mardi 29 mai 2012
Il doit désormais payer l'addition, aussi, pour survivre, il cherche à se rendre indispensable. Il distribue mises en garde, bons points et brevets de bon sens. Comme s'il était le guide suprême de notre République, à même de cibler le danger d'un glissement sectaire des socialistes et de faire de François Fillon le président de l'UMP !
Bayrou, si amoureux de son terroir, a toutes les chances de bientôt se consoler en montant sur son tracteur et en s'occupant de ses chevaux. N'a-t-il pas conscience qu'il reste, pour une partie de l'opinion, comme le fossoyeur de la famille centriste ? Ignore-t-il qu'il incarne pour beaucoup une voie sans issue dont les faibles troupes s'allient, ici avec la gauche, ailleurs avec la droite, pour que le sigle du MoDem soit associé à la gestion des métropoles, des Départements et des Régions ?
Est-ce qu'un arrangement d'appareil de dernière minute peut lui permettre de sauver son siège en remerciement de son basculement dans les bras de François Hollande ? À trop apparaître comme un opportuniste qui saisit au dernier instant le bon sens du vent pour se raccrocher au convoi de la victoire, François Bayrou peut lancer des SOS, il n'est pas sûr que les électeurs cocufiés par sa posture oublient de lui rappeler que l'on ne les y prendra plus.
Federer rattrape Connors
Ce que l'affaire Vatileaks nous apprend sur un retour possible des intégristes dans l'Eglise dans les prochaines semaines
24 ans après le schisme entre le Vatican et la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, où en sont les négociations pour leur rassemblement ?
Mgr de Galarreta, Tissier de Mallerais et Williamson seraient donc les trois évêques très réservés sur cet accord et opposés à la position de Mgr Fellay. Ont-ils les moyens de faire échouer l’accord ?
A-t-on des éléments sur le Préambule doctrinal, présenté en septembre 2011 par le Vatican pour exprimer ses exigences ? Sait-on sur quels points il porte ?
Pourquoi Benoît XVI s’investit-il à ce point en faveur d’une réconciliation ?
En sait-on plus sur ce que révèle le fameux Vatileaks au sujet des tractations entre le pape et les intégristes ?
Commission, concertation : le meilleur des mondes socialiste
La
« présidence normale » de François Hollande commence sous les meilleurs
auspices. Entre couacs sur la semaine de cinq jours et matches de
basket avec des criminels, le gouvernement met surtout en place sa
méthode de gouvernement faite de commissions, de consultations et de
concertations : de l’art de gouverner sans rien décider.
« Il n’est pas de problème dont l’absence de solution ne finisse par
venir à bout ». François Hollande n’aura pas tardé à faire sienne la
fameuse réplique de son mentor corrézien Henri Queuille (archétype du
politicien combinard et sans conviction de la IIIe république). Le
gouvernement socialiste, accroché au dogme du « dialogue social », a
fait sienne cette maxime de la résignation politique.
Face aux défis monumentaux qu’affronte notre pays. Face au besoin
toujours plus manifeste de modernisation de notre société. Le
gouvernement socialiste prend consciencieusement soin d’enterrer un à un
tous les dossiers sensibles. Car si les journalistes font mine de
s’enthousiasmer de la résurgence des « comités Théodule », leur finalité
est évidente.
Derrière le « dialogue social » prôné par les socialistes se cache
l’immobilisme. Les commissions qui font leur apparition sur tous les
sujets permettent de faire un joli écran de fumée pour l’opinion et de
ne surtout pas trancher sur des sujets sensibles ou le gouvernement ne
souhaite pas griller le peu de crédit que lui accordent les Français.
Pire, le recours systématique aux commissions et aux concertations
est la négation même de la politique et nous place de facto dans une
société d’experts et de « sachants », qui s’approprient sans aucune
légitimité le pouvoir. Ou comment François Hollande délègue l’autorité
reçue par la souveraineté nationale à des syndicalistes et des
professeurs à la retraite.
Sans mentionner la petite fortune que coûtent pour les contribuables la tenue de ces commissions inutiles !
Creusement des inégalités : Non, les riches ne sont pas devenus plus riches ces 50 dernières années
- Tout d'abord l'hyper-richesse est devenue principalement volatile alors qu'elle était d'essence durable aux 18/19e siècles. L'hyper-riche moderne a plutôt bâti sa fortune sur la spéculation immobilière ou sur le boom numérique que sur une solide aventure industrielle ou commerciale. Moins de 20% des 100 plus riches de l'année 1990 se retrouvent dans la liste de 2010. Les héritiers y tiennent une part très minoritaire. Il faut y ajouter les riches souverains d'Etats pétroliers, dont la précarité de leur destinée politique n'est plus à démontrer. En un mot, la richesse acquise par l'effet d'un seul cycle économique ou par des méthodes féodales d’accaparement, survit rarement au-delà du demi-siècle, ainsi que le constate régulièrement le classement de "Forbes».
- Deuxième facteur : le coût des biens et services qu'un hyper-riche peut s'offrir s'est considérablement renchéri du fait de l'émergence d'une vaste classe moyenne sur laquelle il s’appuie. Or, il y a 150 ans, l'hyper-riche disposait d'une main d'œuvre quasi gratuite sinon misérable. L'hyper-richesse d'un banquier du Second Empire, d'un Maharadja ou d'un Rockefeller des années 1890, n'a rien à voir avec celle de la plupart des hyper-riches "moyens" actuels qui peinent à s'offrir un palais de 50 pièces ou leur Airbus personnel .
- Enfin,
l'apparition de l'impôt progressif à partir des années 1915 (il n'était
que proportionnel au 19e siècle, quand il existait) fragilise
notablement la consolidation et, à plus forte raison, l'expansion de
l'hyper-richesse. Rappelons que l'impôt frappe non seulement
l'acquisition de la richesse, mais encore sa persistance et même son
transfert. Du reste, on s'aperçoit que l'impôt suit le même cycle que
celui de la poule aux œufs d'or : il est en décalage par rapport aux
cycles économiques en ce qu'il frappe avec retard les résultats d'une
prospérité durable au moment où le retournement de conjoncture se fait
sentir (accélérant ainsi son déclin), tandis qu'il se fait plus discret à
l'encontre d'une prospérité déjà confirmée , de crainte de la casser.
Le cycle des politiques est rarement anticipatif. Il est essentiellement
réactif, donc tardif. Il n'est donc pas étonnant que l'hyper-richesse
devienne un sujet de préoccupation au moment même où elle tend à se
résorber naturellement sous le double impact économique et fiscal.Par ailleurs, il existe deux niveaux au sein des super-riches : l'hyper-aisé et l'hyper-riche.L'hyper-aisance, qui concerne quelques dizaines de milliers d'individus autour de la planète, comprend non seulement ceux qui ont des fortunes variant de 500M € à 3 MM € mais aussi des biens qui produisent au moins 10 M € par an. Contrairement à une idée répandue, des individus bénéficiant d'une fortune notable (on dit, le plus souvent, une fortune "sur le papier") doivent d'abord faire face à des dépenses notables en sorte que s'ils ne bénéficient pas de revenus nets élevés, ils ne connaissent tout simplement pas l'hyper-aisance .L'hyper-richesse concerne à peine un millier d'individus dans le monde : hormis quelques réussites emblématiques, rares sont celles qui survivent à leur fondateur. L’exemple de Paul Getty, d'Adnan Khashoggi ou d'Akram Ojjeh (chacun fut, en son temps, "l'homme le plus riche du monde») nous rappelle leur essentielle précarité. On peut alors se demander si l'hyper-richesse mérite une étude sociologique alors qu'elle concerne si peu d'individus ? En fait, ce phénomène appelle une seconde question : à quoi sert un hyper riche ?
Sommet social : Et réformer le syndicalisme, c’est maintenant aussi ?
Cette semaine qui s'ouvre comme en forme de signe par un jour férié sera décisive pour la Grèce, l'euro et l'Union Européenne. Non que j'anticipe obligatoirement une sortie d'Athènes de l'UE, un éclatement de l'euro ou un effondrement des marchés dans les quelques jours à venir mais une « histoire » devrait commencer à s'imposer.
De celle qui émergera entre les 2 qui s'affrontent et dont nous attribuerons la paternité médiatique à d'un côté Alexis Tsipras, leader de Syriza (Gauche radicale) et de l'autre, la maternité – galanterie oblige - à Christine Lagarde, directrice générale du FMI.
Que disent ces histoires ?
Pour Christine Lagarde, que les Grecs sont les premiers responsables de leur situation et que la voie du rétablissement passe notamment par le fait qu'ils payent leurs impôts (Selon l'interview qu'elle a donné au Gardian « Its payback time ; don't expect sympathy »), l'ancienne Ministre française de l’Économie rajoutant que le sort des enfants africains la préoccupait plus que celui des Grecs.
Pour Alexis Tsipras, le plan de rigueur conjointement élaboré par le FMI et l'Union Européenne pour débloquer les dizaines de milliards dont la Grèce a besoin pour faire face à ses échéances doit tout simplement être annulé, parce qu'il rend la vie de ces concitoyens insupportable.
Résumons ces positions antagonistes autrement, Alexis Tsipras fait porter la responsabilité de la situation grecque aux banques et au système financier international pendant que Christine Lagarde pointe le laxisme et l'impéritie du peuple et des autorités grecques.
Une semaine cruciale ?
La Grèce va-t-elle quitter la zone Euro ? La Grèce doit-elle quitter la zone Euro ? Même si à première lecture, la différence entre ces 2 questions ne saute pas aux yeux, ce seul verbe résume l'immense défi qu'ont à relever les responsables politiques, grands argentiers et autres communicants.
Pourquoi la situation grecque impacte-t-elle autant les marchés ?
Question centrale puisque beaucoup de personnes ne parviennent pas à comprendre comment les difficultés d'un pays qui représente moins de 2% du PIB de l'Union Européenne peuvent à ce point déstabiliser l'ensemble du système financier mondial.
C'est que la Grèce va donner le ton, les pays vont-ils continuer à courir, les yeux fermés, sur le bord de l'abîme de leurs dettes ? Multipliant les instruments de bourse qui opacifient chaque fois davantage la mécanique, mutualisant de plus en plus les milliers de milliards à rembourser afin de donner l'impression qu'en partageant la charge, elle serait individuellement moins lourde.
Quelle est la dette de la seule zone euro ?
Elle est passée de 6'481milliards en 2008 à 8'215 milliards en 2011, ces chiffres ne vous disent rien ? Comparons-les alors au PIB de cette même zone euro, le PIB étant en quelque sort le « chiffre d'affaire » de l'Union Européenne.
Dettes = 8'215 milliards, PIB = 9'419 milliards...
Les dettes de la zone euro représentaient à fin 2011 87,2% de son PIB !
Qui de l'avenir ?
Cette chronique a pour seul but d'encourager tout un chacun à adopter une vision élargie et personnelle sur les soubresauts qui agitent l'économie mondiale depuis la crise des subprimes en 2007 et la symbolique faillite de la banque américaine Lehman Brothers en 2008.
Il est fondamental que le citoyen s'empare de ce sujet et cesse de considérer que « tout ceci nous dépasse », nous sommes tous acteurs de notre devenir. Assumons ce rôle pour que demain ressemble à la vision que nous en avons.