Selon sa biographie officielle, Larry King a mené plus de 40 000 interviews. Pour lui rendre hommage, Bill Maher, Ryan Seacrest, Katie Couric, Barbara Walters, Diane Sawyer et Brian Williams se sont succédé sur son plateau. Bill Maher a ouvert l'émission, à 18 heures, heure locale, en lançant : "Ce soir, ce ne sont pas les funérailles de Larry King. Espérons que Larry sera pour longtemps encore présent dans nos salons".
Quelques minutes plus tard, alors que le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, venait de proclamer l'instauration dans cet Etat d'une "journée Larry King", le présentateur a reçu dans un message enregistré l'hommage du président Obama, qui a salué "l'un des géants de la télé, à la carrière incroyable". "Larry, pendant 25 ans, vous avez orchestré les conversations entre les personnalités de l'actualité, les célébrités et le peuple américain (...) Vous dites que vous ne faites que poser des questions. Mais pour des générations d'Américains, les réponses à ces questions ont surpris, informé et nous ont ouvert les yeux sur le monde extérieur", a déclaré le président américain.
Chemise noire, bretelles rouges et cravate rouge à pois blancs, Larry King a ensuite réalisé une courte interview de l'ancien président Bill Clinton, en duplex depuis l'Etat de l'Arkansas, avant que le chanteur Tony Bennett n'entonne en direct, depuis San Francisco, le classique The best is yet to come (Le meilleur est à venir).
Après avoir présenté sa septième femme, Shawn Southwick, et leurs deux enfants – leurs déboires conjugaux avaient fait la une des tabloïds en début d'année –, l'animateur a finalement pris congé des téléspectateurs en leur lançant: "Plutôt qu'au revoir, pourquoi ne pas plutôt se dire 'A bientôt' ?" L'animateur avait assuré, en annonçant la fin de son émission, qu'il continuerait à présenter des émissions spéciales sur CNN.
Né Larry Zeiger dans le quartier new-yorkais de Brooklyn, "Larry The King", comme l'appelle le président vénézuélien Hugo Chavez, est devenu au fil du temps l'une des figures les plus célèbres du paysage audiovisuel américain. Depuis sa première émission sur CNN en 1985, il a notamment reçu tous les présidents américains de Gerald Ford (1974-1977) à Barack Obama, mais aussi Hugh Hefner, le fondateur du magazine Playboy, le boxeur Mike Tyson ou le dirigeant palestinien Yasser Arafat.
Ces dernières années, son émission avait cependant vu son audience s'effriter inexorablement, distancée par les chaînes d'info concurrentes. Des rediffusions du "Larry King Live" seront programmées jusqu'à la fin de l'année, avant l'arrivée sur la case horaire, en janvier, de l'ancien journaliste britannique Piers Morgan. CNN a également mis en ligne une compilation de ses interviews les plus marquantes.
Mais Larry King n'a pas que des admirateurs. Certains lui reprochent d'être trop mielleux lors de ses interviews. Ses fans rétorquent que c'est justement ce ton qui lui a permis de recevoir tant de personnalités. Lauréat d'un prestigieux Emmy Award, Larry King a récemment battu le record de longévité d'un intervieweur sur une même chaîne.
Les hommages n'ont cessé d'affluer depuis que l'animateur a annoncé la fin de son émission. "Le ricanement de Larry va nous manquer. Les bretelles idiotes de Larry vont nous manquer", a ainsi lancé Lisa de Moraes, qui écrit sur la télévision dans le Washington Post. "Ce qui va aussi nous manquer, c'est qu'il n'avait parfois absolument aucune idée de qui était la personne qu'il interviewait. Il n'y aura jamais d'autre Larry."