TOUT EST DIT

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vendredi 17 février 2012

L ' AVENIR À LA BOUGIE ?

Athéna, la déesse de la sagesse saura-t elle guider les Grecs dans la bonne direction?
Difficile à croire dans le climat d’incertitude extrême que connait le pays. C’est au Parlement que se prennent les décisions cruciales pour l’avenir de la Grèce, mais personne ne sait qui l’occupera après que les élections anticipées d’avril .
Après l’exclusion des parlementaires qui ont refusé de voter l’austérité dimanche, le flou politique est total :
Ilias Nikolakopoulos, sociologue:
“On ne connait même pas le nombre de partis exacts qui seront représentés au parlement après les élections. Je pense que c’est le plus grand problème. Ce qu’on vu au parlement dimanche, c’était la dissolution en fait des deux grands partis politiques, on voit difficilement comment ces deux partis vont pouvoir former à nouveau un gouvernement d’union nationale après les élections.”
Si des élections se tenaient demain, le parti de centre droit Nouvelle Démocratie bénéficierait de 31 pourcent des intentions de vote, faute de majorité, une coalition serait nécessaire. Or les socialistes du Pasok ne sont pas en bonne posture.
C’est l’ancien Premier ministre socialiste Papandreou qui a commencé à appliquer les
premières mesures d’austérité en 2010, et les Grecs lui en veulent. Le Pasok ne ferait que 8% à 11% des suffrages.
Or entre les deux principales formations, le paysage politique grec apparait très fragmenté.
Sur le plan économique, même incertitude : les petites et moyennes entreprises ont été les plus durement touchées par la crise. Les milieux d’affaires n’ont plus confiance dans les banques, ni en l’avenir de l’euro :
Dimitris Asimakopoulos, président de la confédération des petites et moyennes entreprises
“D’après une récente enquête, les consommateurs mais surtout les entrepreneurs sont dans l’angoisse : soit on va quitter l’euro, soit l’euro va disparaître, soit c’est le retour à la drachme… “
Quelle direction choisir? Pour la classe politique, les décisions à prendre seront de toute façon douloureuses. Pousser vers encore plus d’austérité comme le demande la Troika, équivaut à un véritable suicide pour les partis politiques grecs.
Ne pas le faire est synonyme d’irresponsabilité, car sans la perfusion financière internationale, la Grèce risque le chaos social.
Avec nous aujourd’hui depuis Athènes, Nikos Konstandaras, rédacteur en chef du journal Kathimerini.
Jon Davies, euronews : “Nikos, il y a bientôt des élections. La question qui me vient à l’esprit est : Comment doit être un politicien en Grèce aujourd’hui ? Parce que d’une part vous devez satisfaire la Troïka, le FMI, l’UE, la Banque centrale européenne, et d’autre part vous devez satisfaire l‘électorat. Un électorat qui, il faut bien le dire, montre sa colère et sa frustration de plus en plus dans les rues de Grèce.”
Nikos Konstandaras :
“Le système politique actuel en Grèce est dans les clous. Il évolue à la vitesse de la lumière. On sait que les choses ne seront plus les mêmes après l‘élection, quelque soit l‘échéance. La scène politique, qui était bipolaire il y a eu deux camps qui se sont partagé le pouvoir ces 30 dernières années ne l’est plus. Et nous ne savons pas ce qui va se passer après, il y a donc de l’incertitude autour de ça aussi. Et je voudrais juste ajouter que je pense qu’il serait très utile pour nos partenaires en Europe de voir ce qui se passe en Grèce où la légitimité du système politique est mis à l‘épreuve et d’en tirer leurs propres conclusions, de prendre leurs propres mesures, parce que nous représentons une sorte d’expérience avec ce qui se passe ici. C’est agressif chez nous parfois, mais de temps en temps on peut prendre les bonnes décisions et les contrôler encore.”
J.Davies :
“Il va y avoir une campagne électorale intéressante, parce que les candidats disent à leur électorat : “Nous allons réduire vos pensions, nous allons réduire le salaire minimum, nous allons vous couper les prestations sociales … Et au fait, votez pour moi !”
N.Konstandaras :
“Exactement, c’est une chose que notre système politique a toujours reporté à plus tard. Les politiciens se sont toujours concurrencé pour donner plus, plutôt que pour reprendre. Le test, ici, c’est l‘électorat, parce qu’il n’a pas de zones grises. Il a les parties qui ont soutenu les réformes et l’accord avec l’Europe, et il a des parties qui les rejettent. Il n’y a pas de milieu.
Maintenant, les gens vont-ils décider d‘écouter les populistes, ou vont-ils choisir la voie difficile et croire ceux qui les ont laissés tomber à plusieurs reprises ? Rappelez-vous, les deux principaux partis sont ceux qui ont gouverné la Grèce depuis
1974 et nous ont amenés à cette situation. Le choix est terrible actuelllement : il n’y a pas d’alternative.”
J.Davis : “Et le temps presse, n’est-ce pas ?”
N.Konstandaras
“Oui, bien sûr. Et c’est ce qui rend la situation très intéressante en ce moment. C’est presque comme l’accélérateur de particule du CERN, nous sommes ici au milieu de la grande collision, et nous voyons quels Européens nous sommes, nous mettons à l‘épreuve nos liens avec l’Europe, les Européens mettent à l‘épreuve leurs liens avec nous.
Veulent-ils vraiment aider la Grèce ou veulent-ils se débarrasser du problème grec ? Et s’ils se débarrassent effectivement du problème grec, est-ce que ce sera parce qu’ils ont peur de ce qu’il pourrait leur apporter… non seulement en termes de finances, mais pour leurs populations qui voient ce qui se passe en Grèce.
Tout est intéressant et complètement imprévisible. Je serais prétentieux si je disais que je sais où nous serons dans trois mois ou dans un an.”

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