mardi 1 mars 2011
L’adieu à Hortefeux
Cet énième remaniement, décidé dans l’urgence, laisse un arrière-goût d’improvisation. Nicolas Sarkozy l’a justifié par “la dimension des événements historiques que nous vivons.” Puisque le monde arabe bouge, le gouvernement doit bouger aussi. Le raisonnement vaut peut-être pour Michèle Alliot-Marie, chargée des Affaires étrangères. Elle a beau n’avoir commis “aucune faute sur le plan moral”, selon François Fillon, le contexte international commande son départ. Bon.
Mais pourquoi changer le ministre de l’Intérieur ? Son champ de compétences, jusqu’à preuve du contraire, ne couvre pas la vaste Égypte, ni les faubourgs de Tunis. Si Brice Hortefeux a commis des erreurs, c’est dans l’Hexagone que nous devons les chercher. En matière de sécurité ou d’immigration — deux thèmes déjà en course pour 2012 — son bilan paraît plutôt faiblard. Surtout, il trouva le moyen de se faire condamner pour “injures raciales”, puis “atteinte à la présomption d’innocence” en exerçant ses hautes fonctions. Depuis, bien au-delà de la cuisine électorale, un bruit de casseroles s’attache à ses pas. À la veille d’entrer en campagne présidentielle, la quincaillerie risque de gêner un peu. Voici pourquoi l’Auvergnat, faute de bien prendre la lumière, redevient conseiller de l’ombre. Claude Guéant, qui le remplace, effectue exactement le parcours inverse. Puisse-t-il, quittant son rôle d’éminence grise, ne pas se griller trop vite sous les spots de la notoriété…
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