* Un délai dépend du rapport de la troïka - Juncker
* Juncker ne veut pas d'un 3e plan d'aide
* Samaras veut "un peu d'air"
* Merkel - Pas de décisions prévisible vendredi
Le président de l'Eurogroupe a
préservé l'espoir nourri par la Grèce de bénéficier d'un délai
supplémentaire pour mettre en oeuvre ses dures réformes mais
Jean-Claude Juncker l'a également prévenue: c'est sa "dernière
chance" d'éviter la faillite.
Confrontée à sa cinquième année de récession, la Grèce veut
bénéficier de deux années de plus pour pouvoir respecter les
engagements budgétaires convenus suivant un second plan d'aide
international de 130 milliards d'euros.
La troïka des bailleurs de fonds de la Grèce est composée de la Commission européenne, du Fonds monétaire international et de la Banque centrale européenne.
Juncker a également dit que le déblocage de la prochaine tranche d'aide dépendrait de la présentation d'une stratégie crédible d'assainissement des finances publiques.
"Pour ce qui concerne l'avenir immédiat, la balle est dans le camp des Grecs", a-t-il souligné. "En fait, c'est la dernière chance et les citoyens grecs doivent le savoir".
Quoique assorties d'avertissements multiples, les déclarations du patron de l'Eurogroupe sont plutôt de bon aloi pour le Premier ministre grec Antonis Samaras, qui plaide pour qu'on donne à la Grèce "un peu d'air", prière qui pour l'heure n'impressionne ni les Néerlandais, ni les Allemands.
"Soyons bien clairs: nous ne demandons pas plus d'argent; nous nous en tenons à nos engagements et au respect de toutes nos obligations", avait-il dit au Bild avant de rencontrer Juncker.
Néanmoins, le ministre néerlandais des Finances Jan Kees de Jager n'est pas favorable au principe d'un nouveau délai. "Si cela revient à retarder les réformes et les coupes budgétaires, alors ce n'est pas une bonne idée", a-t-il dit.
Après avoir accueilli Juncker, Antonis Samaras doit rendre visite vendredi à la chancelière allemande Angela Merkel puis samedi à François Hollande.
Ce dernier a abordé le dossier grec avec le Premier ministre britannique David Cameron mercredi lors d'une conversation téléphonique et les deux hommes se sont félicité des décisions récentes de la BCE.
"Tous deux ont salué les décisions récentes de la BCE et ont convenu que cela ne remettait pas en question la nécessité pour la Grèce de stabiliser sa propre économie et d'empêcher toute nouvelle conséquence néfaste pour l'ensemble de la zone euro", déclarent les services de Cameron dans un communiqué, sans préciser quelles sont les décisions de la BCE ainsi louées.
Sera - ce le baiser de Gethsémani ? |
Juncker pour sa part a admis que la Grèce souffrait d'une "crise de crédibilité" mais il a réaffirmé qu'il n'était pas question que le pays sorte de l'euro car ça ne l'aiderait en rien et en outre comporterait des risques de taille pour l'ensemble de la zone euro.
Il écarte également toute idée d'un troisième plan d'aide international, appelant plutôt la Grèce à accéréler les réformes structurelles et les privatisations.
Samaras de son côté a promis que son gouvernement présenterait bientôt - spécifiquement dans les semaines à venir - un programme d'austérité de 11,5 milliards d'euros environ sur les deux ans à venir.
Le programme fait déjà l'objet d'un accord de principe parmi les partenaires de la coalition au pouvoir mais y mettre la dernière main soulève des difficultés.
Samaras, dont les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND) dominent le gouvernement, tente depuis plusieurs semaines de trouver un accord avec ses partenaires du Parti socialiste (Pasok) et de la Gauche démocratique (Dimar), en particulier sur la diminution des retraites et la révocation contestée de 40.000 fonctionnaires. (voir et )
Ce programme une fois arrêté doit être présenté début septembre à la troïka et c'est en octobre qu'il sera décidé si l'aide financière continuera de soulager la Grèce. (Julien Dury et Wilfrid Exbrayat pour le service français)
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