mardi 31 juillet 2012
Pourquoi la France ne pourra pas se redresser avant septembre... 2014
Face à la multiplication des plans
sociaux et au chômage grandissant que connaît la France, des solutions
rapides s'imposent. Pas sûr pourtant qu'elles soient mises en œuvre
prochainement.
Dans ce contexte particulièrement dramatique,
aggravé, qui plus est, par un climat catastrophique depuis trois mois,
en particulier au nord de la Loire, il pourrait être tentant, voire
salutaire, de tout débrancher. Eteindre son téléphone portable, ne plus
écouter la radio, ni regarder la télé, ni même lire les journaux. Pour
tout vous dire, c’est exactement ce que j’ai fait (à quelques connexions
à Internet et quelques tweets près) depuis une semaine. Et cela fait un
bien fou.
Seulement voilà, jouer à l’autruche et
s’enterrer la tête dans le sable ne sert strictement à rien. Certes,
après avoir passé des années à demander à nos dirigeants politiques et
monétaires de réduire leur dogmatisme destructeur, en vain, nous
pourrions également être tentés de baisser les bras et de prendre un
billet sans retour pour un pays où la liberté d’entreprendre est
valorisée et où la pression fiscale est raisonnable. Si, si, cela existe
toujours. Mais, là encore, quitter le navire serait futile et pourrait
même donner des arguments à ceux qui veulent faire de la France un pays «
d’égalisation vers le bas ». En voulant exclure de l’Hexagone
tous ceux qui gagnent plus de 4 000 euros par mois, ces idéologues d’un
autre temps oublient que ce n’est pas en chassant les « riches » qu’on
lutte efficacement contre la pauvreté.
Bien
sûr, certains salaires mirobolants ont de quoi choquer. Cependant, face
à de tels excès, il faut simplement se souvenir de trois réalités
déterminantes. Primo, si un employeur est assez fou pour payer des
salaires démentiels, il n’est pas possible de le lui interdire, sauf à
créer une dictature. Secundo, la richesse créée par le « gros salarié »
est généralement supérieure à son coût. Et ce, tout d’abord pour
l’employeur, au travers des réalisations du salarié. Sinon, il est alors
clair que le salarié sera licencié ou que son salaire sera fortement
abaissé. Malheureusement, il arrive parfois, notamment en
France, que, dans certains cas et pour des raisons obscures (telles que
l’appartenance à une caste ou toute autre connivence malsaine), un
salarié, voire un patron, complètement inefficace, continue de toucher
un salaire excessif. On pourra alors se consoler en pensant que
ce « gros salarié » dépensera fortement en France et alimentera par là
même le « business » dans l’Hexagone. Tertio, ce salarié, méritant on
non, contribuera à augmenter les recettes fiscales et, normalement,
permettra par là même à l’Etat Providence de faire son boulot.
En
résumé, il ne sert à rien de s’offusquer de tel ou tel salaire, car,
sauf dans certains cas très spéciaux (banditisme, fraude, castes…), les
gains récupérés par la collectivité seront conséquents. C’est
d’ailleurs ce qu’a bien compris David Cameron lorsqu’il a appelé les
Français et les chefs d’entreprise plus ou moins fortunés à émigrer vers
le Royaume-Uni. De la sorte, ces derniers viendront augmenter la
consommation et les recettes fiscales outre-Manche, tout en produisant
l’effet inverse dans l’Hexagone. Or, s’il y a moins d’activité
et moins de rentrées fiscales en France, le déficit public, la dette et
le chômage s’accroîtront de nouveau, jusqu’à l’avènement d’une crise
sociale sans précédent. Les annonces d’augmentation massive des
impôts par l’actuel gouvernement, ainsi que les nombreux plans de
licenciements, et notamment celui de PSA, montrent que ces dangers ne
sont pas seulement dans la tête de votre serviteur. Ils sont devenus
réalités. A ce rythme, MM. Hollande et Ayrault n’auront bientôt plus
rien à envier à M.Papandreou+
Aussi, sans vouloir casser le climat apparemment
apaisé des vacances estivales, il est de notre devoir de continuer à
dire la vérité. Oui, le taux de chômage va encore s’accroître fortement
en France au cours des prochains mois. Selon nos estimations, il
sera d’au moins 12 % d’ici l’été 2013. Et encore, ce résultat tient
compte de la faible augmentation de la population active. Si
nous étions dans les années 1990 (lorsque cette dernière progressait
d’environ 300 000 personnes par an), le taux de chômage serait déjà
supérieur à 12 %. En outre, n’oublions pas toute l’ingéniosité dont ont
fait preuve nos hauts fonctionnaires pour créer des mesures «
d’accompagnement social » du chômage, qui ont surtout pour but de
réduire le nombre officiel de chômeurs.
Pour ne
rien arranger, lorsqu’on observe les réactions et les propositions de
l’actuel gouvernement pour essayer de restaurer la croissance et/ou de
faire face aux différents plans de licenciement, cela fait froid dans le
dos. Peut-on effectivement continuer de laisser croire aux
Français que l’Etat a encore les moyens de créer des aides factices pour
tel ou tel secteur d’activité, voire qu’il pourrait s’ingérer dans les
affaires internes d’une entreprise privée quitte à monter dans son
capital ? Arrêtons donc de prendre des vessies pour des
lanternes. Depuis une vingtaine d’années, la France s’est engagée avec
obstination dans une voie sans issue, avec, à droite, l’augmentation des
dépenses publiques, à gauche, l’accroissement des impôts et, au bout du
chemin, la faillite. Aujourd’hui, le mur se rapproche dangereusement.
Mais la France accélère et klaxonne, pensant peut-être qu’ainsi le mur
va disparaître.
Evidemment, il n’en sera rien.
Malheureusement, c’est notre génération qui va devoir gérer le choc
frontal. Et ce, alors qu’elle n’y est pas du tout préparée et que nos
dirigeants le sont encore moins. Si beaucoup d’économistes continuent
également de se voiler la face, espérant un poste de sous-fifre dans tel
ou tel ministère, ou une légion d’honneur, ou simplement une petite
faveur, nous continuerons de faire notre travail et de dénoncer ces
errements. Nous n’appartenons à aucun courant politique. Nous
voulons simplement que la France se redresse. Vu les circonstances, elle
ne pourra pas le faire avant septembre… 2014, c’est-à-dire une fois que
la crise sociale aura obligé les dirigeants français à faire un virage à
180° et en espérant que la zone euro n’aura pas disparu d’ici là. En attendant passez donc de bonnes vacances et carpe diem !
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