TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 5 juillet 2011

Sarkozy dans les pas de Pompidou

ne change rien. Moins d’une semaine après avoir été brutalement agrippé par la veste lors d’un déplacement dans Lot-et-Garonne, le président n’a pas dérogé à ses habitudes en s’offrant ce mardi un copieux bain de foule à Montboudif (Cantal), village natal de Georges Pompidou.
«Pas question de modifier le protocole habituel, ce serait donner l’impression qu’on a accordé à cet événement plus d’importance qu’il n’en a vraiment eu», commente son entourage.

Le chef de l'Etat s’est donc rendu sur les terres de l’ancien président pour célébrer le centième anniversaire de sa naissance, tranquillement, comme si de rien n’était, se gardant bien de faire la moindre allusion aux nouveaux rebondissements autour de l’affaire Strauss-Khan.

Guaino «effaré, comme tout le monde, par cette affaire»

Ne rien dire et ne rien changer. Consigne avait d’ailleurs été donnée à ceux qui l’accompagnaient d’en faire de même. , Jean-François Copé et ont joué le jeu... mais pas Henri Guaino. Revenant sur des propos qu’il a prononcés le matin même sur Europe 1, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy s’est permis de réaffirmer en marge du déplacement qu’il était «effaré, comme tout le monde, par cette affaire», tout en rejetant les soupçons de complot alimentés par certains à gauche. «Comme si la France avait manipulé la justice américaine, soupire-t-il en haussant les épaules, les yeux tournés vers le haut. Cette histoire concerne uniquement la gauche. C’est leur problème, pas le nôtre !»

La Porsche de Pompidou

Ce mardi, c’est surtout sur les pas de Georges Pompidou, «un président moderne et réformateur», que Nicolas Sarkozy a voulu tracer son sillon. «Il n’y a pas une photo sans qu’on ne le voie pas avec une cigarette», sourit-t-il malgré tout en visitant le musée dédié à l’ancien président, lui qui ne fume pas. Quelques minutes plus tard, face à 2 000 personnes, il défend l’héritage pompidolien qu’il veut faire sien : «La vie quotidienne le passionnait. Il regardait toujours la politique comme une question de civilisation (...), lâche Sarkozy à la tribune d’un gigantesque barnum aménagé au milieu des champs, sous intense odeur de foin coupé. Puis, sous des airs de président déjà en campagne, il affirme qu’après «presque 40 ans de crises ininterrompues, de mutations douloureuses (...) le temps est venu de nous réconcilier avec ce que nous sommes profondément, de reprendre confiance», ajoute-t-il.

Henri Guaino, lui, a été plus malicieux en se souvenant que lorsqu’il était Premier ministre, «Pompidou arrivait aussi en Porsche à Matignon... Et personne ne lui a jamais reproché».

Kenneth Thompson, l'anti-DSK

Fils de policière, défenseur des droits civiques aux accents à la Luther King, cet avocat a déjà sa légende. Sa cliente Nafissatou Diallo n'est peut-être pas celle qu'il croyait, mais il continue son combat.
L'homme noir qui s'avance sur le trottoir, au pied du tribunal de New York, toise comme un phare la houle humaine qui déborde sur Centre Street. Dix minutes plus tôt, ce 1er juillet, Dominique Strauss-Kahn a vu son assignation à résidence commuée en liberté sur parole, mais ses avocats ne s'attardent pas dans le chaos de la rue, susurrant pour les micros des télés leur appel au respect de la présomption d'innocence.  
"Le tempo de la colère"
Kenneth Thompson, lui, s'installe au milieu des journalistes comme devant un tribunal de l'Histoire. Sa haute stature, son superbe costume gris, sa voix sans hâte malgré le boucan, évoque la légende de ces lawyers-pasteurs des droits civiques, les Martin Luther King, les Andrew Young, les Thurgood Marshall, et même son mentor, feu Johnny Cochran, ténor noir du barreau américain. "J'ai quelques mots à dire sur Dominique Strauss-Kahn et ma cliente, tonne l'avocat de la présumée victime, sa longue main levée comme pour donner le tempo de la colère. Car ce que l'on vous dit d'elle est un mensonge." 
La demi-heure qui suit mériterait sa place dans la saga des insurrections américaines ; une plaidoirie de rue, un réquisitoire rageur et élégant contre ce qu'il dépeint comme les lâchetés de la justice politicienne. Son discours, scandé par instants comme un prêche, hypnotique, se veut aussi une courageuse profession de foi. Un mois plus tôt, cet avocat star, quadragénaire au visage trompeur de chérubin, semblait embrasser une nouvelle cause, exemplaire et limpide, en offrant gratuitement ses services à une immigrée illettrée contre un richissime potentat de la jet-set financière. 
Le 6 juin, en s'asseyant au premier rang du public, pour entendre l'ancien patron du FMI plaider non coupable, Thompson s'offrait un putsch: le remplacement surprise des deux précédents lawyers de Nafissatou, Jeffrey Shapiro, un spécialiste des erreurs médicales engagé au départ après une simple recherche sur Internet par un proche de la victime supposée, et surtout Norman Siegel, activiste légendaire des droits civiques new-yorkais. Kenneth Thompson, révéré à New York depuis 1999, pour son rôle de procureur fédéral dans le procès de trois policiers tortionnaires d'un immigrant haïtien nommé Abner Louima, mettait une nouvelle fois sa réputation en jeu. 
Pour rééquilibrer un combat inégal
En tant qu'avocat, cette fois. Il entendait certainement toucher un pourcentage des dommages-intérêts bientôt infligés à DSK lors d'un procès civil suivant sa condamnation au pénal ; mais, avant tout, il était là pour rééquilibrer un combat inégal et placer, en marge des poursuites pénales, toute la puissance de son officine de la 5e Avenue, Thompson Wigdor LLP, au service d'une femme sans voix. "Tout l'argent, tout le pouvoir, toute l'influence de Dominique Strauss-Kahn de par le monde n'empêcheront pas cette femme de témoigner contre lui et de clamer la vérité", promettait-il, le 6 juin, devant une même foule de journalistes.  
Mais voilà la plaignante désormais paria de l'opinion. Thompson a certes été sidéré en apprenant que Nafissatou Diallo avait touché de l'argent d'un dealer à la petite semaine, mais, en dépit des faiblesses de sa protégée, le récit du viol reste inchangé, comme les analyses médico-légales confirmant, selon lui, les violences. La femme de chambre guinéenne, engluée dans ses mensonges, lui a à nouveau demandé son soutien et promis qu'elle disait vrai sur DSK. "J'emporterai dans la tombe le souvenir de ce qui s'est passé dans cette chambre", lui a-t-elle dit. 
Un enfant d'Harlem
Ken Thompson a été élevé dans les HLM de Harlem par une mère seule, nommée première femme policière de New York en 1970. Sorti, comme elle, du John Jay College, vivier du personnel judiciaire de la ville, lauréat d'une bourse pour la fac de droit de la New York University, l'apprenti lawyer avait été recommandé par ses professeurs, dès sa réussite au barreau en 1993, pour participer, à Washington, à l'enquête officielle sur la tuerie de Waco. L'assaut absurde des policiers fédéraux sur la secte des Branch Davidians s'était achevé par la mort, dans un incendie suicide, de 60 des disciples du gourou, David Koresh, dont beaucoup d'enfants. Le rapport d'investigation, un modèle de fair-play et de minutie implacable, avait lancé la carrière de Thompson. 
Il a fallu du cran à ce fils de flic, devenu procureur fédéral à Brooklyn, pour s'atteler, en 1999, au réquisitoire contre les policiers ripoux de l'affaire Louima. Le Haïtien, victime d'une bagarre à la sortie d'un bar, avait été conduit au poste et soumis à des sévices affreux, sodomisé et éventré avec un manche de ventouse, dans les toilettes du commissariat. La plaidoirie de Thompson ne se contentait pas de stigmatiser une bavure, elle ouvrait le procès des abus de pouvoir du dernier mandat du maire Rudy Giuliani, et celui de la trahison, par les représentants de l'ordre public, des espoirs dejustice des immigrants. Le principal tortionnaire a écopé de trente-cinq ans de prison, et Louima reçu 8 millions et demi de dollars, lors d'un procès civil ultérieur.  
Propulsé dans le privé, dès 2003, par sa nouvelle notoriété, Thompson aurait pu se contenter de faire fortune en traitant les litiges de Wall Street au prestigieux cabinet Morgan Lewis, s'il n'avait opté pour les procès en discrimination sexuelle et raciale, défendant des ouvrières contre le harcèlement de la direction de leur usine. 
"Au service de ses idéaux"
"C'est un guerrier, confirme son ami Keith Beauchamp, journaliste et réalisateur. Voilà un ancien gamin des rues de New York qui sait mettre sa carrière au service de ses idéaux de justice." En 2003, Beauchamp achevait le tournage d'un documentaire sur Emmett Till, un adolescent noir lynché en 1955 dans le Mississippi, lorsque, découvrant que les meurtriers avaient toujours pignon sur rue, il avait demandé à Thompson dans quelles conditions l'enquête sur cette affaire essentielle de l'histoire des droits civiques pouvait être relancée. "Il m'a sidéré, raconte le documentariste. Pendant des mois, Ken s'est non seulement chargé, gratuitement, des arguties juridiques d'une affaire classée sans suite, mais il m'a donné tous ses contacts."  
L'avocat, discret malgré ses faits d'armes, logé à l'époque à Brooklyn avec sa femme et sa fille, disposait déjà, depuis Louima, d'une ligne directe avec Charles Shumer, sénateur de New York, et l'indéracinable député Charlie Rangel. Ses relations s'étendaient jusqu'au département de la justice de George Bush, en la personne d'Alexander Acosta, chargé des droits civiques. A Brooklyn, son amitié avec l'imposant A. R. Bernard, pasteur du Christian Cultural Center, plaque tournante de l'intelligentsia noire de New York, a assuré la promotion du film de Beauchamp, la réouverture de l'affaire Emmett Till et celle d'une dizaine d'affaires classées depuis les années 1960.  
"Ken est un mentor brillant et un leader, confirme Blanche Wiesen Cook, sa prof d'histoire du John Jay College, réputée pour ses recherches sur Eleanor Roosevelt. Il sait aussi que la lutte pour les droits civiques n'a fait que commencer dans les années 1960, et se poursuit aussi avec la défense des femmes et des immigrés. Il a eu le courage de se lancer dans l'affaire DSK, et je sais qu'il y a retrouvé sa cause." 

Cambadélis suggère à Lagarde d'inviter DSK au FMI

Le député PS Jean-Christophe Cambadélis, pour qui Dominique Strauss-Kahn n'aurait pas dû démissionner du FMI, demande à Christine Lagarde de "faire un geste" en sa direction.

Le député PS strauss-kahnien, Jean-Christophe Cambadélis, a jugé mardi sur LCI que Dominique Strauss-Kahn n'aurait pas dû démissionner du Fonds monétaire international. Il a demandé à Christine Lagarde de "faire un geste" en sa direction, en l'invitant par exemple au FMI. 
"Je demande justice pour Dominique Strauss-Kahn, qu'il soit réhabilité, notamment par rapport au FMI", a expliqué le député de Paris. 
"DSK a eu un pistolet sur la tempe"
"Voilà un homme qui a quitté le FMI car on l'a obligé, un pistolet sur la tempe, alors qu'il était en prison", a ajouté Jean-Christophe Cambadélis. Dominique Strauss-Kahn "ne va pas reprendre son poste mais je demande au niveau du FMI un geste, et je demande à Christine Lagarde de faire un geste en direction de Dominique Strauss-Kahn car il n'aurait pas dû démissionner", a précisé Jean-Christophe Cambadélis, pour qui l'actuelle patronne du FMI devrait "pour le moins inviter" Dominique Strauss-Kahn. 
L'ex-ministre française de l'Economie, désignée le 28 juin directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), avait déjà déclaré "souhaiter parler" à Dominique Strauss-Kahn, pour évoquer avec lui ses futures fonctions.
?!

DSK: improbable retour



Le gouvernement grec s'inquiète pour le tourisme du pays

Le gouvernement grec s'inquiète des répercussions des dernières manifestations contre le budget d'austérité sur le tourisme du pays. Les agences de voyages s'organisent pour faire passer les touristes directement sur les îles sans passer par Athènes où se sont déroulés les derniers mouvements de protestation.
Après les affrontements violents qui ont ponctué ces dernières semaines, le gouvernement grec espère que les images diffusées dans le monde entier ne vont pas affecter l'une des principales sources de revenus du pays, le tourisme.
"Nous n'enregistrons aucune annulation" de réservation hôtelière, a indiqué dimanche à l'AFP le président de l'association du tourisme et des agences de voyage hellènes (Hatta), Georges Telonis.
Mais il s'inquiète néanmoins des effets à long terme des émeutes et n'exclut pas que des annulations puissent intervenir, notamment dans les hôtels situés autour de la place Syntagma à Athènes.
Les agences de voyage préfèrent les vols directs vers les îles
"Certains touristes étrangers ont peur de ce qu'ils ont vu à la télévision, mais cela ne touche que le tourisme à Athènes, pas sur les îles", souligne une salariée dans une agence de voyage qui requiert l'anonymat. "C'est pour cela qu'il y a de plus en plus de vols directs vers les îles, contournant Athènes", ajoute-t-elle, d'autant plus que les taxes d'atterrissage de l'aéroport international d'Athènes sont beaucoup plus élevées que celles des aéroports régionaux.
Le gouvernement grec fait tout ce qu'il peut pour promouvoir la Grèce comme une destination sûre. "L'image de la Grèce dans son ensemble n'est pas celle" que les médias ont donnée la semaine prochaine lors des violences à Syntagma, a indiqué lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Grigoris Delavékouras.
"Notre objectif est de promouvoir l'autre Grèce, qui promet une expérience touristique inoubliable car la Grèce est une destination touristique extraordinaire", a ajouté le ministère. "Le produit touristique Grèce est d'excellente qualité, nous ne devons pas le ternir, et nous devons tourner la page", a dit le ministre de la Culture et du tourisme, Pavlos Geroulanos, sur la chaîne de télévision Skai en précisant qu'un "effort collectif" était réalisé pour attirer une nouvelle clientèle d'Israël, Russie, et Turquie en Grèce.
Selon des chiffres publiés lundi par le quotidien grec Kathimerini, le nombre de touristes serbes et russes a crû ce printemps, grâce à la baisse des tarifs sur les "packages". Les agents de voyage locaux ont indiqué lundi que l'île de Rhodes située en mer Egée, dans le Dodécanèse, fait le plein, avec un bond de 28% du nombre d'arrivées en juin par rapport au même mois de 2010.

Le coup de fil de DSK à Martine Aubry

Martine Aubry veut-elle couper court à l'hypothèse d'un retour de Dominique Strauss-Kahn pour ne pas perturber sa campagne ou fait-elle passer un message de son allié ? La candidate a fait discrètement savoir qu'elle s'était entretenue par téléphone avec DSK, peu après l'audience du tribunal de New York, qui a décidé, vendredi 1er juillet, de sa libération sur parole.

L'ancien patron du FMI lui aurait confié qu'il ne concourrait pas à la primaire socialiste. L'entourage de Martine Aubry s'est chargé de relayer la conversation. Le strausskahnien Jean-Marie Le Guen a riposté. Il "nie formellement que DSK ait pu tenir de tels propos". Certains conseillers de la candidate affirment que DSK apportera un soutien actif à Martine Aubry.
"Ils sont restés dans l'esprit de leur pacte : le mieux placé doit concourir", souligne un proche de la maire de Lille. Lors de son point de presse hebdomadaire, lundi 4 juillet, le porte parole du PS et soutien de Martine Aubry Benoît Hamon a affirmé que "l'hypothèse d'une candidature de Dominique Strauss-Kahn à la primaire est la plus faible".
L'OMBRE DE SON ALLIÉ
Martine Aubry qui s'est déclaré candidate le 28 juin n'a aucun intérêt à prolonger le doute sur une possible candidature de DSK. Son entrée dans la campagne a déjà été occultée par la nomination de Christine Lagarde au FMI, la libération des deux otages français en Afghanistan et le rebondissement judiciaire autour de DSK. Rattrapée par l'ombre de son allié, la voici de nouveau contrainte de démontrer qu'elle n'est pas une candidate "par défaut". Dimanche sur France 2, elle avait assuré qu'elle serait "candidate jusqu'au bout".
Les amis de DSK sont également prudents sur le retour de leur mentor, mais ils ne ferment aucune porte. Depuis son arrestation dans la nuit du 14 au 15 mai, l'ancien patron du FMI, concentré sur sa défense, n'a jamais donné la moindre indication publique sur sa volonté d'abandonner la course pour la présidentielle de 2012.
Jusqu'à ce "coup de tonnerre", M. Strauss-Kahn figurait dans les études d'opinion en position de grand favori, pour emporter la présidentielle face à Nicolas Sarkozy, distançant très nettement tous les autres candidats socialistes, en particulier Mme Aubry. "La politique est assez loin de son esprit. Le temps judiciaire n'est pas fini... Je pense que la possibilité, je dis bien la possibilité, de participer aux primaires s'il le souhaite doit être laissée", a assuré lundi 4 juillet Pierre Moscovici qui a décidé la semaine dernière de rallier François Hollande.
Sophie Landrin

Christine Lagarde arrive au FMI, la Grèce dans le viseur

La nouvelle directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, doit entrer dans le vif du sujet dès son arrivée à Washington, avec la Grèce à son ordre du jour très rapidement.

La Française a atterri dans la capitale américaine lundi, jour férié aux Etats-Unis (Fête nationale), avant de prendre ses fonctions mardi matin 5 juillet et de donner une conférence de presse mercredi à 9 h 30, heure locale (14 h 30, heure française).

"Un programme de travail chargé attend la nouvelle directrice générale du FMI", affirme le journal interne de l'institution, promettant à Mme Lagarde "de difficiles décisions stratégiques [...] pour promouvoir la reprise mondiale et régler la crise de la zone euro".
"SIGNES DE SURCHAUFFE"
"L'économie mondiale est toujours secouée par les incertitudes en Europe, les soulèvements au Moyen-Orient, les signes de surchauffe dans certaines économies de marché émergents en croissance rapide et par la hausse des prix des produits de base", observe encore l'institution.
Mais la crise économique grecque éclipse toutes les autres priorités. A court terme, le FMI doit réunir son conseil d'administration pour débloquer la cinquième tranche de son prêt de 30 milliards d'euros à Athènes. Elle devrait être de 3,3 milliards d'euros, selon le programme des versements établi à l'origine, en mai 2010.
A moyen terme, le FMI doit trouver un moyen de financer un Etat qui, contrairement aux prévisions initiales, devrait selon toute vraisemblance être incapable de retourner sur les marchés de la dette à long terme début 2012.
Dans cette crise grecque, Mme Lagarde passe pratiquement sans transition d'un côté de la table, celui de la zone euro, à un autre, celui du FMI. Devant le conseil d'administration le 23 juin, elle a promis qu'elle aurait vis-à-vis des pays de la zone la même rigueur qu'avec les autres Etats membres.

L'UMP veut tirer un trait sur les 35 heures

Le patronat est partant, à la condition expresse que les allégements de charges ne soient pas remis en cause. 

L'UMP a de la suite dans les idées. Après avoir déclenché en janvier une polémique interne à la majorité sur les 35 heures, le parti dirigé par Jean-François Copé persiste et signe en présentant mardi les grandes lignes de la réforme qu'il proposera à la fin de l'année au candidat - probablement Nicolas Sarkozy - qui portera ses couleurs lors de la présidentielle. Une «révolution», selon les dires du secrétaire général, qui passe par la suppression pure et simple de toute référence légale à la durée du travail.
«Les entreprises auront trois ans, à compter de 2012 si nous sommes élus, pour négocier la durée du travail qui leur conviendra, a expliqué dans Le Parisien Hervé Novelli, le numéro deux de l'UMP en prémices à la convention sur la refondation sociale qu'il animera mardi après-midi. On sait que d'un secteur à l'autre les besoins ne sont pas les mêmes, c'est donc logique qu'il revienne aux partenaires sociaux de régler ce problème. Si certains employeurs veulent rester aux 35 heures, ils le pourront.» Le législateur se bornera à fixer des limites plancher et plafond de temps du travail, les entreprises négociant au cas par cas avec les syndicats, via des accords de branche ou d'entreprise, leur durée effective.
Supprimé également, le dispositif de défiscalisation et d'exonération de charges des heures supplémentaires, transposition législative en 2007 du «travailler plus pour gagner plus» de campagne de Nicolas Sarkozy. «Les 35 heures n'existant plus à l'issue de ce nouveau processus, ce système n'aura plus lieu d'être», a encore confirmé Novelli. L'UMP suggère toutefois qu'il soit «maintenu jusqu'en 2014» pour permettre aux entreprises de franchir le cap.

Opposition catégorique des syndicats 

Cette «nouvelle donne» en matière de temps de travail, qui fait la part belle aux partenaires sociaux, ne sera toutefois pas simple à mettre en œuvre tant les résistances sont nombreuses. Xavier Bertrand - qui, par un hasard qu'il ne regrettera pas forcément, sera retenu au Sénat et n'assistera donc pas à la convention de son parti - reste ainsi opposé à tout détricotage supplémentaire de la durée du travail. «Les 35 heures à la sauce Aubry, imposées à tous, n'existent déjà plus, rappelle un proche du ministre du Travail. Les 35 heures ne constituent plus un plafond mais un plancher, car les entreprises peuvent y déroger depuis 2008 par accord d'entreprise.» Si la notion de durée légale disparaissait, les heures sup mourraient avec elles. Or les 9 millions de salariés qui en font gagnent à ce titre en moyenne 500 euros, sans charges ni impôt, rappelle le prédécesseur de Jean-François Copé à l'UMP.
L'opposition est tout aussi catégorique chez les syndicats. «Cette proposition participe à la déréglementation du marché du travail qui est en œuvre depuis plusieurs années, critique Didier Porte, de FO. Elle conduirait à une augmentation inéluctable de la durée du travail et aurait un impact sur la santé et le droit au repos des travailleurs.» Même fin de non-recevoir à la CFDT. «Si la loi ne définit pas de durée du travail hebdomadaire pour tous les salariés, il y aura d'énormes disparités, dénonce Marcel Grignard, son numéro deux. Il n'y a pas de raison que certains soient à 30 heures par semaine et d'autres à 40.»
Seul le Medef, qui réclame la fin de toute référence légale à la durée du travail depuis 2006, applaudit des deux mains. À la condition toutefois que cela ne remette pas en cause les allégements de charges liés aux 35 heures dont bénéficient les entreprises - 12 milliards par an, selon l'UMP - et ne renchérisse pas le coût du travail. «Tant que les courbes de productivité ne sont pas à la hausse, on ne peut pas se permettre une telle baisse de compétitivité», justifie un proche de Laurence Parisot. Même la promesse de maintenir pendant trois ans les exonérations pour «les entreprises vertueuses» ou de compenser le surcoût engendré par un transfert des cotisations familiales sur la TVA ou la CSG ne rassure pas les patrons.

Le commentaire politique de Christophe Barbier




Catiminique


Vous êtes né en 1955 et après ? Alors écoutez, si vous le voulez bien, ce petit conseil d’ami : oubliez un instant le buzz, les plaintes et les complaintes autour de DSK, pour vous intéresser à votre retraite. Car pendant que vous aviez l’esprit à New York, vous en avez pris pour quelques mois supplémentaires à travailler. Ce n’est pas encore, il est vrai, une décision officielle du gouvernement, juste un « avis technique » d’un comité d’experts… C’est joliment trouvé, le coup de l’avis technique. La semaine dernière, on enterrait les 60 ans, c’était démographique. Et là, ni vu ni connu, quelques mois de plus, on n’y peut rien — c’est technique ! Ce fut d’ailleurs le seul commentaire du gouvernement, hier :


la loi s’applique, c’est mécanique. Mais bon, vous n’êtes pas obligés d’écouter notre conseil, vous pouvez continuer de vous passionner pour la question du jour : DSK va-t-il prendre sa retraite ?

"À vos sous !

À quelle sauce serons-nous accommodés après la présidentielle de 2012 ? À celle de la rigueur. Sauf miracle conjoncturel, sauf dénouement heureux de la crise de l’euro, grâce à une nouvelle politique monétaire épongeant les dettes souveraines... Mais inutile de se faire des illusions.

Même si les programmes électoraux sont rarement appliqués, ils servent toujours de fil conducteur. Avec pour objectif de redresser la situation économique, de réduire le chômage, de donner plus de pouvoir d’achat et – surtout à gauche – d’instaurer davantage de justice sociale.

Les propositions socialistes, dans leurs grandes lignes, sont connues. Et déjà vivement critiquées dans la mesure où elles ne tiendraient pas compte des réalités européennes et de leur cadre rigide dans lequel la France doit se mouvoir. Par exemple, rien que le financement des 300 000 « emplois d’avenir » promis pose de sérieux problèmes.

Côté UMP, les premières pistes défrichées annoncent aussi de belles polémiques. Pour donner du punch aux entreprises créatrices d’emplois et de richesses, la « convention sur la refondation sociale » d’aujourd’hui vise les cotisations assises sur le travail. En effet, sur les 50 milliards de la « branche famille » du système social, environ 35 sont à la charge des entreprises, le reste étant couvert par une partie de la CSG. L’idée serait de transférer ces comptes, en totalité ou en partie, sur une CSG augmentée ou une « TVA sociale » qui ne dirait plus son nom. D’ailleurs, comme la suppression des 35 heures selon l’éternel leitmotiv de l’UMP, cette augmentation de la TVA figure dans tous les projets. Soit en réintroduisant une « TVA de luxe » à 33,33% sur certains achats (bijoux, voitures de grosse cylindrée...), soit en faisant grimper l’actuelle TVA réduite de 5,5% à 8% ou encore en instaurant une TVA généralisée passant de 19,6% à 23% et plus. Un « panachage » de ces différents taux n’est pas non plus à exclure...

Bref, l’argent doit rentrer d’une manière ou d’une autre... Face à l’incapacité – au manque de volonté politique, également – de réformer le système fiscal français en profondeur, le recours à l’impôt indirect, prétendu « indolore », reste la solution de facilité.

La gauche au pouvoir agirait-elle autrement ? En complément, elle appliquerait certainement d’autres mesures. Mais en complément, seulement, car les gouffres à combler sont énormes. Rappelons que la dette publique frise les 85% des richesses nationales produites et que sa charge se chiffre annuellement à 45 milliards, déjà la moitié du poste budgétaire de l’Enseignement. Or un point de TVA rapporte dans les 6 milliards. Le calcul est vite fait... D’ailleurs, une hausse a déjà été préconisée par la Cour des comptes dans sa comparaison des systèmes fiscaux français et allemand. Le but est toujours le même: rester à tout prix dans le sillage de l’Allemagne en rattrapant sa compétitivité.

Un paradoxe, pourtant : le gouvernement de la chancelière Merkel, malgré sa coûteuse réforme énergétique, vient de promettre des allégements fiscaux pour 2013. Comme par hasard, l’année des élections fédérales chez nos voisins...

Les défis de Christine Lagarde

Si le grand capitaine se révèle dans la tempête, on ne saurait tarder à jauger les capacités de navigation en haute mer de Christine Lagarde. Le sauvetage de la Grèce et de la zone euro constitue un test immédiat et radical pour la directrice du Fonds monétaire international, qui prend ses fonctions aujourd'hui.

Certes, la Grèce vient de franchir un nouvel écueil politique, mais le modèle du sauvetage « aides contre austérité », porté par le FMI, est au bout du rouleau. Son efficacité économique, comme sa pertinence sociale, se heurtent au mur d'une réalité rétive. La Grèce plonge dans une récession qui l'anémie et l'empêche de rebondir, alors que les Grecs supportent de plus en plus mal d'être quasiment les seuls à payer la note face à des politiques inconséquents et des banques à l'abri. Comment éviter l'effet Titanic et l'effet dominos qui seraient ravageurs pour l'économie mondiale ? Telle est la redoutable équation soumise à la patronne du FMI.

Trois autres dossiers déterminants interdisent à Christine Lagarde tout pilotage automatique.

Premier impératif : rééquilibrer les pouvoirs au sein du FMI. Une nécessité dans la redistribution des rôles et richesses de l'économie mondiale. Cet impératif ne peut être cependant apprécié à la seule aune du bon sens apparent. L'institution est tenue de refléter la montée en puissance des grands pays « émergents ». Elle ne doit pas leur donner les clés de la maison sans autre forme de procès. Il serait imprudent, aujourd'hui, de confier un magister mondial à des puissances montantes qui ne donnent pas toujours les gages d'un respect minimal des règlements de copropriété, sur les monnaies (Chine) ou le commerce (Inde) par exemple.

Seconde exigence : renforcer le rôle de gendarme. Les désordres monétaires font précisément trop de dégâts dans le commerce mondial pour que le FMI se contente de compter les coups. La régulation du système monétaire international reste, à la sortie de la crise, un défi majeur pour éviter la rechute. Elle implique une remise en cause délicate et hypothétique de son pivot, le roi dollar. Elle suppose donc un courage politique assez inédit quand on constate que les derniers sommets du G20 ont délibérément planqué le dossier sous le tapis, à la demande des États-Unis, avec l'assentiment d'une très large majorité de leurs « partenaires ».

Troisième nécessité : changer de siècle. Le rôle de pompier de service de l'économie libérale touche désormais ses limites. Il ne répond plus aux énormes besoins émergents d'une économie monde dont le centre de gravité se déplace vers l'Asie. Pas plus que la Société des Nations, remplacée par l'Onu, le FMI n'a vocation à être figé. Le renforcement de son autorité et de sa puissance de feu financière, depuis trois ans, n'est sans doute qu'une première étape vers une gouvernance mondiale redessinée. Et pourquoi pas vers une fusion du FMI et du G20, au nom du principe de réalité et d'efficacité ?

Tous ces défis s'annoncent comme autant de tests pour la nouvelle patronne. Dominique Strauss-Kahn avait su imprimer sa compétence et son autorité. Sûrement plus libérale, Christine Lagarde saura-t-elle imposer son style et sa marque, outre son excellente pratique de l'américain ? Au cabinet américain MacKenzie, elle présidait consensuellement. À Bercy, elle exécutait la politique de l'Élysée, docilement. Au FMI, il lui reste encore tout à prouver.

DSK pas candidat pour 2/3 des Français

Près de deux-tiers des Français (63%) pensent que DSK ne sera pas candidat à la primaire socialiste pour l'élection présidentielle et 54% ne le souhaitent pas, selon un sondage BVA à paraître mardi dans le Nouvel Observateur. "Compte tenu des derniers développements de l'affaire Dominique Strauss-Kahn et si aucune charge n'était retenue contre lui", 63% des français pensent qu'il ne sera pas candidat à la primaire (42% répondent "non pas du tout" et 21% "non plutôt pas").

Le "non" est majoritaire aussi parmi les sympathisants de gauche puisque 59% pensent qu'il ne sera pas candidat à la primaire (39% "non pas du tout" et 20% "non plutot pas"). En outre, 54% des Français ne souhaitent pas qu'il soit candidat à la primaire ("pas du tout" 42% et "plutôt pas" 12%).

Du côté des sympathisants de gauche, 50% souhaitent qu'il participe à la primaire (23% "Oui tout à fait" et 27% "oui plutot") contre 48% qui ne le souhaitent pas (13% "non plutot pas" et 35% "non pas du tout"). 2% ne se prononcent pas.

L'enquête a été réalisée par téléphone les 1er et 2 juillet, c'est-à-dire après la libération sur parole de DSK, auprès d'un échantillon de 860 personnes, représentatif de la population française agée de 18 ans et plus.

Plainte pour tentative de viol : ce qui attend DSK en France

Tristane Banon a annoncé son intention de porter plainte contre Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol. Lefigaro.fr détaille les étapes qui pourraient attendre l'ex-patron du FMI confronté à la justice française.

Si le calvaire judiciaire de Dominique Strauss-Kahn pourrait prendre fin prochainement aux Etats-Unis, il risque dorénavant se poursuivre par une procédure en France. Tristane Banon, une journaliste de 32 ans, a annoncé lundi son intention de déposer plainte mardi contre l'ex-patron du FMI pour tentative de viol. Or, en France, viol et tentative de viol sont des crimes, jugés en cour d'assises et passibles de la même peine, 15 ans de réclusion.
Le dépôt de plainte de la jeune femme auprès de la police va donner lieu à une enquête préliminaire au cours de laquelle la victime et l'agresseur présumés vont être entendus. Le parquet décide ensuite sur la base de celle-ci de classer le dossier sans suite, de le renvoyer en correctionnel s'il juge que les faits relèvent de l'agression sexuelle ou de la tentative d'agression sexuelle et que les preuves sont suffisantes pour que le dossier soit jugé en l'état, ou de saisir le juge d'instruction si une investigation supplémentaire lui paraît requise et/ou qu'il s'agit d'un viol. En France, un viol se caractérise en France par la pénétration non consentie (vaginale, anale, à l'aide d'un objet ou de la main ou fellation forcée).

«Parole contre parole»

«Il est délicat de faire reconnaître une tentative de viol», admet le Dr Emmanuelle Piet, présidente de l'association Viol Femmes Information*. «Il faut pour cela que l'intentionnalité de l'agresseur soit manifeste, par exemple quand il tient des propos annonçant son projet de pénétrer la victime, ou parce qu'il est en possession d'objets qui le laissent paraître». «La tentative existe lorsque le fait a échoué pour des circonstances indépendantes de la volonté de l'auteur», rappelle de son côté Didier Rebut, professeur de droit à Paris II.
Ici, l'affaire va relever du «parole contre parole», «étant entendu qu'il n'y a aucun témoin et que (Dominique Strauss-Kahn) nie», précise le pénaliste. L'agression dont Tristane Banon se dit victime se serait déroulée en février 2003, selon son avocat, ce qui signifie que les faits ne sont pas encore prescrits, le délai pour signaler un crime en France étant de 10 ans. En revanche, si les faits sont requalifiés en agression sexuelle ou tentative d'agression sexuelle, qui est un délit, ils tomberont sous le coup de la prescription, qui est de 3 ans.
Dans le cas présent, l'une des difficultés pour les enquêteurs est que DSK se trouve aux Etats-Unis, avec interdiction de quitter le territoire en raison de l'autre plainte pour tentative de viol dont il fait l'objet. Il lui est donc pour l'instant impossible de se présenter devant la police française. Il est toutefois possible de gagner du temps d'ici un éventuel retour en France. Des enquêteurs pourraient être envoyés aux Etats-Unis pour l'interroger. Ensuite, si le juge d'instruction est saisi, rien ne l'oblige à convoquer immédiatement Dominique Strauss-Kahn pour faire avancer le dossier. La procédure peut donc suivre son cours encore quelques mois en l'absence de l'ex-patron du FMI, d'autant que les vacances judiciaires débutent le 15 juillet.
A l'issue de l'instruction, le juge peut encore rendre une ordonnance de non-lieu ou requalifier les faits en délit et renvoyer le dossier en correctionnel. Sinon, il ordonne une mise en accusation devant la cour d'assises.

Grèce: L'Allemagne financera presque la moitié des 12 milliards d'euros d'aide

La plus grande partie de la contribution financière des pays de la zone euro à la nouvelle tranche d'aide internationale accordée à la Grèce, sera pourvue par l'Allemagne, rapporte un journal allemand.

Berlin déboursera 5,05 milliards des 8,7 milliards d'euros que les Etats de la zone euro mettront à disposition de la Grèce dans le courant du mois de juillet, afin d'éviter à Athènes une situation de faillite, apprend-on dans l'édition de mardi du Bild.

Les ministres de la zone euro ont approuvé samedi le déblocage d'une cinquième tranche d'aide d'urgence à la Grèce de 12 milliards d'euros au total, et qui sera versée d'ici au 15 juillet après approbation du FMI.

Le journal s'appuie sur des sources gouvernementales.

La contribution de l'Allemagne dans le programme d'aide de 110 milliards d'euros mis en place l'année dernière par l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) a été fixée à 28% de l'aide totale.

Mais certains versements n'ayant pas été effectués en totalité par l'Allemagne, celle-ci devra contribué un peu plus cette fois-ci, explique le journal.

Les marchés obligataires, prêts à oublier la Grèce et sa dette ?

Les marchés ont grimpé la semaine dernière de près de 6% suite à l’annonce de l’approbation par les parlementaires grecs de nouvelles mesures d’austérité. Les Français et les Allemands feront semblant de résoudre le problème. Les Grecs feront semblant de réduire les dépenses. Et les prêteurs peuvent faire semblant de récupérer leur argent. Mais qu’est-il arrivé à toute cette dette que la Grèce ne pouvait pas payer ?
Vous pensez que maintenant que la crise est derrière nous, les taux d’intérêt peuvent revenir à la normale. Et lorsque les taux d’intérêt sont à la normale, il n’y a pas de problème. Après tout, ce n’était qu’un problème temporaire causé par des prêteurs nerveux et avides, n’est pas ? Aussi longtemps que le poids et le crédit des autorités financières européennes — avec un peu d’aide de leurs collègues à l’est et à l’ouest — soutiennent la Grèce, tout devrait bien se passer. Les Grecs peuvent emprunter pour boucher les trous de leur budget et payer les intérêts des précédents prêts.

Les Polonais en pleine confiance

Capitale en mutation, routes en construction et campagnes subventionnées : le pays qui vient de prendre la présidence de l'Union se construit une nouvelle image de lui-même et devient moins pro-américain, plus europhile. 
Comme dans tous les métros du monde, les rames de l’unique ligne de Varsovie sont bondées. Mais, par rapport à Prague ou à Vienne, sans même parler de Paris ou de Londres, on y observe une particularité : tous les voyageurs sont polonais. Jusqu’à présent, ni les étrangers ni les touristes ne se sont vraiment pressés de se rendre à Varsovie. A première vue, cela n’a rien d’étonnant.
Le bâtiment dominant de la capitale est le Palais de la culture et de la science, construit dans un style stalinien. Les larges boulevards creusés dans les années 50, sur les ruines de la ville détruite pendant la guerre, n’invitent pas à la promenade. Mais Varsovie, comme toute la Pologne, est aujourd’hui vibrante d’énergie et se transforme à vue d’œil. Elle est partout hérissée de grues et non loin du centre, de l'autre côté de la Vistule, émerge un gigantesque stade ovale. La Pologne se prépare à accueillir le Championnat d’Europe de football en 2012. Mais avant cela, c’est une toute autre mission qui l’attend : depuis le 1er juillet, elle assure la présidence de l’Union européenne.
Ce rendez-vous arrive au moment où la Pologne a radicalement changé sa vision du monde et est devenue la 6e économie de l’UE. Elle est déjà pour l’Allemagne un partenaire commercial plus important que la Russie. Il ne fait aucun doute que l’influence de la Pologne en Europe ira en se renforçant.

Le maître-mot : la modernisation

Marcin Zaborowski, un homme à l’apparence plutôt jeune, est assis dans son bureau. Assorti d’une imposante bibliothèque, il se trouve dans un passage calme donnant sur la rue Nowy Świat. "Aujourd’hui, le maître-mot de ce pays est : modernisation", explique-t-il. "De nouvelles autoroutes, de nouvelles infrastructures, une nouvelle politique étrangère."
Zaborowski est le directeur de l’Institut polonais des Affaires internationales. Il croit profondément en ces changements. Il y a encore peu de temps, il vivait en Grande-Bretagne. Il faisait alors partie des 2 millions de Polonais, jeunes pour la plupart, qui ont choisi de s’exiler vers d’autres pays de l’UE. L’année dernière, il a gagné le concours ouvert pour le poste. Il est rentré chez lui avec son épouse britannique et a décidé de rester.
La politique étrangère de la Pologne est véritablement une question de vie ou de mort. Lorsqu’il y a quatre ans, après la défaite électorale des conservateurs, la Pologne, rabat-joie eurosceptique, est devenue un ardent partisan de l’intégration européenne, et a même commencé à entretenir des relations normales avec son éternel ennemi la Russie, une partie des Polonais a vu cela comme une trahison des intérêts nationaux du pays.
Les différents camps restent arc-boutés sur leurs positions : d’un côté, le gouvernement de tendance libérale de Donald Tusk, qui impose une nouvelle orientation en matière de politique étrangère ; de l’autre la droite conservatrice de Jarosław Kaczyński. Face à face s’affrontent politiciens, médias et électeurs. La tension et l’aversion mutuelle sont à couper au couteau.
La transformation étonnamment rapide de la Pologne en un pays pro-européen n’est pas seulement le fait de la nouvelle élite. Elle s’explique également par d’autres facteurs.

Le seul pays qui a résisté à la crise financière

C’est tout d’abord la déception liée aux évolutions des dernières années, qui ont vu les Américains s’intéresser à d’autres parties du monde.
C’est ensuite la confiance économique croissante de la Pologne, qui est le seul pays européen à avoir résisté à la crise mondiale sans connaître une récession. Elle peut se prévaloir aujourd’hui d’un taux de croissance de 4% et surtout, de vastes réserves de gaz de schiste ont été découvertes sur son territoire.
C’est enfin l’évolution de l’opinion publique. En 2004, seulement 50% des Polonais avaient une opinion favorable de l’Union européenne. Aujourd’hui, ils sont près de 80%. Radosław Tomasz Sikorski [l’actuel ministre polonais des Affaires étrangères], peut donc, en ce qui concerne sa politique, compter sur le soutien d’une écrasante majorité de la population.
La base traditionnelle de la société polonaise, les agriculteurs, a constitué la plus importante opposition à l’entrée dans l’UE. Comme l’explique Henryk Wujec, l'un des six conseillers du président Bronisław Komorowski, "ils avaient peur de ne pas être capables d’affronter le marché européen et craignaient que les Allemands s’accaparent leurs terres." Mais ils ont réalisé que personne n’était intéressé par leurs terres et qu’au contraire, grâce aux subventions de Bruxelles, eux-mêmes pouvaient prétendre conquérir des marchés, précisément en Allemagne.
Le voyage de Varsovie vers des fermes polonaises est semé d’embûches. L’autoroute à quatre voies menant à Katowice, construite dans les années 70 par le dirigeant communiste Edward Gierek, n’est ouverte qu’à moitié. Le gouvernement polonais s’est engagé à construire 1 000 kilomètres d’autoroute supplémentaires d’ici à 2012. Mais on voit mal comment il pourra achever les travaux à temps.
Le boom a aussi ses ratés
La situation est toutefois plus confortable que celle de l’autoroute à destination de Poznan. Il était prévu que les Chinois la construisent avec l’aide d’entreprises polonaises. Mais en raison de prix jugés trop bas, ces dernières ont boycotté le chantier. Finalement, le gouvernement a dû résilier le contrat avec la Chine. Les travaux sont arrêtés depuis des semaines. Par ailleurs, l’achèvement du stade de football de Varsovie est également incertain. A l’évidence, le boom de la construction en Pologne a ses ratés.
Après avoir bifurqué à l’Ouest en direction d’Opole, le paysage change. Il laisse place à une région agricole typique. Il y a encore quelques années, les villages et les petites bourgades polonaises étaient parsemées de panneaux publicitaires vantant les mérites des fenêtres en plastique et des toits en tôle. Aujourd’hui, les publicités pour des meubles les ont remplacés. Il semble qu’après avoir massivement changé leurs fenêtres, les Polonais se soient lancés dans une transformation tout aussi massive de leur intérieur.
Tout près de la route, Paweł Pietruska, 54 ans, manœuvre lentement son tracteur, qui crache derrière lui de grands paquets d’herbe compacts. Il possède 20 vaches et exploite 70 hectares de terre. "L’Union européenne ? Mais bien sûr que nous devons en être. A qui pourrions-nous vendre sinon ce que nous cultivons ?". Tout est bien compté chez Pietruska. Et qu’il s’agisse d’élevage ou de politique, il est intarissable. Chaque année, il reçoit de Bruxelles environ 200 euros par hectare. S’il en veut à quelqu’un, ce n’est donc certainement pas à l’UE, mais plutôt au gouvernement polonais.
Agé de 35 ans, Sebastián appartient à une autre génération. Lui aussi se dit satisfait. Avec ses 13 hectares, il mène une vie confortable. "J’ai dix vaches, cinq cochons, deux poneys, une femme et deux filles. Grâce aux subventions de Bruxelles, ça me suffit."
En revanche, il se dégage une profonde tristesse de l’homme qui, à quelques kilomètres de là, laboure son champ de pommes de terre. "Cette terre, ce n’est que du sable. Qui voudrait l’acheter ? Ca fait 40 ans que je me crève à la tâche, et c’est de pire en pire", affirme Tomek, 58 ans. Il n’a ni femme ni tracteur. Seul son cheval fait office de compagnon. Il n’a pas plu depuis un mois et Bruxelles, ce n’est pour lui que de la paperasse. Il n’a pas les nerfs pour ce genre de choses. "C’était mieux sous le communisme", estime Tomek. Mais il n’ira pas voter, car la politique, ça ne l’intéresse pas.
Les enquêtes laissent penser que Donald Tusk a une grande chance de rester au pouvoir après les élections législatives d’octobre. Il serait ainsi le premier Premier ministre à réussir à conserver son mandat depuis 1989. S’il parvient à bien gérer la présidence de l’UE, il pourra capitaliser sur l’affection que portent les Polonais à Bruxelles. Le journaliste de The Economist Edward Lucas en est également convaincu : "La Pologne est sur la bonne voie pour devenir le meilleur président de l’UE de tous les Etats post-communistes" [après la Slovénie, La République tchèque et la Hongrie].



Vu de Varsovie

Le triomphe des euroréalistes

"La Pologne prend la présidence de l'UE au moment où l'Europe craint pour son avenir", écrit Marek Magierowski dans Rzeczpospolita. Si la Grèce est toujours dans un état d'urgence informel, "que les Portugais, les Espagnols et les Irlandais se serrent la ceinture." Des lumières apparaissent cependant au bout du tunnel, poursuit l'éditorialiste, car la crise actuelle a permis d'ouvrir "un débat public" en Europe. "Les gens ont vu que le culte de l'européanisme ne pouvait pas être le remède à tout le malaise du Vieux continent" et que "les eurosceptiques avaient souvent raison tandis que les euroenthousiastes s'égaraient". Il est désormais possible de critiquer ouvertement "les faiblesses du traité de Lisbonne", "l'illusion d'une politique extérieure commune" et "l'inefficacité de Catherine Ashton". Il est également permis de "se demander qui sera le premier à quitter la zone euro" ou "combien de temps il reste avant que l'UE ne s'effondre" – et tout cela sans craindre d'être qualifié "d'illuminé". "Si le gouvernement polonais n'a pas grand chose à dire au cours des 6 prochains mois, les Européens auront eux de plus en plus de chose à dire. Et c'est très bien ainsi", conclut Magierowski.


DSK : LE RETOUR !!

Tristane Banon au sujet de DSK : "Je l'ai harcelé"...

En 2003, Tristane Banon publie le livre Erreurs avouées. Deux chapitres décrivant sa rencontre avec l’ex directeur du FMI sont retirés. Le Parisien publié quelques extraits du "Roman vrai de Dominique Strauss-Kahn", où Michel Taubman dévoile ces phrases et on découvre qu'elle n'évoque aucune agression physique.

En février 2007, la jeune journaliste Tristane Banon avait raconté dans l'émission de Thierry Ardisson sur Paris Première avoir été victime, lors d’une interview, d’une agression sexuelle de la part de Dominique Strauss-Kahn, qualifié de « chimpanzé en rut ». Forcément son livre, Erreurs avouées, publié en 2003 avait alors été étudié de près car le lecteur d'alors espérait y trouver tous les détails de cette présumée agression. Que nenni. Le chapitre où devait se trouver cette fameuse histoire, retiré sous la pression des proches de Dominique Strauss-Kahn, ne fait pas mention d'agression sexuelle.

« Ce que je veux, c'est m'en aller »

Car ce chapitre, jusqu'alors secret, a été dévoilé par Le Parisien qui publie quelques extraits du livre du journaliste Michel Taubman, Le Roman vrai de Dominique Strauss-Kahn aux éditions du Moment qu'il a réactualisé. Banon y évoque sa rencontre avec l'ancien directeur du FMI, mais ne parle à aucun moment d'une quelconque agression physique. Voici quelques unes des phrases-clés : « Je n’ai rien vu venir, je l’ai harcelé, même », écrit Tristane Banon, qui avait insisté pour rencontrer Dominique Strauss-Kahn. L'ancien directeur du FMI y est décrit comme dragueur : « Quand vous reverrai-je? » demande-t-il à Tristane Banon à la fin du premier entretien. Puis, elle raconte : « Il me propose un café, de se revoir. Moi tout ce que je veux, c’est m’en aller. Je finirai par y arriver… Une demie heure plus tard, moyennant une promesse de retour que je ne tiendrai pas. »
 Les avocats de Nafissatou Diallo vont sûrement se procurer ce livre aux premières heures de ce jeudi pour tenter de décrypter chaque phrase et surtout trouver le moindre indice.
Voici l'interview de Tristane Banon donnée à Agora Vox où elle explique sa rencontre avec Dominique Strauss-Kahn :