TOUT EST DIT

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dimanche 19 février 2012

Sarkozy à Marseille : "Aidez-moi!"


« C'était merveilleux... » Au terme de 40 minutes, pas plus, de discours de son candidat de mari, Carla Bruni-Sarkozy est emballée. Devant les caméras, les démonstrations d'affection du couple sont discrètes. Mais la salle a réservé un triomphe à la Première dame, sagement assise au premier rang entre François Fillon et Jean-François Copé, et, c'est ensemble que les Sarkozy traversent la foule de supporters, distribuant autographes et baisers. « Nicolas! Nicolas! », scande une salle qui exulte à l'issue du premier grand meeting de Nicolas Sarkozy.
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Le meeting de Marseille, seule grande ville de France détenue par la droite, devait être une démonstration de force pour le candidat nouveau. C'est désormais chose faite: Sarkozy s'est exprimé devant une flopée de ténors de l'UMP en rangs serrés –François Fillon Alain Juppé, Brice Hortefeux, Xavier Bertrand, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Claude Gaudin, ou Jean-François Copé– et a électrisé plusieurs milliers de personnes. « Nous sommes 15.000! », proclame d'entrée le patron de l'UMP Jean-François Copé, en chauffeur de salle, alors que les images montrent une foule massée à l'extérieur devant un écran géant, tout juste descendue des bus affrétés par l'UMP. A l'intérieur de cette salle du parc Chanot, l'UMP revendique 6.500 places assises. Décompte fait, il y en a plutôt 3.500. Mais une chose est certaine: debout ou assis, il y a du monde à Marseille...

''Aidez-moi !''

« Aidez-moi! », lance à un public conquis Nicolas Sarkozy, plus combatif que jamais malgré ses difficultés dans les sondages. En « homme libre », débarrassé du protocole présidentiel, celui qui se veut « candidat du peuple » a prononcé une ode à la France qu'il « aime » et qu'« on oublie » trop souvent à son goût. « On »: comprendre François Hollande.
Jamais cité nommément, le candidat PS subit une charge violente.« Quand on aime la France, on ne ment pas tous les jours aux uns pour faire plaisir aux autres », attaque Sarkozy. « Où est la vérité quand on ne dit pas la même chose selon l'interlocuteur auquel on s'adresse? Quand on dit tout et son contraire? Quand on fait semblant d'être Thatcher à Londres et Mitterrand à Paris? », lance-t-il en référence à l'interview accordée au Guardian par le candidat PS  dans lequel il a tenté de tempérer les craintes de la finance à son égard. « A peine a-t-on compris la bonne proposition qu'elle est retirée. Ce n'est pas comme ça qu'on dirige notre pays! », poursuit le président-candidat sur le même ton.

"Votre emploi, nous le volons"

« Sarkozy président! », scande une foule ravie, qui siffle copieusement le candidat PS à chaque allusion. Porté, le président sortant remet une nouvelle fois sur la table l'accord PS-Verts sur le nucléaire. « On ne croit pas en son pays quand on est prêt à arrêter des dizaines de réacteurs nucléaires en contrepartie d'un accord électoral », accuse-t-il. « Est-ce qu'on est capable d'aller regarder dans les yeux un ouvrier dont on vole le travail? (…) Je préfère tenir le discours de vérité qu'être à la place de ceux qui font cela » et disent « votre emploi nous le volons pour gagner la place que nous voulons ».
La « vérité », selon Sarkozy, c'est que « travailler davantage, c'est la seule façon de préserver notre niveau de vie, notre pouvoir d'achat et de sortir par le haut de cette crise ». Quant à la « France » qu'il aime, elle a des valeurs clairement de droite: contre l'euthanasie, pour « la famille et le mariage » (« Nous ne voulons pas qu'on sacrifie notre identité à la mode du moment », lâche-t-il au sujet du mariage homosexuel), contre le « communautarisme » et le vote des étrangers aux élections locales, contre les 35 heures aussi.

"Malhonnête et dangereux"

Son bilan est critiqué? Il « l'assume ». « Je ne prétends pas que nous avons tout réussi » mais « nous avons échappé à une catastrophe » lors des différentes crises depuis 2008, se défend Sarkozy. Et « je demande à ces Français qui doutent de regarder ce qui arrive aujourd'hui à l'ouvrier grec ». Dans ce contexte, les décisions impopulaires, « je les assume » car « si je ne les avais pas prises à temps, où en serions-nous aujourd'hui? ».
D'ailleurs, « occulter la crise, ce n'est pas simplement malhonnête, c'est dangereux", attaque-t-il à nouveau. « Dire dormez tranquille, (...) c'est irresponsable » et « c'est moralement inacceptable ».
Face à François Hollande, Nicolas Sarkozy oppose, au fond, sa « volonté ». « La volonté ne peut pas tout, mais sans volonté on ne peut rien », martèle-t-il. « Si j'ai une chance d'empêcher qu'une vie s'abîme, (...) de sauver un emploi, (...) d'empêcher une souffrance, (...) je ne me résignerai jamais à ne pas la tenter. Je suis fait ainsi et je n'ai pas l'intention de changer ». Voilà François Hollande prévenu.

La réélection, impossible exploit ?

L'ennui avec la démocratie, ce sont les réélections. Après avoir été une première fois élu, si l'on veut garder son ticket au-delà de la limite, il faut se faire réélire. Gagner la première fois, c'est déjà très difficile, remporter le second match, c'est quasiment impossible. Sauf si l'on a cohabité avec un Premier ministre qui s'est usé à la tâche. La longueur du mandat, d'une part, l'intraitable corps électoral français d'autre part, ont rendu jusque-là la chose presque infaisable.

Le général de Gaulle lui-même, inventeur et incarnation de la Ve République, n'a pu se faire réélire par le peuple, ayant décidé de ne pas aller au bout du septennat. Georges Pompidou mourra avant l'échéance. Valéry Giscard d'Estaing, convaincu de son impériale supériorité, n'arrivera pas à en persuader des Français qui lui imputeront la montée du chômage.

François Mitterrand et Jacques Chirac l'emporteront, mais à l'issue d'un septennat de cohabitation, et, pour le second, face à un candidat qui n'avait aucune chance.

 Nicolas Sarkozy préside et gouverne depuis cinq ans, dans un environnement marqué par une violente crise économique. Et sa cote de popularité n'a pas attendu la tempête bancaire de 2008 pour s'effondrer. Alors qu'il devrait, en cette fin de mandat, apparaître aux yeux des Français comme celui qui les protégera, armé de son expérience et de leur confiance, il passe au contraire pour l'un des responsables de leur situation, qu'ils jugent calamiteuse.

Il n'a pas le regard un peu las des puissants auxquels on est prêt à redonner le pouvoir parce qu'ils n'ont plus l'air de le vouloir vraiment. On le leur avait offert une première fois parce qu'on attendait beaucoup d'eux. On le leur redonne parce que c'est la moins mauvaise solution. On les a d'abord voulus, et puis on les a préférés. Ils ne font plus rêver, mais ils rassurent.

François Mitterrand avait présidé sans gouverner. Il lui a suffi d'envoyer une lettre aux Français, aussi vague que lénifiante, pour s'en faire réélire. Le second mandat, soporifique, tiendra ces promesses épistolaires. Jacques Chirac se retrouvera bombardé sauveur suprême face à l'intrus de la République Jean-Marie Le Pen. Le second règne n'aura rien d'épique. 

Le président actuel est coincé dans une contradiction. La conjoncture est trop inquiétante, et sa propre situation trop dégradée pour qu'il se contente d'un nébuleux programme. Il doit promettre, s'agiter, s'engager, montrer ses muscles. Et il faudrait en même temps, après cinq ans de mandat suprême censés l'avoir arrondi et poli, qu'il dévoile enfin aux Français un profil monarchique, qu'il offre une silhouette protectrice, qu'il suggère une puissance tranquille, qu'il assume une pleine assurance s'il veut avoir une chance de gagner. Ce sera difficile, mais en politique...

Une majorité de Grecs reste favorable à l'Europe malgré l'austérité

Plus de sept Grecs sur dix (75,9 %) se disent en faveur "de la perspective européenne" de leur pays et ne souhaitent pas "la sortie de l'euro", malgré les mesures d'austérité imposées par les créanciers, UE et FMI, selon un sondage publié dimanche dans le quotidien grec Ethnos.

Seuls 19,6 % des gens interrogés se sont prononcés pour le retour à la drachme, monnaie nationale du pays avant son adhésion dans la zone euro en 2002, selon ce sondage effectué par l'institut grec Marc entre les 15 et 17 février sur un échantillon de 1 013 ménages à travers le pays.
La majorité des sondés (48,4 %) espère que la Grèce "va finalement rester dans la zone euro si le programme d'assainissement de l'économie" dicté par l'UE et le FMI, réussit" contre 39,3 % qui croient le contraire.
SOUTIEN AU VOTE SUR LE PLAN DE SAUVETAGE
Plus de six personnes sur dix (66,5%) souhaitent que le programme réussisse tandis que 60 % estiment que "si le programme n'avait pas été voté dimanche dernier par le parlement, la Grèce aurait risqué de faire faillite".
Au milieu de manifestations massives émaillées de violents incidents, le parlement grec a adopté dimanche dernier avec une majorité de 199 députés sur un ensemble de 300 le nouveau plan de sauvetage du pays, accompagné des mesures de rigueur de 3,2 milliards d'euros qui comprennent de coupes salariales et des baisses des retraites.
Le vote en faveur du nouveau plan, qui comprend un prêt de 130 milliards d'euros et de l'effacement d'une partie de la dette privés du pays, était une condition préalable pour le feu vert, qui doit être en principe donner lundi par la zone euro à Bruxelles.
Près de 48 % des sondés estiment que le vote parlementaire en faveur du nouveau plan d'aide à la Grèce était "juste" contre 45,5 % disant qu'il était "faux".
Huit personnes sur dix (81,8 %) estiment que la responsabilité de la mauvaise situation économique du pays incombe "aux gouvernements grecs" contre 9,3 % qui disent que la crise c'est de la faute "des marchés et des spéculateurs" ou 6,1 % qui donnent tort "aux Européens et au FMI".

NOUVELLES MANIFESTATIONS

A la veille de réunion de l'Eurogroupe, les Grecs opposés aux mesures d'austérité adoptées par le gouvernement pour s'assurer d'un nouveau plan d'aide de la zone euro continuaient à manifester. Plus de 3 000 personnes, selon la police, ont manifesté dimanche dans le centre d'Athènes dans deux rassemblements séparés.
Un premier rassemblement de 1 500 personnes, selon la police, a eu lieu en fin de matinée sur la place Syntagma devant le Parlement à l'appel des syndicats du privé GSEE et du public Adedy, qui ont protesté contre "les exigences inacceptables" des créanciers du pays, l'UE et le FMI, qui "violent les droits du travail et des conventions collectives".
Une second rassemblement sur les mêmes lieux d'environ 2 000 personnes a eu lieu dimanche en fin d'après-midi à l'appel des mouvements de la gauche radicale. "Ni élections, ni gouvernement de coalition, on peut les vaincre dans la rue", pouvait-on lire sur une banderole.
Ces rassemblements interviennent une semaine après les violentes manifestations qui ont accompagné l'adoption par le parlement du mémorandum d'accord négocié avec la troïka des créanciers du pays imposant une nouvelle sévère cure d'austérité et un renforcement de la tutelle européenne sur Athènes.

Grèce: une tragédie plus vraie que nature

Pour Roland Hureaux, le plus extraordinaire avec la Grèce est que rien de ce qui lui arrive aujourd’hui ne se dit mieux qu’avec des expressions que son génie nous a léguées. Démonstration...
Il est clair que réussissant à faire voter par le Parlement grec un plan d’austérité rigoureusement inapplicable, le premier ministre Papadémos - et l’Europe avec lui -, n’a remporté qu’une victoire à la Pyrrhus.

Le pauvre peuple grec se révolte à juste titre contre le supplice de Tantale qu’on lui applique.

Vouloir imposer des normes budgétaires allemandes à ce peuple indocile, n’est-ce pas le placer dans un lit de Procuste ?

Les commissaires européens qui leur sont envoyés veulent lui infliger un régime draconien.

Il est vrai que l’acceptation du plan de rigueur est la condition mise par Angela Merkel à l’octroi de nouveaux prêts. Mais à quoi serviront ces prêts ?  Le budget grec n’est-il pas le tonneau des Danaïdes ?

Pourquoi donc un petit pays qui ne représente que 2 % de la population de l’Europe et 1 % de son PIB, suffit–il à mettre en péril tout l’édifice européen ? La Grèce est le talon d’Achille de l’Europe !

Car si la Grèce tombe, l’Italie chutera à son tour. Comme me le dit un ami facétieux : la roche tarpéienne est près de l’Acropole.
La Grèce, l’Italie !

La démocratie est née et morte en Grèce

11-11-11 n’est pas le nouveau chiffre de la Bête de l’Apocalypse qui demeure 666. Mais le 11 novembre 2011 restera comme une date clef dans l’histoire : la démocratie s’est éteinte en Europe là où elle était née. Ce jour-là, deux chefs de gouvernement  émanant du suffrage universel, Papandréou et, quoi qu’on en pense, Berlusconi, ont été remplacés, à la demande du G7, par deux proches de Goldman Sachs. La fin de la démocratie. Où ? Par une singulière ironie de l’histoire à Athènes et à Rome, les deux villes qui en furent, chacune à sa manière, la matrice.

Ces Grecs, aujourd’hui si vilipendés, ont pratiquement tout inventé : la philosophie, l’histoire, la tragédie, la comédie, le roman, les mathématiques, la physique, la théologie chrétienne, la gnose, la politique et en particulier la démocratie, peut-être la musique notée, qu’ils ont apporté des perfectionnements décisifs à la poésie épique, l’architecture, la peinture, la sculpture, la stratégie. Ils auraient même, si l’on en croit la légende de Crésus, inventé…la monnaie.

Mais venus de l’Olympe, les voilà précipités dans l‘Hadès !

Roland Hureaux est l'auteur de La grande démolition - La France cassée par les réformes (éditions Buchet-Chastel, 2012)

La Grèce va effacer 100 milliards d’euros de dette, un montant record

La Grèce se prépare à effacer plus de 100 des 350 milliards d’euros de sa dette publique, à l’issue d’une opération de restructuration volontaire, inédite dans l’histoire financière.

Le record était jusqu’ici détenu par l’Argentine, dont la dette atteignait 82 milliards de dollars (73 milliards d’euros environ au cours de l’époque) lorsqu’elle avait fait défaut, en janvier 2002. Dans le cas de la Grèce, il ne s’agit pas d’un défaut mais d’un montage complexe, consenti par les créanciers publics et privés.  

A quel montant vont renoncer les créanciers privés ?

Au total, banques, assureurs, fonds d’investissement et fonds de pension vont perdre environ 100 des 200 milliards d’euros de dette grecque qu’ils détenaient. Concrètement, ils vont recevoir, en échange des obligations d’Etat qu’ils détiennent, des titres dont la valeur sera inférieure de moitié. Il s’agira, pour 15% de la valeur initiale, d’obligations émises par le fonds de stabilité européen (FESF) et pour 35% d’obligations grecques à 30 ans, les 50% restants étant perdus.
  
Pourquoi les créanciers privés vont-ils perdre plus que les 100 milliards de dette auxquels ils renoncent ?

 Les nouvelles obligations qui seront proposées aux créanciers privés arriveront à échéance dans 30 ans, soit plus que tous les titres qu’ils détenaient jusqu’ici. Le fait d’immobiliser l’argent plus longtemps que prévu a un coût pour les créanciers privés, ce qui va se traduire dans leurs comptes par une perte. «Quand on vous propose de vous rembourser dans 10 ans ou dans 30 ans, vous choisissez toujours 10 ans», dit Xavier Paper, associé fondateur du cabinet Paper Audit & Conseil. En outre, le taux d’intérêt des nouvelles obligations n’est que de 3,5% environ, soit sensiblement moins que celui des titres que les créanciers privés avaient en leur possession. Ce rendement moins intéressant induit également une perte pour les créanciers privés. Au total, la perte atteindra donc environ 70% de la valeur comptable des obligations grecques détenues par les créanciers privés, pour une décote de 50%.  

Qu’arrivera-t-il aux créanciers privés qui n’apporteront pas leurs obligations à l’échange ?

En théorie, l’échange est basé sur le volontariat. Les créanciers qui choisiraient de ne pas apporter leurs titres devraient donc être remboursés dans les conditions qui prévalaient avant l’échange. Mais dans les faits, leur sort est très incertain et ils courent le risque, en adoptant cette posture, de tout perdre.  

L’effacement va-t-il déclencher le paiement des contrats de couverture contre le défaut de remboursement (CDS) ?

Les trois grandes agences de notation ont toutes indiqué depuis juillet que l’opération d’échange sera assimilée par chacune à un défaut de paiement partiel, car elle implique un effacement de dette. Une fois l’opération réalisée, les agences devraient toutefois redonner une note à la Grèce, en principe supérieure à celle en vigueur avant l’échange de titres. De son côté, l’International Swaps and Derivatives Association (ISDA), entité de référence régulièrement consultée pour des arbitrages sur les CDS, les assurances que les investisseurs prennent pour se couvrir d’un risque de défaut, estime toujours que l’opération est volontaire. Dès lors, elle ne constitue pas un événement de crédit, c’est-à-dire une modification unilatérale des conditions du contrat passé entre débiteur et créancier, susceptible de déclencher le paiement de ces CDS (Credit Defaut Swap). Environ 3,2 milliards de dollars de CDS étaient en cours sur la Grèce au 10 février, en net.

Allègre : "Avec Hollande, on aura Chirac II"

INTERVIEW - L’ancien bras droit de Lionel Jospin annonce qu’il s'engage au côté de Nicolas Sarkozy. Il pourrait intégrer le comité stratégique du candidat président.
Qui allez-vous soutenir pour cette élection présidentielle?
Aujourd’hui, mon analyse est la suivante. Le quinquennat de Nicolas Sarkozy a été marqué par des réformes utiles, comme celles des retraites, mais aussi par des échecs importants, comme la lutte contre le chômage. J’en ai fait un bilan sans complaisance. Mon choix est guidé par un élément essentiel qui pour moi domine tout. Nous sommes en Europe dans une crise très profonde et je ne voudrais pas que demain la France se retrouve dans la situation de l’Italie, de l’Espagne ou de la Grèce. Nicolas Sarkozy, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, a montré de grandes qualités en politique étrangère et européenne. Il a une véritable vision et une énergie formidable. Tous les Allemands savent bien que c’est lui qui tire Angela Merkel et la pousse à agir.
Vous avez été encarté au PS pendant trente ans, vous donnez donc un blanc-seing à Sarkozy?
Non, pas du tout! En lisant mon livre [Sarko ou le complexe de Zorro, Plon] vous voyez bien que je suis de gauche et que mes idées n’ont pas varié. Je pense juste que nous avons besoin de Sarkozy car nous sommes dans une crise très profonde. Je suis keynésien en matière d’économie, je défends les emplois-jeunes face aux critiques de l’UMP. Je soutiens Nicolas Sarkozy à condition qu’il installe un gouvernement d’union nationale dans lequel des gens comme François Bayrou, des socialistes et beaucoup d’experts auraient leur place. Mais sans moi!
Avez-vous des assurances?
Nous en avons parlé. Son entrée en campagne m’a rassuré. Je vois qu’il commence à faire un discours de rassemblement. Comme le dit très bien Felipe González, ancien Premier ministre socialiste espagnol, Sarkozy a évolué. Aujourd’hui, il n’est ni de droite ni de gauche.
 Mais pourquoi pas Hollande?
Parce qu’il n’est pas capable de faire le job. C’est un pur politicien, très intelligent, très sympathique, il m’a moi-même séduit en son temps. Les débats avec Sarkozy ne seront pas faciles. Mais c’est un manœuvrier qui change sans arrêt d’avis. Si il est élu on aura Chirac II au pouvoir! Après avoir déclaré la "guerre à la finance", il déclare au journal anglais The Guardian qu’il est libéral. Il a agi ainsi pendant dix ans et a laissé le PS dans un triste état, comme l’a justement dit Martine Aubry. Voulez-vous qu’il fasse de même avec la France? Si Dominique Strauss-Kahn avait été candidat, je l’aurais soutenu car pour moi dans cette élection la compétence prime tout.

Rien ne vous a gêné dans l’interview du Figaro Magazine sur les "valeurs"?
Rien. Le travail est une notion de gauche. Le référendum est une très bonne chose pour donner aux citoyens une participation à ce qui se passe. Mais en même temps, je sais bien que le chômage ne se résoudra pas avec un référendum. J’ai aimé aussi qu’il complète cette interview sur TF1, mercredi soir, en parlant aussi de solidarité, une valeur très importante pour moi.

Vous espérez un ministère?
Non! J’ai refusé d’être ministre en 2007. J’avais de fortes préventions contre certains aspects du programme Sarkozy. Mon temps est passé, je veux garder ma liberté!

Comment votre soutien au candidat Sarkozy va-t-il se manifester? Vous verra-t-on dans les meetings?
Je ne suis pas UMP, je ne vais pas adhérer à ce parti. Je ne vais pas battre les estrades. En revanche, j’espère faire avancer quelques propositions auxquelles je tiens : revaloriser le salaire des professeurs d’université et des chercheurs, rebâtir l’Europe politique autour de l’euro, rapprocher formation professionnelle et éducation nationale.

C’est presque anachronique, après les ratés de l’ouverture de 2007, de soutenir Sarkozy en 2012?
C’est le privilège des hommes libres. En 2007, je n’ai voté ni pour Ségolène Royal ni pour Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, je milite pour un gouvernement d’union nationale. L’Allemagne recueille aujourd’hui les fruits de son gouvernement de grande coalition.

Vous pensez que le président de la République peut être réélu?
Oui, il a des chances raisonnables dans un scrutin qui sera très serré. La gauche a un handicap, c’est François Hollande.

Hollande veut éviter l'affrontement avec Sarkozy

Le candidat socialiste dit ne pas vouloir être «obnubilé» par son adversaire.

Peut-être que François Hollande écoutera le discours de Nicolas Sarkozy, dimanche à Marseille. «Il faut toujours regarder et entendre ce que font les autres», commente le candidat socialiste. Même à Tulle, son fief où il se trouvait pour deux jours, le favori de la présidentielle ne baisse pas la garde. Même quand il traverse le marché de la cathédrale, ce samedi matin. C'est un rendez-vous qu'il ne manque jamais lorsqu'il est là: il y est toujours bien accueilli. «Ne vous laissez pas faire, il est malin!» lui lance un homme, en parlant du chef de l'Etat. «Il n'est pas si malin que cela», réplique Hollande, en souriant et sans s'attarder.
Le président du Conseil général de Corrèze ne veut pas être dans l'obsession du duel. «Chacun doit faire ce qu'il a à faire. Il faut convaincre les Français, pas ses adversaires», explique-t-il. «Il ne faut pas être obnubilé». Alors il prend l'air serein, mais, signe que ce n'est pas si évident, il surveille tout quand même: l'agenda comme les déclarations de son adversaire. La force des attaques de Nicolas Sarkozy ne l'a pas surpris. «La violence a été là dès le départ. Vous avez vu tous les noms qui ont pu être utilisés!», assure-t-il. Mais entendre le président-candidat s'en prendre à lui dès le premier meeting à Annecy, l'a un peu étonné. «Je m'attendais à cela pour Marseille», confie-t-il aux journalistes qui le suivent en Corrèze. «C'est une entreprise de démolition…». Qu'il n'a pas l'air de craindre. François Hollande est dopé aux sondages.

Hollande exploite les erreurs de ses concurrents

Pour lui, la droite exagère. Il pointe du doigt les «fausses informations» lancées par le chef de l'Etat, qui l'accusé par exemple de vouloir régulariser tous les sans-papiers. La position de François Hollande est plus ambiguë: régularisation au cas par cas sur des critères objectifs, qui n'ont pas encore été précisés. Autre exemple, la tentative de polémique après ses déclarations sur les roms, dimanche dernier. À l'UMP, certains, comme Nadine Morano, l'ont accusé de vouloir installer des «camps»! «C'est ahurissant... C'est invraisemblable, ça en dit long», lâche-t-il, perplexe. Pas mécontent non plus: à commenter ces excès, il évite d'avoir à aborder d'autres sujets. Hollande sait toujours exploiter les erreurs de ses concurrents.
Depuis que le face-à-face s'installe, François Hollande met néanmoins en garde ses troupes contre la violence de la campagne. «Il faut faire attention à ne pas être sali», dit-il. À ses soutiens qui lui conseillent la riposte, il demande de rester calme. Son obsession, c'est de ne pas abimer son image consensuelle. «Si je rentre à ce niveau là, cela risque de lasser les Français. Il y a encore deux mois de campagne». Il est trop tôt pour riposter. De toute façon, pour l'instant il profite du duel. «La montée brutale de Sarkozy mobilise les nôtres», estime-t-il. La stratégie de la gauche est simple: éviter l'affrontement direct mais alimenter l'impopularité du chef de l'Etat.
François Hollande garde aussi un oeil sur Marine Le Pen. «L'entrée de Sarkozy l'oblige à réagir», remarque-t-il. «Aujourd'hui la bataille n'est pas entre Sarkozy et moi, mais entre Sarkozy et Le Pen pour le premier tour». C'est une autre technique que François Hollande a bien rodé lorsqu'il était à la tête du PS: laisser ses adversaires se battre entre eux pour s'affaiblir mutuellement et éventuellement les y pousser.
"J' AI ENTENDU, ÇA !" LANCE HOLLANDE EN SE RÉPÉTANT DANS SES MEETINGS, ENCORE ET ENCORE....MAIS QUE DIT-IL LUI-MÊME ? ON ENTEND RIEN PAR CONTRE...SINON DES MENSONGES.

Des ronds dans l'eau qui sentent la poudre 

La démonstration peut faire sourire. Le défi moins. La deuxième irruption de deux navires militaires iraniens en Méditerranée fait maigre figure dans une mer dominée par des forces bien supérieures. Destinée à provoquer un peu plus Israël en longeant ses côtes, mais aussi l'Europe et les USA, elle illustre surtout la montée en puissance des ambitions et de l'assurance de l'Iran. Au cœur du volcan, entre Afghanistan, Syrie, Irak et Arabie, le pays le plus peuplé de la région pèse de plus en plus sur ses voisins. Le pouvoir réprime durement toute contestation, se drapant sous un lourd voile de rigorisme chiite pour masquer une dictature toujours plus inquiétante. Fort de ses réserves en pétrole, il joue de la menace pour faire monter le prix du baril face aux économies occidentales exsangues et résister aux sanctions. S'appuyant sur un complexe militaro-industriel omniprésent, le pays rêve de nucléaire et de missiles à longue portée pour devenir inattaquable. L'Iran se dresse ainsi en nouvel acteur mondial majeur, sachant bien qu'aucune opinion publique ou force militaire n'est prête actuellement à se dresser contre lui. S'appuyant sur la Russie et la Chine, soucieuses de contrebalancer le poids des États-Unis dans le golfe Persique, il nargue grands et petits « satans », Israël en tête, pour rallier à sa cause des populations arabes en panne d'espoir depuis la fin d'un certain printemps 2011. La nouvelle donne moyen-orientale se construit ainsi, avec un risque croissant de conflagration, Israël se sentant de plus en plus acculée par une menace nucléaire. Les ronds dans l'eau actuels ne feront alors plus sourire, chaque ricochet pouvant devenir mortel.

Quand ça l’affiche mal  


Des communicants, des « créatifs », des conseilleurs et des colleurs ont sans doute passé des heures à imaginer, réaliser, placarder l’affiche de campagne de Nicolas Sarkozy. En cinq minutes, avec une souris et un logiciel de base, des milliers d’internautes facétieux ou hostiles se sont lancés dans une course au tag et un concours de parodies. Et que j’ajoute, au milieu de la mer bleue qui sert de toile de fond, un Costa concordia sur le flanc, une saucisse de Francfort, une paire de Ray-ban pour maculer, maquiller, moquer le candidat. Par les tempêtes qui courent sur la Grèce, les créatifs et les concepteurs de l’image auraient pu, c’est vrai, éviter une photo de mer Égée. Et aussi un copier-coller du slogan la France forte du Giscard d’Estaing 1981, seul Président non réélu.


Mais l’affiche n’a pas tout loupé : tout le monde l’a vue et revue, en vrai ou en faux, en nature ou en caricature. Un vrai buzz comme on dit sur le net. Nicolas Sarkozy n’est d’ailleurs pas le seul à l’afficher mal cette semaine. L’affiche du film Infidèles, dérangeante celle-là, a été retirée. Tout le monde sait maintenant que le film avec Dujardin et Lellouche sort mercredi. Une affiche polémique, une affiche détournée, ce sont en fait de vieux trucs pour lancer un film, une tournée de chanteur, une ligne de maillots de bain. Souvenez-vous des fesses de Polnareff, de la dame qui demain enlevait le haut. À notre époque, ça lance aussi des campagnes électorales.

Claude Allègre soutient Nicolas Sarkozy

Dans un interview au Journal du Dimanche, l'ancien ministre socialiste critique François Hollande, qu'il dit «ne pas voir dans le rôle» de président.

L'ancien ministre socialiste de l'Education Claude Allègre a exprimé son soutien au candidat Nicolas Sarkozy. «On a besoin de Sarkozy car nous sommes dans une crise très profonde», déclare l'ancien ministre et proche de Lionel Jospin dans une interview au Journal du Dimanche. Le scientifique devrait intérger le comité stratégique de la campagne du préident sortant.
«Je suis partisan de Nicolas Sarkozy, à condition qu'il installe un gouvernement d'union nationale, dans lequel des gens comme François Bayrou auraient leur place, avec beaucoup d'experts», ajoute-t-il. Claude Allègre assure à ce sujet avoir obtenu «un certain nombre d'assurances» de la part de Nicolas Sarkozy, «mais ce n'est pas à moi de les annoncer».
Se défendant d'être un «cire-pompes», Claude Allègre souligne «que les parts de réussite de Nicolas Sarkozy, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, résident justement dans sa politique extérieure. Il a une énergie formidable». Selon lui, «tous les Allemands savent bien qu'au fond, c'est lui qui tire Angela Merkel, qui la pousse à agir». Selon le Journal du Dimanche, Claude Allègre devrait intérger le comité stratégique de la campagne de Nicolas Sarkozy.

Hollande serait «un Chirac II»

Présentant François Hollande comme un «politicien très intelligent et très sympathique», Claude Allègre estime toutefois que si le candidat socialiste était élu, «on aura Chirac II au pouvoir». «Chirac a cédé à tout, Hollande, c'est la même chose. Il fait des compromis tout le temps! Je ne le vois pas du tout dans le rôle», a-t-il ajouté. «Si Dominique Strauss-Kahn avait été candidat, je l'aurais en revanche soutenu», a assuré Claude Allègre.
Scinetifique respecté mais iconoclaste, farouche adversaire de la thèse du réchauffement climatique provoqué par l'homme, Claude Allègre a vertement critiqué l'accord du PS et des Verts sur l'environnement, parlant même d'une alliance «contre-nature».

La Grèce se prépare à la « résistance »

Dans un contexte de vie quotidienne de plus en plus difficile, les Grecs ressortent un vocabulaire guerrier. Ils craignent une Europe dirigée par des technocrates. 

Historien et ethnologue, Panagiotis Grigoriou (photo) est retourné en Grèce en 2009 après une décennie passée en France. Se partageant entre Trikala, dans le centre du pays, et Athènes, il tient depuis cette date un blog (1) à destination des francophones, dans lequel il raconte le vécu quotidien de la crise en Grèce continentale et dans les îles. Mais ses réflexions de chercheur vont bien au-delà.

« Sud Ouest Dimanche » Comment font les Grecs pour vivre avec des salaires en chute libre ?
Panagiotis Grigoriou. Ils vivent très mal. À cette baisse qui va de 30 à 60 % s'ajoute pour certains d'entre eux la question de l'endettement immobilier. S'il paraît aujourd'hui exagéré, il ne l'était pas lorsque l'emprunt a été contracté, c'est-à-dire dans le contexte d'une économie en état de marche. Encore parle-t-on ici de ceux qui ont conservé leur emploi, parce qu'il y a aussi tous ceux qui ont perdu le leur.
Pourquoi le niveau des prix ne suit-il pas la baisse des salaires ?
Parce qu'une bonne partie des produits que nous consommons est importée, et pas seulement le carburant ; parce que les taux d'impo- sition, y compris la TVA, ont été augmentés ; parce que les frais de fonctionnement fixes des entreprises restent élevés.
La crise est-elle plus difficile à vivre dans les grandes villes que dans les campagnes ou dans les îles ?
Nous vivons une crise nationale qui, à part quelques invulnérables, touche toutes les couches de la société. La situation est pire à Salonique qu'à Athènes, où le tissu industriel a été démantelé ces dernières années. Mais dans des quartiers considérés comme chics de la capitale, je vois pratiquement tous les jours des retraités - qui ne sont pas des SDF - faire les poubelles des centres commerciaux. En dehors des villes, on trouvera plus de solidarité. À la campagne, beaucoup de gens ont des potagers, et en bord de mer ou dans les îles, ils ont des embarcations. Un chômeur dont l'épouse a perdu son travail de coiffeuse et qui vit sur l'île de Salamine, près d'Athènes, m'a raconté qu'il part plonger lorsque le temps le permet pour ramener assez de poisson pour la semaine.
La famille retrouve-t-elle son statut protecteur ?
L'impossibilité de payer un loyer, même si ceux-ci commencent à baisser, amène à des « regroupements familiaux ». On partage une location entre frère et sœur. On déménage pour retourner chez ses parents. Du moins tant qu'ils touchent encore une retraite. Car avec le risque d'une faillite totale, - je veux dire une faillite officialisée - même les pensions risquent de disparaître.
Est-ce que la crise a amené un regain de solidarité ?
La solidarité a ses limites. On se fait loger par des amis, on mange chez eux s'ils ont encore des moyens. Mais il faut surtout se débrouiller. J'ai l'exemple d'un gestionnaire financier qui gagnait entre 4 000 et 5 000 euros par mois. Lorsqu'il s'est retrouvé sans allocation chômage, il est retourné sur sa petite île de 200 habitants en mer Égée. Il a repris son embarcation pour pêcher. Il vit de ses économies et des 200 euros par mois que lui verse la mairie pour les conseils financiers qu'il lui prodigue.
Les velléités d'émigration manifestées ici et là se concrétisent-elles ?
Elles sont devenues réalité. On estime qu'entre 40 000 et 150 000 personnes sont déjà parties. Chacun de nous connaît quelqu'un qui a quitté la Grèce ou qui envisage de le faire.
Que disent vos concitoyens ?
On entend de plus en plus des termes guerriers : « La Grèce est sous occupation » ; « Nous sommes en guerre » ; « La soupe populaire revient comme dans les années 40 » ; « Bientôt les tickets de rationnement », etc.
Si les Grecs emploient des mots guerriers, se préparent-ils pour autant à une résistance, voire à un conflit ?
Difficile de donner une réponse claire et définitive. Il est sûr que nous sommes sur une pente glissante et dans une situation où tout bouge : que ce soient les opinions, la doxa générale, la façon suivant laquelle on pense la politique et le personnel politique, la façon selon laquelle on se représente l'Union européenne, ou encore la zone euro. Impossible de prévoir ce qui peut se passer. Mais l'idée d'envisager le pire devient majoritaire ! On sait aussi par leurs syndicalistes que le mécontentement monte parmi les forces de l'ordre. Et certains cadres de l'armée commencent à se manifester. Les scénarios sont ouverts. Tout peut se jouer. Ces jours derniers, un garagiste, plutôt conservateur, me disait qu'il « espérait un mouvement de résistance » et que « l'armée serait avec nous ».
L'engagement de Mikis Theodorakis et du héros antinazi Manolis Glezos sont-ils signe d'espoir ou de désespoir ?

Ce sont des signes d'espoir. D'autant qu'il s'agit de personnalités qui n'ont à gagner ni gloire ni argent en s'engageant ainsi. Ils essaient de créer un « front national » (rien à voir avec l'extrême droite française !), un front de résistance dont on ne sait s'il réussira. Il est minoritaire, mais on ne peut pas dire qu'il ne compte pas dans les représentations collectives. Ils ne pourront pas, seuls, faire avancer les choses. En revanche, la sociologie de ceux qui sont avec eux est intéressante : je suis de près ce mouvement et j'y rencontre surtout des Grecs représentatifs de la classe moyenne qui ont quitté les partis traditionnels, dont le niveau d'études et de formation est assez élevé et qui n'avaient jamais été habitués à manifester.
Pourquoi dites-vous que le système politique grec est en état de « mort clinique » ?
Parce que la classe politique actuelle est finie. En tout cas, celle qui a signé le mémorandum dont l'immense majorité des citoyens ne veut pas entendre parler. Le personnel politique sait qu'il sera rapidement remplacé par des technocrates. C'est une nouveauté dans la manière de gérer « nos » affaires. Les dettes de l'Allemagne, de la France, de l'Italie, des États-Unis sont proportionnellement équivalentes à la nôtre qui est utilisée comme une arme. J'ai l'impression qu'on expérimente le prochain régime de l'Union européenne.
(1) www.panagiotis-grigoriou.gr.

Une aide "partielle" à la Grèce n'est plus d'actualité-Schaüble

Un plan de sauvetage partiel de la Grèce serait absurde et n'est plus à l'ordre du jour, déclare le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, dans une interview à l'hebdomadaire Tagesspiegel am Sonntag.
"Si la Grèce obtient toutes les autorisations nécessaires, met en oeuvre ses réformes et règle d'autres questions, elle sera en mesure d'obtenir le deuxième plan d'aide", dit-il. "Un accord échelonné ou étape par étape ne serait pas constructif."
"Nous prendrons lundi une décision sur l'ensemble du programme", ajoute-t-il par allusion à la réunion des ministres des Finances de la zone euro à Bruxelles.
L'idée de mettre en place un accord partiel avait été discutée mercredi mais les responsables européens estiment désormais que la Grèce est en bonne voie d'obtenir lundi le déblocage de l'ensemble d'un deuxième plan d'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, pour un montant de 130 milliards d'euros.

Un pléiade d'artistes aux obsèques de Whitney Houston

Une pléiade d'artistes était présente samedi 18 février aux obsèques de la chanteuse américaine Whitney Houston, retrouvée morte dimanche dans la baignoire de sa chambre d'hôtel à Beverly Hills, pour des raisons encore inconnues. 
La dépouille de la chanteuse Whitney Houston est arrivée samedi matin derrière l'église baptiste New Hope de Newark. Escorté par des motos et plusieurs limousines, le corps de la chanteuse est arrivé dans un corbillard doré qui a pris place derrière l'église de briques rouges.

Les obsèques ont débuté à 12h20 (17h20 heure française) à Newark, près de New York, dans l'église où la chanteuse avait l'habitude de chanter quand elle était enfant. La cérémonie a commencé avec un mot de bienvenue du maire de Newark, la ville natale de la star. "Nous t'aimons Whitney Houston", a déclaré le maire Cory Booker, face au cercueil recouvert de fleurs, selon la retransmission télévisée de la cérémonie.

Le chanteur Stevie Wonder devait chanter pendant la cérémonie et l'acteur Kevin Costner rendre hommage à la chanteuse décédée le 11 février à l'âge de 48 ans. Elton John, Beyoncé et son mari le chanteur Jay-Z comptaient aussi parmi les invités, ainsi que la chanteuse Alicia Keys et l'animatrice de télévision Oprah Winfrey.  La vedette Aretha Franklin, qui était annoncée à la cérémonie, n'a finalement pas chanté.
Une chorale gospel avec une centaine de femmes et quelques hommes, pour la plupart noirs et tous habillés en blanc, ont chanté dans l'église baptiste peu avant le début officiel des obsèques.
Le pasteur Jesse Jackson, le visage grave, a salué "l'inspiration" qu'était Whitney Houston. C'est ensuite, l'ex-mari de la diva, le chanteur de rhythm and blues Bobby Brown, qui est arrivé, vêtu d'un costume noir, dans l'église qui peut accueillir 1 500 personnes.
Le pasteur officiant est un ami de Whitney Houston, Marvin Winans, également chanteur de gospel. Il devait prononcer l'éloge funèbre. C'est lui qui en 1992 avait marié la pop star et Bobby Brown. Le couple, qui a une fille de 18 ans, Bobbi Christina, a divorcé en 2007 et Bobby Brown a gardé des relations tendues avec la famille de son ex-épouse.
LES FANS TENUS À L'ÉCART
La police sur les dents avait fermé toutes les rues alentour de l'église New Hope, devant laquelle un panneau clignotant célébrait en lettres roses et noires la mémoire de la pop star décédée le 11 février à Beverly Hills. "Whitney Houston 1963-2012", "we will always love you" (nous t'aimerons toujours), pouvait-on y lire, en référence à l'un de ses tubes les plus célèbres.
Toutes les rues autour de l'église baptiste, dans un quartier populaire de cette ville de la grande banlieue de New York, étaient fermées samedi. Mais plusieurs centaines de personnes étaient venues à l'angle de Jay Street et de Sussex Avenue, à 250 mètres de la modeste église de briques rouges.
Avec de grandes photos de leur idole et ses refrains repris en choeur, les fans de Whitney Houston lui rendaient hommage dans les rues de la ville, faute de pouvoir accéder à l'église où avaient lieu les obsèques. Beaucoup portaient des photos de Whitney jeune, d'autres avaient acheté des tee-shirts avec la photo de la star, décédée le 11 février, et deux dates, 1963-2012.
Surnommée "La Voix", Whitney Houston avait dominé la scène musicale américaine de la pop et de la soul dans les années 80 et 90, vendant près de 170 millions de disques. Connue pour sa dépendance à l'alcool et à la drogue, la pop star est morte de raisons encore inconnues. Les résultats des examens toxicologiques ne seront pas connus avant plusieurs semaines. L'enterrement aura vraisemblablement lieu dimanche.

Crise en Grèce: la mort comme échappatoire

Les mesures d'austérité imposées en Grèce, où le gouvernement cherche par tous les moyens à éviter la faillite, ont un très lourd impact sur la population. Les coupes dans les salaires et les pensions et l'accumulation de taxes spéciales rendent la vie impossible à nombre de ressortissants du pays, au point de faire monter en flèche le taux de suicide. Notre envoyé spécial, Marc Thibodeau, raconte la douleur d'un peuple au pied du mur.
En décembre, Nikolaos a quitté sa résidence en périphérie d'Athènes sans rien dire à sa femme et ses deux enfants et s'est rendu à la côte en autobus. Une fois à destination, il a attaché autour de son cou une corde reliée à une grosse pierre et s'est lancé dans la mer.
Ses proches, alertés par le fait qu'il était parti en laissant ses documents personnels et sa chaîne ornée d'une croix orthodoxe, ont d'abord cru à un mouvement d'humeur. Avant d'être avisés après quelques jours d'une attente interminable de la découverte de son corps.
L'homme de 45 ans, qui travaillait comme gardien de nuit, s'était récemment vu proposer des horaires réduits, qui avaient fait fondre le revenu familial à 700 euros par mois, une somme accaparée aux deux tiers par l'hypothèque de la maison.
«Il n'a jamais demandé d'aide. C'était un homme très fier», relate une proche amie du défunt, qui a accepté avec réticence de raconter son histoire à La Presse.
Elle a demandé de préserver son anonymat parce que la cause exacte de la mort de l'homme a été cachée. Par crainte que l'Église orthodoxe ne lui refuse un service religieux. Aussi pour éviter que ses deux enfants aient à porter le «stigmate» lié au suicide d'un parent.
Au cours d'un récit ponctué de pleurs, l'amie du défunt a souligné que ses difficultés économiques avaient eu raison de sa détermination alors qu'il devait déjà composer avec les troubles psychologiques de sa femme et la maladie d'un de ses enfants.
«La famille reçoit aujourd'hui de la nourriture de l'église locale. Et tout le monde s'est cotisé pour qu'ils puissent notamment acheter les médicaments dont ils ont besoin. C'est très difficile», a-t-elle confié.
Bien que les histoires de suicide soient peu rapportées dans les médias grecs, elles ne sont pas rares en cette période de crise. Et le désespoir suscité par les mesures d'austérité est omniprésent.
Il y a quelques jours, une femme, ingénieure civile de profession, a retenu l'attention du public en menaçant de sauter d'un immeuble du centre-ville avec son mari.
L'agence gouvernementale pour laquelle travaillait le couple vient d'être fermée pour économiser de l'argent et les employés ont décidé d'occuper l'immeuble pour protester.

Perikilis Athanasopoulos, qui participe à l'occupation, a expliqué sur place que le couple était déjà incapable d'assumer les frais médicaux requis pour un enfant souffrant d'une maladie rare. L'annonce de leur licenciement a plongé l'homme et la femme dans le désespoir. «Il y aura d'autres événements de ce type», a prédit M. Athanasopoulos.
Le ministère de la Santé grec a récemment signalé que le taux de suicide dans le pays, longtemps l'un des plus faibles d'Europe, avait augmenté de 40% dans la première moitié de 2011.
Klimaka, une organisation communautaire d'Athènes qui gère une ligne de soutien psychologique pour les personnes en détresse psychologique, a vu le nombre d'appels doubler depuis le début de la crise.
La coordonnatrice d'un centre d'accueil chapeauté également par l'organisation, Athanasia Tourkou, note que de plus en plus de gens utilisant ces services sont des personnes qui étaient à l'aise financièrement, découragées parce qu'elles»ne peuvent plus payer les factures».
Les difficultés manifestées dans les appels d'urgence ne sont que la pointe de l'iceberg puisque les mesures d'austérité touchent durement de vastes pans de la population.
Aristophanes Koutoungos, qui enseigne la philosophie dans une université d'Athènes, n'avait jamais envisagé qu'il serait un jour aux prises avec un manque d'argent. «Je suis censé faire partie des gens privilégiés», ironise l'homme de 64 ans.
En raison des coupes imposées aux employés de l'État, ses revenus ont été réduits du tiers. Et ils devraient encore fondre dans les mois qui viennent pour s'établir autour de 1500 euros.
Depuis plusieurs mois, il est incapable d'assumer l'ensemble de ses factures courantes et ses paiements hypothécaires. «Je paie un peu à gauche et à droite, mais je m'endette de plus en plus», relate M. Koutoungos, qui a dû se résigner à contrecoeur à vendre sa résidence pour rester à flot.
«C'est terrible à vivre... D'autant plus que nous n'avons aucun espoir de voir les choses s'améliorer dans le pays», dit le professeur.
«Il n'y a plus de classe moyenne en Grèce. Et l'écart entre riches et pauvres va aller en augmentant», déplore Mme Tourkou, qui en veut aux politiciens de continuer à encaisser des salaires confortables tout en imposant des coupes tous azimuts, y compris dans les services d'aide aux plus démunis. «Beaucoup sont totalement laissés à eux-mêmes», dit-elle.
Certains à Athènes tentent de survivre en fouillant dans les poubelles. D'autres, qui poussent des chariots de supermarché dans la rue, empilent des objets récupérés à droite et à gauche dans l'espoir d'en tirer quelques sous chez lers brocanteurs.
Un homme qui dormait sur un trottoir cette semaine, caché sous une couverture, a laissé une petite affiche à côté de lui dans l'espoir d'un miracle. «Je veux un emploi», a-t-il noté en indiquant son numéro de téléphone.
Nicolina Canjeva n'est pas rendue là, mais sa situation est pratiquement aussi précaire. L'immigrante bulgare, qui ne trouve plus d'emploi comme ménagère ou comme aide aux personnes âgées, vient tous les jours chercher de la nourriture gratuite dans un centre municipal qui offre des repas à des milliers de personnes.
«Je n'ai pas eu de travail depuis deux mois», souligne la femme de 64 ans, qui a demandé à l'interprète grecque de La Presse si elle pouvait l'aider à trouver des contrats.
Stella Agrafiotou, qui vient parfois prêter main-forte au personnel du centre municipal, est touchée aux larmes par la détérioration de la situation.
«Tous les jours, ça va de mal en pis», indique la femme de 58 ans, qui affirme avoir eu vent que des gens vivant dans la rue en sont rendus à manger des chiens errants pour survivre. Il s'agit, se sent-elle obligée de préciser en parlant de cette information invérifiable, de «Pakistanais» et non de Grecs.
Bien qu'elle pense que le pays ne peut faire autrement que de se serrer la ceinture, elle déplore l'impact des mesures d'austérité. «La classe moyenne est en train d'être passée à la hache», soutient-elle.
«Je pense que la situation va encore se détériorer. La prochaine étape est que l'on se retrouve tous à la rue», conclut Mme Agrafiotou.

Un pays irrécupérable depuis 150 ans

Percluse de dettes, ne tenant que grâce au soutien des puissances européennes, handicapée par une administration inefficace : ce diagnostic sans concession du mal grec a été établi par le Français Edmond About... en 1858. Un texte qui circule aujourd’hui en Europe.
La Grèce est le seul exemple connu d’un pays vivant en pleine banqueroute depuis le jour de sa naissance. Si la France ou l’Angleterre se trouvait seulement une année dans cette situation, on verrait des catastrophes terribles. La Grèce a vécu plus de vingt ans en paix avec la banqueroute. Tous les budgets depuis le premier jusqu’au dernier sont en déficit.
Lorsque dans un pays civilisé, le budget des recettes ne suffit pas à couvrir le budget des dépenses, on y pourvoit au moyen d’un emprunt fait à l’intérieur. C’est un moyen que le gouvernement grec n’a jamais tenté et qu’il aurait tenté sans succès.
Il a fallu que les puissances protectrices de la Grèce garantissent sa solvabilité pour qu’elle négociât un emprunt à l’extérieur. Les ressources fournies par cet emprunt ont été gaspillées par le gouvernement sans aucun fruit pour le pays et une fois l’argent dépensé, il a fallu que les garants, par pure bienveillance, en servissent les intérêts. La Grèce ne pouvait point les payer.

Les contribuables ne payent pas

Aujourd’hui elle renonce à l’espérance de s’acquitter jamais de ses crédits. Dans le cas où les trois puissances protectrices continueraient indéfiniment à payer pour elle, la Grèce ne s’en trouverait pas beaucoup mieux. Ses dépenses ne seraient pas encore couvertes par ses ressources.
La Grèce est le seul pays civilisé où les impôts soient payés en nature. L’argent est si rare dans les campagnes, qu’il a fallu descendre à ce mode de perception. Le gouvernement a essayé d’abord d’affermer l’impôt, mais les fermiers, après s’être témérairement engagés, manquaient à leurs engagements et l’Etat, qui est sans force, n’avait aucun moyen de les contraindre.
Depuis que l’Etat est chargé lui même de percevoir l’impôt, les frais de perception sont plus considérables et les revenus sont à peine augmentés.
Les contribuables font ce que faisaient les fermiers : ils ne payent pas. Les riches propriétaires, qui sont en même temps des personnages influents, trouvent moyen de frustrer l’Etat, soit en achetant, soit en intimidant les employés.
Les employés mal payés, sans avenir assuré, sûrs d’être destitués au premier changement de ministère ne prennent point comme chez nous les intérêts de l’Etat. Ils ne songent qu’à se faire des amis, à ménager les puissances et à gagner de l’argent. Quant aux petits propriétaires, qui doivent payer pour les grands, ils sont protégés contre les saisies, soit par un ami puissant, soit par leur propre misère.
La loi n’est jamais en Grèce cette personne intraitable que nous connaissons Les employés écoutent les contribuables. Lorsqu’on se tutoie et qu’on s’appelle frères, on trouve toujours moyen de s’entendre. Tous les Grecs se connaissent beaucoup et s’aiment un peu. Ils ne connaissent guère cet être abstrait qu’on appelle l’Etat et ils ne l’aiment point. Enfin le percepteur est prudent : il sait qu’il ne faut exaspérer personne, qu’il a de mauvais passages à traverser pour retourner chez lui et qu’un accident est bientôt arrivé.
Les contribuables nomades (les bergers, les bûcherons, les charbonniers, les pêcheurs) se font un plaisir et presque un point d’honneur de ne point payer d’impôts. Ils pensent comme du temps des Turcs, que leur ennemi c’est leur maître et que le plus beau droit de l’homme est de garder son argent.

Une espérance présomptueuse

C’est pourquoi les ministres des finances jusqu’en 1846 faisaient deux budgets des recettes. L’un, le budget d’exercice, indiquait les sommes que le gouvernement devrait recevoir dans l’année, les droits qui lui seraient acquis ; l’autre, le budget de gestion, indiquait ce qu’il espérait recevoir.
Et comme les ministres des finances sont sujets à se tromper à l’avantage de l’Etat dans le calcul des ressources probables qui seront réalisées, il aurait fallu faire un troisième budget indiquant les sommes que le gouvernement était sûr de percevoir.
Par exemple en 1845, pour le produit des oliviers du domaine public, affermés régulièrement aux particuliers, le ministre inscrivait au budget d‘exercice une somme de 441 800 drachmes. Il espérait (budget de gestion), que sur cette somme, l’Etat serait assez heureux pour percevoir 61 500 drachmes.
Mais cette espérance était présomptueuse car l’année précédente, l’Etat n’avait perçu pour cet article ni 441 800 drachmes, ni 61 500 drachmes, mais 4457 drachmes et 31 centimes, c’est à dire environ un pour cent sur ce qui lui était dû. En 1846, le ministre des finances ne rédigea point de budget de gestion et l’habitude s’en est perdue.
Les dépenses de la Grèce se composent : de la dette publique (dette intérieure, dette étrangère), de la liste civile, des indemnités aux chambres, du service des ministères, des frais de perception et de régie, de frais divers.
Si je connaissais un gouvernement qui doutât de sa force, de son crédit, de l’affection de ses partisans et de la prospérité du pays, je lui dirais : “Ouvrez un emprunt.”
On ne prête qu’aux gouvernements que l’on croit bien affermis. On ne prête qu’aux gouvernements qu’on juge assez honnêtes pour remplir leurs engagements. On ne prête qu’aux gouvernements que l’on a intérêt à maintenir. Dans aucun pays du monde l’opposition n’a fait hausser les fonds publics. Enfin on ne prête que lorsqu’on a de quoi prêter.


 Edmond About (illustration)(1828-1885) était un homme de lettres et journaliste français. Membre de l’Académie Française et de l’Ecole française d’Athènes, il a vécu plusieurs années en Grèce, où il a rédigé son essai La Grèce contemporaine (1854). Il est également connu pour ses chroniques dans de nombreux journaux français et ses romans pour enfants.


Commentaire

Un Etat toujours inexistant

A une époque bien plus actuelle, le journal Die Zeit vient valider les propos d’Edmond About en pointant du doigt le manque de communication au sein du gouvernement grec et le nombre aberrant de fonctionnaires dans un Etat obsolète. Les instances bruxelloises auront beau tout tenter pour sauver la Grèce, assure Die Zeit, ces réformes resteront vaines et inefficaces tant que la Grèce n’aura pas construit une véritable structure étatique moderne.
On connaissait la notion de State building (construction d’Etat) avant tout dans des régions mutilées par la guerre. Désormais, c’est un pays de l’Union européenne qui est concerné. Car l’Etat, que l’on veut protéger de la faillite menaçante, n’existe pas.