TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 4 mars 2012

Le blues de la blouse à l'école
 
La devise trône au fronton de nos mairies : liberté, égalité, fraternité. Les deux premières valeurs s'entrechoquent dans le débat sur l'uniforme scolaire. La liberté de choisir ses vêtements se traduit par des distinctions, des ségrégations, des exclusions. Les castes sociales se lisent en toutes lettres sur les sweats, les pulls et les jeans dans les cours de récré. Xavier Darcos avait le blues de la blouse. L'uniforme tel que pratiqué dans de nombreux pays, notamment anglo-saxons, ne fait que peu d'adeptes en France. Militariste, outil d'un conformisme social que les générations de 1968 avaient balayé avec soulagement, on lui reproche de gommer le multiculturalisme à l'école. Ses partisans lui préfèrent la blouse, moins coûteuse, qui revêt l'avantage - hypocrite ? - de pouvoir être présentée comme pratique. La question centrale est de gommer les différences sociales. Très jeunes, les écoliers s'habituent à se jeter à la figure leurs signes de richesse. En les empêchant de s'arrêter au paraître, qu'ils contourneront de toute façon, l'école peut les forcer à s'intéresser à l'être. En forçant une égalité visuelle, les enseignants prennent aussi plus facilement en compte les différences fondamentales de chacun. Pour que l'enfant soit considéré à l'école comme un être unique, avec sa personnalité et son histoire, il faudrait camoufler ce qu'il paraît. Ce sujet divise autant qu'il transcende tous les courants. Justement parce que les arguments s'arrêtent souvent à l'habit, qui fait bien plus le moine aujourd'hui qu'à d'autres époques. Or ceux qui le rejettent sont souvent les premiers à succomber à l'uniforme que la mode impose à leur « tribu ».

L'économie russe : pétrole, croissance et corruption

Durant ses 12 ans au pouvoir, Poutine a bénéficié de la hausse des prix du pétrole et il a su, manu militari, mettre un terme à l'anarchie des années Eltsine. Une classe moyenne a émergé, qui lui réclame des comptes.
Fin 1999, quand Vladimir Poutine est intronisé président de la Fédération de Russie, l'État est en faillite, l'inflation s'envole de 37% sur un an. Début 2012: l'homme fort brigue un nouveau mandat, il se présente devant les urnes ce dimanche. Son bilan semble flatteur. L'inflation est maîtrisée, la dette publique a quasiment disparu et la croissance s'est élevée en moyenne à 7% par an entre 2000 et 2008. En 12 ans, la Russie semble s'être remise des excès des années Eltsine.
le corrupteur, ex agent du KGB
Le mérite en revient-il à Poutine? Au prix de nationalisations forcées et par des méthodes bien éloignées d'un État de droit, le président au visage impassible a su ramener l'ordre dans le monde des affaires. Surtout, la Russie a profité de l'explosion du prix du baril sur la période. Mais n'a pas su utiliser cette manne pour diversifier son économie. En 2010, le secteur pétrolier comptait encore pour 60% des exportations du pays.
«On pourrait dire que Poutine a seulement été présent au bon moment, et que la Russie ne pouvait pas passer à côté de l'envolée des hydrocarbures sur les marchés internationaux», critiquent les économistes d'Exane BNP Paribas. Une preuve: la crise qui a ébranlé le monde ces dernières années a touché la Russie plus que tout autre grand pays émergent, comme la Chine ou le Brésil. Son économie a plongé de 7,9% en 2009, en parallèle de la dégringolade des prix du pétrole.

L'essor de la classe moyenne

Le boom pétrolier russe a malgré tout permis l'essor de la classe moyenne. Un signe: dans les métros de Moscou ou de Saint-Pétersbourg, on compte bien plus de tablettes tactiles et autres livres électroniques entre les mains des passagers qu'à Paris. Les revenus des ménages ont augmenté de 10% à 15% l'an entre 1999 et 2007. La consommation est devenue un des moteurs de l'économie, sans pour autant que cela profite à l'industrie nationale, trop peu compétitive et ne sachant pas répondre aux envies des consommateurs. Résultat, les importations ont été multipliées par cinq en 10 ans.
Si la pauvreté absolue a régressé, revenant de 20% en 2003 à 16,1% en 2011, une bonne partie des Russes se sentent toujours laissés pour compte. «Certains sondages montrent que 40% des Russes se considèrent comme pauvres, soit à peu près le même niveau… qu'en 1990», rapporte Tania Sollogoub, économiste au Crédit agricole. La faute au creusement des inégalités, explique l'économiste: «Dix ans de croissance ont consolidé les revenus d'une oligarchie nourrie par la rente énergétique».

Pots de vin

Malgré cette nouvelle prospérité, les maux traditionnels de la Russie perdurent, comme la corruption. «Le montant des pots de vins s'ajuste au prix du pétrole!, lâche Olga Garanina, maitre de conférences à l'Université de Saint-Pétersbourg. Selon une étude, les dessous de table ont presque été multipliés par deux en cinq ans, passant de 90 dollars en 2005 à 176 dollars en 2010.» Cette tare accable aussi bien les citoyens que les entreprises. «Le climat des affaires qui prévaut en Russie reste un handicap persistant pour l'économie», reconnaissent même du bout des lèvres les experts très policés de l'influente Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE).
S'il est réélu le 4 mars, ce qui ne fait guère de doute, Poutine n'aura pas seulement à s'occuper de corruption. Les Occidentaux l'appellent à privatiser les secteurs, comme l'énergie, qu'il avait en partie nationalisée au début des années 2000. La présence de l'État s'est traduite en effet par un manque d'investissements. L'usure des équipements dans le secteur électrique et gazier s'approche ainsi de 60%, et grimpe jusqu'à 80% environ dans le raffinage. Toutefois, nuance Olga Garanina, «si les privatisations sont réalisées dans un cadre institutionnel insuffisamment stabilisé, les risques de l'accaparation d'actifs sont très forts, ce que l'on a observé dans les années 1990».
Retrouvant le siège de président, Poutine devra faire face aux problèmes d'une transition inachevée. Avec une classe moyenne désormais vindicative, ce qui inquiète des investisseurs étrangers déjà échaudés par la crise de l'euro. Beaucoup de ces derniers ont d'ailleurs retiré leurs billes en 2011, provoquant la plus importante fuite de capitaux que la Russie n'ait jamais connue. Pour Poutine, c'est la rançon d'un demi-succès.

De moins en moins de très pauvres

Les bonnes nouvelles sont-elles encore de bonnes nouvelles lorsqu'elles sont lointaines ? On peut en douter, quand on sait que les catastrophes nous saisissent d'autant plus qu'elles se rapprochent. Lorsque des Africains, des Chinois et des Indiens sortent de la très grande pauvreté, l'opinion des pays encore riches frémit-elle de satisfaction ?
Non, hélas. Pourtant, notre neurasthénique pays aurait bien besoin de se remonter le moral. BVA et Gallup International montrent de nouveau cette année que les Français sont plus pessimistes que leurs voisins européens en matière de perspectives économiques, mais aussi plus sombres quant à l'évolution de leur situation personnelle que les Afghans, les Irakiens et les Pakistanais ! Et cela ne s'arrange pas. Plus les Français se voient inquiets, et plus ils s'inquiètent !
Dans ce déprimant contexte, apprendre que l'objectif de réduction de moitié de l'extrême pauvreté dans le monde a été atteint cinq ans plus tôt que prévu nous laisse toujours aussi abattus. À moins que cette annonce faite par les Nations unies ne nous précipite encore plus profondément dans cette spirale de l'asthénie collective. Si les plus pauvres, et même les Africains, sortent de la misère, c'est que nous allons y entrer pour prendre leur place !
On a sans doute raison de voir dans le grand feuilleton économique mondial un drame où se jouent sans cesse des rapports de force, mais pas forcément de penser que demain sera l'image inversée d'hier. Or, les puissances occidentales voient, dans la part massive et grandissante que prennent les pays émergents dans la croissance mondiale (les deux tiers), une menace sur leur séculaire domination du monde.
On n'a pas plus décrété le déclenchement du phénomène de mondialisation qui secoue la planète qu'on ne pourra en siffler la fin. Elle est là et bien là.
Elle a pour elle cette évidence économique qui ne demande rien à personne, et même une évidence morale qui s'impose à tout le monde. Qui pourrait déplorer que des enfants mangent à leur faim, qu'ils soient scolarisés, qu'ils aient enfin accès à des soins médicaux ?
La suite s'imagine différemment selon qu'on est pessimiste ou optimiste. Si l'on est pessimiste, on verra dans ces pays qui s'éveillent nos prochains et redoutables concurrents sur le ring économique mondial. Si l'on est optimiste, on regardera ces sociétés en développement comme des partenaires stimulants et des marchés ouverts à nos produits et à nos services.
Or, le moral, en France, on a vu ce qu'il était. La priorité des candidats à l'élection présidentielle devrait être de redonner confiance au pays, plutôt que de dénoncer et gémir tout au long d'une assez triste campagne.
Lorsque des Africains, des Chinois et des Indiens sortent de la très grande pauvreté, l'opinion des pays riches frémit-elle de satisfaction ?

Grèce: une filière de trafic d'antiquités mise à jour

La police grecque a récupéré des "milliers" d'anciennes pièces de monnaie après avoir démantelé samedi une importante filière de trafic d'antiquités.
"Des milliers d'anciennes pièces de monnaie ont été trouvées grâce à des détecteurs de métaux", a précisé une source proche de la police. La Grèce est depuis toujours la cible des trafiquants d'antiquités du fait de la richesse de son patrimoine archéologique.
La police grecque a effectué des perquisitions dans 13 préfectures, notamment dans le nord du pays, et procédé à 35 arrestations.
Plus de 70 objets ont été volés le mois dernier au musée d'Olympie, ville berceau des jeux Olympiques, où deux hommes cagoulés ont neutralisé l'alarme et maîtrisé la seule gardienne présente qui venait de prendre son service.
Un mois plus tôt, un nombre indéterminé de voleurs avaient fait irruption dans la Galerie nationale d'Athènes et volé une toile offerte à la Grèce par Pablo Picasso, ainsi que deux autres oeuvres.

Sarkozy accuse Hollande, sans le nommer, de «tartufferie»

A Bordeaux, où il prononçait son cinquième grand discours de campagne, le président-candidat a longuement fustigé le PS à qui il reproche de l'avoir chahuté jeudi dernier à Bayonne. Il a aussi taclé François Hollande, qui a proposé un taux d'imposition à 75% pour les hauts revenus.


Le tartuffe en action

La réponse à Bayonne est venue d'emblée, cinglante: «A Bayonne, jeudi dernier, j'ai vu des gens qui ne supportaient que l'on puisse avoir une opinion différente de la leur», a commencé Nicolas Sarkozy, devant plusieurs milliers de militants UMP (8 000, selon le parti) rassemblés au centre des congrès de Bordeaux. «J'ai vu des gens qui ne pouvaient admettre que l'on ne pense pas comme eux, a-t-il poursuivi. Ils s'imaginent qu'ils vont gagner par la violence et par l'intimidation, ils se trompent!» Le président candidat, qui a été violement chahuté jeudi dernier dans le centre de Bayonne, alors qu'il tentait d'aller à la rencontre des habitants, a poursuivi l'offensive: «Dans la République, on n'empêche pas les autres de parler, on ne se comporte pas comme des voyous!». Le chef de l'Etat est furieux de cette journée de campagne gâchée, qui est venue s'ajouter aux mauvais sondages de la fin de la semaine, enregistrant une baisse des intentions de vote au premier tour.
Sans citer le parti socialiste, suspecté par l'UMP d'avoir largement participé au «guet-apens» de Bayonne, voire même de l'avoir organisé, Sarkozy a taclé «ceux qui se sont joints aux séparatistes basques, petite minorité animée d'une haine aveugle contre la France et prête à tout.» «Honte à ceux qui considèrent qu'une campagne électorale doit être une succession de guet-apens et de coups bas», a-t-il martelé, avant d'ajouter: «Jamais il ne nous viendrait à l'idée de perturber leurs réunions, d'empêcher leurs rassemblements, d'invectiver leurs partisans (…) Je ne veux pas de la République des partis, des clans, des sectaires! (…) Ceux qui se rangent du coté des voyous n'aiment pas la République». Le président a aussi mis en garde «ceux qui nourriraient l'espoir de pouvoir (l)'intimider»: «J'irai partout à la rencontre des Français, personne ne m'en empêchera». Et d'ajouter, bravache: «Ils ne veulent pas qu'il y ait une campagne? Il y aura une campagne, et une sacrée campagne! (…) Personne ne volera cette élection aux Français.»

«C'est du Guéant dans le texte!»

Pour ce cinquième meeting de campagne, Nicolas Sarkozy avait choisi d'aborder les thèmes régaliens, chers à une partie de son électorat et à celui de Marine Le Pen que l'UMP aimerait «siphonner» dès le premier tour de la présidentielle. Le candidat, qui a la main sur ces sujets depuis dix ans (2002), a fait une batterie de nouvelles propositions offensives sur l'immigration, la justice et la laïcité (lire encadré).
Au lendemain de nouvelles déclarations du ministre de l'intérieur Claude Guéant sur les musulmans, Sarkozy a redit son opposition au droit de vote des étrangers aux élections locales, une «atteinte à la République». «Quand on a perdu le vote populaire, on veut mobiliser le vote communautaire», a lancé Sarkozy, qui reproche au PS - sans le nommer - de vouloir séduire les Français d'origine étrangère en proposant d'ouvrir aux étrangers non communautaires le droit de vote aux élections locales. «Rappeler que la République est laïque, ce n'est stigmatiser personne (…) Nul ne peut nous demander de renoncer à notre mode de vie» a-t-il ajouté plus loin, en proposant «l'étiquetage des viandes en fonction de la méthode d'abattage». Le président a rappelé que les cantines scolaires sont «elles aussi tenues au principe de laïcité».
Des propos qui ont été perçus par les proches de Claude Guéant comme un satisfecit présidentiel. «C'est du Guéant dans le texte!», s'est félicité un conseiller du ministre de l'Intérieur, qui n'était pas présent au meeting de Bordeaux. Son entourage jure qu'il n'a jamais été question qu'il s'y rende, alors que les sujets abordés samedi par le président relevaient pourtant de sa compétence. «Aucun ministre n'était invité, sauf Juppé, le président veut être seul face aux Français», insiste un conseiller de Guéant.

Sarkozy dénonce le «cynisme» de Hollande

Retrouvant certains accents de son discours de Grenoble de juillet 2010 - très ferme sur les questions de sécurité et d'immigration - Sarkozy a estimé que si l'immigration pouvait être un «atout», elle pouvait aussi être un «problème». «Pourquoi mentir, pourquoi ne pas avoir le courage d'employer les mots? (…) On ne peut pas être les bienvenus en France si la seule justification de sa volonté c'est d'obtenir des prestations sociales!», a insisté Sarkozy, sous les vivats des militants UMP.
Le président candidat a enfin vivement taclé François Hollande qui a proposé de taxer les très hauts revenus à 75%. «Quand on propose un taux d'imposition à 75% pour faire payer les riches et que l'on explique le lendemain que cela n'a pas vocation à rapporter un seul euro au budget de l'Etat, je dis que c'est du cynisme, c'est une tartufferie. Ceux qui disent cela sont des tartuffes!»
Avant l'arrivée de Nicolas Sarkozy, qui était accompagné de son épouse Carla et de son ami Brice Hortefeux, Alain Juppé avait chauffé les militants. «J'ai confiance dans le bon sens des Français a-t-il lancé. La France a besoin de lui (Sarkozy, NDLR)». Le matin même dans Sud-Ouest, le maire de Bordeaux s'était montré moins optimiste, reconnaissant que le chef de l'Etat souffrait d'un «déficit de sympathie».


Immigration et justice: les propositions de Sarkozy

Dans son discours, Nicolas Sarkozy a développé la thématique de «l'immigration choisie», souhaitant réduire le nombre de nouveaux immigrés. «Nous devons réduire le nombre des arrivées sur notre territoire. C'est pour cela qu'il faut mettre des conditions au regroupement familial: un travail, un logement décent, l'engagement à apprendre le français», a-t-il déclaré. Il s'est aussi déclaré en faveur de «l'étiquetage de la viande en fonction de la méthode d'abattage». «Reconnaissons à chacun le droit de savoir ce qu'il mange, hallal ou non», a-t-il dit.
En matière de justice, Nicolas Sarkozy a aussi proposé qu'un «condamné ne puisse pas bénéficier d'une remise en liberté conditionnelle avant qu'il ait effectué au moins les deux tiers de sa peine». Il s'est également prononcé «pour un droit d'appel des victimes pour les décisions des cours d'assises, pour la détention provisoire et l'exécution des peines». Le président-candidat souhaite également étendre les jurys populaires à la mise en détention provisoire et l'application des peines», et affirmé que «l'obligation de réparer le dommage» devait être une «priorité de la politique pénale des mineurs».

Sarkozy s’insurge contre la pensée unique

Nicolas Sarkozy a tenu hier un meeting à Bordeaux devant 8 000 personnes sur le thème de la République. D’entrée, il a illustré son propos par les incidents dont il a été la cible à Bayonne jeudi. "Honte à ceux qui se sont joints aux séparatistes basques, petite minorité animée d’une haine aveugle contre la France", a-t-il dit, visant les militants socialistes qui se sont joints aux séparatistes basques.
Et d’enchaîner : "Ils ne veulent pas qu’il y ait une campagne. Faites-moi confiance, il y aura une campagne et même une sacrée campagne. Ils ne veulent pas de débat, il y aura un débat. Personne ne volera cette élection et cette campagne aux Français !"
Nicolas Sarkozy dénonce le projet socialiste de droit de vote aux étrangers non européens : "Séparer le droit de vote de la citoyenneté, de la nationalité, c’est porter atteinte à la République. C’est ouvrir la voie au vote communautaire. C’est mettre les maires sous la menace du chantage communautaire". Et d’ironiser : "Quand on a perdu le vote populaire, on veut mobiliser le vote communautaire". Il a appelé à l’étiquetage de la viande abattue rituellement.
 "En France il y a une majorité silencieuse qui n’en peut plus de se taire"
Nicolas Sarkozy a plusieurs fois dénoncé la "pensée unique" : "En France il y a une majorité silencieuse qui n’en peut plus de se taire et de supporter les leçons de ceux qui n’en ont aucune à donner".
Sur François Hollande qui expliquait que l’impôt à 75 % qu’il propose "n’a pas vocation à rapporter un seul euro au budget de l’État", Nicolas Sarkozy s’est indigné : "J’appelle cela du cynisme, c’est une tartufferie". Et de dénoncer "les clientèles et les castes" pour le financement desquelles "c’est vous, les classes, moyennes, qui allez payer".
Sur le plan judiciaire, il a prôné que la liberté conditionnelle ne puisse survenir avant les 2/3 de la peine. Il propose d’étendre les jurys populaires "à la mise en détention provisoire et l’application des peines", et a affirmé "l’obligation de réparer le dommage" comme une "priorité" pour les mineurs. Il a enfin proposé de permettre aux victimes de faire appel d’un verdict d’assises.

Merkel et des dirigeants européens sont-ils ligués contre Hollande ?

Existe-t-il une fronde anti-Hollande dans certaines capitales européennes ? C'est en tout cas ce qu'affirme Der Spiegel à paraître lundi 4 mars. A en croire le magazine allemand, la chancelière allemande, Angela Merkel, et ses homologues conservateurs italien, espagnol et britannique se seraient entendus pour boycotter le candidat socialiste à l'élection présidentielle. 
Mme Merkel, le président du Conseil italien, Mario Monti, et le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, se seraient ainsi "engagés verbalement" à ne pas recevoir François Hollande, que les sondages donnent vainqueur de la présidentielle, affirme Der Spiegel. Une promesse à laquelle se serait joint le premier ministre britannique, David Cameron.

"SCANDALISÉS"
D'après l'hebdomadaire, les dirigeants conservateurs sont "scandalisés" par la volonté affichée du candidat socialiste de renégocier le pacte fiscal, une pièce centrale du sauvetage de la zone euro.
La préférence d'Angela Merkel concernant l'identité du prochain locataire de l'Elysée n'est un mystère pour personne. Le 6 février, la chancelière avait apporté tout son soutien au président-candidat Nicolas Sarkozy. Après un Conseil des ministres franco-allemand à Paris, elle avait déclaré : "Je soutiens Nicolas Sarkozy sur tous les plans car nous appartenons à des partis amis", avant de rappeler que le président sortant était venu lui prêter main forte en 2009, avant les législatives qui ont permis sa reconduction à la tête du gouvernement allemand.
Mme Merkel doit aussi participer à un ou des meetings de M. Sarkozy. M. Hollande avait ironisé sur ce soutien, jugeant que le fait que Nicolas Sarkozy ait "besoin" d'Angela Merkel "en disait long sur sa situation". "Si Mme Merkel veut faire campagne pour M. Sarkozy, elle en a parfaitement le droit (...). C'est même une tâche rude qu'elle se donne car ça ne sera pas facile de convaincre les Français ", avait-il plaisanté.
François Hollande avait demandé à être reçu par Angela Merkel, qui avait refusé de dire si elle recevrait à Berlin le rival socialiste de "son" candidat. Une rencontre à Berlin entre Mme Merkel et M. Hollande, qui mène dans les sondages face à Nicolas Sarkozy, a été évoquée pour mai, sans être confirmée ou infirmée.
"FAIRE PREUVE DE RETENUE"
Dans un entretien à l'édition dominicale de Die Welt, samedi, le ministre des affaires étrangères allemand, Guido Westerwelle, a appelé les hommes politiques allemands à ne pas s'immiscer trop ostensiblement dans la campagne présidentielle française.
"Je recommande à tous les partis politiques allemands de faire preuve de retenue. Les divergences politiques allemandes ne doivent pas être exportées vers la France", déclare Guido Westerwelle, qui appelle également le gouvernement à ne pas prendre pas trop fortement parti : "Il ne doit subsister aucun doute sur le fait que l'Allemagne travaillera très bien avec tout gouvernement choisi par le peuple français", avait-il insisté.

HOLLANDE EST NUL ! 
ILS NE VEULENT PAS ÊTRE CONTAMINÉ !
C'EST UNE MESURE DE SAUVEGARDE.

PAROLE D'OUVRIER :

 « Avec Sarkozy, j’ai râlé souvent, certaines de ses attitudes étaient bizarres, gaffeuses pour un homme intelligent. Mais dans la tempête, il était là. Hollande, dans ses discours, on ne voit nulle part le monde, l’Europe. Il n’y a qu’une France de notables de province. C’est un apparatchik du PS, il n’a jamais fait que ça, il ne sait pas ce qu’est l’entreprise ».

Triste empire poutinien

L'auteur du plus russe de tous les romans russes, Les Ames mortes, y compare ma patrie à une "ardente troïka" qui laisse littéralement derrière elle le reste du monde. "Où voles-tu ainsi ? - Pas de réponse." Ce passage de Gogol, que connaît tout écolier russe, a donné espoir à des générations de lecteurs : et si c'était vers l'avenir radieux que nous emmenait cette troïka ?

Depuis, il s'est écoulé plus d'un siècle et demi. Le pays a accumulé une expérience historique, le peuple une expérience génétique. Les tentatives d'émancipation de la société ont abouti à une dictature plus cruelle encore. Il est probable que Gogol, s'il vivait aujourd'hui, comparerait la Russie à une rame de métro parcourant le tunnel dans les deux sens - de l'ordre dictatorial à l'anarchie démocratique, et vice versa - sans dévier de l'itinéraire qui lui est imposé. Un métro qui ne va nulle part.
Le problème de mon pays n'est pas, hélas, que les dernières élections y aient été entachées d'irrégularités : il est que, même sans ces irrégularités, le parti de Poutine les aurait gagnées. L'opposition en convient d'ailleurs elle-même. En Russie, la valeur suprême est, aujourd'hui comme hier, la stabilité.
Ce qui se passe actuellement sous nos yeux en Russie rappelle étonnamment la période qui a précédé la révolution de 1917. Sur un même territoire coexistent, tout comme il y a cent ans, deux nations, russes l'une et l'autre, et parlant la même langue, mais qui diffèrent radicalement par l'esprit comme par la culture. Une partie du peuple, de loin la plus nombreuse, misérable, avinée, ignorante, à la mentalité encore moyenâgeuse, vit en province. L'autre partie, concentrée dans les deux capitales, est éduquée, aisée, a voyagé dans le monde entier et a de la démocratie et de l'organisation sociale une conception européenne.
Pour la première, l'ordre ne peut être assuré en Russie que d'une main de fer, par un tsar ou un Staline. Pour la seconde, toute l'histoire russe n'est qu'un cloaque sanglant dont il faut absolument sortir pour adopter un régime libéral à l'européenne. Nous savons à quelle monstrueuse catastrophe a conduit, voici un siècle, cette opposition, mais nous restons incapables d'en surmonter les conséquences.
Ma génération a eu la chance de parcourir le tunnel dans les deux sens : la perestroïka et la faiblesse du pouvoir, au début des années 1990, ont mené le pays au chaos, après quoi la rame est repartie dans la direction opposée, tout droit vers le nouvel empire poutinien.
Août 1991 a été le tournant, une frontière entre un passé soviétique nauséabond et un avenir qui semblait radieux, plein d'espoir. Nous avons cru que le pays était définitivement dégoûté de la barbarie et que la vie allait désormais suivre un cours nouveau, obéir à de nouvelles lois fondées sur le respect de la dignité humaine. Et, surtout, que le sang ne coulerait plus. Le fait même qu'une tentative de putsch qui aurait pu coûter la vie à des milliers de personnes se soit achevée presque sans effusion de sang paraissait hautement symbolique. Le pays avait payé sa liberté de la vie de trois jeunes gens. Plus symbolique encore, l'un était orthodoxe, le second musulman, le troisième juif. A leur enterrement, auquel nous avons assisté, chacun s'accordait à dire que ces trois garçons avaient donné leur vie pour notre patrie commune, pour la nouvelle Russie libre. Et à croire que le sang coulait pour la dernière fois.C'était, malheureusement, la première d'une longue série. Le temps de l'espérance était fini, faisant place à celui de la désillusion.
En octobre 1993, à Moscou, le nouveau pouvoir "démocratique" a fait tirer depuis des tanks sur son propre peuple. Le sang a de nouveau coulé dans les rues des villes russes, les règlements de comptes entre criminels se sont multipliés. En 1995 a commencé la guerre de Tchétchénie. Sous la rhétorique démocratique de la nouvelle Russie se dessinaient avec netteté les contours de la Russie ancienne, de la Russie éternelle.
Je me souviens des sentiments mêlés avec lesquels je regardais à la télévision les événements de Kiev. La "révolution orange" ! Quelle joie de voir, place de l'Indépendance, les visages heureux de ces jeunes gens qui relevaient la tête pour affirmer leur dignité d'êtres humains ! Et quelle amertume de penser que, quelques années plus tard, ils conspueraient et mépriseraient les leaders mêmes qui les avaient appelés à manifester... C'est ce qui, hélas, s'est produit. Et c'est aussi le scénario que suivent les révolutions arabes des derniers mois. Faites par des gens prêts à donner leur vie pour la liberté et la dignité de l'homme, elles voient périr les meilleurs d'entre eux, après quoi tout recommence comme avant.
En 1991, nous avons été naïfs. Tout nous semblait simple et clair : notre pays avait été confisqué par les bandits communistes, il suffisait donc de chasser le Parti communiste pour que les frontières s'ouvrent et que nous réintégrions la grande famille des peuples qui vivent selon les lois de la démocratie, de la liberté, du respect des droits de la personne.
Ce que, bizarrement, nous n'avions pas vu, c'est que les mots en eux-mêmes n'étaient pas nouveaux. Nous avions oublié que tous ces beaux vocables, sitôt acclimatés en Russie, avaient perdu leur sens premier pour signifier tout autre chose que ce qu'ils étaient censés signifier. Qui pouvait imaginer que le Parti communiste disparaîtrait, mais que, nous, nous resterions, et que ces mots de "démocratie", de "parlement", de "constitution", ne seraient que les instruments d'un combat sans merci pour le pouvoir et l'argent dans la nouvelle Russie libre ?
Le nouvel empire poutinien rappelle ses prédécesseurs tsariste et soviétique. L'autocratie a revêtu des oripeaux démocratiques, mais, pour le reste, rien n'a changé : le déni des droits du peuple et l'arbitraire des dirigeants, la corruption à tous les niveaux, le contrôle des moyens d'information de masse, l'assassinat de journalistes rebelles comme Anna Politkovskaïa, l'emprisonnement des oligarques dissidents comme Khodorkovski. Et malgré tout cela, aux élections, le peuple continue de voter, de son plein gré, pour le parti du pouvoir. Comment ne pas se rappeler ce slogan de l'époque soviétique, qu'on pouvait lire à chaque coin de rue : "Peuple et parti ne font qu'un" ?
Quant aux écrivains, ils sont libres d'écrire et de publier. Il arrive même que des auteurs d'opposition reçoivent de prestigieux prix littéraires. Mais cela témoigne moins du "libéralisme" du régime que de la place marginale consentie à la littérature dans la Russie actuelle. C'est en effet par la télévision que le Kremlin s'assure le contrôle de l'électorat.
La Russie vit en ce moment la révolution de l'Internet. Le développement de l'Internet et des réseaux sociaux, ces dernières années, a atteint une masse critique, permettant de fédérer la partie éduquée de la société. Les leaders des mécontents sont des blogueurs, comme Alexeï Navalny, qui appelle ouvertement à combattre Russie unie, ce "parti des gredins et des voleurs".
Mais cette icône de l'opposition est complètement inconnue de cette part du peuple qui constitue l'électorat de base du pouvoir, car ni lui ni les autres figures de proue de la contestation ne passent à la télévision. L'Internet n'exerce pas encore une grande influence sur les quelque 150 millions d'habitants de la Russie. Mais, le jour où ce sera le cas, il se passera ce qui s'est passé avec la télévision : le pouvoir en prendra le contrôle.
Les variantes possibles sont peu nombreuses. Poutine sortira vainqueur de l'élection présidentielle de mars. Que cette élection soit "honnête" ou non importe peu : le vainqueur la dira régulière, les vaincus la diront truquée.
Ceux qui appelleront à manifester place du Marais ou avenue Sakharov tenteront d'exploiter la défaite pour nourrir des actions de protestation du type de celles qui ont renversé le régime de Kiev ou celui du Caire. Il faut souhaiter que le sang ne coule pas de nouveau. Mais, selon toute probabilité, il coulera quand même. Le va-et-vient de la rame de métro dans le tunnel durera longtemps encore.
De toute évidence, une nouvelle génération est née, qui voudra vivre à son tour l'expérience des barricades, et qui la vivra. Puis elle connaîtra la désillusion.
Mais elle connaîtra aussi cette sensation magnifique, incomparable, que donne le fait de combattre pour ses idéaux. En décembre dernier, je suis retourné à Moscou spécialement pour participer aux manifestations de l'avenue Sakharov. Et j'ai découvert les visages magnifiques de mes compatriotes qui étaient descendus dans la rue pour défendre leur honneur.
Je garde en particulier le souvenir de ces jeunes filles qui brandissaient leurs iPad, sur lesquels elles avaient inscrit leurs slogans. Elles avaient l'air heureuses. Et elles l'étaient, car le bonheur ne dépend ni de la géographie ni du degré de démocratie du système politique.



Le JDD porte plainte contre l'article "Le JDD de Sarkozy" paru sur l'Express.fr

Le Journal du Dimanche (JDD) va "porter plainte en diffamation contre un article de Frédéric Martel, 'Le JDD de Sarkozy'", publié dans son blog sur l'Express.fr, a annoncé samedi 3 mars Lagardère Active, branche médias du groupe Lagardère à laquelle appartient le JDD.

"Même si le JDD ne relève pas d'ordinaire les thèses conspirationnistes, il a décidé de porter plainte en diffamation contre l'article de Frédéric Martel 'le JDD de Sarkozy' paru dans l'Express.fr le 2 mars", indique Denis Olivennes, président du Directoire de Lagardère Active, branche médias du groupe Lagardère (JDD, Europe 1, Paris Match, Télé 7 Jours...) dans un communiqué.

"Il n'est pas question de laisser attenter à l'honneur, à l'intégrité et à l'indépendance des journalistes et des titres placés sous mon autorité", ajoute-t-il dans ce communiqué.
Dans cet article, M. Martel, auteur d'un livre intitulé "J'aime pas le sarkozysme culturel" (Flammarion), affirme notamment que "Nicolas Sarkozy a mis la main sur le titre depuis plusieurs années et continue de le diriger, indirectement, à tous les étages".

CE QUI PROUVE QU'AUJOURD'HUI L'EXPRESS DE CHRISTOPHE BARBIER EST DE GAUCHE

ILS 'Z'ONT DIT 

L’Europe s’enfonce dans les dénis démocratique et économique  
 
Un sommet chargé, cette fin de semaine, à Bruxelles – mais ne le sont-ils pas tous, depuis qu’Europe rime avec crise, et euro avec dette ? Chargé, parce qu’il fallait gérer le sauvetage grec, les pays qui frappent à la porte, ceux qui accusent de nouvelles difficultés, le nouveau pacte budgétaire par lequel on nous donne l’austérité comme règle, etc. et tout cela sans agacer (pour ne pas dire pire…) des opinions publiques qui voient rouge, dans leur grande majorité, dès qu’on leur parle de Bruxelles, et descendent dans la rue dès qu’on les incite à se serrer la ceinture. Alors, les contraindre, vous pensez bien, est un jeu dangereux…
Aussi, avant toute chose, s’emploie-t-on à calmer ces peuples, qui sont décidément des empêcheurs de mondialiser en rond. Il est vrai que le peuple croit encore, le pauvre !, en la démocratie ; croit encore être souverain.
Herman Van Rompuy, le président de l’Union européenne reconduit, facilement en cette occasion (il n’y avait ni autre candidat, ni opposition), dans ses fonctions pour un nouveau mandat de deux ans et demi, l’a joué nuancé : « Je ne dis pas qu’on est sorti de l’ornière, mais il y a un tournant dans la crise. »
Son comparse de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a certes souligné que la crise de la dette est « encore là ». « Mais maintenant nous avons la possibilité d’un changement de perspectives, a-t-il ajouté. Avec l’adoption dans son principe du nouveau programme [de sauvetage] de la Grèce, qui est un point essentiel, avec la pression réduite sur d’autres pays exposés, nous avons maintenant des conditions nous permettant de nous concentrer sur une question essentielle, la croissance et l’emploi. »
C’est un peu le serpent qui se mort la queue : ce sont les nouvelles avancées évoquées qui permettent d’envisager une sortie de crise, mais c’est parce qu’on envisage cette sortie de crise qu’on peut se permettre ces nouvelles avancées
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas Nicolas Sarkozy, trop empêtré dans ses contradictions et engagé dans une campagne électorale moins flamboyante qu’il ne l’espérait (voir ci-dessous), qui viendra dire le contraire !
Les milliards grecs
La zone euro donc a ouvert la voie au déblocage du deuxième plan de soutien à la Grèce, soit 130 milliards d’euros d’aide publique et un effacement partiel de la dette détenue par les banques, à hauteur de 107 milliards d’euros. Les ministres des Finances de l’Eurogroupe ont en effet estimé qu’Athènes avait rempli toutes les conditions exigées avant tout déboursement, en termes d’économies budgétaires et de réformes économiques.
On ne voit pas – en tout cas : on ne nous dit pas… – ce qui a changé. La Grèce, si on arrive à faire l’impasse de la violente opposition populaire, affirme depuis des semaines que tout est en place, et qu’elle satisfait bien aux conditions (qui sont des abandons de souveraineté, une fois de plus) nécessaires pour obtenir cette nouvelle aide. Hier, Bruxelles ne voulait pas l’admettre. Aujourd’hui, elle acquiesce.
Hormis le fait que le Parlement grec avait donné son aval (une nouvelle fois) au dit plan d’austérité, la seule réelle différence, semble-t-il, c’est que Berlin est désormais satisfait des garanties. « Si les conditions fixées sont remplies… », a déclaré le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble à l’ouverture de la réunion. Et tous les autres (à l’exception des seuls, semble-t-il, Pays-Bas qui ont osé émettre un doute) se sont engouffrés dans la brèche ainsi ouverte par l’Allemagne qui, une fois encore, fait la pluie et promet le beau temps.
La seule certitude, dans tout cela, c’est que l’argent ainsi accordé à Athènes est donné à fonds perdu, puisque les Européens ne le reverront pas. Ce n’est pas du pessimisme contre l’optimisme, voire l’euphorisme dont fait preuve Bruxelles. C’est l’avis d’un analyste semble-t-il autorisé, puisque le FMI a cru bon de publié son commentaire…
Discipline budgétaire
Autre point important : la signature, vendredi matin, de vingt-cinq des vingt-sept pays de l’Union européenne du nouveau traité instaurant plus de discipline budgétaire en Europe.
Qu’on me permette une nouvelle fois d’exprimer ma satisfaction qu’un sujet aussi délicat, au point que pendant des mois personne n’arrive à s’accorder sur cette question budgétaire, soit réglé en quelques heures, simplement parce qu’on a décidé de se réunir à Bruxelles pour signer un traité.
Chacun (ou presque) oublie donc ses griefs et ses oppositions ? Admet une règle d’or considérée comme insupportable par les peuples – surtout au moment-même où on apprend que le chômage a encore augmenté ? Ou croit le mensonge de Nicolas Sarkozy qui ose affirmer devant les Français qu’en donnant plus de pouvoir à Bruxelles (il est vrai qu’il ne le dit pas comme ça…) la France recouvrera davantage de souveraineté budgétaire ?
Cela paraît beaucoup plus complexe, mais c’est, en un sens, beaucoup plus simple. Et c’est encore l’Allemagne, par la voix d’Angela Merkel, qui, en consentant désormais au mécanisme de sauvegarde européen, a donné un signal fort, en direction des marchés, pour montrer « que nous souhaitons un avenir avec une Europe politiquement unifiée ». Dans laquelle les Etats-membres, censés être souverains, auraient de moins en moins la possibilité de s’exprimer…
Et ce déni de démocratie serait bon pour nous, Nicolas ?
Nous y reviendrons…

Le Pacte budgétaire n’est pas la panacée

Le nouveau traité signé le 2 mars à Bruxelles par 25 Etats membres est censé ouvrir une nouvelle ère de responsabilité budgétaire et d’union économique. Mais, affirme un éditorialiste britannique, il n’est en réalité ni fait ni à faire et va renforcer les tendances peu démocratiques de l’UE. 

Le commentaire le plus lamentable à nous parvenir d’Europe cette semaine est à attribuer à un haut responsable de Bruxelles, qui a déclaré que la crise de la zone euro s’orientait désormais vers une solution grâce à l'intervention de la Banque centrale européenne, qui a décidé d’injecter 500 milliards d’euros de plus dans le système, sous forme de prêts aux banques.

Ah oui? Alors que les Irlandais se préparent à organiser un référendum sur le nouveau Pacte budgétaire conclu par les membres de la zone euro, que la Bundesbank dénonce ouvertement les agissements de la BCE et que les marchés refusent vigoureusement de croire au renflouement grec ou aux garanties sur la dette souveraine, qui peut vraiment croire que l’on est sorti d’affaire? Personne dans les capitales européennes, ni même à Berlin et Paris.

L'UE ne sait plus quoi faire pour se faire adopter

C’est le problème avec l’UE en ce moment. Elle ne sait plus quoi faire pour se faire adopter. La seule chose qui soit intéressante, à propos de ses sommets, ce n’est pas qu’ils aboutissent à des décisions, mais plutôt qu’ils ne décident jamais vraiment de grand-chose.
Prenons le dernier sommet en date à Bruxelles, qui a commencé le 1er mars et devait se terminer le 2. Il était censé apposer son sceau sur le Pacte budgétaire, qui ouvrirait une nouvelle ère de responsabilité fiscale et d’union économique. Il avait également pour mission d’augmenter le plafond des fonds de renflouement à un niveau suffisant pour convaincre les marchés que la zone euro était bien là pour durer, solide, entière, efficace.
Au lieu de quoi, la décision sur la dimension du renflouement a été reportée à plus tard dans le mois (ou le mois suivant, ou celui d’après, c’est selon). Normalement, nous aurions aussi dû assister le 2 mars à un sommet distinct réunissant les dirigeants de la zone euro afin de mieux lancer officiellement toute l’affaire. Finalement, il n’aura pas lieu. “Il n’a pas été annulé, parce qu’il n’a jamais été officiellement à l’ordre du jour", a déclaré un porte-parole dans cette magnifique langue de bois bruxelloise.
La décision irlandaise de passer par la voie référendaire n'aide évidemment en rien. Au minimum, cela va retarder le processus de plusieurs mois, du moins en termes de mise au point définitive (le pacte est prévu pour fonctionner sans l’Irlande). Cela risque, en outre, de réveiller les doutes et l’antagonisme de l’opinion publique face à la façon qu’ont eu les dirigeants européens de défendre l’austérité comme la panacée en termes de politique économique.

D'autres solutions existent

Mais c’est ça, la démocratie. Dick Roche, ancien ministre irlandais des Affaires européennes, a déclaré cette semaine sur la BBC que le référendum déboucherait sur un résultat positif, parce qu’il est différent de l’encombrant Traité de Lisbonne. A l’époque, l’establishement s’efforçait de vendre une chose aussi complexe qu’abstraite. Cette fois, l’opinion publique a compris que c’était une question de “survie”.
C’est justement le problème. Ces solutions, et ce nouveau pacte de stabilité sont imposés aux citoyens sous prétexte qu’il n’y a pas d’autres solutions, comme aimait à le répéter Margaret Thatcher. Et pourtant, d’autres solutions existent. Comme par exemple, laisser la Grèce faire faillite, changer les règles de la BCE pour lui permettre de prêter de l’argent en dernier recours, émettre des euro-obligations, ne pas substituer le nouveau pacte de discipline budgétaire à l’ancien mais leur permettre de fonctionner en tandem, et proposer à l’échelle européenne un vaste programme de relance.
Le seul ennui, c’est que les Allemands ne veulent rien entendre. Les Français voudraient que les Allemands soient les seuls à faire des efforts. Les Britanniques ne veulent pas être laissés sur la touche. Nous voilà donc avec un pacte mal dégrossi dont les ambitions ne suffiront pas à convaincre les marchés mais qui néanmoins menace de rendre encore moins démocratique un système qui l’était déjà peu en privant les Etats membres du droit de décider de leur politique budgétaire. Ironie du sort, le Pays de Galles et l’Ecosse cherchent justement à obtenir leur indépendance en assumant la responsabilité de leur fiscalité, tandis que l’Europe cherche à faire le contraire.
La BCE a réussi à faire gagner du temps à l’Europe mais ce temps gagné devrait être utilisé par les dirigeants européens pour lancer une réflexion sur les fondamentaux et non pour organiser toujours plus de sommets inutiles.


Economie

La crise gagne l'Europe du Nord

Le sommet à Bruxelles, estime la Süddeutsche Zeitung, a été:
... dominé par des illusions. Au lieu de parler de la gestion de la crise, [les chefs d’État] discutent sur la création d’emplois [et] la compétitivité de l’économie européenne. Ce n’est pas faux. Mais ce n’est que la moitié de la vérité.
La crise est loin d’être résolue, mais “elle est balayée sous le tapis”, poursuit le quotidien de Munich. Il n’est pas clairement établi que la Grèce reçoive de nouvelles aides, ni à quelle hauteur s’élèvent les mécanismes de sauvetage – la décision a simplement été reportée. Au menu du sommet justement, il y a un autre problème qui surgit: les Pays-Bas, auparavant proclamateurs d’une stricte politique budgétaire, perdent tant de puissance économique que le gouvernement à La Haye se voit contraint de prendre des mesures d’austérité.
La crise atteint l’Europe du Nord. Le centre de la stabilité économique est secoué.