TOUT EST DIT

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lundi 19 décembre 2011

Russie: Poutine fustige la corruption

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a fustigé aujourd'hui la corruption dans les entreprises publiques et le recours par des hauts-fonctionnaires à des structures offshore pour sortir de l'argent du pays.

"Sur 352 dirigeants de compagnies électriques, 162 responsables - c'est-à-dire environ un sur deux, sont affiliés à 385 organisations commerciales", nom désignant des juridictions offshore, a-t-il déclaré dans des propos retransmis par la télévision russe.
"Si nous voulons créer un climat d'investissement normal dans le pays, nous ne pouvons tolérer la pratique des schémas offshore dans le secteur des infrastructures", a-t-il affirmé.

La Russie souffre depuis le début de l'année d'une accélération de la fuite des capitaux: sur les onze premiers mois de l'année, la sortie nette de capitaux privés s'est établie à 74 milliards de dollars, soit plus du double de ce qui avait été observé en 2010.

Protestations contre la corruption généralisée

"Nous devons mettre fin à l'héritage des privatisations sauvages" des années 1990, au cours desquelles des fleurons de l'industrie du pays ont été vendus dans des circonstances troubles à des hommes d'affaires qui ont ensuite placé leur fortune à l'étranger, a-t-il ajouté.

L'homme fort de Russie a appelé à lancer des vérifications dans les grandes entreprises publiques.

Ces déclarations interviennent alors que Vladimir Poutine, qui se présente à l'élection présidentielle de mars 2012, fait face à une vague inédite de contestation après les élections législatives du 4 décembre, remportées par le parti au pouvoir Russie Unie mais entachées de fraudes selon l'opposition et des observateurs étrangers.
Des milliers de personnes sont descendues depuis dans la rue pour protester contre le résultat des élections mais aussi contre la corruption généralisée dans le pays.
IL SE FOUT DU MONDE !

« Go home » sur la pointe des pieds

Ils avaient déjà rangé les drapeaux, hier les derniers « boys » ont plié paquetage. Neuf ans après l'invasion de l'Irak, le départ de l'armée américaine, laquelle avait déployé jusqu'à 170 000 hommes au plus fort de l'insurrection, marque un soulagement. La guerre lancée par George W. Bush, sans la caution de l'ONU, était fondée sur un leurre. Elle s'achève sans gloire, en catimini. Il s'agissait en 2003 de renverser un dictateur, soupçonné de détenir des armes de destruction massive. Elles ne seront jamais trouvées ; les preuves jamais rapportées. D'une guerre de libération, de prévention, on était passé à une guerre d'occupation dirigée contre le terrorisme des talibans. Une croisade idéologique contre « l'axe du Mal » que symbolisait la coalition - imaginaire - unissant Saddam Hussein et Ben Laden. Le premier a été exécuté, le second éliminé. L'engagement s'est soldé par un désastre humain. Il a engendré un coût gigantesque, au point de devenir impopulaire. Impossible à assumer moralement, politiquement, financièrement. Barack Obama ne croyait pas en cette guerre « idiote ». Il a tenu parole. S'il tourne cette page sanglante de l'Histoire, c'est aussi parce qu'il a une élection à préparer et un budget à réaliser par temps de crise. L'opinion n'acceptait plus que l'Amérique, fût-elle une superpuissance, se pose en gendarme du monde. Il était pressé d'en finir. Ce retrait laisse un pays certes souverain mais ô combien fragile, dont la stabilité, entre l'influence néfaste de l'Iran et les déchirements religieux, est loin d'être assurée. La démocratie y a été installée. Pas la sécurité. Pas la prospérité. La vie à Bagdad y est plus dure, le tyran en moins.

Comptes de campagne de Sarkozy : l'erreur de calcul du PS

Les socialistes vont relancer cet après-midi à l'Assemblée la polémique sur les frais de campagne de Nicolas Sarkozy, qu'ils accusent de profiter du statut présidentiel pour faire campagne sur les fonds publics. Votre parti pris : en se focalisant sur les comptes du président-candidat, le PS fait une erreur de calcul. Expliquez-nous pourquoi.
D'abord, parce que c'est un calcul impossible : comment distinguer ce qui relève de l'exercice présidentiel de ce qui appartient au registre du candidat ? Dans l'absolu, on peut en effet déplorer que le chef de l'État profite de ses déplacements officiels pour faire campagne - il en a d'ailleurs nettement augmenté le rythme -, mais le problème est insoluble : il suffit qu'il se félicite de son bilan ou qu'il rappelle telle ou telle réforme et on dira que c'est le candidat qui parle. Même chose quand il remet des décorations à l'Élysée et que les petits fours sont payés avec de l'argent public. Quand il va à Marseille au chevet d'un policier blessé, c'est le président qui représente l'État et c'est aussi le candidat qui veut montrer son attachement à la sécurité. On ne peut pas diviser ce qui est indivisible.
Peut-être que ce serait plus simple si Nicolas Sarkozy se déclarait candidat. On lèverait au moins une ambiguïté...
Tout le monde sait qu'il est candidat. Et s'il se déclarait, ça ne réglerait pas le problème, puisqu'il serait toujours président ! L'ambiguïté existe dès lors que le chef de l'État se représente. Elle a d'ailleurs été reprochée à tous les prédécesseurs de Nicolas Sarkozy - y compris De Gaulle. Quand Nicolas Sarkozy prononce deux discours sur la crise à Toulon, à trois ans d'intervalle, il est net que le deuxième a eu un ton plus politique, plus polémique que le premier. Ce sont quand même deux discours de président. Donc, toute l'organisation a été payée avec des fonds publics. Sur le principe, ce n'est pas différent des grands buffets offerts par tous les maires de France à l'approche des municipales. Est-ce qu'on veut réglementer ça aussi ? Il vaut mieux avoir des candidats obsédés par l'éthique que par l'arithmétique.
Ce qui agace les socialistes, c'est que le gouvernement veut aussi réduire de 5 % le remboursement des frais de campagne qui seront remboursés aux candidats. Ils ont tort ?
Disons que cette mesure a tout l'air d'un gadget pour flatter le poujadisme ambiant. Pour être vraiment significative, l'économie aurait dû aller jusqu'à 10 % ou 15 % : ça obligerait les candidats à diminuer sensiblement leurs dépenses. Il n'empêche que l'effort représente plusieurs millions d'euros et qu'en temps de crise le symbole n'est pas complètement inutile ; donc, le PS n'a pas grand-chose à gagner à le contester. Mais peut-être qu'à défaut de limiter ses apparitions, Nicolas Sarkozy pourrait aussi montrer l'exemple : en n'utilisant pas systématiquement l'Airbus présidentiel pour ses déplacements en province. Le TGV, c'est moins cher... et plus écologique.
Au total, vous trouvez que les socialistes cherchent une mauvaise querelle à Nicolas Sarkozy ?
En tout cas, c'est une polémique un peu mesquine. Bien sûr qu'être candidat en étant en fonction, ça offre des avantages : disposer, dans une certaine mesure, des moyens de l'État en est un. Représenter la France dans les réunions internationales en est un autre. Mais quand on est président et candidat, il y a une autre différence avec ses rivaux : on ne part pas seulement en campagne avec un projet, mais aussi avec un bilan. Dans le cas de Nicolas Sarkozy, c'est plus probablement un handicap.

Grèce. Même les pères Noël mendient

A la veille de Noël, les Grecs n'ont pas le cœur à la fête. L'austérité imposée depuis plusieurs mois par l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, fait subir au pays une dépression collective.
Reportage cette semaine à Thessalonique, sur cette Grèce qui souffre et s'enfonce dans la pauvreté.
Le Père Noël s'appelle Christos. Il a 27 ans, porte un habit rouge de mauvaise feutrine avec une pauvre barbe d'ouate blanche. « J'essaye juste de survivre », dit-il en distribuant la carte de visite de la taverne Katériniotis, tandis que sa copine fait goûter gratuitement les boulettes de viande maison. Aubaine dont profite immédiatement un homme au visage cabossé par la rue…
Christos ? Dans le civil, il a un diplôme de marketing. Et à quelques jours du 25 décembre, il est le seul Père Noël visible, avenue Polytechnique, en plein centre ville. Un extra à « 30 € pour 12 heures de travail », précise-t-il, nerveux, parce que la patronne le regarde causer au lieu de héler le passant. La crise ? « Je ne sais pas où ça va s'arrêter, jusqu'où on va tomber. Je suis terrifié comme chacun », écourte-t-il alors la conversation, rhabillant son visage d'un grand sourire pour jeter son réglementaire Joyeux Noël : « Kala Xristùgena ! » Mais le cœur n'y est pas… L'oreille le sait.

"On fera la fête à Pâques"

Car à Thessalonique, la crise s'entend avant de se voir. Dans la capitale de la Macédoine, la rue s'est mise en sourdine. L'ébullition perpétuelle ? L'éternelle stridence des klaxons qui vous rappelaient qu'au nord du pays et face au Mont Olympe, cette métropole de 1,5 million d'habitants, deuxième ville de Grèce était aussi la porte de l'Orient, le port stratégique des Balkans ? Au ralenti. L'essence chère et l'argent rare ont calmé les ardeurs du trafic.
« Maintenant les gens prennent de plus en plus le bus ou marchent, les jeunes découvrent le vélo », explique Stavros. Quant à Noël, cette année, les cadeaux seront remis aux calendes grecques : « On fêtera Noël à Pâques », résume ce professeur d'université, marié et père de trois enfants. Il gagnait 2 500 € il y a deux ans contre 1 496 € désormais. Ses impôts ont explosé. Il a perdu 50 % de ses revenus. Comme tous ses compatriotes, il ne sait donc pas « de quoi demain sera fait ».
Ce demain qui peut soudain prendre le visage d'un cycliste à l'allure de cadre sportif plantant brutalement son VTT devant vous pour vous demander « 50 cents, s'il vous plaît ». À moins qu'il n'ait la tête de ce petit retraité fouillant les poubelles ou de ces dames tentant de garder leur dignité sur l'escalier de la soupe populaire. Car à Thessalonique, si la jeunesse dorée se prélasse encore aux terrasses du front de mer, deux rues derrière, les vitrines de magasins fermés disent « à vendre, à louer »… Une guirlande de rideaux tirés décore la ville tandis que Noël joue partout profil bas.

Adorateurs de la saignée

à l'heure où les comptes de millions de Grecs clignotent en rouge, les illuminations évitent en effet l'ostentatoire tandis que les bardages métalliques des affaires en faillite appellent à la révolte. « Ne fais plus carrière, fais un sabotage », « Université = parking à chômeurs », bombés en lettres écarlates… Ici, plus personne ne croit au Père Noël comme l'attelage franco-allemand, la Banque Centrale Européenne et le FMI ont livré le pays en cadeau aux marchés. Exsangue, la Grèce malade se rend compte qu'elle n'a pour médecins que des adorateurs de la saignée. Et chaque jour réserve sa nouvelle ponction.

« Les gens achètent à manger »

Aujourd'hui ? Quotidien régional, « Le Messager » annonce que « La Troïka veut des salaires à 450 € ». Pour sauver ce qui peut encore l'être avant les fêtes, les magasins font des promotions entre - 20 et - 70 %. Cela ne suffit pas. « Je n'ai jamais vu ça » confirme Théophile, vendeur de déco. « Les gens ne regardent même pas. Ils savent que c'est du superflu, ils achètent en fonction des priorités : d'abord à manger, puis de quoi s'habiller ». Sur les trottoirs encombrés, les sacs sont rares au bout des bras. Institution pâtissière de Thessalonique, Athanase Agapitos, 80 ans, n'en revient pas non plus. « Nous sommes à -50 %. Les gens n'achètent rien, ou juste ce qu'il faut. C'est-à-dire d'abord le pain. » Une clause de style ? Non. Deux cents mètres plus loin, Dimis Cohen tient une petite boulangerie. « Depuis quelques mois, je fais +20 % de chiffre d'affaires. Mes clients achètent plus de pain, ça remplit le ventre », reconnaît-il. Le seul à voir plus de monde ? Le « Paradis », brocante de 400 m2 de jouets, de bouquins, de bibelots. « On me snobe moins. Les gens veulent des trucs pas chers et j'ai doublé ma clientèle. Mais chacun n'achète que pour 3 ou 5 €», explique le patron.
Tiens ? Un couple de Père Noël installé à un feu rouge ? Lui marche avec des béquilles, elle lui rajuste la barbe tendrement… Ils sont roumains, mariés, un enfant. Pour la première fois, ils tentent de mendier déguisés, « mais on ne sait pas ce que ça va donner ». Un camionneur passe et lance goguenard : « C'est au Père Noël de faire des cadeaux, pas d'en recevoir ! » Kala Xristùgena… Il fait beau. Mais la misère n'est jamais moins dure, au soleil.

La fiscalité galopante des villes les plus dépensières

Entre les tramways, les nouveaux stades de foot et les gaspillages en tout genre, nos élus locaux continuent de flamber et de s’endetter comme jamais. Autant dire que nos impôts locaux n’ont pas fini d’augmenter.

La municipalité d’Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, aurait-elle pris la Grèce pour modèle ? On s’interroge, surtout depuis que sa dette a été dégradée par Fitch Ratings, l’agence de notation des collectivités locales, ce qui constitue une première pour une ville française. Rien, dans la gestion de la commune, n’a trouvé grâce aux yeux des analystes. Et le montant de ses emprunts toxiques leur a carrément donné des sueurs froides : indexés sur des valeurs hautement spéculatives, ces 50 millions d’euros de prêts (40% de l’encours total) risquent en effet de laisser une lourde ardoise aux Aubagnais, dont les impôts locaux ont déjà augmenté de 62% en dix ans.
Mais les élus communistes de la cité aux santons, qui pilotent aussi la communauté d’agglomération, ne sont pas prêts à renoncer aux délices de l’endettement. Ils sont sur le point d’emprunter de nouveau pour s’équiper d’un tramway, alors même que les lignes d’autobus, pourtant gratuites, sont loin d’être saturées. L’engin, surdimensionné pour une aire urbaine de 102 000 habitants, coûtera au bas mot 200 millions d’euros, soit environ 1 000 euros supplémentaires d’impôt par foyer fiscal. Encore un effort, camarades, vous pourrez faire appel au FMI…
Au train où vont les choses, les impôts locaux n’ont pas fini de flamber. Certes, en octobre dernier, les Français ont pu avoir l’impression d’une pause en recevant leur avis. Selon les calculs exclusifs de Capital, les ménages ne bénéficiant pas d’exonération ont vu leurs taxes d’habitation et foncière augmenter de 2,7% en un an. Mais il s’agit d’un simple répit. Depuis 2001, leur note a grimpé en moyenne de 42%, avec des pointes à 65,9% à Aubervilliers, 62,8% à Clermont-Ferrand ou 60,3% à Reims, alors même que l’inflation ne dépassait pas 19%. Et il n’y a aucune raison que cela se calme, car les édiles continuent de recruter du personnel à tour de bras et d’investir à fonds perdus dans des équipements pas toujours judicieux.
Voir aussi notre tableau :L’explosion des impôts locaux en France, ville par ville
La passion pour les palais pharaoniques, par exemple, a bien résisté à la crise financière. Après les hôtels de région et du département, voilà les hôtels d’agglomération. Les Perpignanais mettront par exemple vingt-cinq ans pour éponger les 25 millions d’euros que leur a coûté leur supermairie. Ceux d’Evry (Essonne) ne sont pas mieux lotis : leur intercommunalité, qui accumule 130 millions d’euros de dettes, n’a pas hésité à emprunter 16 millions supplémentaires pour s’offrir une audacieuse structure de verre, qui, à peine inaugurée cet été, s’est avérée trop exiguë…

Autre gouffre sans fond, les tramways. Ce ne sont pas les Parisiens, dont les impôts ont bondi de 53,5% en dix ans, qui diront le contraire : la construction de la deuxième tranche de leur T3 va coûter 61 millions d’euros le kilomètre, deux fois plus que la moyenne des autres villes, et celle de la troisième 74,5 millions. Encore plus absurde, le tram de Caen inauguré en 2002 va, pour sa part, être envoyé à la casse. Cet engin farfelu, doté de pneus et de moteurs Diesel, est chroniquement en panne. Aux 214 millions d’euros investis en pure perte pour le construire, Caen devra sûrement en ajouter 150 autres pour acquérir un nouveau matériel.
La gabegie vaut aussi pour les stades. A Nancy, par exemple, la communauté urbaine s’était lancée dans la construction d’une arène de 32 000 places, alors que son équipe de foot, qui se battait vaillamment pour décrocher la lanterne rouge de la Ligue 1, attirait en moyenne 14.000 spectateurs par match. Coût de ce bijou : 63 millions d’euros. Officiellement, l’Etat devait en apporter 8, tandis que l’agglomération empruntait 25 millions et le club local une trentaine. Mais si l’AS Nancy-Lorraine, qui est exsangue, se révélait incapable de rembourser, ce qui était tout à fait possible, la note (336 euros par foyer) aurait été transmise aux contribuables. Face à la bronca d’opposants locaux, André Rossinot, le maire de Nancy, a été contraint d’abandonner le projet. Les Marseillais, eux, paieront 322 euros pour leur stade, les Lillois 476 euros et les Niçois 634.
Passe encore si ces dépenses étaient financées avec des fonds propres. Mais, la plupart du temps, elles sont couvertes par des emprunts, souvent logés dans des structures parallèles afin de les dissimuler au grand public. Pour établir la véritable addition de chaque commune, nous avons donc dû mener une enquête de bénédictin dans les budgets annexes, les comptes des communautés urbaines ou des syndicats des eaux. Le résultat en valait la peine. Au total, selon la Cour des comptes, la dette globale des collectivités locales s’élevait en 2010 à 163 milliards d’euros, soit 8,3% du PIB.
Le plus consternant, c’est que près d’un tiers de ces prêts (50 milliards d’euros) est indexé sur des valeurs spéculatives. Ils ont été souscrits par des élus imprudents, et pas des moin¬dres. Gérard Larcher, l’ex-président du Sénat, en a pris lui-même pour 15 millions d’euros à Rambouillet, et François Hollande pour 6,7 millions dans sa ville de Tulle, en Corrèze. Selon Emmanuel Fruchard, un pro des salles de marché, le surcoût de ces emprunts toxiques pourrait atteindre 10 milliards d’euros. C’est exactement le montant de la taxe d’habitation perçu l’an dernier par les villes.

Comment Hollande va piéger Merkel

Ironique, partiale et souvent injuste, cette chronique du directeur délégué de la rédaction du Point est à consommer avec modération...

On le sait drôle. On le soupçonne d'être mou. Mais plus personne ne pourra désormais douter que François Hollande est redoutablement malin. L'accord entre le PS et les Verts le démontre spectaculairement. La droite l'attaque certes avec virulence : il ne serait qu'un piètre marchandage électoral dont le nucléaire français - donc l'intérêt national - ferait les frais. C'est une manière de voir. Mais il y en a une autre selon laquelle cet accord serait un modèle typiquement hollandien.

Que comprend-on en effet au texte signé ? Absolument rien. Sinon que les socialistes et les Verts sont pleinement d'accord pour dire qu'ils ne le sont pas. Ou, plus précisément, qu'ils ont un désaccord fondamental qui n'empêche en rien un accord dit global sur tout le reste. C'est très, très fort.

Personne n'a vu dans ce jeu de bonneteau pour aveugles un exercice réel de préparation à l'exercice du pouvoir. C'est là qu'intervient Angela Merkel. François Hollande, en effet, ne cesse de promouvoir pour sauver l'euro des idées (création d'euro-obligations, rôle accru de la Banque centrale européenne) qui ont tous les mérites de la terre, sauf celui d'être acceptées par les Allemands. C'est comme ça : ils sont butés, ne veulent rien entendre.
Bazar

On se demandait donc comment Hollande réussirait à tordre le bras d'Angela Merkel là où Sarkozy, qui n'est pas manchot, a échoué. Maintenant, on le sait. Envoyer à Merkel la même délégation socialo-verte qui s'est illustrée ces jours-ci et recommencer, mais avec elle cette fois, le même type de négociations. On discute des heures et des nuits, on n'est d'accord sur rien mais on signe quand même, puis on biffe nuitamment un fâcheux paragraphe, avant de le rétablir quand la partie adverse s'en aperçoit.

C'est à cela que le PS et les Verts se sont entraînés dans la perspective de leur arrivée au pouvoir. Donner le tournis à une délégation allemande qui ne peut humainement pas sortir indemne de pareil bazar. Une sorte de supplice où l'on ne sait plus ce que l'on pense ni ce que l'on signe. Autant dire que l'euro est sauvé et l'Allemagne ramenée à notre raison. Celle qui rend fou.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il est mort

Le fils du président de la Corée du Nord âgé de 69 ans, Kim Jong-Un, a été désigné pour prendre sa succession, ont annoncé les médias officiels du régime communiste.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il,dont la santé était réputée chancelante depuis des années, est mort samedi au cours d'un voyage en train à l'âge de 69 ans, a annoncé lundi la télévision d'Etat nord-coréenne. Une présentatrice vêtue de noir et en pleurs a déclaré que Kim, qui se faisait appeler «le cher dirigeant», était mort de surmenage physique et mental alors qu'il effectuait un déplacement pour aller délivrer des «conseils de terrain».
Kim, dont la mobilité était réduite depuis un accident cérébral en 2008, est décédé d'un «infarctus du myocarde sévère et d'une crise cardiaque» dans son train au cours d'un de ses traditionnels déplacements sur le terrain, a-t-elle ajouté, soulignant qu'une autopsie avait été réalisée dimanche.
Son fils, Kim Jong-Un, né en 1983 ou 1984, a été désigné pour prendre sa succession à la tête de l'unique dynastie communiste de l'Histoire, toujours selon l'agence officielle de Corée du Nord, qui a appelé les Nord-Coréens à le reconnaître désormais comme leur leader.
Funérailles fixées au 28 décembre
«Tous les membres du Parti (des travailleurs, ndlr), les militaires et le public devraient suivre fidèlement l'autorité du camarade Kim Jong-Un et protéger et renforcer le front uni du parti, de l'armée et du public», a annoncé l'Agence centrale de presse coréenne (KCNA), agence officielle nord-coréenne. Ses funérailles ont été fixées au 28 décembre à Pyongyang. Les autorités de l'Etat stalinien ont décrété un deuil du 17 au 29 décembre.
A Séoul, le gouvernement sud-coréen était placé en état d'alerte à l'annonce de la mort de Kim, les deux pays restant techniquement en état de conflit armée depuis l'armistice précaire signé à l'issue de la guerre de Corée (1950-53). Le Conseil de sécurité national sud-coréen devait se réunir en urgence lundi.
BON DÉBARRAS.

Qu'est-ce qu'un vrai bistrot?

Qu’est-ce qu’un bistrot? Qu’est-ce qui distingue un bistrot d’une brasserie et d’un restaurant? À quoi reconnaît-on un vrai bistrot d’un faux? Pas facile de répondre. Mais voici l’avis d’un expert : François Simon, le masqué chroniqueur gastronomique du Figaro and Co. Superbes photos à l’appui de sa démonstration, il passe en revue les dix "règles d’or" (locution décidément à la mode) ou les dix composantes qui font que l’on peut ranger sous le nom de bistrot le resto du coin.


D’abord le patron dont la gouaille, ou la bonhomie, ajoute au tropisme du lieu si la cuisine est bonne. On vient aussi pour lui, surtout s’il trône en majesté et en familiarité au bar, lequel "fait partie des confessionnaux des temps modernes". Le chef du bistrot est un "saint homme" pris entre la tyrannie du patron et l’impatience de la clientèle. Il n’est pas là pour inventer, s’éclater, ajouter des fruits tropicaux ou des herbes du Mékong aux recettes françaises traditionnelles. Il est aux fourneaux pour réaliser avec justesse des plats canailles, de l’œuf mayo et des harengs pommes à l’huile à la sole meunière, au lapin à la moutarde et au bœuf bourguignon. Après quoi, fromages, un vrai plateau, puis desserts : paris-brest, tarte Tatin, île flottante, etc.

L’ardoise est nécessaire parce que la cuisine, qui dépend des produits du marché, change tous les jours. On n’achète pas à n’importe quel prix comme dans les adresses étoilées. C’est une cuisine du moment, opportuniste, tout en restant classique. On l’accompagne de vins - eux aussi bénéficient souvent de l’ardoise au mur - qui ne sont pas des châteaux armoriés mais des appellations gouleyantes de comptoir, des vins de copains, des crus modestes, choisis avec amour dans l’extraordinaire diversité de nos terroirs. Les serveurs ont de la tchatche et de l’esprit (François Simon ne dit pas comment il les préfère habillés : tablier noir? tablier blanc? gilet?). Ils participent à l’atmosphère du lieu, comme les larges serviettes, les assiettes blanches, les célèbres chaises bistrot et tout le décor. Les clients apportent leur bonne humeur et leur appétit. Ils parlent haut et fort, ils rient volontiers, ils sont gourmands, ils sont heureux, de sorte qu’il serait stupide d’ajouter de la musique au brouhaha. Enfin, un bistrot se reconnaît à ses odeurs. "Lorsqu’on y entre, c’est comme soulever le couvercle d’une cocotte."

C’est à travers le Bistrot Paul Bert (où je ne suis jamais allé), de son ami Bertrand Auboyneau - qui signe aussi l’album -, que François Simon, avec son habituel style vif et imagé, a dressé l’inventaire du bistrot. D’autres fameuses adresses, avec leurs patrons hauts en couleur, complètent la démonstration : L’Ami Jean, Le Baratin, Le Comptoir, Philou, Le Verre volé, Le Villaret, etc. À quoi il faut ajouter de nombreuses recettes qui font de ce livre un régal de papier. S’il y a des familles culturelles et littéraires (comme le montrait Marie-Laure Delorme dans le dernier JDD avec le portrait croisé des Tesson père et fils), il existe aussi, plus nombreuses, des "familles de bouche".

On s’y transmet de génération en génération un savoir-faire en cuisine, au laboratoire, en boutique. Ainsi les Bras, les Marcon, les Haeberlin, tous cuisiniers de père en fils et tous trois fois étoilés au Michelin. Ainsi la mère et les filles Sibilia, charcutières à Lyon, les familles chocolatières Hirsinger, à Arbois, et Bernachon, encore à Lyon, etc. Tous sont dans l’excellence. Et tous maintiennent, en les ajustant, en les rénovant, des recettes qui perpétuent un héritage d’autant plus fragile qu’il est glorieux. Pour dessert de cette chronique un petit livre : Le Chocolat. À croquer. Délicieusement documenté. Le chocolat dans la littérature, dans les dictionnaires, dans l’histoire, dans les expressions, dans la médecine, etc.

Bistrot, Bertrand Auboyneau et François Simon, photographies de Christian Sarramon, Flammarion, 220 p., 29,90 euros.


Le Goût transmis, Catherine Ruedin et Vincent Tasso, Rouergue, 224 p., 32 euros.


Le Chocolat, Nicole Cholewka avec la collaboration de Jean Pruvost, Honoré Champion, 141 p., 9 euros.

A bas le Smic

Comment vivre avec 1.093 euros net par mois? Le smic sera revalorisé de seulement 0,3% le 1er janvier, soit 2,4% sur un an. C’est le minimum. L’inflation, et rien de plus! Zéro "coup de pouce". Pas terrible, surtout quand on s’est fait élire sur le thème du pouvoir d’achat!a

Et pourtant, pour un gouvernement, il n’y a rien de plus facile que d’augmenter le smic. Et pour cause, ce n’est pas l’État qui paie, ce sont les entreprises. Confortablement assis dans son fauteuil, le Premier ministre pourrait, d’un trait de plume, décréter une hausse – très populaire – de 10% du smic… Et dire ensuite aux petits patrons : "Maintenant, débrouillez-vous pour augmenter vos smicards, sans oublier de régler les charges qui vont avec"! Facile, mais un peu lâche.

En poussant un peu le bouchon : imaginons un gouvernement très, très "généreux" qui porterait le smic à… 2.000 euros! Bingo! Sauf que les supermarchés se dépêcheraient de supprimer les emplois de caissière et de généraliser les caisses automatiques. Idem sur les autoroutes. Fini les petits boulots. Partout la machine remplacerait l’homme. Plus déprimant : aujourd’hui, un salarié sur dix est au smic. C’est beaucoup. Et plus on augmente le salaire minimal, plus on "smicardise" la société qui se fait rattraper par ce plancher légal. Pas très gratifiant d’être "tout en bas de l’échelle". Quand un petit jeune arrive, il est payé comme vous. Une façon de vous dire, en pleine face : "Vous n’avez aucune compétence!" C’est le nivellement absolu par le bas.

Le smic est – et doit rester – une voiture-balai. Et une voiture-balai doit rester derrière le peloton. C’est au patron d’augmenter les salaires, pas au Premier ministre! On n’est pas en URSS! Citons plutôt le modèle allemand (décidément très à la mode en ce moment) : en Allemagne, il n’y a pas de smic. Mais il y a des patrons qui savent partager les fruits de la croissance avec leurs salariés.

Russie : la fin du contrat poutinien

De la place Tahrir à la place Rouge, la route paraît bien longue, voire improbable. Les comparaisons lapidaires affluent entre les révolutions arabes et le "printemps slave" qu'aurait lancé la mobilisation de dizaines de milliers de Russes contre les fraudes commises lors des élections législatives du dimanche 4 décembre. La prudence s'impose. Mais il est clair que ce réveil civique inattendu est un poison lent pour le pouvoir.
Les suites du mouvement ont beau être imprévisibles, rien ne sera plus comme avant. Dans une improvisation qui en dit long sur sa panique, le régime prétend répondre aux aspirations libérales d'une partie de la population en téléguidant la candidature du milliardaire Mikhaïl Prokhorov à l'élection présidentielle de mars 2012. Cela n'écarte pas la menace d'une "pékinisation" de Moscou pour policer Internet, même si Vladimir Poutine a rejeté cette idée, jeudi à la télévision.

Internet est le premier lieu de débats en Russie. Les regards se tournent vers le blogueur Alexeï Navalny. Il achèvera ses quinze jours de détention à temps pour prendre la tête de la manifestation du 24 décembre. Il pourrait être consacré leader de la rue. Fort de son charisme, ce pourfendeur du pouvoir et de la corruption se muera-il un jour en alternative ?
Une leçon majeure peut déjà être tirée : on assiste à la fin du contrat poutinien. Sur le Net russe, on en résume les termes ainsi : saucisses contre démocratie. Depuis 2000, les Russes ont été invités à voyager, à s'enrichir, à se distraire, à plonger tête baissée dans le consumérisme. Vous voulez partir ? Partez. Vous voulez rester ? Respectez alors les règles du jeu. La politique, la vraie, se joue en petit comité intouchable. Un comité qui ne rend pas de comptes, si ce n'est lors de messes cathodiques scénarisées.
Dans ce système - "l'Etat de droit du plus fort" -, les élections sont une validation symbolique ; les élus de la majorité se plient aux ordres ; l'opposition tolérée est composée de partenaires du pouvoir. La justice, elle, est instrumentalisée. Quant aux médias, à part de rares poches de résistance, ils ne sont qu'une courroie de transmission. Les mots sont vidés de leur substance et le cynisme règne. Voilà pourquoi, pendant une décennie, par réflexe de survie et par lassitude, en souvenir aussi des années 1990 tourmentées, une majorité de Russes s'est repliée sur la vie quotidienne, sur le cercle familial.
On dit souvent que les Russes forment un peuple apathique. En réalité, les ratures sur ce contrat étaient apparues avant le 4 décembre. Mais la taille du pays, la puissance de la propagande et un désintérêt pour la Russie en Occident n'ont pas permis d'en mesurer l'ampleur. Et puis, ce contrat, les dirigeants européens et américains l'ont aussi paraphé, dans l'espoir que la Russie devienne un partenaire fiable.
Or la société civile s'est réanimée depuis plusieurs années. Des mouvements de citoyens ordinaires, hors des organisations non gouvernementales (ONG) ou des partis, ont émergé et menacé le pouvoir, qui assimile toute contestation à une désertion. Il y eut les automobilistes, en Extrême-Orient, protestant contre de nouvelles taxes sur les voitures importées. Il y eut les défenseurs de la forêt de Khimki, près de Moscou, que devait défigurer un projet d'autoroute. Il y eut, aussi, ces accès de fièvre sur la Toile, lorsque l'impunité d'un fonctionnaire ou d'un élu était documentée.
Les foules qui ont manifesté le 10 décembre à Moscou et à Saint-Pétersbourg, mais aussi à Novossibirsk ou à Arkhangelsk, si loin du pouvoir central, ne voulaient pas la révolution, mais le respect de leurs droits. Mus par la colère et l'humiliation, les manifestants se sont reconnus, comptés et encouragés sur Internet, avant de sortir au grand jour. Pour la plupart, c'était leur toute première fois. Leurs moqueries vis-à-vis du régime rappellent irrésistiblement celles qui ont accompagné, il y a vingt ans, la fin de l'URSS.
Les fraudes en Russie sont une pratique ancienne. Pour être réélu en 1996 face au communiste Guennadi Ziouganov, Boris Eltsine y avait eu recours, alors que les médias organisaient sa promotion effrénée. Mais, cette fois, l'ampleur des malversations, en contraste avec l'impopularité du parti Russie unie, a enflammé les réseaux sociaux. Fin septembre, l'annonce d'un échange de postes au printemps 2012 entre le premier ministre, Vladimir Poutine, et le président, Dmitri Medvedev, avait tué l'hypothèse d'une libéralisation douce du système.
L'idée d'un scénario politique dicté d'en haut a exaspéré la Russie urbaine, jeune, ouverte sur le monde. Ce n'est pas toute la Russie. Il y a aussi l'autre, celle des retraités craintifs et disciplinés ; celle des fonctionnaires profitant de la corruption sans précédent ; celle des centaines de milliers d'agents de l'appareil répressif ; celle de Rosneft et Gazprom, les conglomérats pétrolier et gazier. Bref, la Russie qui s'accommode fort bien de la fameuse stabilité (lire : stagnation), vantée par Vladimir Poutine.
Mais l'autre Russie, celle qui gronde, a placé le pouvoir dos au mur. On souligne souvent, en Occident, les tendances autoritaires du régime russe. Elles sont réelles, mais elles ne disent pas tout. Ce pouvoir est aussi faible, essoufflé, incapable de former une administration moderne, de penser une décentralisation efficace. Un système reposant sur la force plutôt que sur le droit, sur des rapports féodaux plutôt que sur des institutions, porte les germes de sa perdition. Mais à quelle échéance ?

Russie : Medvedev estime qu'une refonte du système politique est nécessaire

Les conséquences des importantes manifestations qui ont eu lieu en Russie se font encore sentir. Alors que l'actuel premier ministre et futur candidat à l'élection présidentielle Vladimir Poutine avait laissé entendre que des réformes électorales étaient possibles, l'actuel président et potentiel futur premier ministre Dmitri Medvedev a confirmé qu'une refonte du système politique était nécessaire.

Devant des membres du parti Russie unie, M. Medvedev a annoncé qu'une "nouvelle étape dans le développement du système politique a commencé et nous ne pouvons fermer les yeux", selon une retranscription mise en ligne sur le site du Kremlin. Le président russe n'a cependant pas précisé quelles réformes il pensait mettre en oeuvre, ni quand.
"QU'EST LA RUSSIE SANS GOUVERNEMENT ? CE SERAIT 1917"
M. Medvedev est revenu sur les manifestations sans précédent qui ont eu lieu après les élections législatives, mais a estimé qu'elles n'étaient qu'une étape d'un processus et pas son origine. "Cela n'a pas débuté par des manifestations, a-t-il maintenu. C'est juste sous la surface, comme de l'écume en quelque sorte. C'est le signe du mécontentement des gens. Cela a commencé car l'ancien modèle qui a servi notre pays fidèlement, honnêtement et justement ces dernières années -et nous l'avons tous défendu- a largement été épuisé".
"La rue, c'est l'humeur du peuple, a-t-il ensuite poursuivi. Les autorités doivent dire de façon responsable et directe que c'est également leur humeur. L'humeur du peuple doit être respectée. Il est absolument inacceptable que les autorités soient délégitimisées car pour notre pays cela signifie l'effondrement de l'Etat. Qu'est la Russie sans gouvernement ? Chacun a en mémoire les livres d'Histoire. Ce serait 1917."
Dmitri Medvedev, qui a promis une enquête sur les allégations de fraudes après la victoire contestée de son parti aux législatives, a toujours rejeté ces accusations. Au président américain Barack Obama, qu'il a eu au téléphone vendredi, il a laissé entendre, selon l'agence Interfax, que les critiques internationales étaient tout simplement inutiles. "J'ai bien sûr dû lui dire une chose : vous pouvez considérer nos élections comme vous le voulez, c'est votre affaire. Pour parler franchement, nous n'y accordons aucune importance"