TOUT EST DIT

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jeudi 23 septembre 2010

Retraites : halte aux poncifs !

Bis repetita. Cette journée du 23 septembre ressemblera à la précédente. Des manifestations fleuriront dans toute la France contre la réforme des retraites. Les transports, la distribution du courrier et les cours dans les écoles et les établissements d'enseignement secondaire seront perturbés. Le gouvernement se dira à nouveau prêt à accepter quelques concessions au Sénat. Les anticipant insuffisantes, les syndicats décideront dès après-demain de la suite à donner à leur mouvement.

A quelques heures de ce nouveau rendez-vous, osons quelques remarques toutes simples, au-delà même du fond du sujet, qui reste que les Français sont partis en retraite, en 2008, deux ans plus tôt que la moyenne de l'Union à 27. La première est que, quel que soit le nombre de personnes qui défileront aujourd'hui, il sera osé d'en tirer la conclusion qu'elles expriment le sentiment de la France toute entière ! Un peu plus de deux millions de personnes le 7 septembre, c'était important. Mais ce n'était pas non plus un plébiscite, surtout si l'on considère que les partis d'opposition se mobilisent fortement. Au passage, mettons les pieds dans le plat : n'est-il pas étonnant que l'écart entre le décompte de la police et des syndicats dans une ville comme Marseille soit devenu un sujet de plaisanterie (27.000 dans un cas, 200.000 dans l'autre), et que le chiffre quasi officiel dans le débat public devienne le second ? Cet exemple n'est pas isolé.

Le second point concerne l'idée répétée en boucle sur l'absence de débat et le « passage en force » du gouvernement. Outre le fait qu'il se sera écoulé six mois entre les premières consultations et le vote définitif de la loi, qui peut prétendre que les Français n'ont pas entendu parler des retraites et que la réforme a atterri comme un ovni ? En 2003, 2007 et encore cette année, des mois, des milliers de pages de journaux et des heures de télévision leur ont été consacrées...

Enfin, l'envie de corriger par les retraites tous les défauts du marché du travail surprend. Après la pénibilité, la situation des femmes occupe désormais le devant de la scène. Les statistiques et les moyennes sont à manier avec prudence. Elles disent pourtant que celles qui liquident actuellement leur pension à 65 ans ont en moyenne arrêté de travailler depuis vingt ans... Difficile de croire qu'une interruption aussi longue soit totalement subie. Il est temps de se rappeler que tous les problèmes de notre société ne se ramènent pas au seul âge de la retraite.

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