dimanche 23 octobre 2011
100 milliards d'euros pour recapitaliser les banques
Euro: solution "très complexe" (Sarkozy)
Le président français Nicolas Sarkozy a expliqué ce dimanche, à l'issue d'un sommet européen, qui sera prolongé par une réunion des dirigeants de la zone euro, que la résolution de la crise est "très complexe". Ce qui explique pourquoi aucune décision ne sera prise aujourd'hui.
"Les négociations avancent sur la question des banques, sur la question de la Grèce, les choses progressent", a-t-il déclaré, en renvoyant à mercredi la résolution des négociations européennes. Selun lui, "un accord assez large se dessine sur le renforcement du FESF". Angela Merkel a ajouté que les modèles envisagés n'impliquaient cependant pas la BCE, comme le préconisait la France.
Nicolas Sarkozy a indiqué par ailleurs qu'un accord franco-allemand était crucial. "Nous sommes conscients des reponsabilités particulières qui reposent sur les épaules de l'Allemagne et de la France". Selon le président français, "il faut qu'il y ait un accord mercredi". Les difficultés ne sont "pas seulement techniques", mais aussi "financières", a-t-il précisé, après avoir été interpellé sur la persistence des divergences franco-allemandes.
La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré lors de la conférence de presse, qu'aucune décision ne serait prise lors du sommet européen et de la rencontre des dirigeants de la zone euro. Les discussions reprendront mercredi. "Dans les heures à venir, nous discuterons de la façon dont les pays d'Europe conduiront leurs réformes", a-t-elle déclaré.
Les dirigeants des pays de l'Union européenne se sont rencontrés ce dimanche à Bruxelles avec l'objectif de tenter de surmonter leurs divergences sur les moyens d'enrayer la crise de la dette qui déstabilise la zone euro. Cet après-midi, le sommet se prolongera par une réunion des chefs d'État des 17 pays de la zone euro.
Soyons optimistes et patients
Dans les bureaux de vote tunisiens, l'affluence "dépasse toutes les attentes"
L'affluence des Tunisiens pour élire une assemblée constituante "dépasse toutes les attentes", a déclaré dimanche à la mi-journée le président de la commission électorale Kamel Jendoubi, en dépit de quelques "irrégularités" pour ce scrutin historique. "L'affluence a dépassé toutes les attentes. Le taux de participation pourrait dépasser les 60%", a déclaré M. Jendoubi lors d'un point de presse à Tunis.
Le président de la commission a noté certaines "irrégularités" dans le déroulement du scrutin. "Certains partis continuent leur campagne et n'ont pas respecté le silence électoral" en vigueur depuis vendredi minuit, a-t-il déclaré. Il a notamment cité des "pressions sur les électeurs analphabètes" et des "SMS envoyés pour influencer le vote", sans citer aucun parti. "Ces pratiques peuvent nuire aux premières élections libres, démocratiques et transparentes" de la Tunisie, a ajouté M. Jendoubi, en mettant également en garde contre "toute tentative d'achat de voix".Plus de 7 millions de Tunisiens doivent élire une assemblée constituante de 217 membres qui sera chargée de rédiger une nouvelle constitution, neuf mois après la chute de Ben Ali. Dès l'ouverture du scrutin dimanche à 7 heures, de longues queues s'étiraient devant les bureaux de vote.
Les impétrants comme dirait l'autre...
CRISE DE LA DETTE L’Europe à un moment crucial de son histoire
Une tradition des “petits pas” devenue insuffisante
Après la Seconde Guerre mondiale, les Européens ont volontairement décidé de mettre en commun certains des pouvoirs dévolus jusqu’à présent aux Etats-nations afin d’assurer paix et prospérité à leur continent. Ce processus contrôlé et à pas comptés est désormais battu en brèche par l’irruption des marchés financiers. Ceux-ci réclament une intégration plus ambitieuse et surtout plus rapide pour éviter, assurent-ils, la disparition pure et simple de la monnaie unique.Un besoin urgent de gouvernance économique
Face à ce constat d’un manque de coordination budgétaire, deux sommets européens sont donc convoqués, aujourd’hui et mercredi. Le renforcement de la gouvernance de la zone Euro figure parmi les trois grands sujets à l’agenda des dirigeants européens. Il s’agit avant tout d’améliorer le pilotage en commun de la zone Euro, dont le pêché originel est l’absence de gouvernement économique, selon plusieurs économistes. Faute de cette indispensable coordination économique, les 17 pays de la zone naviguent aujourd’hui à vue, “en haute mer et ils n’ont pas d’autre option que de négocier maintenant les détails” de cette gouvernance économique, juge Jonathan Story, professeur à l’Insead, près de Paris.La BCE, la France, et quelques autres pays, dont l’Allemagne qui s’est ralliée aux vues françaises, appellent de leurs vœux la création d’un gouvernement économique en Europe, ou à tout le moins la nomination d’un ministre des Finances ayant le pouvoir de s’imposer aux États membres.
La question brûlante de la solidarité financière
“La crise actuelle ne pourra pas être résolue sans une forme explicite et acceptée de fédéralisme budgétaire”, analyse Nicolas Veron de l’institut Bruegel, un centre d’analyse économique basé à Bruxelles. Pour lui, ce changement interviendra avec la même ampleur que celui amené par le traité de Maastricht, à l’origine de la naissance de l’euro. Mais revenir devant les électeurs, pour approuver un nouveau traité, n’est pas sans risque, comme le rappelle l’échec de 2005.Ce besoin de changement pose surtout une question brûlante : “Partageons-nous le même destin au point d’accepter une véritable solidarité financière ?”, se demande ainsi le chercheur.
Une question essentielle, non seulement pour des pays sous perfusion des Européens comme la Grèce, l’Irlande ou le Portugal, mais aussi pour des pays comme l’Italie ou l’Espagne.
Mais quelle que soit l’issue des sommets organisés cette semaine, l’Europe commence un nouveau chapitre de son histoire.
Notre cher ami Kadhafi
Aucun chef d'Etat de l'Union européenne – mis à part le président de Malte – n'a assisté aux cérémonies du 40ème anniversaire de la révolution libyenne à Tripoli, mardi 1er septembre. Les relations entre la Libye et les puissances occidentales n'ont pas toujours été recouvertes du voile de scandale et de polémique qui les caractérisent actuellement. Dès le départ, elles ont été marquées par un va-et-vient constant entre confiance et méfiance, estime le quotidien allemand Tagesspiegel. "D'abord Kadhafi avait la réputation d'être incorruptible. Mais très vite, son image a changé avec le début du programme nucléaire libyen et le financement de divers rebelles et groupes terroristes dans tous les coins du monde".
Des lettres ministérielles embarassantes
L'attentat de Lockerbie en 1988 [270 morts] et la destruction d'un avion français au dessus du Niger un an après [170 morts] ont fait basculer Kadhafi dans "un statut de paria", assorti "de sanctions internationales pendant plusieurs décennies à la Libye", rappelle le Tagesspiegel. Puis, la confiance s'est réinstallée, quand Kadhafi a admis la responsabilité de la Libye dans les attentats de Lockerbie et accepté de verser un dédommagement aux familles des victimes. "De paria d'hier", le colonel Kadhafi est donc devenu l'ami des chefs d'Etat européens, une amitié alimentée par les nombreux marchés commerciaux signés avec la Libye.
Le regain de tension entre l'UE et la Libye à la suite de la libération anticipée d'Ali Al-Megrahi, condamné en Ecosse pour l'attentat de Lockerbie, et de son retour triomphal à Tripoli, le 21 août, n'a pas fini d'embarrasser le gouvernement britannique. Le Sunday Times vient de révéler le contenu de lettres ministérielles selon lesquelles le ministre de la Justice Jack Straw avait initialement l'intention d'exclure Al-Megrahi d'un accord de transfert de prisonniers avec la Libye. Mais, note le quotidien britannique "le gouvernement de Gordon Brown a changé d'avis suite à des négociations entre la Libye et BP [British Petroleum] sur un contrat d'exploration pétrolière de plusieurs millions de livres". Cependant, selon le Guardian, cette polémique pourrait imploser s'il s'avérait que "Al-Megrahi était innocent dans l'attentat de Lockerbie. Une idée qui, depuis des années, provoque un malaise dans le monde juridique écossais".
La Ligue arabe tire les oreilles de la Grande-Bretagne
Pour l’hebdomadaire roumain Dilema Veche, "la libération d'Al-Megrahi nous dit quelque chose d’important sur l’Occident : entre 1988 et 2009, il y a eu des changements majeurs de mentalités et d'attitudes. Aujourd'hui de manière impensable, on accepte que la Ligue Arabe tire les oreilles de la Grande-Bretagne en ce qui concerne l’application de la justice." Le quotidien français Le Monde estime néanmoins qu'à terme, la libération d'Al-Megrahi est un obstacle de moins entre l'UE et la Libye, "susceptible d'améliorer les relations avec l'ancien régime paria du Maghreb, alors que la Commission européenne mène de délicates négociations en vue de signer un accord-cadre avec Tripoli. En effet, la Libye exigeait du Royaume-Uni un tel geste pour accélérer le rapprochement".
Plusieurs voix, se font entendre pour dénoncer les provocations à répétition et l'ascendant que semble prendre la Libye sur le théâtre de la diplomatie. L'Espresso accuse ainsi le colonel Kadhafi de mener un "double jeu" avec ses partenaires, et notamment avec l'Italie, au surlendemain de la visite de Silvio Berlusconi à Tripoli dans le but de poser la première pierre de l'autoroute qui doit relier la capitale libyenne à Bengazi – financée par l'Italie à titre de dédommagement pour la colonisation. L'hebdomadaire romain accuse en particulier la Libye d'acheter des armes à des intermédiaires occidentaux pour ensuite approvisionner les rebellions et les guerres civiles en Afrique. L'Espresso évoque en particulier une enquête du parquet de Pérouse sur un trafic d'armes dans lequel seraient impliqués des intermédiaires italiens, ainsi qu'une ONG libyenne.
La périlleuse stratégie de la repentence
"La rage et l'humiliation" titre Le Temps en référence aux déboires de la Suisse face à la Lybie. Depuis un an, les relations diplomatiques entre Berne et Tripoli n'en finissent pas de se dégrader depuis l'arrestation musclée d'Hannibal, un des fils du Colonel, en juillet 2008, pour avoir frappé deux de ses domestiques dans un palace genevois. Le 21 août, le président de la Confédération suisse, Hans-Rudolf Merz, s'est rendu à Tripoli pour présenter au Guide de la révolution des excuses officielles, rappelle le quotidien genevois, espérant ainsi accélérer la libération de deux citoyens Suisses retenus en Libye depuis un an et désamorcer la crise. Mais la libération des otages, qui devait survenir avant le 1er septembre, se fait toujours attendre,Tripoli ayant réclamé une caution de 500 000 euros.
Ainsi, note Le Temps, la stratégie du repentir, souvent adoptée par les Européens, peut parfois s'avérer dangereuse : "Hans-Rudolf Merz s’en est aperçu face à la Libye, les excuses sont un instrument diplomatique redoutable qu’il faut manier avec grande précaution". Dans le cas de Silvio Berlusconi – qui s’était excusé pour la colonisation italienne en Libye, tout en obtenant en retour que Tripoli s'engage à bloquer l’immigration clandestine vers l'Italie, fournisse du pétrole et donne accès à des marchés libyens aux entreprises italiennes – comme dans celui du président suisse, "c’est le leader libyen qui a su utiliser les excuses de ses interlocuteurs pour exprimer sa soif de revanche sur l’Occident."
Les débuts difficiles du livre de Banon en librairie
D'après les libraires interrogés par le Figaro, le livre qui revient sur l'affaire DSK ne ferait pas recette malgré un tirage important et une belle mise en place.
L'histoire de Tristane Banon fait le buzz sur Internet mais ne déplace pas les foules en librairie. Selon nos informations, son livre, Le Bal des hypocrites, sorti en librairie jeudi 13 octobre ne se vend pas bien. «Le livre bénéficie d'une belle mise en place mais il ne démarre pas fort, explique un libraire parisien. Nous en avons vendu cinq seulement et les chiffres ne sont pas meilleurs chez nos confrères».
Même impression à la librairie Mollat de Bordeaux où quatre livres ont été vendus le premier jour mais où seulement trois on été vendus depuis. «Le livre marche gentiment, explique l'un de ses vendeurs. Mis à part les clients du premier jour qui l'attendaient, nous n'en vendons pas beaucoup : je ne pense pas qu'il s'annonce comme un succès de librairie». La plupart des librairies parisiennes qui communiquent leurs ventes sur le serveur Datalib n'en ont ainsi pas vendu plus de quatre à cinq.
Ce livre revient sur l'affaire DSK vue par celle qui a porté plainte en France pour tentative de viol. «Personne ne réalise que «l'Affaire», c'est juste une vie qu'on a jetée à la poubelle», écrit la jeune auteure qui ne cite jamais DSK mais lui préfère le sobriquet d'«homme babouin» ou «l'ancien gros». Suffisant pour «faire de la presse» mais pas pour faire des ventes si l'on en croit les libraires interrogés mardi matin par Le Figaro. «Ce genre de livre est typique de l'essai qui intéresse les journalistes et a beaucoup d'articles mais qui ne marche pas bien en librairie, explique l'un d'eux. Les gens ont lu les bonnes pages dans la presse et estiment avoir tout vu».
La fin à venir de l'affaire DSK-Banon et l'arrêt probable des poursuites de la romancière ne sont pas non plus de nature à doper les ventes. Le verdict des libraires n'est toutefois pas définitif. «Il suffit d'un nouveau rebondissement dans l'affaire DSK aux Etats-Unis ou ailleurs pour que le livre se mette soudainement à marcher», explique un libraire dans le 7e arrondissement de Paris.
Le moteur franco-allemand de l’Europe a-t-il été relancé hier ? À très petite vitesse, en cahotant, en fonctionnant sur le seul cylindre allemand entraînant le français en roue libre…
C’est la première leçon à tirer des conclaves européens débutés vendredi avec la réunion des ministres des Finances pour enfin donner une réponse à la crise de l’euro, peut-être mercredi. Car le plan français consistant à étoffer le Fonds de sauvegarde FESF jusqu’à 2000 milliards d’euros (au lieu de 440), à le transformer en « banque » pour emprunter auprès de la BCE de Francfort, a été abandonné. Il se heurtait surtout à Angela Merkel au nom du respect des traités et par doctrine monétariste. Également pour des raisons politiques. On semble vouloir ignorer à Paris que l’Allemagne est une démocratie parlementaire avec de forts tiraillements au sein de sa majorité gouvernementale. Conforté par les arrêts de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, le Bundestag ne veut pas être une chambre d’enregistrement : la chancelière n’a pas mandat pour aller au-delà de ce que les députés ont voté fin septembre pour le FESF.
Reste sur la table la proposition de Berlin qui ferait de ce FESF une assurance garantissant les emprunts jusqu’à concurrence des 440 milliards, non plus à 100 %, plutôt à 20 % ou 30 %. La « couverture » du FESF serait élargie… et trouée à force d’être tirée : par exemple, au lieu de 100 milliards entièrement garantis, le Fonds cautionnerait 300 milliards à 30 %. Certainement insuffisant.
Pour la France qui espérait un FESF « bancaire » et ne plus avoir à s’adresser aux marchés au risque de perdre son triple « A » par surendettement, le coup est rude. Certes, l’officielle bonne entente franco-allemande obligeant, le choc va être amorti sous un emballage de compromis que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel devaient élaborer hier soir au cours d’un énième tête-à-tête. Mais une épée de Damoclès plane toujours sur la note française. Une menace d’autant plus grande que la recapitalisation des banques européennes avec 100 milliards (dont une dizaine pour les françaises) devrait tenir compte d’une décote à hauteur de 60 % de leurs engagements grecs. Les banques sauront-elles absorber cette recapitalisation ? Ou vont-elles de nouveau s’adresser à l’État ? Les renflouer avec de l’argent public, de surcroît emprunté, serait aussi désastreux en période électorale que la perte du triple « A ».
Enfin, il y a toujours la grande crise, celle de la zone euro. Jusqu’à présent, pas de miracle à Bruxelles !
François Hollande, "ce grand naïf au regard de chien fidèle"
En quelques années, celui qui est désormais le candidat du PS a changé d'apparence, perdant du poids pour gagner en épaisseur. Mais seul son look est véritablement nouveau, estime le quotidien autrichien Der Standard.
En 2007, François Hollande était encore la risée des Français. Sa compagne et ancienne candidate, Ségolène Royal, venait de le mettre à la porte après avoir découvert sa relation avec une journaliste, Valérie Trierweiler. Cela avait achevé de le convaincre qu’il était temps de perdre du poids et de prendre des mesures radicales pour enfin se débarrasser de son image de brave homme ordinaire. Fils d’un médecin de Normandie, François Hollande n’a pas ménagé ses efforts pour afficher moins de rondeur. A présent, il commence toutes ses phrases par un "je veux", accompagné du geste idoine de la main droite que recommandent tous les spécialistes de media training.
Mais tout cela ne suffisait pas : encore lui fallait-il avoir de la chance. Or, au printemps dernier, Dominique Strauss-Kahn, qui portait les espoirs de la gauche, est soudain soupçonné de viol et mis hors jeu. François Hollande s’empresse de se présenter comme "nouveau" candidat. "Nouveau" est un bien grand mot, car après plus de trente ans de carrière politique, ce diplômé de l’ENA est moins "nouveau" que ses adversaires Ségolène Royal et Martine Aubry. Seul son look est véritablement nouveau. Et la chance, de nouveau : les Français en ont plus qu’assez des gesticulations de Nicolas Sarkozy et de ses manières de nouveau riche. Un homme normal et sympathique a tout pour leur plaire.
François Hollande parle bien et a le sens de la répartie. Mais que dit-il au juste ? Il "veut" réduire la dette mais d’abord créer 60 000 postes de nouveaux professeurs. Il "veut" sortir du nucléaire mais aussi soutenir la recherche dans le domaine. Il "veut" augmenter les pensions de retraite mais seulement pour certaines catégories. François Hollande, l’homme du consensus, voudrait être agréable à tout le monde. Cela le rend dangereux pour Sarkozy : il attire beaucoup d’électeurs du centre. Mais peut-on devenir président en étant si "simplement normal" ? L’intéressé répond par une pirouette : "Je sais que je n’ai pas la tête d’un président, mais il y en a beaucoup qui l’ont et qui ne le deviennent jamais."
CRISE DE L'EURO. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sont-ils au bord du divorce ?
Le sommet européen de ce dimanche suivi d'un autre rendez-vous mercredi sera décisif pour l'avenir de l'euro. Ce qui n'empêche pas la zizanie de régner parmi les 27. D'autant que Paris et Berlin ne sont pas en reste.
Les rixes européennes ont déjà perturbé la cérémonie d’adieu de Jean-Claude Trichet à Francfort, mercredi. L’arrivée inopinée de Nicolas Sarkozy, puis l’heure et demi de réunion qui a suivi, ont empêché le grand argentier d’assister à la première partie du concert donné en son honneur… Pourtant, au fur et à mesure que se multiplient téléconférences et coups de fil, que se succèdent réunions formelles et informelles, les malentendus croissent, et l’eurozone se fragilise.
Initialement le Conseil européen de la dernière chance devait avoir lieu lundi et mardi derniers. Repoussé à ce dimanche, on sait d’ores et déjà qu’il ne règlera pas tous les problèmes, et que mercredi prochain les chefs d’Etat et de gouvernement se retrouveront à nouveau. Avec l’espoir, promettent-ils d’aplanir la majorité des problèmes. Il y a quelques semaines, ils avaient déjà promis un règlement définitif au sommet –finalement reporté- des 17 et 18 octobre !
Sur la Grèce, un conseiller de l’Elysée assure : "tout le monde cherche à aider Athènes, à rendre sa dette soutenable". Mais en accordant une décote de combien ? C’est là que le bât blesse. Il y a un quasi consensus pour dire le niveau de 21%, décidé le 21 juillet dernier, est désormais insuffisant. Alors faut-il monter jusqu’à 60%, comme l’a suggéré le premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, au grand dam de beaucoup ? Et à quelle hauteur les banques participeront-elles à ce sauvetage ?
Second point, justement, les banques. Ont-elles assez de fonds propres, ou doivent-elles monter en puissance, comme le suggérait à la fin de l’été la nouvelle directrice générale du FMI, Christine Lagarde, faisant - dans un premier temps - hurler Paris et ses banquiers. Bruno Cavalier, chef économiste d’Oddo Securities, analyse : "il y a désormais un accord des Européens sur le fait que le système bancaire a besoin de fonds propres additionnels du fait de son exposition au risque souverain" (cliquer ici pour lire son analyse complète). A Bruxelles, on parle aussi d’accélérer le calendrier des accords de Bâle 3, qui prévoyait une augmentation des fameux fonds propres. Pour l’heure les négociations se focalisent sur une fourchette supérieure à 6 et inférieure à 10.
Deuxième constat : que s’arrête la cacophonie européenne. Il s’agit de ne pas se soumettre à cette tyrannie des marchés que les bisbilles européennes attisent. Il s’agit, aussi, de ne pas se faire, une fois encore, tancer par les Américains, comme ce fut le cas avec Timothy Geithner il y a quelques semaines à Marseille. Dernier souhait, émis par la Commission européenne, celui-là : cesser de traiter les problèmes un à un, comme cela a été fait depuis mai 2010 : après la Grèce, l’Irlande, puis le Portugal, puis le FESF, puis encore la Grèce. "Il est temps que les Européens mettent tous les thèmes sur la table", s’exclame un responsable de Bruxelles. "Le moment est décisif", s’est exclamée à plusieurs reprises Angela Merkel. Décisif pour l’Euro et l’Europe. Sans compter que le règlement du problème du Vieux continent n’est qu’un préalable. D’autres thèmes cruciaux seront au menu à Cannes au sommet du G20, le 3 novembre prochain.