La Voix du Luxembourg ne mâche pas ses mots. Pour le quotidien, Paris s'est engagé sur le "boulevard du ridicule" en tapant ouvertement sur la vice-présidente luxembourgeoise de la Commission européenne, Viviane Reding, dont les propos sur la politique à l'égard des Roms, qui évoquent la seconde guerre mondiale, font polémique depuis mardi 14 août. Le journal luxembourgeois n'est pas le seul à donner de la voix. Alors qu'un sommet réunit les dirigeants des 27 à Bruxelles, jeudi, la presse européenne s'intéresse de près aux tensions entre l'exécutif français et la Commission européenne, craignant qu'elles ne parasitent la rencontre.
UNE BROUILLE COMMENTÉE DANS TOUTE L'EUROPE
Le journal El Pais, qui évoque en titre la "goguenardise" du président français, parle de "conflit ouvert" entre la commission européenne et la France. Dans un article intitulé "les clés du conflit entre la Commission Européenne et la France sur l'expulsion des Roms", le journal revient en détail sur les positions respectives de chacun des acteurs. Mais le quotidien espagnol souligne surtout que cette polémique "menace de monopoliser" le sommet européen du jour à Bruxelles, "prévu à l'origine pour aborder les affaires économiques et de politique extérieure".
En Belgique, pays qui assure actuellement la présidence de l'Union, Le Soir consacre un nombre important d'articles au sujet, et mentionne en particulier les déclarations du premier ministre Yves Leterme, qui a estimé que la Commission européenne devait "veiller" au respect par la France des règles européennes au sujet. En Allemagne, le Süddeutsche Zeitung titre lui sur la procédure d'infraction européenne qui menace la France. La chancellière Angela Merkel a soutenu Viviane Reding, tout en désapprouvant le ton de ses propos.
Seul pays européen où Nicolas Sarkozy a trouvé un franc soutien en la personne de Silvio Berlsuconi, l'Italie n'est pas en reste. La Repubblica souligne le "clash" entre Nicolas Sarkozy et l'Europe, et liste les forces en présence dans les deux camps : "Berlusconi et Paris" d'un côté, "Merkel et les Etats-Unis" de l'autre.
UN JUGEMENT SÉVÈRE SUR LA MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE
Le Financial Times adopte, lui, une position tranchée à l'égard de la France. Dans un éditorial qui pointe du doigt les pratiques "honteuses" de Nicolas Sarkozy vis-à-vis des Roms, le quotidien britannique déclare qu' "il y a de bonnes et de mauvaises manières" de traiter les problématiques de l'immigration, et "prononcer des discours stigmatisant une minorité ethnique par intérêt politique" appartient à la deuxième catégorie. Selon le journal, non seulement Viviane Reding est dans son droit, mais Nicolas Sarkozy "ne devrait pas avoir besoin que Mme Reding l'y oblige" pour "s'arrêter et réfléchir à sa réthorique incendiaire" sur le sujet.
Irrité par les propos de la Commissaire, Nicolas Sarkozy avait glissé, selon le sénateur UMP Michel Houel, que si "les Luxembourgeois voulaient prendre [des Roms], il n'y avait aucun problème". A l'instar du ministre des affaires étrangère du pays, qui a protesté contre cette attaque, la presse luxembourgeoise n'a pas manqué de se prononcer.
La Voix du Luxembourg s'en prend violemment à l'attitude de l'Elysée :"Que ceux qui en doutaient soient rassurés : la France peut aller plus loin dans sa fuite en avant de déclarations pathétiques", lance le journal dans son éditorial. Elle pointe du doigt un "garde à vous sémantique" des hommes politiques issus de la majorité, qui ont tiré à boulets rouges sur Viviane Reding. Pour le quotidien luxembourgeois, le camp français aurait dû faire "profil bas". Le journal espère tout de même que "tout ce beau monde saura aujourd'hui se consacrer aux vrais sujets" lors du sommet européen.
BIDON ! BIDON CETTE EUROPE À LA MORALE LUTHÉRIENNE, BIDON CETTE EUROPE À L'IMAGE COLLECTIVE INEXISTANTE ET À L' EFFICACITÉ REDOUTABLEMENT NULLE.