est dans la Parole de Dieu « qui dénonce sans ambiguïté les injustices et promeut la solidarité et l’égalité » que doit puiser et se renouveler l’engagement en faveur de la justice, de la paix, de la réconciliation, de la préservation de l’environnement.
Les recommandations contenues dans cette exhortation, qu’elles concernent la prière, la liturgie, la catéchèse, les études bibliques, la prédication, la recherche théologique, ne sont pas novatrices. Mais mises ensemble, elles tracent un programme ambitieux susceptible d’aider les communautés à accueillir et à proclamer l’Écriture comme une parole qui vient de Dieu et attend d’être écoutée. Et Benoît XVI de citer l’Écriture : « Ce que je vous dis dans l’ombre, dites-le au grand jour ; ce que vous entendez dans le creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits » (Mt 10, 27).

G20 : croissance ou développement ?

Si nous ne voulons plus de ces guerres abominables que nous commémorons et que nous déplorons, nous sommes bien forcés de nous entendre. Là est la raison d'être des grandes institutions internationales et des rencontres comme celles du G20 à Séoul. Certes, nous n'avons pas vu de résultat extraordinaire, mais, au moins, on aura parlé, comparé, supputé les risques et tenté de trouver des voies qui aboutiront à des solutions.

Cependant, compte tenu des ressources planétaires et des évolutions politiques et démographiques, le temps presse. Or, les nations sont loin de réaliser ce qu'elles disent souhaiter : moins de déséquilibres dans le monde, moins d'écarts entre pays riches et pays pauvres, davantage de coopérations pour mieux faire fonctionner économie et finance mondiales.

En ce qui concerne l'aide des pays riches aux pays pauvres, on est loin des promesses du millénaire. Certes, la crise est passée par là et a raboté les dons. Mais, dès avant, à part certains pays nordiques, bien peu avançaient les fonds au niveau promis.

Le G20 a le mérite d'associer les pays émergents. Mais on a parfois le sentiment que, derrière la scène, se déroule aussi une sorte de G2, Chine - États-Unis, dont les responsabilités dans la finance mondiale sont immenses. Malheureusement, l'Union européenne ne fait pas le poids alors qu'à l'évidence, si elle était plus unie et plus cohérente, elle devrait être le troisième partenaire de ce sous-groupe. Elle pourrait alors contribuer puissamment aux rééquilibrages nécessaires.

Un grand dessein à offrir aux responsables du monde

Il est un aspect plus important encore que l'on ne souligne pas assez : tout le monde cherche la croissance, mais la croissance ne peut être infinie. On comprend les pays en voie de développement et émergents qui nous disent, en quelque sorte : « Nous voulons avoir ce que vous, pays riches, avez eu. » On comprend cette revendication et les efforts qui la soutiennent. Mais cette sorte de mystique de la croissance conduit à étendre la notion de sociétés de consommation, d'autant que les pays émergents s'alignent sur les comportements parfois aberrants des pays riches. Pourtant, les ressources de la planète ne sont pas illimitées et les consommer trop intensément aujourd'hui posera, demain, de graves problèmes à nos successeurs. Quand donc un G20 mettra-t-il cette question essentielle à l'ordre du jour de ses travaux ? Quand donc un G20 se décidera-t-il à distinguer la croissance du développement ?

Comme l'écrivait « ce bourlingueur du monde de la faim », le père Louis-Joseph Lebret, « le concept de croissance et le concept de développement sont loin d'être identiques, car la croissance est encore un concept uniquement économique... Le problème à résoudre en matière de développement est plus vaste qu'un problème économique et politique... Il s'agit de modes nouveaux d'échanges entre les peuples qui ne peuvent pas être des modes mercantiles, qui ne peuvent pas être des modes purement intéressés » (1). De plus, souvent, « quand on parle de développement, il ne s'agit pas de développer, mais de dominer. Dans ces conditions, le résultat ne peut être qu'une immense désillusion... Il s'agit donc d'une colossale révolution mettant en question tous nos comportements » (2).

Aristote affirmait : « Il n'y a de véritable amitié qu'entre égaux. » C'est pour cela que, si nous voulons la paix, il n'y a qu'un grand moyen qui devrait s'inscrire comme le grand dessein à offrir aux responsables du monde et aux sociétés qu'ils dirigent, celui du « développement universel sans pensée de domination économique ou intellectuelle » (2).



(1) Louis-Joseph Lebret, un homme traqué, Éditions Golias.
(2) Louis-Joseph Lebret, Développement et civilisation.

L'Irlande peut très bien gérer sa crise seule, dit DSK

L'Irlande peut très bien gérer sa crise elle-même et n'a pas demandé d'aide au Fonds monétaire international, a déclaré samedi le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn.
"Je ne suis pas en contact avec l'Irlande", a dit Strauss-Kahn à la presse en marge du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) à Yokohama, au Japon.
"Pour l'instant, je n'ai pas reçu de demande et je pense que l'Irlande peut bien gérer ça", a-t-il ajouté.
Le FMI sera prêt à aider l'Irlande à l'avenir si elle en a besoin mais pour l'heure ce n'est pas à l'ordre du jour, a encore souligné Dominique Strauss-Kahn.
L'Union européenne et l'Irlande ont démenti vendredi que Dublin ait sollicité une aide pour faire face à la crise financière qu'elle traverse, marquée par une flambée de ses coûts d'emprunt sur les marchés.
Dominique Strauss-Kahn a déclaré lui aussi qu'il n'avait pas eu vent de négociations sur un plan de sauvetage européen.
Mais des sources diplomatiques européennes ont assuré que des discussions étaient engagées à ce propos.
Un responsable au sein de la zone euro a jugé "très probable" que Dublin demande une aide au Fonds européen de stabilisation financière, un organisme mis en place après l'octroi de 110 milliards d'euros à la Grèce en mai dernier.
"Des discussions sont en cours et l'argent du fonds de stabilisation sera utilisé. Il n'y aura ni décote pour les détenteurs d'obligations ni restructuration", a-t-il déclaré.
DIFFERENCES
Dominique Strauss-Kahn a toutefois estimé que les difficultés de l'Irlande étaient très différentes de celles de la Grèce.
"La situation irlandaise est essentiellement liée au problème des banques, en particulier d'une grande banque, pas seulement mais essentiellement une grande banque", a-t-il dit. "Ce n'est pas la même chose que le problème de la Grèce, qui était à la fois un problème budgétaire mais aussi un problème de compétitivité."
Le directeur du FMI a ajouté que Dublin avait pris "beaucoup de mesures pour revenir sur les rails en matière budgétaire".
Les investisseurs redoutent un défaut de paiement de l'Irlande, affligée du plus lourd déficit budgétaire de la zone euro.
L'écart de rendement entre les emprunts d'Etat irlandais à dix ans et leurs équivalents allemands de référence a grimpé jeudi à près de sept points de pourcentage, avant de redescendre à 5,8 points vendredi.
Mais le loyer de l'argent reste très élevé pour l'Irlande et la pression sur le fragile secteur bancaire pourrait avoir persuadé le gouvernement d'engager des discussions sur une aide, même si le pays est pleinement financé jusqu'à la mi-2011 et qu'il n'est pas confronté à la même crise de liquidités que la Grèce au printemps dernier.
L'UE pourrait de son côté souhaiter apaiser les investisseurs grâce à un plan de sauvetage pour prévenir toute contagion à d'autres pays membres endettés comme l'Espagne ou le Portugal.

Peur espagnole et humour noir irlandais

"La pression des marchés pousse l'Irlande au bord du gouffre", titre El País, les taux de rendement des obligations du Trésor irlandais à 10 ans atteignant 9,26% au matin du 11 novembre.
Alors que les spéculations vont bon train sur le sauvetage à la grecque de l'économie irlandaise, le quotidien madrilène note que cette solution ne serait pas sans conséquence pour les partenaires de la zone euro. "L'Irlande brûle et les pays les plus faibles du sud de l'Europe craignent que les flammes ne viennent crépiter sur leur propre territoire".
Tandis que les rendements espagnols atteignaient 4,52% le 10 novembre, les taux grecs et portugais étaient pour leur part à 11,65% et 7,33% respectivement. "Les investisseurs ont passé plusieurs semaines à pénaliser tout ce qui avait l'odeur des pays périphériques", note le quotidien madrilène "pour empirer les choses, la banque d'investissements Goldman Sachs a réclamé hier du Fonds européen de stabilisation financière un plan de sauvetage pour l'Irlande et le Portugal".
Les unes des journaux irlandais se gardent bien de faire de telles annonces. L'éditorialiste de l'Irish Independent Lise Hand, rapporte toutefois l'ambiance très maussade au parlement national. "Ca ressemble aux derniers jours de l'Empire romain, ces temps-ci, Taoiseach", a ainsi rétorqué un membre de l'opposition au Premier ministre irlandais Brian Cowen. "Et hier, poursuit Lise Hand, les taux de la dette irlandaise ont atteint des sommets inimaginables et certains des plus horribles Maîtres de l'univers ont eu l'insolence de se prononcer sur des sujets qui relèvent de la souveraineté irlandaise en proclamant notamment que seules des élections générales permettraient de calmer les marchés". "Malheureusement pour Caligula Cowen, "conclut-elle, "l'impression qui prédomine est qu'il est la tête d'un gouvernement à la Néron, qui continue de jouer de la lyre tandis que Rome brûle".

Panique dans la zone euro

Jamais depuis la crise grecque du printemps dernier, un pays n’avait paru aussi vulnérable face aux marchés. Alors que l’idée d’un plan de sauvetage de l’Irlande se profile, la presse européenne s’inquiète des conséquences pour les autres membres de l’UE. 

"L’Irlande vers une nouvelle crise financière", annonce la Frankfurter Runsdschau. Et chaque jour, le sort de l’économie irlandaise, affaiblie par la dette et des taux d’intérêt de plus en plus élevés, paraît plus alarmant pour l’ensemble de la zone euro. “Le refrain du déchirant acte II de la crise de l’euro a été entonné par Wolfgang Schäuble”, constate de son côté la Berliner Zeitung.
Le ministre des Finances allemand demande qu’à l’avenir, les détenteurs d’obligations passent à la caisse lorsqu’un Etat membre de la zone euro devra être sauvé par les autres. “Pour les investisseurs, c’est une mélodie nouvelle", commente le quotidien : "Jusqu’à présent, ils supposaient que la zone euro rachèterait ses membres. […] Maintenant qu’ils croient devoir assumer un risque, il exigent des intérêts plus élevés.” Le journal cite un membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), qui affirme que “les plans allemands mènent inéluctablement à des attaques spéculatives renforçant la crise”. 

"La hausse des taux d’intérêt pourrait conduire l’Irlande et le Portugal à réclamer l’aide européenne", constate Diário de Notícias à Lisbonne. "L’UE se prépare à aider l’Irlande, dont les intérêts sur la dette ont dépassé les 9%. Le Portugal pourrait être le prochain à en avoir besoin, sauf si les marchés se calment.” Pour le Portugal, “la possibilité d’échapper à une telle demande s’amenuise chaque jour”, à moins que la perception du risque par les marchés ne change, prévient l’économiste Antonio Nogueira Leite, cité par le quotidien. "L’UE se déclare prête pour le sauvetage de l’Irlande", assure pour sa part La Vanguardia, qui ajoute que "l´Espagne atteint son risque maximal".
A Séoul, pendant la réunion du G20, José Manuel Barroso a déclaré que tout est prêt pour le sauvetage de l’Irlande "en cas de nécessité", mais les déclarations du président de la Commission européenne, qui prétendaient calmer les marchés, "ont déclenché de nouvelles spéculations". Le quotidien catalan souligne que cette inquiétude est renforcée "par le blackout sur l’information instauré à Bruxelles, qui rappelle les jours qui ont précédé le sauvetage grec", en mai dernier. La différence, aujourd’hui, est que la zone euro dispose du mécanisme européen de stabilité financière, ajoute La Vanguardia.

Pour enrayer la crise, l’option la plus crédible serait que "la France et l’Allemagne redonnent confiance aux investisseurs", affirme Virginia Romero, de la société d´investissement Ahorro Capital, qui souligne aussi qu'en cas de sauvetage de l’Irlande, la situation serait pire que celle créée avec le sauvetage grec en mai, car "on passerait de l’exception à la généralisation". La grande peur serait donc "une contagion généralisée, même au-delà des pays périphériques", conclut La Vanguardia.
"Tout cela est un grand malentendu”, assure le Financial Times Deutschland. Le quotidien économique considère que "la politique et les investisseurs agissent selon leurs habitudes - ils ne font pas bon ménage". Car si la politique, surtout européenne, rampe au rythme des compromis et des majorités, la finance, elle, veut de la rapidité et des bases solides pour prendre des décisions. "Au printemps dernier, l’Europe a vécu douloureusement où cela peut nous amener quand ces deux principes incompatibles se rencontrent” ; la crise grecque s’était alors transformée en crise de l’euro par la faute d’une politique trop lente. D’où l’appel en Une du FTD: “Maintenant, faites vite!
A Dublin, le temps paraît encore plus compté : "l’Etat irlandais est insolvable : ses dettes dépassent de loin tout moyen réaliste de les rembourser", écrivait en début de semaine l’économiste Morgan Kelly, dans un article de l’Irish Times qui continue de susciter beaucoup de réactions en Irlande. C’est une tragédie en deux actes, explique-t-il. Le premier a été le plan de sauvetage des banques toxiques à 70 milliards d’euros, dans lequel “ira chaque centime de vos impôts pendant les deux ou trois ans à venir". Le prochain sera une crise du crédit immobilier, dont les symptômes apparaissent déjà. “Les gens vont très loin; ils ne paient pas leurs factures et empruntent énormément à leurs parents pour pouvoir rembourser leurs emprunts."
Et pendant ce temps, ironise Morgan Kelly, "les marchés rendent hommage à la gestion calme et résolue de la crise par le gouvernement et la Banque centrale en plaçant la dette irlandaise dans le même groupe des pays à risque que l’Ukraine ou le Pakistan, deux crans au-dessus du niveau de junk de l’Argentine, de la Grèce et du Venezuela." "Depuis septembre, une équipe permanente d’‘observateurs’ de la BCE a élu résidence au ministère des Finances", révèle également l’économiste. "Bien qu’elle soit composée de fonctionnaires de plusieurs nationalités, on les appelle ‘les Allemands’." Réagissant à cette sorte de mise sous tutelle, le quotidien tchèque Lidové noviny s’inquiète de la redéfinition du concept de "solidarité européenne“, dans laquelle "les contribuables irlandais sont condamnés à travailler dur et sacrifiés à la seule vision franco-allemande de la politique monétaire européenne“.

Des signes qui ne trompent pas

Un sommet pour rien ? Une grand messe économique de plus avec son « amen » contrit et soulagé jusqu'à la prochaine ? Pas tout à fait. Séoul incarne, encore timidement certes, un changement.
Il est d'abord technique, puisque les accords « Bâle III » exigeant une meilleure capitalisation des banques pour éviter les krachs sont entérinés. A l'exception, il est vrai, des banques du marché intérieur américain désespérément « accrocs » au tout crédit. Ensuite, le Fonds monétaire international sort considérablement renforcé de ce sommet. Et avec lui son directeur général Strauss-Kahn, dont la stature mondiale pourrait vite faire oublier une aléatoire ambition nationale...
Mais il y a plus important. Depuis Séoul, le gouvernement économique du monde appartient vraiment au G 20, et non plus au G 8 des vieux Etats industrialisés du XXe siècle. Les pays dits émergents, plus la Chine, l'Inde et le Brésil qui ont déjà une belle longueur d'avance, siègent dans la passerelle de commandement. Et font valoir leurs différences. Sans ambages et sans diplomatie...
Le premier à l'avoir appris à ses dépens est Barack Obama. Non seulement le chef de la Maison Blanche n'a guère été écouté mais jamais un président américain n'a été contredit de cette sorte. Jusqu'à essuyer un « Nein » catégorique de la chancelière Merkel et -un comble- jusqu'à devoir subir un cours de stabilité monétaire de la part du Chinois Hu Jintao. Sans oublier les piques des Indonésiens, des Brésiliens et des Indiens...
Il est vrai que donner des leçons passe très mal quand on fait fonctionner la planche à billets pour dévaluer le dollar de fait tout en exigeant des autres qu'ils achètent « américain » et freinent leurs exportations vers les Etats-Unis : un discours impérial d'autrefois devenu maladresse aujourd'hui en faisant oublier, au grand plaisir de Pékin, l'intransigeance chinoise sur le cours du yuan.
Fidèles à eux-mêmes, et les yeux rivés sur la crise irlandaise, les Européens ont parlé rigueur et équilibre. Sans Nicolas Sarkozy, absent des querelles car arrivé tard à Séoul en raison de la commémoration du 11 novembre et par diplomatie. Il préside désormais le G 20 avec pour mission (impossible ?) de remettre de l'ordre dans le système monétaire mondial. Une tâche tellement ardue qu'elle a inspiré une inhabituelle modestie au président de la République lors de sa conférence de presse...