mardi 1 avril 2014
L’impasse
L’impasse
Comment le président Hollande peut-il sauver son quinquennat ? C’est désormais la question qui est posée. Il a eu raison dans son allocution d’en appeler à l’apaisement dans un pays déchiré mais ne se prête-t-il pas à l’accusation d’attiser les tensions en stigmatisant à deux reprises « l’héritage », ce dont les Français ont horreur, et en fustigeant sans le nommer son prédécesseur, une fois de plus, au sujets de ses démêlées avec les juges ? Pour que le nouveau premier ministre réussisse, dans les mois qui viennent, pris entre l’opposition qui ne lui fera aucun cadeau et la « gauche dure » qui le déteste et ne le lâchera pas, sans majorité solide, écartelé entre les priorités contradictoires d’une politique à la fois libérale et socialiste, otage des courants de son parti, il faudrait soit un miracle comme une reprise vigoureuse de la croissance, soit une démonstration de génie politique de la part du chef de gouvernement… En dehors de l’une de ces deux hypothèses, improbables, on voit mal comment le pouvoir socialiste pourrait sortir de la nasse. La deuxième moitié de la présidence hollande risque ainsi de tourner à l’humiliation, au cauchemar – pour lui et pour la France – un peu comme les dernières années de François Mitterrand. Pourtant, il ne faut pas rêver. Ni une démission ni une dissolution de l’Assemblée nationale et une alternance anticipée ne me paraissent vraisemblables. Ils ne renonceront jamais aux postes qu’ils détiennent, même dans la pire des tourmentes, même dans un pays à feu et à sang. Nous sommes ainsi face à la quasi-certitude de plus de trois années d’effondrement à venir, de course à l’abîme pour le pays et de poursuite de la poussée protestataire. C’est pourquoi, malgré ma satisfaction, le résultat des municipales ne suscite aucun enthousiasme de ma part… L’UMP triomphe, tant mieux, mais la France, elle, poursuit son naufrage.
Le lundi noir du Chef
Le lundi noir du Chef
A l’Elysée, ce lundi, le Chef était plutôt de méchante humeur. Même ses fonds de sauce ne prenaient pas. Pourtant, toute la semaine, il avait imaginé les plats qu’il mitonnerait : ils renverseraient la tendance, espérait-il. Il se savait critiqué. Ses plus fidèles soutiens semblaient chanceler. Une ministre avait été jusqu’à assurer que sa cuisine était « dégueulasse », jugement aussitôt répandu qui avait provoqué ricanements et cancanements. De plus, le premier ministre tunisien avait décommandé sa visite, ce qui le privait de montrer son savoir-faire. Le pire était arrivé dans la matinée : soudainement M. Hollande et M. Ayrault avaient annulé leur déjeuner hebdomadaire. Tous ses efforts étaient donc vains. Il songea à Vatel, il pensa à s’auto-dissoudre. Il n’en fit rien.
La tentation du bidouillage
La tentation du bidouillage
A peine la raclée électorale de dimanche soir administrée, ils ont donné de la voix. Depuis la gauche de la gauche, on les entend asséner qu’ils sont, eux, l’expression des vrais gens, de ce peuple qui exige enfin une véritable politique de gauche et de justice sociale. En cause, l’orientation trop libérale du gouvernement sortant, la succession de cadeaux faits aux entreprises, l’arsenal des baisses de dépenses publiques, bref l’avachissement du politique devant les oukases du marché. C’est au nom de sa légitimité populaire autoproclamée que cette gauche veut qu’on « écoute les Français ».
Le plus incroyable, c’est que ça marche : leur antienne est devenue une des plus belles mystifications politiques qu’on puisse imaginer. Dans un pays où jamais il n’y a eu autant d’Etat, on se demande par quelle supercherie ils ont réussi à faire croire que, pour sortir de l’échec, il fallait justement plus de redistribution. Dans une économie où jamais les marges des entreprises n’ont été aussi ténues et le poids des impôts aussi écrasant, on se demande par quelle acrobatie dialectique la politique du gouvernement finissant a pu être jugée ouvertement favorable aux entreprises, et par quelle arnaque intellectuelle ils sont parvenus à faire croire à cette fable du « président des riches ».
C’est un des défis – et pas le moindre – qui s’impose maintenant à Manuel Valls. Positionné à la droite du PS, sa tentation pourrait être de bidouiller quelques signaux « de gauche ». Au nom de la justice sociale, bien entendu. Mais plutôt que d’essayer de flatter l’aile gauche de sa majorité avec des leurres, le plus efficace serait d’admettre qu’il n’y a pas, qu’il n’y a plus le choix : il faut réduire le poids de l’Etat, autrement dit augmenter celui du privé. Autant le dire, et le faire, même en se pinçant le nez, avant qu’on ne nous y contraigne.
Les villes libérées
Les villes libérées
Oui c’était une soirée épatante. Et ceux qui nous disent qu’elle n’est pas si bonne que ça puisque trois « proches » de Marine Le Pen ont échoué, auraient tenté de nous faire une démonstration d’échec dans l’autre sens si l’inverse s’était produit ! 12 villes FN et 3 villes Ligue du Sud c’est du jamais vu. 15 villes de droite nationale. Délectable. Dont le 7e secteur de Marseille le plus peuplé de la ville avec 150 000 habitants, emporté par Stéphane Ravier qui offre ainsi au FN sa plus grande mairie. Près de 1 400 conseillers municipaux. Il y a des villes comme Perpignan où le Front national est la seule force d’opposition au conseil municipal ayant totalement éliminé la gauche (et donc la ville bascule quand même).
Steeve Briois ne se sentira pas tout seul avec son écharpe de maire au défilé du 1er mai. Hénin-Beaumont n’était qu’un amuse-gueule. Avec des victoires réparties dans tout le pays, y compris l’Ile de France (Mantes-la-Ville), le parti de Marine Le Pen prouve son implantation selon des problématiques sociologiques, économiques de plus en plus étendues. Symboliquement, emblématiquement, le signe est éclatant. Et de six, et de dix, et de douze mairies ! Et des tout jeunes maires sympathiques, brillants, comme David Rachline ou Julien Sanchez que nous connaissons et que nous apprécions personnellement. L’occasion aussi de retrouver avec plaisir un vieux camarade de toujours comme Philippe de Beauregard (élu avec 36,31 % des voix à Camaret-sur-Aigues dans le Vaucluse) fidèle militant, bosseur infatigable, intègre. Ce sont des types comme ça qu’il faut à nos villes ! Bonne chance à eux car ils seront attendus au tournant comme personne et plus scrutés au microscope que le virus Ebola. On aurait aimé que tous les affairistes et les pourris qui ont conduit nos villes françaises à la faillite soient guettés de la même manière.
Au boulot les gars. Comme à Orange et à Bollène, les Français veulent voir ce que vous êtes capables de faire. Vous avez des comptes à rendre. C’est maintenant que tout commence.
Grèce : l'ancien aéroport d'Athènes cédé pour 915 millions d'euros
Moyennant un prix de 915 millions d'euros, Lamda Development, soutenue par le groupe multinational Global Investment, emporte le site d'Hellinikon, comprenant des sites désaffectés des Jeux olympiques d'Athènes de 2004, une zone côtière de 3,5 km de longueur et une marina, qui étaient en vente depuis décembre 2011.
Cette cession constitue l'aboutissement d'un dossier qui a piétiné durant des mois alors qu'il était considéré comme une étape déterminante dans la longue liste des privatisations à mener par la Grèce pour respecter ses engagement vis-à-vis de ses bailleurs de fonds.
Lamda Development, soutenue par le groupe chinois Fosun et une société d'Abou Dhabi, est restée seule en lice après la première phase de l'appel d'offres lancé il y a un an. Deux autres sociétés avaient exprimé leur intérêt : la Britannique London and Regional Properties et l'Israélienne Elbit Cochin Ltd.
Après une première offre jugée trop faible par l'agence de privatisation, le consortium avait rehaussé son offre de 25 %. De nombreuses voix au sein de l'opposition à la coalition du gouvernement conservateur-socialiste se sont élevées ces dernières semaines pour dénoncer le« bradage » d'un bien public.
D'une étendue de 620 hectares, Hellinikon est aussi grand que Central Park, à New York, et passe pour le plus important projet de développement immobilier de la région méditerranéenne. Son exploitation par des résidences et/ou parcs d'activités, devraitaccroître de 0,3 % le produit intérieur brut du pays surendetté, selon les estimations des experts.
La Grèce s'est engagée auprès de ses bailleurs de fonds, l'Union européenne et le Fonds monétaire international, à procéder à un vaste programme de privatisations de 9,5 milliards d'euros d'ici à 2016, dont 3,5 milliards doivent être engrangés en 2014. Mais l'avancement de ce programme a pris un retard important
La BCE au pied du mur
La BCE au pied du mur
Cette fois, il n'est plus temps de tergiverser. La Banque centrale européenne doit envoyer un signal fort pour conjurer la menace de déflation, qui est aux portes de la zone euro. La hausse des prix à la consommation au sein des 18 Etats membres a atteint seulement 0,5 % en mars. La Grèce, le Portugal et l'Espagne sont déjà en territoire négatif. La France et l'Allemagne tournent autour de 1 % à peine, si loin de l'objectif de maintenir l'inflation « proche mais en dessous 2 % » qui est assigné à la BCE. Certes, cette tendance est la conséquence des indispensables plans d'ajustement menés par les pays européens. Certes, elle tient pour partie à la baisse des prix de l'énergie. Mais à la lumière de ces chiffres, de la mollesse de la reprise et de la vigueur persistante de l'euro, les gouverneurs ne peuvent plus se permettre de rester les bras croisés lors du prochain Conseil de politique monétaire, ce jeudi. Ils ne peuvent plus se contenter de temporiser en affirmant que « les anticipations d'inflation à long terme sont bien ancrées ». Car la déflation est un piège dont il est extrêmement difficile de s'extirper. C'est bien pour cela que Ben Bernanke, le plus grand spécialiste en la matière, a utilisé tous les moyens de la Fed, jusqu'aux plus exceptionnels, pour la combattre. C'est bien parce qu'il a réagi trop tard, dans les années 1990, que le Japon a traversé deux « décennies perdues » et qu'il cherche toujours, vingt ans plus tard, à sortir de la trappe déflationniste. Ces derniers jours, plusieurs membres de la BCE ont infléchi leurs discours. Y compris le plus orthodoxe d'entre eux, le président de la Buba, Jens Weidmann, qui a reconnu à demi-mot qu'une politique monétaire plus agressive était possible. Il faut désormais passer des discours aux actes. Car, face au risque de déflation, prévenir vaut beaucoup mieux que guérir.
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