TOUT EST DIT

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lundi 29 novembre 2010

Le plan irlandais ne convainc ni la Bourse, ni l'euro, qui plongent

Les risques de contagion de la crise de la dette dans la zone euro font chuter le Cac 40 qui cède plus de 2% en milieu d'après-midi ce lundi, et l'euro qui est passé sous 1,31 dollar.

La Bourse de Paris accentuait ses pertes ce lundi après-midi, le Cac 40 cédant plus de 2% peu avant 16 heures, dans un marché assailli par les craintes de contagion de la crise de la dette à d'autres pays de la zone euro.

L'euro accentuait ses pertes par rapport au dollar ce lundi en milieu après-mdi, passant à la fois sous la barre de 1,31 dollar et sous celle de sa moyenne mobile sur 200 jours, une évolution généralement annonciatrice de nouvelles baisses à venir.
La monnaie unique se traitait à 1,3092 dollar vers 15h30, reculant de près de 1,5% sur la plate-forme d'échange EBS. L'euro s'était brièvement apprécié dans les premiers échanges en Asie au lendemain de l'annonce du plan d'aide européen à l'Irlande.
Preuve que le plan trouvé durant le week-end pour juguler les crises peine à convaincre, sur le front des dettes à long terme, la situation continue de se dégrader. A 16h30, le taux espagnol à 10 ans se tendait à nouveau de 25 points de base par rapport à son niveau de vendredi soir, à 5,43%. Celui de l'Italie a grimpé de 25 points de base pour s'établir à 4,67%. Le Trésor italien, qui a procédé ce lundi à des émissions à diverses échéances (2013, 2017, 2021) pour un montant total de 6,83 milliards d'euros, ne peut que constater la hausse des taux, d'une opération sur l'autre (50 points de base depuis la dernière opération). Quant aux taux irlandais et portugais, ils sont remontés de respectivement 8 et 5 points de base.

Bercy: La crise ne passera pas par Paris

Christine Lagarde et François Baroin, ministres des Finances et du Budget, ont écarté lundi tout risque de contagion en France de la crise irlandaise. 

La crise de l'euro ne passera pas par là. Les deux voix de Bercy ont martelé lundi matin que la France n'était pas menacée. Christine Lagarde et François Baroin ont défendu le plan d'aide de 85 milliards d'euros finalisé dimanche soir. L'Union européenne a en effet présenté un train de mesures visant à circonscrire la crise irlandaise et à rassurer les marchés financiers sur les règles en vigueur après 2013.
"Il faut que tout le monde, les investisseurs, entendent le message de l'Europe: nous sauverons l'euro. C'est un outil qui ne sera pas pris en otage par de la spéculation", a insisté François Baroin, ministre du Budget, sur Europe1, reprenant les termes de son collègue allemand. "Nous espérons que les marchés vont se calmer et revenir à la réalité", a déclaré Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances.

"Qui est le patron?"

La ministre française de l'Economie a écarté d'un revers de main l'hypothèse d'une contagion en France, avancée par le JDD , dimanche. "J'espère que ça leur a fait vendre beaucoup de papier", s'est agacée Christine Lagarde sur RTL. "Aller raconter que la France est menacée, c'est racoleur mais je ne pense pas que ce soit économiquement juste." François Baroin a aussi assuré qu'"aucun risque et aucune menace" ne pesaient sur l'Hexagone. Le ministre du Budget a toutefois concédé que c'était une "épée de Damoclès que nous éloignons chaque jour un peu plus". "Nous avons une économie diversifiée, nous avons une main d'œuvre qualifiée, nous avons un système bancaire parmi les plus solides avec les meilleurs ratios et contrairement à tous les pays aujourd'hui menacés par des secousses assez solides nous avons un taux d'épargne privée qui n'a rien à voir", a-t-il alors vanté.
Quant aux autres pays, les ministres se sont montrés confiants. Pour Christine Lagarde, le montant du plan bouclé dimanche est suffisant "puisque ça tient l'Irlande largement à flot pendant trois années". "C'est un plan qui est long, on n'est pas dans du court terme, dans des sparadraps de première urgence", a-t-elle ajouté. Selon la Dame de Bercy, le prochain défi pour les pays européens est de gouverner ensemble. "On n'arrive pas très bien à savoir qui est le patron: est-ce que c'est la Commission européenne, le conseil ou, au sein du conseil, les dirigeants les plus importants", a-t-elle regretté. Un thème moins "racoleur" que la situation économique de la France.

Feu nourri contre WikiLeaks

De gauche, comme de droite, le personnel politique français a vivement dénoncé, lundi, les fuites diplomatiques orchestrées dimanche soir par le site WikiLeaks
Comme ailleurs dans le monde, les révélations de WikLeaks ont fait réagir en France. Pas, toutefois, jusqu'au sommet de l'Etat, l'entourage de Nicolas Sarkozy ayant fait savoir lundi que l'Elysée ne communiquera pas sur ces allégations (peu) diplomatiques étalées sur la place publique dimanche soir. De son côté, le ministère des Affaires étrangères, qui déplore une attitude "irresponsable", de la part du site dirigé par Julian Assange, n'a confirmé "aucun des propos" attribués à des responsables français. "Nous avons indiqué à nos interlocuteurs notre disposition à travailler ensemble sur les conséquences" de cette mise à nu, a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero.
Parmi les plus de 250.000 télégrammes diplomatiques mis au jour par WikiLeaks, plusieurs centaines concernent la France, alors que d'autres devraient être publiés dans les jours qui viennent. On y apprend, notamment, que pour la diplomatie américaine, Nicolas Sarkozy est un leader "autoritaire" et "susceptible", ou encore qu'il est un "roi nu" sur la scène internationale. D'autres documents prêtent à Jean-David Levitte, sherpa du président français sur la scène internationale, des propos très crus. Le conseiller diplomatique de l'Elysée estime ainsi que l'Iran est un Etat "fasciste" ou que le chef de l'Etat vénézuélien, le populiste Hugo Chavez, est "fou".

"La tyrannie de la transparence est sans limite"

Face à cette avalanche d'informations, relayées en France par Le Monde, François Baroin, premier ministre à réagir lundi matin, a estimé sur Europe 1, que les révélations de WikiLeaks "non seulement portent atteinte à l'autorité des Etats (...) mais mettent en danger des hommes et des femmes qui travaillent à la sécurité de leurs pays". Le ministre du Budget, également porte-parole d'un gouvernement "évidemment préoccupé" par la situation, s'est déclaré "très solidaire de l'administration américaine". "La

Baroin : "La France n'est pas menacée“
envoyé par Europe1fr. - Regardez les dernières vidéos d'actu.
protection des Etats, c'est quelque chose de sérieux
", a encore estimé le colocataire de Bercy.

Toujours dans les rangs de la majorité, Jean-François Copé s'est fait, lui, le défenseur de la "part de confidentialité" qui doit exister "en matière de diplomatie". "Le dévoilement tous azimuts, sans tri particulier, de télégrammes de diplomates pose un vrai problème", a ajouté le nouveau patron de l'UMP, au micro de France Inter. "On touche là des domaines qui peuvent mettre en péril la sécurité des personnes et, au-delà, l'efficacité des relations diplomatiques par rapport aux combats que nous menons pour la paix et pour la sécurité", a-t-il conclu, rejoint dans son analyse, une fois n'est pas coutume, par Jean-Christophe Cambadélis pour le PS. Pour le secrétaire national en charge des questions internationales rue de Solferino, les fuites orchestrées par WikiLeaks "sont à l’image de notre époque, la transparence est sans limite et l’irresponsabilité aussi". "Tout doit être vu, révélé, amplifié, déformé, ajoute le député de Paris. La tyrannie de la transparence est sans limite."




L’Europe frissonne

Cela fait 25 ans. Vingt-cinq années, déjà, que les bénévoles des restos du cœur frappent aux portes hivernales de nos bonnes consciences. Les premières années, naïfs, nous pensions que ce mariage de la charité et du show biz serait éphémère. Que les paillettes alliées aux bonnes volontés suffiraient à surmonter une crise que l’on pensait passagère. On a vu le résultat : 830 000 personnes accueillies l’année dernière, soit 30 000 de plus que l’année précédente. Et voici que la 26 e campagne d’appel à la solidarité redémarre aujourd’hui, comme un vilain reflet de la crise qui fait vaciller l’Europe ces jours-ci. Le triste succès des restos signe l’échec d’une mondialisation qui est bien loin de faire le bonheur des peuples. Cette montée de la misère s’arrêtera-t-elle un jour ? Pas sûr. Après l’Irlande, la débâcle financière menace le Portugal et l’Espagne. Un économiste américain (celui qui avait prédit la crise des subprimes) estime que la France ne va pas mieux, prévoyant pour notre pays des lendemains qui déchantent. Un autre économiste explique que la dette française n’est plus soutenable et que l’euro, devenu un boulet, nous conduit tout droit au chaos. Brrr... Face à l’urgence les ministres des Finances ont lancé hier à Bruxelles un nouveau plan d’urgence, pour éviter la catastrophe.

L’ Europe frissonne, les températures n’y sont pour rien. Les Français, eux, peuvent heureusement compter, pour la 26 e fois, sur la chaleur des restos du cœur.

Mr et Mme Clette ont eu une fille... et ils l'ont sérieusement appelée Lara

Ça ressemble à une blague belge, mais l'histoire est bel et bien sérieuse. Elle est révélée par nos confrères de La Meuse, en Belgique.
A Namur, des parents viennent d'appeler leur fille qui vient de naître Lara. Problème, son nom de famille est Clette. Lara Clette… Elle pourrait facilement devenir citoyenne d'honneur, dans quelques années, dans une commune d'Isère, de Savoie ou de Haute-Savoie.
Le pire, c'est que les parents n'y ont même pas pensé, et pour eux il n'y a pas de quoi en faire… Tout un fromage. Comme l'a expliqué le papa de Lara, à nos confrères de La Meuse, " Nous n'avons jamais pensé à l'association du prénom avec mon nom. Ce n'est que lorsque mon beau-père est venu à la maternité et qu'il m'a dit: “ je croyais que tu préférais la fondue à la raclette ” que nous avons fait “ tilt ”. On a pensé changer le prénom dans les trois jours mais les infirmières nous ont dit qu'il était joli. Nous aussi, on l'aimait beaucoup."
Selon le service des naissances de la ville de Namur, l'administration a eu une petite hésitation à valider le prénom, "car l'association du nom pouvait porter préjudice. Mais, après discussion, nous avons dit oui”.
La petite va donc devoir s'appeler toute sa vie Lara Clette, à moins que cela ne lui porte trop préjudice. “On va voir si ce sera la même chose quand elle sera adolescente. Sinon, on changera le nom... mais notre fille a beaucoup de répondant” affirme son père.
On attend avec impatience le jour où Lara Clette va rencontrer une Henriette, du Mans et une belle de Fontenay. Il y aura de quoi se régaler…

Recours contre l'accord entre Chirac et Delanoë

L'association Anticor veut faire annuler la transaction entre Paris et l'UMP sur les emplois fictifs.
 L'association Anticor a annoncé ce lundi avoir déposé une requête devant le tribunal administratif de Paris pour obtenir l'annulation de l'accord qui indemnise la Ville de Paris dans l'affaire des emplois fictifs, en échange de son retrait du procès de Jacques Chirac. 
Le Conseil de Paris avait adopté le 27 septembre ce protocole d'accord qui prévoit 2,2 millions d'euros d'indemnisation de la Ville de Paris. Celle-ci, en retour, a renoncé à se constituer partie civile au procès de l'ancien chef de l'Etat qui doit se tenir au printemps 2011 dans l'affaire des emplois fictifs présumés à la Mairie de Paris. 
Anticor, dont le président d'honneur est le magistrat Eric Halphen, a déposé le 25 novembre une requête devant le tribunal administratif pour obtenir l'annulation de cet accord, qui prévoit notamment la prise en charge par l'UMP des trois quarts de la somme versée à la Ville. 
L'association, à laquelle se sont joints une douzaine de contribuables parisiens, estime notamment que "l'UMP ne pouvant être considérée comme civilement responsable au sens du code pénal et du protocole transactionnel, il n'existe pas de différend entre la commune de Paris et l'UMP pouvant justifier le recours à une transaction". 
Elle juge en outre que cet accord "défavorise les finances communales en n'accordant à la commune de Paris qu'une somme d'environ 2,2 millions d'euros pour 19 emplois fictifs". Enfin, cet accord "limite arbitrairement les prétentions de la commune au détriment de celle-ci et des contribuables", selon Anticor. 

Fillon-Copé: des excuses... pour cette fois

Le nouveau secrétaire général de l'UMP s'est excusé pour sa désinvolture vis-à-vis du Premier ministre.
"Je suis désolé de cette histoire." C'est un Jean-François Copé apparemment tout en contrition qui était l'invité de France Inter ce lundi matin. Le nouveau secrétaire général de l'UMP s'est employé à éteindre les flammèches nées de son attitude pour le moins désinvolte affichée lors du discours de politique générale de François Fillon, mercredi 23 novembre à l'Assemblée nationale.  
Arrivé en retard, le député maire de Meaux avait ostensiblement passé son temps à signer des parapheurs, avant de se lever et d'applaudir avec nonchalance le Premier ministre. "Il a tout fait pour me signifier que ce que je disais ne l'intéressait pas", aurait lâché François Fillon devant un député, venu le féliciter, selon le Figaro de samedi.  
Jean-François Copé a visiblement senti qu'il était allé un peu loin. "J'ai fait quelque chose qui ne se fait pas, j'ai amené mon travail pendant le discours du Premier ministre, a reconnu Jean-François Copé. Ca ne se fait pas et je m'en suis excusé auprès de lui."  

L'incident, dont Copé a tenu à relativiser l'importance dans un éclat de rire, n'en est pas moins révélateur du nouvel équilibre des forces à l'intérieur de la majorité. Grands vainqueurs du remaniement, François Fillon et Jean-François Copé se marquent au plus près pour savoir qui incarne le leadership de la majorité, derrière Nicolas Sarkozy. Qui sera l'animateur de la campagne présidentielle de 2012? "Ce n'est pas de ma compétence de le décider, et si ça doit être lui [François Fillon, ndlr] ce sera formidable!", a-t-il ajouté.  
De la pure langue de bois copéiste... Car de sa prise du parti à l'élection de son ami Christian Jacob à la tête des députés, en passant par sa décision symbolique de tenir le point presse de l'UMP tous les mercredis matins à l'Assemblée, tout indique que Jean-François Copé entend être le pivot de la majorité pour peser sur les thèmes de campagne.  


Jean-François Copé
envoyé par franceinter. - L'info video en direct.
"L'UMP est entièrement dédié à soutenir le président de la République et à soutenir les réformes que nous conduisons. Cela n'empêche pas que le parti, que j'anime en tant que secrétaire général, a vocation à avoir une grande liberté dans ses débats et ses propositions", a-t-il de nouveau assumé ce lundi. 
François Fillon est prévenu. Le prochain accrochage ne se terminera pas forcément par des excuses...  

A la table de l’ours

 L'appel de Vladimir Poutine pour la création d'une communauté économique harmonieuse qui irait de Lisbonne à Vladivostok a été accueillie en Europe avec scepticisme. Selon plusieurs commentateurs, ce ne serait qu’un rideau de fumée, un cadeau empoisonné par lequel Moscou tente d'attirer l'UE dans ses filets. Rien d'étonnant : en Europe la russophobie a des racines qui remontent au moins au XIXe siècle, renforcées par les pays d'Europe centrale qui aussitôt après leur entrée dans l’UE en 2004 ont contribué à torpiller - avec la bénédiction des Etats-Unis - la tentative russe d'établir des relations privilégiées avec la France et l'Allemagne. La défiance des pays de feu le pacte de Varsovie est plus que compréhensible.
Dans les relations internationales les facteurs émotionnels sont souvent déterminants, mais ce sont presque toujours les rapports économiques qui décident. Or, de ce point de vue, la Russie, qui a vu brusquement diminuer les recettes de ses exportations de matières premières après la crise, a un besoin urgent de reconvertir son économie.


La coopération avec l'Union marque donc une nouvelle orientation, pour des raisons structurelles, mais pas seulement : le pouvoir des oligarques de l'énergie est en train de se fissurer et la voix de ceux qui veulent une normalisation des rapports avec l'Europe au nom de l'héritage historique et culturel commun se fait désormais mieux entendre. Comme l'a écrit l’influent analyste Sergueï Karaganov, "il n'existe pas pour la Russie d'alternative au rapprochement politique et social avec l'Europe. Sans l’Europe nous ne serions pas Russes". Cette nécessité a déjà poussé la Russie à faire des pas en avant tout à fait surprenants, comme à l'occasion du sommet de l'OTAN de Lisbonne et de la condamnation du massacre de Katyń.
L’élection présidentielle de 2011 opposera presque certainement Poutine à Dmitri Medvedev, qui a fait de l'ouverture à l'Ouest un des principes majeurs de sa présidence. Dans cette optique, le changement d'attitude de Poutine mérite une grande attention : pour les deux candidats l'UE pourrait devenir un terrain commun plutôt qu'un critère de différentiation. Ce ne sont pas seulement les grandes possibilités offertes par le marché russe qui sont en jeu. C'est aussi la perspective d’atténuer les rivalités avec l'Europe orientale et de les encadrer dans une compétition économique et politique "normale".
Enfin, il s’agit surtout d'éviter que la Russie ne glisse inexorablement vers l'alternative chinoise, ce qui contribuerait à déplacer vers l’Est l’axe de l’économie globale. Les sceptiques ont raison lorsqu'il mettent en garde contre les clauses écrites en petits caractères : le risque d’être échaudés est bien réel, mais comme le démontrent les vicissitudes des gazoducs Nord Stream et South Stream, si les pays de l'UE continuent à vouloir gérer seuls les relations avec Moscou, ce ne sera pas sans dommage. l'Europe a en mains de bonnes cartes et ne doit pas avoir peur de jouer à la table de l’ours, à condition de savoir imposer ses propres règles.

Wikileaks : pour Paris, le régime iranien est "fasciste"

"La pointe du glaive" : c'est l'expression que retient l'ambassade des Etats-Unis à Paris, en novembre 2009, pour décrire l'intransigeance de l'Elysée sur le dossier nucléaire iranien.

"Des responsables français de haut rang ont suggéré que la ligne dure de Sarkozy pouvait se révéler utile en tant que 'pointe du glaive' pour faire face au défi iranien", relève un mémo figurant dans les documents obtenus par WikiLeaks et révélés par Le Monde.
Les télégrammes américains montrent à quel point la diplomatie francaise a insisté très tôt sur le renforcement des sanctions contre Téhéran. Y compris celles prises à titre national, allant au-delà des mesures decidées à l'ONU ou au sein de l'Union européenne. Paris presse aussi l'administration Obama d'exprimer plus de soutiens pour l'opposition iranienne, que le pouvoir réprime violemment.
Le regime iranien est "fasciste", commente, en septembre 2009, Jean-David Levitte, le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy.
Les motivations de M. Sarkozy sont décortiquées par les diplomates américains : "Une croyance ferme en la non-prolifération (pour préserver la dissuasion nucléaire de la France), une préoccupation réelle s'agissant de la menace pour Israël, et une colère personnelle liée à la façon dont l'Iran a essayé de manipuler la France, y compris en détenant la Française Clotilde Reiss", énumère l'ambassade a Paris.
Natalie Nougayrède

Règlement de comptes - Laurent Gerra : "Ardisson, c’est un voyou"

C’est samedi, à Grenoble, sur sa tournée, que nous avons recueilli à chaud la réaction de l’imitateur aux attaques de l’homme en noir. Y a de la riposte dans l’air !
 Plus que jamais, le torchon brûle entre Thierry Ardisson et Laurent Gerra. Invité vendredi dernier du Grand Direct des médias, sur Europe 1, l’animateur a déclaré : « Gerra m’en veut parce que j’ai reçu Mathilde Seigner qui m’a dit qu’elle l’avait quitté car c’est un gros beauf qui pète en regardant le football, il est fasciste et tout… (la comédienne a partagé la vie de Laurent Gerra durant trois ans, NDLR). Nous, on avait gardé ça au montage, c’était ça qui l’avait énervé […] Franchement, je trouve ça pitoyable… Ce pauvre Laurent Gerra ferait mieux de s’occuper de son cul. »
Mais l’imitateur n’est pas du genre à se laisser insulter. « Ce qu’il a dit est totalement faux, je ne regarde jamais des matchs de foot, nous confie-t-il. Quant au fait qu’il me traite de fasciste, c’est attaquable mais je n’ai pas envie d’aller au procès. Je ne le suis pas, donc je ne me sens pas concerné par ses propos. C’est lui qui se ridiculise en disant des trucs comme ça. Et puis, c’est lui qui porte des chemises noires… ». S’il a décidé de ne pas intenter un procès à l’encontre de l’animateur de Canal +, Laurent Gerra tient à préciser : « Ardisson est un voyou, c’est un type malhonnête. Je suis allé dans une de ses émissions, il s’est très mal conduit. Il a coupé au montage un passage où je le déstabilisais. Il n’est pas intéressant, plus personne ne le regarde. Il essaye de faire de la provoc avec son pétard, il ressort ses vieilleries… » Et d’ajouter : « Comme disait Guy Marchand : avoir des ennemis de cette trempe, c’est un luxe d’aristocrate. On ne joue pas longtemps avec une balle qui ne rebondit pas, je n’ai pas envie de répondre à cette pelle à merde. C’est remuer la brosse dans la cuvette. » Retour à l’envoyeur…


IL EST VRAI QU'ARDISSON PORTE TOUJOURS DES LUNETTES NOIRES, C'EST L'APANAGE DES CONS IRRESPONSABLES, MAIS IL Y A BELLE LURETTE QU'IL NE NOUS FAIT PLUS PASSER DE NUITS BLANCHES !

Christine Lagarde, ministre de l'Economie, des Finances et




Plus de 50.000 foyers fortunés profitent des HLM

Ces familles disposent de 11.200 à 13.500 euros par mois. Globalement, un locataire de HLM sur dix n'est pas à sa place.


L'information pourrait faire l'effet d'une bombe: de nombreux ménages aisés voire très fortunés occupent des logements HLM. Le phénomène est loin d'être marginal puisque près de 10% des logements sociaux sont habités par des foyers à «revenus élevés», rapporte La Tribune.

D'après une récente statistique de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (Onpes), dévoilé ce lundi par le quotidien économique, 378.000 familles dont 207.000 en île de France étaient hébergées, fin 2007, en logement social alors qu'elles vivent avec au moins 5.300 euros par mois avec un enfant et 6.400 euros avec deux enfants. Ces habitations sont pourtant en théorie réservées aux ménages les plus modestes.

Et les plus familles les plus fortunées de France occupent également des logements sociaux. Ainsi, 53.000 ménages appartenant au 10% des foyers les plus riches de France étaient, fin 2007, logés en HLM. Concrètement ces familles ont des revenus mensuels de 11.200 euros minimum lorsqu'elle compte un seul enfant et d'au moins 13.500 euros avec deux enfants.

1,2 million de ménages pauvres sur liste d'attente
Pour expliquer ce dysfonctionnement, Thierry Repentin, président de l'Union social pour l'habitat indique que «cet état de fait est souvent le fruit d'une situation ancienne: des personnes ont intégré les HLM à un moment où leurs revenus étaient bien moins élevés». Or la loi du maintien du logement social les autorise à conserver leur habitation. «A Paris , la présence de nombreux locataires aisés en HLM tient aussi au fait que la capitale connait une envolée des prix immobiliers, bien supérieure au niveau de vie de nos concitoyens», ajoute Thierry Repentin. Ce dernier précise qu'il «fait tout» pour réattribuer ces logements à qui de droit. Car les listes d'attente sont interminables, «1,2 million de ménages pauvres sont sur liste d'attente pour entrer dans le parc social», indique Thierry Repentin.

Le PS et l’incendie Aubry

Martine Aubry avait « révélé » l’existence d’un pacte la liant à DSK et… à Ségolène Royal. Or cette dernière nie en bloc.

En révélant, mercredi dernier sur France 2, l’existence d’un « pacte » entre DSK, Ségolène Royal et elle, et leur commune volonté de soutenir ensemble l’un d’entre eux (et seulement l’un d’entre eux) lors des primaires du PS à l’automne 2011, Martine Aubry a-t-elle gaffé ou voulait-elle en réalité pousser Royal à abattre ses cartes ?
Le fait est que, dès le vendredi, la présidente de la région Poitou-Charentes, non contente de démentir formellement l’existence d’un quelconque « pacte », a souhaité que le calendrier des primaires soit avancé (ce qu’exclut Aubry) et a laissé entendre qu’elle pourrait bien, comme en 2007, se porter candidate à ces primaires. Résultat : une cascade de déclarations enflammées. La confusion a été telle que, durant le week-end, plusieurs des ténors de la gauche sont montés au créneau pour sortir le PS de ce guêpier. « L’unité, l’unité, l’unité, a martelé, dans une interview au Parisien Dimanche, l’ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius, qui souhaite que le parti évite l’éparpillement entre trop de candidats. Gardons notre calme et travaillons sur le fond, dit l’ancien Premier ministre, aujourd’hui allié d’Aubry. Les responsables PS doivent respecter deux conditions : être unitaires et élever le niveau de jeu. »
Maire de Paris, Bertrand Delanoë était monté au créneau le premier, dès samedi, pour dénoncer une suicidaire « guerre des ego » : « Il n’est pas raisonnable que les socialistes fassent l’actualité sur leurs individus et leurs enjeux à eux. Essayons de nous traiter sérieusement les uns les autres et les Françaises et les Français considéreront qu’on les traite, eux, sérieusement. »

« Ras le bol du concours de beauté ! »

Dimanche, sur Canal+, Cécile Duflot, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, y est allée, elle aussi, de son couplet grinçant : « Les Français en ont ras le bol du concours de beauté ! Ils ont envie de savoir ce qu’on leur propose. »
Depuis sa sortie de mercredi, Martine Aubry est restée silencieuse. Tout juste son conseiller politique, François Lamy, s’est-il efforcé de remettre les choses à plat, mais sans parvenir à faire taire la polémique : « Il n’y a pas de pacte pour empêcher les primaires. » Et d’ajouter : « Il y a un accord entre Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, ce n’est pas nouveau. Quant à Ségolène Royal, rien ne l’empêche de se présenter aux primaires. » Une mise au point exacte, mais pourquoi alors Aubry avait-elle dit mercredi autre chose ?
Pendant ce temps, à Washington, Dominique Strauss-Kahn se tait, devoir de réserve oblige. Il se tait d’autant plus que ce silence, en apparence, joue en sa faveur. Pendant que les pro-Aubry et les pro-Royal se querellaient à propos du vrai-faux pacte, les strauss-kahniens, discrètement mais fermement, se sont contentés d’affirmer leur confiance dans la détermination de leur champion. Dimanche, sur radio J, l’ancien lieutenant de Ségolène Royal, l’eurodéputé Vincent Peillon, n’a pas hésité ainsi à le qualifier de « chance pour les socialistes comme pour la France ».

LE CONCOURS DE COCHES (truies en patois normand) N'EST PAS TERMINÉ,
SANS OUBLIER LE VERRAT DU FMI

WikiLeaks : la diplomatie américaine mise à nu



La fausse logique de la crise

Commencer à discuter en soulignant qu’il n’y a pas de « fatalité de l’échec » pourrait donner une tonalité un peu inquiétante aux débats de la conférence sur le climat qui s’ouvre au Mexique. Il est vrai qu’il n’y a pour l’instant aucune raison d’être euphorique. Les mêmes causes ayant tendance à produire les mêmes effets, ce qui s’est passé à Copenhague pourrait se répéter à Cancun : accord minimum, calendrier incertain, moyens flous… Ce serait bien sûr très dommage.

Les 190 pays réunis dans cette station balnéaire ont en main l’avenir, sinon de la planète, au moins de l’effort engagé à Rio en 1992 pour tenter de la préserver. Qui pourrait douter qu’il faut encore l’amplifier ?

La question est bien sûr d’abord celle de la disponibilité des nations, de la bonne volonté des gouvernements. Chacun plaide évidemment qu’il a mieux à faire : en Occident, la crise économique ; dans les pays émergents, la question sociale ; dans les pays pauvres, ces crises cumulées. En refusant de voir la faille logique de ce type d’arguments. L’impasse écologique est née d’ambitions prédatrices dont les secousses économiques de ces deux dernières années ont été la magistrale illustration. Elle s’est déployée en crise sociale notamment à travers les migrations qu’elle provoque et amplifie. Aujourd’hui, elle éloigne encore la perspective d’une amélioration de la situation pour ceux qui sont restés à l’écart du développement.

À ce titre, les crises économique ou sociale ne constituent jamais un argument fort pour relâcher l’effort. Cet engagement écologique est au contraire un élément de réponse possible à toutes les crises. C’est parce que nous nous sommes arrogé le droit d’utiliser les ressources de la Terre que nous avons le devoir d’en assurer la pérennité pour les générations futures ; c’est parce les ressources de la Terre appartiennent à tous que l’accaparement par certains est intolérable.

Qu’attendre alors de Cancun ? Cessons de rêver. Compte tenu du contexte, du jeu même des négociations internationales à l’ONU, il n’y aura pas d’accord définitif ni de réponse globale. Mais même derrière de petits compromis, la pédagogie des enjeux peut trouver sa place.

L'Élysée reste serein malgré les mauvais sondages

L'entourage de Nicolas Sarkozy attend avec confiance que la comparaison avec le candidat du PS inverse la donne dans les études d'opinion. 
Et maintenant, comment remonter la pente ? La semaine dernière, un sondage Ifop pour Paris Match donnait encore Nicolas Sarkozy largement battu par Dominique Strauss-Kahn et par les autres candidats socialistes possibles - Martine Aubry, François Hollande ou Ségolène Royal. La popularité du président de la République reste toujours aussi faible, en deçà des 30% dans la plupart des baromètres. L'effet du remaniement a été insignifiant sur l'opinion, en l'absence d'un changement de premier ministre.

Par ailleurs, la victoire de Nicolas Sarkozy dans le bras de fer engagé sur les retraites n'a pas été saluée par l'opinion. L'Élysée considérait pourtant, il y a quelques semaines, que ce succès rejaillirait sur son image, notamment à droite. Visiblement, il faudra attendre, et ce malgré une intervention télévisée considérée comme réussie le 16 novembre. «Depuis les retraites, l'image réformatrice du président est très renforcée», corrige Franck Louvrier, conseiller chargé de la communication du président, avant de reconnaître que «la légitimité de cette réforme ne s'imposera que très progressivement». Les interrogations autour de l'affaire Karachi n'ont pas non plus aidé le chef de l'État. En revanche, l'impact de la petite polémique sur le «off» du chef de l'État avec des journalistes à Lisbonne, est considéré comme très mineur par l'Élysée. Contrairement à l'épisode du Salon de l'agriculture, il n'y a «pas de vidéo de la scène et il s'agissait d'une remarque au second degré», veut croire un conseiller.
Malgré ces handicaps, l'Élysée reste confiant à moyen terme. «Le président est mesuré par l'opinion en valeur absolue, attendons le moment de la comparaison», répète-t-on. Un proche souligne que le décor est désormais campé, à droite. Le parti et le gouvernement sont en place. «Aujourd'hui, ce qui compte, c'est de rassembler son camp. Au PS, pour le moment, il n'y en a pas un seul qui s'impose vraiment pour rassembler son camp», considère-t-on à l'Élysée. Quant à une candidature Fillon à la présidentielle de 2012, l'Élysée n'y croit pas un seul instant. «François ne voudra jamais être celui qui divise son camp», avance-t-on, comme si la candidature de Nicolas Sarkozy ne faisait plus aucun doute. Il est vrai que le chef de l'État a déjà commencé à mettre en place ce qui ressemble de plus en plus au style du futur candidat de 2012 : «À la fois placide et réformateur», note l'un de ses proches, en référence au ton particulièrement posé du chef de l'État lors de son entretien télévisé. Le hasard y a sans doute joué sa part, Nicolas Sarkozy étant ce soir-là affecté par une toux qui «l'a forcé à mieux contrôler sa voix et son débit», confie un proche. Désormais, le chef de l'État entend déployer son jeu sur le registre d'un David Cameron à la française, moins brutal dans l'annonce des réformes, mais toujours déterminé, au nom du «devoir» et de «l'intérêt général». C'est cette attitude qui sera payante en 2012, selon l'Élysée.
Mais, dans l'immédiat, personne ne s'attend à un miracle. «Il n'y a aucune raison immédiate de voir la popularité du président remonter dans un contexte économique toujours difficile», note un fidèle du président. En revanche, l'entourage du chef de l'État se refuse à prendre au sérieux les derniers sondages qui le donnent en baisse au premier tour et largement battu au second. Un conseiller souligne que ces sondages de premier et deuxième tour sont différents des précédents, surtout parce qu'ils comptabilisent de nouvelles candidatures, celles de Dominique de Villepin et Hervé Morin en plus de celle de François Bayrou. «Cela fait baisser mécaniquement le score de Sarkozy au premier tour, et réduit son impact sur le deuxième tour», analyse une note élyséenne. Pour le moment, l'Élysée s'arrange de la position d'outsider de Nicolas Sarkozy pour 2012. «Le président a vu Édouard Balladur triompher dans les sondages, mais à la fin il a été battu», assure un élu proche du président.

Vox populi

C’est aller un peu vite en besogne que de taxer nos voisins suisses de « xénophobie » et de « racisme ». D’abord, cela revient à appliquer à son jugement cette généralisation qui, précisément, est une marque des haines citées plus haut. À tout prendre, ces vertueuses critiques ne pourraient s’appliquer qu’à un peu plus de la moitié du peuple helvète, qui n’est donc pas à jeter en bloc. Ensuite, un pays dont plus d’un habitant sur quatre est un étranger — le taux le plus élevé en Europe — peut tout de même se prévaloir d’une attractivité certaine sur les migrants, et d’une capacité d’accueil indéniable à leur égard. Certes, l’hospitalité de la Confédération est peut-être plus douce aux médecins, ingénieurs, chercheurs, ou même financiers venus d’autres coins de la sphère terrestre, qu’aux métiers plus prolétaires, dont ceux qui les exercent sont aujourd’hui plus mobiles ; mais ces préférences ne sont pas l’apanage de la Suisse.

En revanche, l’Helvétie a une culture rare de la démocratie directe. Vox populi, vox Rütli. Les fameux « référendums d’initiative populaire », rêve récurrent de certaines forces politiques en France, donnent du piment à plusieurs dimanches par an. Si les Français avaient été consultés de la même façon, aurait-on mis sa main au feu pour l’abolition de la peine de mort ou l’adoption de l’euro ? Auraient-ils autorisé la libre construction de minarets ? Dans l’Hexagone, il faut bien dire que nous préférons la culture des sondages d’opinion, qui peuvent semer la panique dans le landerneau des décideurs et de leur valetaille, mais qui n’engagent à rien.

Georges Pompidou aurait dit de Valéry Giscard d’Estaing : « Son problème, c’est le peuple. » Ironiquement, la démocratie elle-même peut donc avoir le même, quand l’électorat souverain approuve des principes qui contredisent ceux de l’État de droit, tels l’amalgame entre crimes et délits, ou l’automatisme des sanctions, sans recours légal ou décision judiciaire.

Parce que les peuples peuvent se tromper, les élites ont de beaux jours devant elles. Quitte à ne pas être toujours clairvoyantes ou courageuses, elles ont au moins le sens du politiquement correc

LE COMMENTAIRE POLITIQUE DE CHRISTOPHE BARBIER


La diplomatie française vue de Washington

Le conseiller diplomatique de l'Elysée, Jean-David Levitte, estimait en septembre 2009 que l'Iran est un Etat "fasciste" et qualifiait le président vénézuélien Hugo Chavez de "fou" qui transforme son pays en nouveau Zimbabwe, montre l'un des documents diplomatiques confidentiels mis en ligne dimanche par WikiLeaks.


Cette note, diffusée par le Guardian, rend compte d'un entretien à Paris entre Jean-David Levitte et le sous-secrétaire d'Etat américain Philip Gordon le 16 septembre 2009, lors duquel est évoqué un éventuel durcissement des sanctions contre Téhéran. "L'actuel régime iranien est dans les faits un Etat fasciste et le temps est venu de décider des prochaines étapes", peut-on lire dans ce document. Jean-David Levitte y souligne que la réponse aux gestes d'ouverture du président Barack Obama envers l'Iran est une "farce". Le conseiller diplomatique de l'Elysée estime, à propos d'Hugo Chavez, que le président vénézuélien est "fou" et que même le Brésil n'est plus en mesure de le soutenir. "Malheureusement, Chavez transforme un des pays les plus riches d'Amérique latine en nouveau Zimbabwe."
Le président français Nicolas Sarkozy est décrit comme une personnalité susceptible et autoritaire. Il n'est pas le seul à être étrillé par les diplomates américains : le président du conseil italien Silvio Berlusconi est traité de dirigeant incapable et inefficace, la chancelière allemande Angela Merkel est qualifiée de dirigeante qui évite de prendre des risques et manque souvent d'imagination.

Chaud


Il peut paraître aberrant de sonner l’alarme contre le réchauffement de la planète, quand le pays grelotte de froid sous la neige. Et déplacé d’alerter contre les ravages de la crise écologique, quand la crise économique submerge l’Irlande après la Grèce, et menace la France… Pourtant, rien de plus grave que la conférence sur les changements climatiques qui s’ouvre au Mexique. Car il y a urgence : l’année 2010, malgré l’actuelle vague de froid, s’annonce comme la plus chaude, depuis que l’on prend la température de la Terre. Alors suivons de près ce sommet. Et tant pis s’il est organisé dans ce bronze-fesses planétaire de Cancun qui, avec ses plages artificielles, ses golfs et ses décharges en pleine nature, est à l’écologie ce que le quartier de Pigalle est à la vertu. Bonne baignade aux conférenciers !

Climat instable à Cancún

Après l'hyper-sommet climatique de Copenhague, il y a un an, qu'attendre de celui de Cancún, qui s'ouvre aujourd'hui ? Copenhague promettait la lune. Le réchauffement de la planète allait être jugulé. Les grands pays riches et pollueurs voleraient au secours des plus menacés. Les États-Unis et la Chine se donneraient la main. L'Europe, exemplaire, scellerait ce nouvel élan.

Le soufflé est retombé. Le « Yalta » du climat a accouché d'un accord politique de façade, chiffon de papier sans valeur juridique. Après un tel fiasco, les ambitions de la nouvelle conférence climatique sont modestes. Pas de défilé des grands de la planète. On va seulement tenter d'y réparer les pots cassés.

Plus personne ne mise sur un traité climatique en bonne et due forme qui succéderait, en 2012, à celui de Kyoto. Ce traité que ratifieraient cette fois les pays les plus pollueurs - États-Unis, Chine et grands pays émergents - ne verra le jour ni au Mexique ni l'année suivante en Afrique du Sud. Car c'est le système de négociation des Nations unies, entre 192 pays, qui doit d'abord être sauvé. Il survit, mais a-t-il encore toute sa tête ?

L'Onu est sur la défensive. La méthode suivie, celle de la recherche d'un accord global sur le climat, est contestée. Qui veut d'une véritable gouvernance mondiale climatique, alors que les pays se replient sur leurs égoïsmes nationaux, leurs intérêts économiques de court terme, leurs échéances politiques immédiates ? Crises bancaires, crises économiques, guerre des monnaies, redistribution des rôles sur la scène mondiale : les pays s'arc-boutent plus que jamais sur leur souveraineté nationale.

Sur l'agenda international, le climat est relégué au second plan. L'allant, l'argent, et la vision politique manquent cruellement pour mener à bien cette négociation sur l'après-Kyoto. L'allant, on l'espérait du côté de l'Amérique de Barack Obama. Il a échoué à faire adopter sa loi sur le climat. La « raclée » subie lors des élections de mi-mandat l'entrave face à ses opposants républicains plus climato-sceptiques que jamais. Quant à la Chine, devenue le premier pays pollueur, elle refuse un système de contrôle international des émissions de gaz à effet de serre.

L'argent fait défaut. Cent milliards de dollars sont nécessaires d'ici à 2020 pour alimenter le « fonds vert » d'aide aux pays pauvres, les plus menacés par le réchauffement. Où les trouver ? Trois pistes de financement seront explorées à Cancún. Trois taxes. Sur les transactions financières, sur les transports aériens et maritimes, sur le carbone. Et de l'argent, il en faut encore pour sauver la forêt mondiale d'une mise en coupe réglée dévastatrice.

Sans les États-Unis, sans la Chine, rien n'est possible. Quant à l'Europe, après l'échec de Copenhague, elle semble avoir égaré sa boussole climatique. Obnubilée par l'avenir de l'euro et les conséquences des crises financières grecque et irlandaise, elle est devenue climato-frileuse. Le processus onusien marche donc sur un fil, en équilibre instable. Aujourd'hui, il s'agit de le sauver d'une chute irrémédiable, d'une fuite dans le chacun-pour-soi. Réapprendre à marcher à petits pas : c'est ce qu'il peut arriver de mieux à la diplomatie verte sous le soleil mexicain.

« Migrants, un avenir à construire ensemble »


Les migrations accompagnent l'histoire de l'humanité depuis le début des temps. Mais aujourd'hui, dans sa grande majorité, l'humanité s'est sédentarisée, oubliant qu'elle fût nomade jadis. Est-ce pour cela que l'oubli enserre les migrants en retour ?


Pour échapper au froid glacial de l'hiver, des familles de migrants, ont passé plusieurs nuits dans un ancien funérarium, à Rennes ! Ce scandale démontre la grande difficulté de notre société à faire face aux problèmes posés par les migrations. Comment accueillir les réfugiés ? Que faire pour permettre aux migrants de prendre part à la vie de la société ? Comment faire pour que leurs enfants, nés en France, ne soient plus considérés comme des étrangers ?


Ces défis soulèvent les plus grandes passions dans l'opinion. Entre les craintes des peuples qui accueillent et l'immense espoir de ceux qui ont quitté, souvent sous la menace, la terre de leurs pères, l'incompréhension domine. Les malentendus s'enchaînent. La confusion s'installe, entretenant rancoeurs et défiance. La question des migrations est vraiment trop sérieuse pour être livrée aux passions du moment.


Voilà pourquoi les Semaines sociales de France consacrent jusqu'à ce soir leur 85e session à ce sujet. Pendant trois jours, 3 000 personnes, étudient les migrations sous différents aspects : démographiques, sociologiques, religieux, culturels...


Il ressort de ces journées qu'il est grand temps de comprendre que la difficulté de trouver du travail et la déception d'être toujours considéré comme étranger, jette des enfants et petits enfants de migrants dans les bras de l'islamisme, a expliqué l'anthropologue Dounia Bouzar. Il faut comprendre aussi que l'individualisme et le laxisme des moeurs de notre société ne facilitent pas l'intégration. Ils choquent tellement, que cela conduit les familles étrangères à se replier sur elles-mêmes, « à maintenir des traits culturels qui donnent sens à leur vie dans le choc de leur transplantation, » a expliqué Mme Schnapper.


D'où l'importance de respecter les droits des migrants rappellent les Églises chrétiennes, très critiques sur la situation actuelle, et de tisser les liens de confiance. Car il s'agit de la vie d'hommes comme en témoigne Lamartine Valsin, réfugié haïtien : « En arrivant en France, j'étais comme un malvoyant dans un labyrinthe... Je vous invite à vous ouvrir les uns aux autres... Dieu n'a que notre coeur pour agir. »

Quand les Helvètes lavent plus blanc que blanc

A ce régime, Astérix, lui même, serait bientôt persona non grata. Il n'aurait pas besoin d'abuser de l'hospitalité helvétique, comme dans la bande dessinée de Goscinny et Uderzo, pour être indésirable sur le territoire de la Confédération. Car peu importera la nature et le degré de gravité du crime, désormais. C'est la nationalité qui fera la différence. Comme une circonstance aggravante. Pour les mêmes faits, l'étranger sera plus coupable que les Suisses. Plus coupable que coupable. Et cela lui vaudra d'être chassé pour être remis aux autorités de son pays d'origine.
Cela s'appelle le principe de la double peine et il a été clairement validé à une confortable majorité, hier, par les Suisses. Ce faisant c'est une inégalité de fait devant la justice qui a été largement approuvée par le corps électoral, au grand désespoir des défenseurs des libertés.
Comme il fallait s'y attendre, l'outrance a souvent pris le dessus sur la raison. C'est tout juste si les partisans du non, en refusant la nouvelle législation, n'ont pas été soupçonnés de vouloir livrer la Suisse aux gangs, aux malfrats et aux assassins d'enfants... La nouvelle loi, pourtant, ne fait que renforcer un texte déjà existant, et elle ne changera guère la sécurité du pays.
Peu importe puisque ce n'était pas son objectif premier. L'idée consistait avant tout à rassembler un grand nombre d'électeurs derrière la bannière de l'UDC pour porter une réglementation à l'idée aussi simple que populaire. Il fallait laver plus blanc que blanc et faire passer le message. Au delà des dispositions, il s'agissait d'afficher une méfiance à l'égard de l'étranger, et de la faire progresser dans une nation traditionnellement ouverte.
Un an après la votation interdisant la construction de minarets, la victoire dominicale du grand parti populiste dérange, forcément, parce qu'elle entretient et fait grandir une xénophobie qui ne demande qu'à s'épanouir en temps de crise. Partout en Europe, les rangs des partis prônant ce genre d'exclusion rudimentaire grossissent. La vague populiste enfle jusqu'à perturber les équilibres électoraux classiques en affaiblissant les mouvements de gouvernement.
Il ne faudrait pas pour autant mettre en doute la conscience démocratique d'un peuple suisse respectable autant qu'original et, en l'occurrence, coupé en deux. Les régions frontalières de l'ouest, francophones, ont clairement repoussé ce que ses habitants voient comme une dérive et une stratégie d'enfermement qui, à leurs yeux, défigurent l'image de leur pays.
Voilà un débat qui rappelle le nôtre - hexagonal - sur la déchéance de l'identité nationale pour certains criminels. Il montre aussi avec quelle facilité la démocratie directe peut être instrumentalisée par une démagogie sans frontières.


L'acteur comique canadien, Leslie Nielsen, est mort

L'acteur comique canadien Leslie Nielsen, célèbre pour son rôle dans «Y a-t-il un pilote dans l'avion?», est décédé dimanche en Floride à l'âge de 84 ans des suites d'une pneumonie,a fait savoir son entourage.
Né en 1926 dans le Saskatchewan, ce fils d'un officier de la police montée avait effectué son service militaire dans l'armée de l'air avant d'étudier la comédie à Toronto et à New York. Il a décroché ses premiers rôles à la télévision dans les années 1950 mais sa carrière a véritablement pris son envol lorsqu'il s'est lancé dans les rôles parodiques, avec «Airplane!» en 1980 puis la série «Naked Gun» («Y a-t-il un flic...») entre 1988 et 1994.





VOIR AUSSI L'ARTICLE DANS LE FIGARO.

Pyongyang teste les limites du G20

Ne m'oubliez pas… si je vous fais peur, c'est donc que j'existe ! » A peine le sommet du G20 prenait-il fin à Séoul, que le régime de Pyongyang semblait vouloir en célébrer à sa manière les limites.
C'est ainsi qu'il faut interpréter « les actes de guerre », les bombardements sur une île sudcoréenne, commis par la Corée du Nord la semaine dernière. Cette action isolée ne devrait pas préfigurer une véritable escalade entre les deux Corées. Elle n'en traduit pas moins une des faiblesses récurrentes de la gouvernance mondiale. Entre l'Amérique, qui n'est plus ce qu'elle était, et la Chine, qui n'est pas encore ce qu'elle deviendra, il y a comme un hiatus, « une zone grise » dont profitent avec une forme de machiavélisme primaire les dirigeants nord-coréens.
Le régime de Pyongyang peut être caricatural ; il n'est pas irrationnel. Il achète sa survie à coups de provocations répétées. Il finance sa folie par la peur qu'il suscite d'actions plus folles encore. Dans son comportement, la Corée du Nord s'apparente davantage à une secte baroque, paranoïaque et rusée qu'à toute autre forme de régime sur la planète. C'est sa force - qui veut provoquer le diable ? -, c'est aussi sa faiblesse. Combien de temps la « famille Kim » peut-elle rester au pouvoir ? Sa chute entraînera de manière quasi automatique la disparition de la Corée du Nord au sein d'une Corée réunifiée. La tension entre les deux Corées préfigure ce que pourrait devenir notre monde, si le nouveau désordre international débouchait sur le chaos. Et elle intervient dans une zone géographique particulièrement sensible et à un moment particulièrement délicat. La Corée du Nord n'est-elle pas le principal, sinon le seul, allié de la Chine dans la région ? Et ce « chien fou » aux portes de la Chine - pour utiliser la formule d'un blogueur chinois -n'est-il pas aussi la démonstration des limites de l'influence régionale et internationale de Pékin ?
Le prix Nobel d'économie américain Thomas Schelling, qui enseignait au MIT, avait souligné dans un ouvrage paru en 1960, « La Stratégie du conflit », la capacité de négociation du très faible par rapport au très fort. Si le premier était prêt à mettre dans la balance « son suicide » et si le second n'était pas disposé à accepter le risque pour lui-même de la disparition de l'autre, le faible pouvait faire chanter le fort. La réflexion de Thomas Schelling s'applique parfaitement aux relations entre Pékin et Pyongyang aujourd'hui.
Il serait en effet simpliste d'affirmer que, face aux provocations répétées du régime nordcoréen, il y aurait une puissance qui voudrait agir mais n'en a plus les moyens, les Etats-Unis, et une puissance qui pourrait agir mais ne le souhaite pas, la Chine. Pékin a certes un objectif stratégique qui l'emporte sur toute autre considération : éviter l'éclatement de la Corée du Nord et un afflux massif de population vers la Chine. Une réunification de la Corée placerait aussi les troupes américaines présentes en Corée aux frontières de la Chine.
Jusqu'à présent, la Chine n'a pas su (pas voulu) trouver de réponse au dilemme posé par Schelling. Pékin critique du bout des lèvres le comportement des dirigeants de Pyongyang, au risque d'apparaître irresponsable aux yeux de la communauté internationale. Elle nourrit ainsi une méfiance qui ne fait que grandir à son encontre dans l'ensemble du continent asiatique. Trop active en mer de Chine, trop passive à l'égard de la Corée du Nord, la Chine peine à trouver un comportement diplomatique à la hauteur de son nouveau statut international. En réalité, elle place aussi l'Amérique devant ses contradictions et lui demande par ses hésitations ce qu'elle attend vraiment de la Chine.
Les manoeuvres navales conjointes décidées par Washington et Séoul au lendemain des provocations de Pyongyang constituent le « minimum » indispensable. Comment l'Amérique serait-elle crédible aux regards de l'ensemble des nations asiatiques qui lui demandent de rester un facteur d'équilibre face à la Chine si elle ne faisait pas preuve de calme, de fermeté et de lucidité dans la crise actuelle ?
S'il y a un jour peut-être un G2 dans le monde, la Corée du Nord aura certainement contribué à sa naissance.

La confusion au PS renforce la position de DSK

Le Parti socialiste français est en pleine confusion sur la question de la candidature à la présidentielle de 2012, alors que la position du patron du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, se renforce dans les sondages.
Une déclaration du Premier secrétaire Martine Aubry, évoquant un possible pré-accord entre elle, Ségolène Royal et le directeur général du FMI pour une candidature unique aux "primaires", a été démentie par l'ex-candidate de 2007 et suscité le trouble dans le parti.
Battu trois fois consécutivement à la présidentielle en 1995, 2002, 2007, le PS semble aujourd'hui embarrassé par les primaires qui doivent se dérouler à l'automne 2011, avec au moins une demi-douzaine de candidats déclarés ou potentiels.
Deux figures du parti, qui ont a priori abandonné toute ambition présidentielle, le maire de Paris Bertrand Delanoë et l'ancien Premier ministre Laurent Fabius, ont suggéré durant le week-end à leurs camarades de relativiser ces problèmes internes et de s'intéresser à ceux du pays.
"L'unité, l'unité, l'unité. Je recommande à tous nos responsables de parler surtout des Français et aux Français", lance Laurent Fabius dans un entretien au Parisien.
Le maire de Paris a mis à profit une réunion dans une université samedi pour sermonner ses camarades. "Nous ne pouvons pas gagner en 2012 si on se comporte mal en novembre 2010. Inspirer confiance, cela veut dire ne pas rester au niveau de son nombril", a-t-il dit selon plusieurs médias.
DSK AU PLUS HAUT DANS LES SONDAGES
Le PS est sorti en mauvais état, selon les enquêtes d'opinion, de la crise des retraites, qui a vu pourtant Nicolas Sarkozy battre des records personnels d'impopularité après l'adoption de la réforme reportant l'âge légal de départ de 60 à 62 ans.
Si, toujours selon les sondages, les Français ne semblent pas créditer le principal parti d'opposition d'un programme d'action crédible à leurs yeux, ils paraissent plébisciter Dominique Strauss-Kahn comme meilleur candidat de la gauche.
Selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche, le directeur général du FMI est vu comme tel par 32% des personnes interrogées, loin devant Martine Aubry (11%) et Ségolène Royal (10%).
Le député François Hollande recueille 3%, devant les députés Arnaud Montebourg et Manuel Valls et l'ancien Premier ministre Lionel Jospin, tous à 1%.
Chez les sympathisants socialistes, ceux qui voteront lors des primaires, Dominique Strauss-Khan arrive aussi largement en tête avec 41%, devant Martine Aubry (17%), Ségolène Royal (14%) et François Hollande (3%).
Tenu par son devoir de réserve au FMI, Strauss-Kahn ne se prononce pas sur une éventuelle candidature, tout en entretenant la spéculation par des déclarations et des passages dans les médias français.
Dans son entretien au Parisien, Laurent Fabius semble pencher pour l'ex-ministre de l'Economie du gouvernement Jospin. Prié de dire s'il pense qu'il reviendra en France pour se présenter en 2012, il répond: "je suis d'un tempérament volontaire et optimiste".
Il déconseille aussi de trop nombreuses candidatures aux primaires: "tous ceux qui veulent se présenter aux primaires doivent pouvoir le faire mais le débat nécessaire n'implique pas l'éparpillement".

Nicolas Sarkozy face au syndrome giscardien


Un Premier ministre reconduit qui promet encore et toujours la rigueur… Pas de doute, François Fillon fait de plus en plus penser à Raymond Barre, qui pilota le gouvernement pendant cinq ans - un bail auquel l'actuel locataire de Matignon peut désormais rêver. Mais alors… si François Fillon est Raymond Barre, le président Nicolas Sarkozy serait-il le président Valéry Giscard d'Estaing ?


A priori, l'idée paraît absurde. Tout semble opposer les deux hommes, l'aristocrate auvergnat de fraîche noblesse et le descendant d'une vieille lignée de nobliaux hongrois, le grand flegmatique et le petit nerveux, l'ancien haut fonctionnaire X-ENA et l'avocat recalé à Sciences po, l'inspirateur de l'UDF et son contempteur, le skieur qui dévalait les pentes et le cycliste qui les grimpe, l'ami proche du chancelier Helmut Schmidt et le copain distant de la chancelière Angela Merkel, le romancier académicien et l'essayiste historique ou religieux. Non, décidément, rien ne les rapproche. Et pourtant…


La V e République a fabriqué trois types de monarques républicains : ceux qui ont présidé la France, ceux qui ont gouverné les Français et ceux qui ont voulu réformer le pays. Charles de Gaulle incarnait bien sûr la première catégorie. Il aimait passionnément la France, beaucoup moins les Français. Il a piloté le pays comme un capitaine dirige un navire vers des horizons nouveaux, de haut, d'une main ferme. Homme d'esprit et de plume comme le général, François Mitterrand s'est malgré tout inspiré de sa bête noire. Il a copié sa distance, son art du « coup d'Etat permanent ». Mais sans avoir sa vision du long terme. Après deux ans, il a dû changer de route, sans retrouver une voie convaincante.


Georges Pompidou, lui, incarne la deuxième catégorie de présidents : il a surtout voulu gouverner les Français. Avec le style clope au bec, que Jacques Chirac affectionnait dans sa jeunesse. Sous le mandat du natif de Montboudif, comme sous les deux mandats de l'ancien maire de Paris, le pays n'a pas beaucoup changé. Il a vécu dans une sorte de modernité ringarde. A sa décharge, Pompidou n'a passé que cinq ans à l'Elysée, rongé par un terrible cancer du sang. Chirac y a passé douze ans, sans faire beaucoup plus.


Valéry Giscard d'Estaing, enfin, incarne la troisième catégorie. Un réformateur dans l'âme, qui voulait emmener la France vers une vraie modernité. Les réformes sociétales de son début de mandat montrent la direction - légalisation de l'avortement, majorité civile à l'âge de dix-huit ans et non plus vingt et un, divorce possible par consentement mutuel… Dans sa campagne électorale en 1974, il avait repris le slogan de Georges Pompidou cinq ans plus tôt - « le changement dans la continuité » -en insistant sur le changement. Au contraire de François Mitterrand, qui promettait « la force tranquille », ou de Jacques Chirac, élu pour « la France en grand », Nicolas Sarkozy voulait lui aussi le changement, la « rupture ». Dans la foulée de son élection, il a fait adopter par le Parlement toute une série de mesures sociétales, comme l'autonomie des universités ou la rationalisation de la carte judiciaire. C'est le premier point commun qui rapproche Nicolas Sarkozy de VGE. Leur but, c'est de changer le pays.


Le deuxième point vient des circonstances : ils ont été l'un et l'autre président de crise. L'année suivant l'élection de Giscard, la France connaît sa plus grave récession depuis la guerre. L'année suivant l'élection de Sarkozy, le pays connaît à nouveau sa plus profonde récession depuis la guerre, plus forte encore que celle de 1975. Un réflexe interventionniste l'a alors emporté sur leur tempérament libéral, que n'avait aucun des autres présidents de la V e. Les deux hommes ont réagi exactement de la même manière : relance par l'investissement à l'intérieur, coordination à l'extérieur. Le premier inventa le G7 et le second le G20…


Leur troisième point, enfin, s'inscrit dans leur style - au-delà des innombrables différences évoquées ci-dessus. Tous deux élus alors qu'ils étaient ministres du gouvernement sortant (à l'inverse, à nouveau, des autres présidents de la V e), ils connaissent bien les rouages du pouvoir. Ils sont aussi à l'aise avec les médias - la télévision en particulier. Au début de leur mandat, ils sont omniprésents, on les voit partout. Jacques Chirac, fougueux Premier ministre de VGE, ne supporte pas cet étouffement. Il claque la porte à l'été 1976. Son successeur, Raymond Barre, joue la modestie en faisant entendre sa petite musique, tout comme François Fillon. La ressemblance des styles présidentiels va au-delà. Leur entourage à l'Elysée reste technicien. Leurs collaborateurs ne deviennent pas ministres - à l'inverse de Charles de Gaulle, François Mitterrand et Jacques Chirac, qui nommèrent à Matignon leur ancien bras droit à l'Elysée (respectivement Georges Pompidou, Pierre Bérégovoy et Dominique de Villepin). Et ils ont voulu assumer un rapport décomplexé à l'argent. Giscard roulait en voiture de sport, Sarkozy est parti en vacances sur un yacht. Les autres présidents de la V e appréciaient le confort que donne l'argent… beaucoup plus discrètement.


Mais il y a un domaine où l'actuel président fera tout pour ne pas suivre les traces de son prédécesseur. Si Charles de Gaulle, François Mitterrand et Jacques Chirac ont tous trois été réélus à l'issue de leur premier mandat, Valéry Giscard d'Estaing, lui, a été battu. Nicolas Sarkozy connaît parfaitement les trois raisons de cette défaite. D'abord, une crise qui s'éternise. Ensuite, une image de défenseur des riches au détriment des classes moyennes. Enfin, une droite divisée, avec un report désastreux des voix au second tour. L'actuel président s'efforce de combattre ces causes. Mais dans ce genre de combat, la réussite n'est jamais assurée.

Haines de droite, 
calculs de gauche

La violence des règlements de comptes Villepin-Sarkozy (Clearstream, Karachi…) évoque naturellement d'autres haines d'antan (les gaullistes-Pompidou, Giscard-Chirac, Chirac-Balladur…). Certains en concluent un peu vite que la droite incarnerait la haine, manière d'imputer à un camp le monopole des vices, à l'autre celui de la vertu. La raison suggère que non. Et une analyse, forcément succincte, peut expliquer leurs différences dans l'expression des rivalités.

D'abord, la posture et, si l'on peut dire, le décor des acteurs : à gauche, il est de bon ton de jouer à la tribune la camaraderie avec l'assistance ; à droite, il s'agit plutôt, sur scène, d'entraîner l'enthousiasme du public. L'orateur y ambitionne ici un statut de chef, là celui d'un délégué. Du côté gauche, le culte de l'assemblée ; du côté droit, la recherche de l'élan. D'où, à gauche, le tic du compromis, l'éternelle « synthèse » qui interdit de se fâcher ; et à droite, le réflexe de l'autorité, qui supporte mal la contradiction. A droite, l'expression, plus libre de doctrine, peut libérer les humeurs. A gauche, la tradition doctrinale du parti impose le masque du calcul.

Car le parti et sa vulgate constituent à gauche le cadre obligé de l'expression publique. Sa fonction de représentation de classe se conjugue au cri de « ce qui est à eux [les riches] est à nous ! ». Alors qu'à droite, la sociologie de l'électorat inspirerait plutôt le « ce qui est à moi est à moi ! ». L'ennemi peut donc y être taxé d'usurpateur ; tandis qu'à gauche, il court le risque d'être traité de renégat, d'où la nécessité de composer avec les mots sous peine de mort politique. Car sans parti, point de pouvoir. A droite au contraire, si le pouvoir reste une fin, le parti n'est qu'un moyen. La course y est plus franche, au besoin plus violente. Les misanthropes n'y verront que la différence entre le cynisme et l'hypocrisie.

Irlande: l'euro en hausse, à 1,3280 dollar, après le plan d'aide de l'UE

L'euro cotait en légère hausse lundi matin en Asie, après l'adoption par les Européens dimanche d'un plan de sauvetage de 85 milliards d'euros en faveur de l'Irlande et d'un accord sur un futur Fonds de secours de la zone euro.

Peu avant 08H00 à Tokyo, soit 23H00 GMT dimanche, la monnaie unique européenne cotait 1,3280 dollar, contre 1,3240 dollar vendredi à 22H00 GMT à New York.

L'euro augmentait aussi légèrement face au yen, à 111,70 yens contre 111,34 yens vendredi soir à New York.

Lors d'une session extraordinaire à Bruxelles dimanche, les ministres des Finances de l'Union européenne (UE) ont adopté un programme d'aide de l'UE et du FMI pour l'Irlande, destiné notamment à renflouer les banques de l'ancien "Tigre celtique".

L'Irlande est le deuxième pays de la zone euro à recevoir un tel soutien, six mois après la Grèce.

Pour rassurer les marchés qui s'inquiètent pour les finances du Portugal et de l'Espagne, les ministres de la zone euro ont aussi accéléré les préparatifs du futur Fonds de soutien permanent aux pays en crise, appelé à voir le jour mi-2013, en remplacement du mécanisme actuel, temporaire.