TOUT EST DIT

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lundi 7 juillet 2014

La faute à la croissance!

Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge… Le gouvernement n’est pas gâté par ses agences. Que ce soit l’Insee ou la Dares, c’est à celle qui publiera les statistiques les plus mauvaises ; c’est dire si la situation économique française est exécrable !
Le déficit ? Le gouvernement comptait le ramener à 3,8 % de la richesse nationale à la fin de l’année. Sa tâche risque de se compliquer : d’après l’Insee, il représentait 4,4 % du PIB à la fin du premier trimestre, contre 4,2 % trois mois plus tôt.
La dette ? Le 31 mars, elle s’élevait à 1986 milliards d’euros, selon une récente note de l’Insee. Ce chiffre a progressé de 45 milliards au cours du premier trimestre 2014 en raison de l’aggravation de l’endettement de l’État. Exprimée par rapport au PIB, la dette publique représente 93,6 % de la richesse nationale. Les 2 000 milliards de dette et les 100 % seront atteints avant la fin de l’année.
Le chômage ? D’après la Dares, Pôle emploi a recensé 24 800 chômeurs supplémentaires en mai, en catégorie A, qui compte maintenant 3,39 millions de demandeurs d’emploi. Un record ! Comme le nombre total de chômeurs qui dépasse 5 millions… François Rebsamen, ministre du Travail, refuse de commenter les chiffres du chômage : « Mois par mois, les chiffres ne veulent pas dire grandchose. » Pour ceux qui sont sans emploi, si ! Tout juste s’est-il borné à (enfin) reconnaître que « pour créer de l’emploi dans le secteur marchand, il faut de la croissance ».
Justement, la croissance, parlons-en : le coup de grâce est venu de l’Insee dans une note intitulée de manière très alambiquée « La croissance revient mais ne décolle pas ». Comme un avion français qui resterait en bout de piste, à court de kérosène, en regardant les autres avions — américains, européens et asiatiques — s’envoler. Elle devrait être cette année de 0,7 % et non de 1 % comme Bercy l’a prévu pour bâtir le budget.
Le silence du gouvernement est assourdissant. Mais doit-on attendre quelque chose quand, interrogé sur les solutions pour réduire la complexité — et donc l’épaisseur du code du travail —, le ministre des Finances ne trouve rien d’autre à conseiller que « d’écrire plus petit pour qu’il soit moins gros »

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