TOUT EST DIT

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vendredi 17 février 2012

Les obsédés de l’an 40

Hier, triste routine, la justice l’a condamné pour ses propos sur la Seconde Guerre mondiale. Jean-Marie Le Pen affirmait, cette fois, que l’occupation allemande “n’a pas été inhumaine en France”. Les tortionnaires, franchissant le Rhin puis la Loire, ont sans doute découvert la poésie. Ils se laissèrent envahir, à leur tour, par la fameuse “douceur angevine”. 

À la lecture de Du Bellay, le SS s’émeut et la Gestapo ramollit. Christian Vanneste, maintenant. Quel sujet motive ce député du Nord, le chômage, la précarité ? Plutôt “la déportation des homosexuels”, quitte à en dire n’importe quoi. 

 Au-delà des provocations, l’an 40 obsède la politique française. Sur les bancs de l’Assemblée, on convoque la Shoah à tort et à travers. Claude Guéant, fumeux ethnologue, s’égare-t-il à comparer les civilisations ? Aussitôt, le spectre des troupes hitlériennes rapplique. D’autres croient entendre “le bruit des bottes” quand Merkel, certes lourdaude, débarque dans notre campagne. Vanter la famille ou le travail revient à soutenir Pétain. 

Le rapatriement ferroviaire d’immigrés clandestins, au terme d’un processus légal, se trouve comparé aux “trains de la mort”. Qui se rend trop souvent à Vichy, bientôt, deviendra suspect. Sans parler de ceux qui préfèrent Laval. Cette banalisation offense les vraies victimes du nazisme. Elle nuit aussi à la démocratie. Voyant partout la peste brune, on finira par ne plus la reconnaître lorsqu’elle arrivera…

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