lundi 10 octobre 2011
Grèce: l'Eglise appelée à assister l'État
Le patriarche oecuménique Mgr Bartholomée, chef spirituel des Orthodoxes, a incité dimanche l'Eglise de Grèce à coopérer avec le gouvernement grec pour que le pays surmonte la crise. La coopération entre le gouvernement grec et la communauté des monastères du mont Athos (nord-est) est nécessaire surtout dans cette période de conjoncture difficile", a indiqué Mgr Bartholomée, cité par l'Agence de presse grecque (Ana, semi-officielle). Mgr Bartholomée s'est rendu au mont Athos, une forteresse d'une vingtaine de monastères prospères à 600 km d'Athènes, pour fêter ses vingt ans à la tête du patriarcat oecuménique, qui siège à Istanbul.
L'Eglise de Grèce, non séparée de l'Etat et créditée d'une grande fortune foncière, est souvent critiquée de ne pas suffisamment contribuer aux difficultés des finances publiques. Les églises et les monastères ont récemment été exemptés d'une récente taxe sur l'immoblier ce qui a ravivé le débat sur la contribution de l'Eglise à l'effort du pays de combler ses déficits. Mgr Bartholomée a loué l'effort "dur et laborieux" du Premier ministre grec Georges Papandréou, qui lutte depuis deux ans contre une crise sans précédent. Cette période difficile nécessite "l'accord de tous les citoyens, de durs efforts et des sacrifices", a-t-il souligné.
Accompagné de plusieurs ministres, M. Papandréou a assisté à la cérémonie au mont Athos, haut lieu de l'orthodoxie mais dont l'accès est interdit aux femmes.
"Votre exemple nous donne le courage et la force dans une période difficile (...) de poursuivre nos efforts et de surmonter les difficultés pour que notre pays devienne fort et prospère", a indiqué M. Papandréou à l'issue de la cérémonie.
«Levez-vous vite, orages désirés»
De fait, depuis quatre ans, on n’a entendu dans ce pays comme dans beaucoup d’autres, à droite comme à gauche, ni proposer ni mettre en œuvre aucune solution concrète aux défis immenses qu’imposent de plus en plus les contraintes de nos déficits et des dérèglements des marchés. On n’a énoncé aucun choix précis, en dehors des échappatoires de l’éloquence (quand on est dans l’opposition) et de l’endettement (quand on est au pouvoir). Et en particulier personne n’a répondu à aucune des questions fort prosaïques, qu’il faudra bien un jour traiter, sous la pression d’événements de plus en plus exigeants: Quelles économies budgétaires? Quels impôts nouveaux? Quel contrôle des banques et de la spéculation? Quelles réformes de la sécurité sociale? Quelle école? Quelle laïcité? Quelle démocratie politique et économique? Quelle lutte contre la corruption? Quel degré de fédéralisme européen? Quelles projets pour nos armées? Quelles réformes des institutions internationales?
Il ne faut pourtant pas se faire d’illusion: tant qu’ils le pourront, les hommes et femmes politiques feront tout pour ne pas répondre à ces questions, pour ne pas agir. Et ils ne seront contraints de le faire que quand la pression venue de l’extérieur sera devenue écrasante. Et là, il sera trop tard. Nous ne serons plus maitres de nos choix. Nous ne pourrons plus maintenir notre niveau de vie. Comme le montrent toutes les crises passées. Comme le montre aujourd’hui celle que traverse la Grèce.
Alors, on se prend parfois à penser qu’il vaudrait mieux que la crise prenne au plus vite le tour sévère, tres sévère, qu’elle finira de toute façon par revêtir, pour que les hommes au pouvoir soient enfin obligés d’agir, et ne puissent plus se contenter d’expédients, qui ne font que faire grossir la taille des problèmes qu’ils légueront à leurs successeurs.
Parce que les solutions existent. Elles peuvent etre appliquées rapidement. L’actuel président aurait tout le temps d’agir. L’opposition aurait tout le temps de proposer des solutions précises et chiffrées.
Alors, s’ils ne veulent pas prendre leurs responsabilités, que les événements les y contraignent au plus vite. Le pays aurait tout à y gagner.
C’est bien ce qu’écrit Chateaubriand dans René, quand en appelle, par sa formule si célèbre, à oser emprunter sans attendre le passage qui mènera vers un autre monde, vers une autre vie, plus belle et plus forte, et quand il nous renvoie à la plus belle de toutes les audaces humaines: l’impatience d’affronter les dangers inévitables, pour mieux se préparer à les vaincre.
La déception envahit le camp de Ségolène Royal
A 21h50 dimanche, Ségolène Royal prend "acte du résultat très décevant par rapport à la magnifique campagne conduite avec toute mon équipe à travers tout le pays".
Même dans les Deux-Sèvres, le fief de Ségolène Royal, le score pourrait être cruel : à 23 h, selon des résultats partiels portant sur la moitié des bureaux de vote, la candidate n'arrive que troisième avec 18 % des voix, très largement distancée par François Hollande (43,7 %) et de quelques voix par Martine Aubry (18 % également).
Au moment de prendre la parole face à ses militants, Ségolène Royal explique : "Tout le monde a constaté que nos idées ont fait avancer la gauche et le PS, notamment l'exigence d'une démocratie participative, la mutation écologique, la reprise en main du système bancaire et le non cumul des mandat", déclare-t-elle.
"ON NE VOTERA PAS POUR HOLLANDE"
Après l'allocution, la salle de la Maison des polytechniciens, dans le VIIe arrondissement de Paris, se vide. Ségolène Royal est retournée s'enfermer dans un bureau. Quelques militants pleurent encore sur le trottoir. La fidèle Najat Vallaud-Belkacem, ajointe au maire de Lyon, commente : "L'ironie du sort, c'est que Ségolène Royal a gagné la bataille des idées mais ne l'emporte pas dans les urnes." Elle s'en prend au "matraquage sondagier".
Une antienne reprise par de nombreux militants. "Il faut changer les électeurs, on les propagandise", lâche l'un d'entre eux, amer. Sophie Bouchet-Petersen, la conseillère de la candidate, lance à un autre : "Un petit coup de rouge serait particulièrement adapté à la situation..."
"C'est une grande déception, reconnaît Delphine Batho, députée PS des Deux-Sèvres. Je suis fière d'avoir fait sa campagne. C'est grâce à elle que les primaires ont eu lieu. Elle s'est montrée en grande dirigeante de la gauche." Jean-Louis Bianco, député des Alpes-de-Hautes-Provence, explique, lui, que "quelques soient les résultats définitifs, la gauche ne pourra pas gagner sans Ségolène Royal".
La présidente de la région Poitou-Charentes s'exprimera dans la semaine sur son choix pour le second tour, selon son entourage.
Mais pour les militants présents ce soir, c'est clair : "On ne votera pas pour Hollande." Et ce malgré le mot qu'a eu le président du conseil général de Corrèze pour son ex-compagne lors de son discours : "Je mesure la déception de Mme Royal, ; qu'elle sache que nombre de ses idées sont aujourd'hui partagées par tous."
"LES FRANÇAIS SONT DES VEAUX !"
Sur Internet, des partisans de Ségolène Royal ont dit toute leur déception face au résultat du premier tour. "Ils ont tout fait pour la détruire, la dénigrer, la moquer... L'UMP a réussi son travail de sape ! Les Français sont des veaux !", déclare, dépité, jo_bo13. "Même la meilleure ne peut pas l'impossible...", se désole fran2g.
Certains ne voient plus leur avenir militantiste au sein du parti socialiste. C'est le cas de banshees999 : "Ce sera #Mélenchon2012 car seul le FdG [Front de gauche, ndlr] porte une partie des idées novatrices que nous avons défendues !"
2007- 2011
IN MEMORIAM
Egypte : une manifestation de Coptes dégénère au Caire
Une manifestation de Coptes a dégénéré au Caire, dimanche 9 octobre, provoquant la mort de trois policiers selon la télévision publique. Les Coptes, qui représentent 10 % de la population égyptienne, accusent des islamistes radicaux d'avoir partiellement démoli une église dans la province d'Assouan la semaine dernière. Ils ont manifesté pour demander le renvoi du gouverneur à qui ils reprochent de n'avoir pas su protéger leur lieu de culte.
Le cortège a bloqué une rue devant le siège de la télévision officielle égyptienne et mis le feu à plusieurs véhicules militaires, selon des images de la chaîne Al-Arabiya. L'escalade a eu lieu en marge de la manifestation, quand des échanges de tirs ont eu lieu. "Un martyr et 20 blessés parmi les soldats, après avoir été visés par des tirs de manifestants coptes devant le bâtiment à Maspero", a indiqué la chaîne dans un bandeau.
Les Coptes affirment avoir été attaqués par la police militaire. "Nous défilions pacifiquement, a dit à Reuters Talaat Youssef, un chrétien de 23 ans. Quand nous sommes arrivés devant le siège de la télévision officielle, l'armée a ouvert le feu à balles réelles". Les tensions entre chrétiens et musulmans sont en augmentation depuis la chute d'Hosni Moubarak en février. Mardi dernier, une manifestation similaire avait été violemment dispersée. Les premières élections de l'après-Moubarak, des législatives, débuteront le 28 novembre.