samedi 31 décembre 2011
François Hollande : "2012, l'année du changement" par francoishollande
Grèce : Papademos populaire malgré la crise
Le Premier ministre grec Lucas Papadémos demeure populaire malgré les mesures d'austérité mises en oeuvre par son gouvernement de coalition pour éviter la faillite au pays, à en croire samedi un sondage rendu public.
Soixante-six pour cent des personnes interrogées disent avoir une bonne ou plutôt bonne opinion de Papadémos, contre 25% qui le voient sous un jour défavorable, selon l'enquête de l'institut Kapa pour le journal To Vima. Les neuf pour cent restants ne se prononcent pas.
Le sondage, réalisé les 28 et 29 décembre, indique d'autre part que les conservateurs de la Nouvelle démocratie (ND) arriveraient en tête de législatives si elles avaient lieu aujourd'hui. Mais avec 21,4% seulement, ce parti serait loin d'avoir la majorité. Les socialistes du Pasok ne recueilleraient que 12,6%, les communistes du KKE 9,3% et le parti d'extrême droite LAOS 5,3%.
Grèce: grève sur l'Acropole
L'Acropole d'Athènes, monument phare de l'antiquité grecque, ainsi que les principaux sites et musées du pays sont restés porte close aujourd'hui en raison d'une grève des gardiens protestant contre leur non-paiement le week-end.
"Fermé pour cause de grève du personnel", indique une affichette à l'entrée de l'Acropole, où des groupes de dizaines de touristes exprimaient leur déception, a rapporté une photographe de l'AFP. L'Union panhellénique des gardiens des sites archéologiques (Peyfa) a relancé cette mobilisation, qui touche la plupart des sites et musées, en raison "du non-règlement du problème du paiement des week-ends", a affirmé à l'AFP un de ses responsables, Costas Oikonomou. Après le vote cet automne d'une loi imposant de nouvelles mesures de rigueur au pays, "le paiement des week-ends a été purement et simplement supprimé, le ministère de la Culture nous avait promis de régler la question mais n'a rien fait".
Les gardiens, qui avaient mené mené plusieurs journées d'actions d'avertissement fin novembre, seront en grève "tous les samedis jusqu'à un règlement", a-t-il affirmé.
La Grèce, qui est parmi les premiers pays à être frappés par la crise de la dette depuis deux ans, est soumise à une austérité draconienne sous la pression de ses créanciers, l'UE et le FMI, en échange de sa mise sous perfusion financière, au prix d'importantes réductions des salaires surtout dans la fonction publique. Les grèves des gardiens des sites et musées sont fréquentes en Grèce, au grand désespoir des opérateurs touristiques.
Grèce: Elefthérotypia, un quotidien historique de gauche, risque la faillite
La société propriétaire du quotidien historique de gauche Elefthérotypia, l'un des principaux journaux grecs, a demandé vendredi à la justice d'être soumise à une procédure spéciale, prévue pour les entreprises en difficulté financière, a-t-on appris de source judiciaire.
Cette procédure, prévue dans le code des faillites, permet à l'entreprise d'élaborer avec l'accord de ses créanciers un plan de restructuration et d'assainissement afin d'éviter la faillite, selon la même source.
Comptant environ 800 journalistes, administratifs et techniciens, "le quotidien n'a pas été publié depuis une semaine en raison des grèves reconductibles de 48 heures du personnel réclamant des salaires impayés depuis le mois d'août", a indiqué à l'AFP Panos Sokos, représentant des employés.
Me Dimitris Klokotaras, l'avocat du personnel, estime que "le recours à la justice n'est qu'une manoeuvre de la société pour éviter de payer les arriérés" et que le journal "ne risque pas la faillite".
Déficitaire depuis 2008, comme plusieurs médias grecs pour cause de crise, la société propriétaire du quotidien, X.K.Tegopoulos S.A, "a entamé en été son assainissement et demandé un emprunt auprès d'une banque grecque, qui jusqu'ici n'a pas été octroyé", explique M. Sokos.
Les banques grecques, qui détiennent un grand nombre d'obligations de l'Etat, sont soumises depuis septembre à un contrôle international en vue de leur recapitalisation dans le cadre de la restructuration de la dette grecque.
Ce contrôle a limité l'octroi de crédits aux entreprises, dont plusieurs souffrent de manque de liquidités.
Depuis sa fondation en 1975, un an après la chute de la junte, Elefthérotypia, surnommé "le journal des rédacteurs", a cultivé une image de tribune libre pour les mouvements de gauche. Il fut parmi les premiers quotidiens à publier les revendications des groupes extrémistes grecs dans les années 80 et 90.
La crise de la dette depuis deux ans a provoqué la fermeture de deux quotidiens grecs tandis que les licenciements sont monnaie courante. Une chaîne privée de télévision a récemment cessé de transmettre son programme pour cause de grève du personnel, impayé depuis plusieurs mois.
vendredi 30 décembre 2011
La Grèce vend des Airbus pour réduire sa dette
La Grèce a annoncé vendredi 30 décembre avoir vendu quatre Airbus A340 usagés à une société de Miami spécialisée dans la vente d'avions d'occasion, Apollo Aviation, pour 40,4 millions de dollars (31 millions d'euros), afin de s'assurer des liquidités.
Un communiqué du gouvernement indique que la vente a été approuvée par un comité ministériel de cinq membres chargé de la privatisation. Une source au ministère des finances a donné le prix. "Apollo Aviation Group a été le plus offrant", a précisé le gouvernement.Les quatre appareils appartenaient précédemment à la flotte d'Olympic Airlines, la compagnie aérienne d'Etat, privatisée en 2009. Le gouvernement grec tentait de vendre ces avions depuis novembre 2010.
Athènes s'était engagée l'année dernière à réaliser un train de privatisations en échange d'un plan de sauvetage de l'Union européenne et du Fonds monétaire international. Le processus de privatisation devrait permettre de lever 5,5 milliards d'euros avant la fin de l'année et 50 milliards avant 2015. Le ministère des finances espère terminer l'année avec 1,8 milliard d'euros en revenus et 9,3 autres milliards en 2012.
Charles Gave, économiste ; L’abandon de l’euro n’est pas souhaitable.
Vous avez vanté dans vos chroniques les mérites d’une sortie de la zone euro de la Grèce, puis plus récemment de l’Italie. Pouvez-vous expliquer votre raisonnement ?
Je ne pense pas avoir vanté les mérites de la sortie de l'euro de l'Italie et de la Grèce. J'ai simplement dit que ces deux pays ne pouvaient pas s'en sortir avec un taux de change "allemand", que le problème n'était pas la dette mais l'absence de croissance dans ces pays créés de toutes pièces et inutilement par ces taux de change fixes et surévalués, ce qui amenait à une augmentation des déficits budgétaires et de la dette en bout de course. La dette est le résultat, non la cause.
L'Euro a bloqué -volontairement- les mécanismes d'ajustement entre pays européens que constituaient les taux de change.
De ce fait ni l'Italie, ni la Grèce, ni la France, d’ailleurs, ne sont compétitifs vis-à-vis de l'Allemagne. Pour faire simple, nous avons remplacé la probabilité d'une dévaluation italienne tous les trois ou quatre ans par la certitude d'une faillite de l'Italie. Pas un vrai progrès à mon avis.
Ne risque-t-on pas d’ajouter une crise à la crise ?
Le chômage en Europe est à un plus-haut historique hors Allemagne, la moitié des pays européens sont en faillite, le système bancaire de l'euro est en train de s’effondrer partout y compris et surtout en Allemagne.
Nous sommes en France en 1934 pendant la déflation Laval-Rueff créée par un attachement fanatique de Rueff (comprendre Trichet) à l'étalon or (comprendre l’euro). La Suède et l'Angleterre ayant abandonné cette imbécillité qu'était l’étalon or se comportèrent beaucoup mieux. Je ne suis pas devin et je ne sais pas si nous allons ajouter une crise à la crise. Ce que je sais c'est que la politique actuelle nous amène certainement à la faillite de même que la ligne Maginot nous garantissait d'être défaits en cas de conflit avec l'Allemagne. Les stratégies défensives échouent toujours et partout. Comme disait de Gaulle : à quoi sert une place forte « imprenable » ? A être prise.
Quel impact aurait une telle décision sur la santé des économies restant dans la zone euro ?
Si un pays sort, tout le monde sort. Ce sera comme de crier au feu dans un cinéma qui n’a pas de sorties de secours. Si vous divisez une économie entre "rentiers" qui ne prennent aucun risque (fonctionnaires, retraités, détenteurs d’obligations) dont tous les revenus sont perçus en monnaie nationale et les entrepreneurs qui sont soumis à la concurrence internationale et donc dont tout ou partie des revenus sont perçus en monnaie internationale (le dollar), un retour aux changes nationaux favoriserait :
- le rentier allemand et défavoriserait l’entrepreneur allemand, ce dont tout le monde en Europe a besoin, y compris l’Allemagne
- l’entrepreneur du sud et défavoriserait le consommateur rentier local. La balance commerciale des pays du Sud retournerait très vite à l’équilibre et la croissance reviendrait dans ces pays, ce qui leur permettrait de servir sans problème les intérêts sur leurs dettes et d’acheter de nouveau des produits à l’Allemagne
Je ne connais pas d’exemple historique où sortir d’une solution technocratique pour aller vers une solution de liberté pour les marchés n’ait pas amené à une amélioration très rapide de la situation. La fin de l’euro ne serait pas une mauvaise nouvelle, ce serait une bonne nouvelle, un peu comme la chute du mur de Berlin.
Le prix ne serait-il pas trop élevé pour les sortants. Dévaluation, renchérissement des prix des importations (dont pétrole), difficulté de financement des banques, de l’Etat, chômage en forte hausse, etc. ?
Honnêtement, le prix à payer pour arrêter cette monstrueuse erreur que nous devons aux Trichet, Delors, Prodi, etc., qui cherchaient tous à recréer l’Empire romain où les libertés individuelles fleurissaient très peu au travers d’un Etat européen supra- national, technocratique et non démocratique, dont leur classe aurait été les maîtres et nous les sujets, me paraît très faible par rapport aux coûts que nous aurons à payer si cette classe, qui elle ne souffre pas, continue à nous entraîner dans ce désastre, tant elle est incapable de reconnaître ses erreurs. Mais comme dans les pays arabes, nous allons assister au grand réveil des peuples et c’est dans ce réveil que réside mon espoir.
Pouvez-vous détaillez le plus précisément possible les enchaînements macroéconomiques que vous imaginez ?
Alors là, honnêtement, aucune idée. Ce n’est pas moi qui ai monté un système qui ne peut pas marcher et dont on ne peut pas sortir. Ce que je sais par contre c’est ce qu’il y aura après quand la poussière sera retombée. La consommation en Europe du Sud a été égale à la consommation gagnée à laquelle il fallait ajouter la consommation « empruntée ». La consommation en Europe du Sud (qui ne pourra plus emprunter) va donc tomber au niveau de la consommation gagnée moins le remboursement des dettes. Parallèlement, les recettes fiscales (TVA) liées à la consommation en Europe du Sud vont s’écrouler et les déficits primaires vont y exploser, malgré, ou à cause devrais-je dire, des augmentations d’impôts, ce qui veut dire que les systèmes étatiques clientélistes vont devoir se reformer dans la douleur et dans l’urgence comme c’est déjà le cas en Grèce, en Espagne, en Italie et bientôt en France. Je répète donc ce que je dis depuis le début de la crise grecque : rien dans les valeurs de consommation en Europe, aucune valeur qui ait un Etat, en particulier du Sud, comme gros client ou comme régulateur. Aucune obligation d’aucun pays du Sud. Se concentrer sur les valeurs exportatrices qui ne vendent rien aux Etats ni à la consommation en Europe.
Ségolène Royal, "tête à claque", veut porter plainte contre VSD
Royal dénonce des "agressions verbales"
« Ségolène Royal dénonce le caractère moralement très violent du dernier numéro de VSD en cette période de fêtes familiales la traitant de "tête à claques" de l'année et autres agressions verbales », selon un communiqué publié jeudi après-midi. « Elle se réserve le droit de porter plainte », précise le texte."L'appât du gain ne saurait tout justifier"
Les motifs de plainte sont nombreux. Ainsi, l'élue socialiste pourrait évoquer : « harcèlement moral (le même article ayant été publié par VSD à la même date l'an dernier) », « atteinte à sa dignité de mère de famille, de tels propos étant particulièrement odieux pour des enfants, même adultes », et enfin « injure publique à l'égard de ses fonctions d'élue qu'elle exerce avec dignité et honnêteté, ces propos étant de nature à porter atteinte à sa réputation locale et internationale ». L'ex-candidate à l'Elysée en 2007 conclut : « L'appât du gain ne saurait tout justifier de la part de journaux à sensation en mal de sujets élevant le débat public. »jeudi 29 décembre 2011
Oui, l'éventuelle perte du triple A de la France serait une catastrophe
L'agence Standard and Poor's a placé il y a une semaine les notes de quinze Etats de la zone euro sous surveillance avec implication négative. Le délai entre un placement sous surveillance et une décision sur la note est généralement de trois mois environ, mais, dans le cas de la zone euro, et tout particulièrement de la France, S & P a laissé entendre qu'il pourrait être beaucoup plus court.
La majorité tente de banaliser l'impact d'une perte du triple A. En réalité, une telle dégradation de la note souveraine de notre pays en pleine tempête sur les marchés contre la zone euro constituerait un événement politique majeur à quatre mois de l'élection présidentielle. Et la fin d'une époque pour notre pays, habitué depuis la création de la zone euro à bénéficier de taux d'emprunt très bas pour financer la dérive de ses déficits.
1. Sur le plan financier, tout d'abord, les implications d'une perte du triple A seraient réelles sur les charges annuelles de la dette, dans les prochains budgets de l'Etat.
Certes, les taux d'intérêt servis à l'émission de la dette française se sont déjà dégradés : le spread OAT-Bund, qui mesure l'écart de taux d'intérêt entre les emprunts d'Etat français à dix ans (les obligations assimilables du Trésor) et les emprunts d'Etat allemands de même durée et qui indique donc la différence de solidité financière que les grands créanciers internationaux établissent entre les deux pays, s'établit déjà à 125 points de base (1,25 %), contre 30 points en mai : les marchés nous notent donc déjà en BBB +. C'est aujourd'hui la prime réclamée par les investisseurs pour acheter de la dette française plutôt qu'allemande.
Toutefois, une dégradation "officielle" de la note de la France, qui plus est de deux crans comme il est possible, constituerait une étape décisive d'un mouvement de réajustement à la hausse du risque français. Ce réajustement pourrait atteindre rapidement jusqu'à 1 % d'intérêt supplémentaire (100 points de base). Dans cette hypothèse, réaliste, les taux français à 10 ans, actuellement de 3,1 %, quitteraient la proximité des rives des taux allemands (aujourd'hui de 1,85 %) pour se rapprocher, à 4 %, voire plus, des niveaux de taux appliqués à l'Espagne (5,4 %) ou à l'Italie (6,7 %).
L'impact de ce point d'intérêt supplémentaire sur nos charges d'intérêts annuelles serait très conséquent, et ce rapidement : de l'ordre de 2,5 à 3 milliards d'euros annuels à l'horizon de douze à dix-huit mois, avant d'atteindre près de 15 milliards d'euros par an à l'horizon 2017, une fois répercuté sur l'ensemble de notre stock de la dette publique, dont la maturité est proche de cinq ans. Quinze milliards, soit l'équivalent de deux points de TVA, ou encore de la somme des budgets alloués au ministère de la culture, de l'agriculture, des affaires étrangères, de l'écologie et des transports...
L'incidence d'une perte du triple A est donc très loin d'être négligeable. Elle serait également durable, la position de la France par rapport aux autres grands Etats européens étant également peu favorable sur les autres critères d'appréciation retenus par les marchés que sont le déficit primaire, le rythme de l'ajustement, la flexibilité de ses dépenses, ses marges de manoeuvre fiscales ou encore la situation de sa balance des paiements. Nous pourrions par conséquent mettre plusieurs années à en retrouver le niveau.
Et tout cela chargerait encore un peu plus la barque du programme d'ajustement nécessaire pour revenir à une trajectoire soutenable des finances publiques, déjà estimé selon les économistes à près de 80 milliards d'euros.
2. La perte de son AAA par la France aurait également un impact majeur sur les mécanismes de solidarité européens qui viennent d'être difficilement mis en place pour contenir la crise de la zone euro.
Un éventuel abaissement de la note française, deuxième contributeur au Fonds européen de stabilité financière (FESF), pèserait inévitablement sur la notation de cet instrument financier indispensable pour gérer la crise de la dette. Elle aggraverait sans nul doute les risques d'assèchement du marché du crédit en Europe, au moment où la zone euro y est plus que jamais confrontée, contraignant la Banque centrale européenne (BCE) à jouer les pompiers de service.
Les entreprises françaises, les moins bien notées d'entre elles, souffrent déjà depuis plusieurs semaines de la nervosité des marchés sur les incertitudes des mois à venir. Une perte du triple A de la France se traduirait immédiatement par des implications négatives sur leurs conditions de financement et des difficultés accrues à accéder au marché, au moment où elles planifient leurs investissements pour l'année à venir. Et alors même qu'elles s'apprêtent à affronter un ralentissement de leurs commandes et de leurs exportations en Europe, dans un contexte de marges laminées par la hausse des prix des matières premières et du pétrole.
3. Enfin, la dégradation de la note de la France sur les marchés constituerait un événement politique majeur, à quatre mois de l'élection présidentielle.
Elle remettrait en cause le discours asséné par la majorité depuis près de dix-huit mois, qui a présenté le maintien de la crédibilité financière de notre pays sur la scène internationale comme la contrepartie du "plus d'impôt et de rigueur" mis en oeuvre en France et accru depuis le mois d'août dans le cadre du programme antidéficit du gouvernement.
Dans le domaine fiscal, les prélèvements ont déjà augmenté d'une vingtaine de milliards d'euros cette année et augmenteront encore de 20 milliards supplémentaires en 2012, avant une dizaine de milliards de plus en 2013. 20 + 20 + 10 = 50. D'ici à la fin de l'année 2013, la France subira, avec 50 milliards d'euros de plus en trois ans, la hausse d'impôts la plus importante jamais enregistrée depuis la création de la Ve République.
Le gouvernement avait jusqu'ici tenté d'occulter la réalité de ce choc fiscal considérable, en privilégiant la multiplication de nouvelles taxes ou mesures d'assiettes à la hausse générale des taux des grands impôts d'Etat, une première "ligne Maginot" qui s'est effondrée avec les hausses du dernier budget 2012 sur la TVA et l'impôt sur le revenu...
La perte du triple A viendrait remettre en cause la seconde ligne de défense du gouvernement : la nécessité de maintenir la notation de la France sur les marchés. D'ici quelques semaines, les Français pourraient donc malheureusement se retrouver confrontés à la fois à la hausse très importante des impôts, et à la dégradation de notre note sur les marchés. Sans plus de visibilité sur la manière de se sortir de ce piège de la dette, qui menace aujourd'hui son économie.
mercredi 28 décembre 2011
2011, l’année du traducteur
Pas de chance. Si l'on en croit l'Ancien Testament, cette volonté d'union de l'humanité n'était pas du goût du Tout-Puissant. Le désir démiurgique de l'homme était donc voué à l'échec, et le projet avorté a été baptisé Babel.
Comme nous le précise [la Bible traduit par Louis Segond], “c'est là que l'Eternel confondit le langage de toute la terre”. Et pour faire bonne mesure, il dispersa sur toute la surface du globe ces peuples aux langues désormais différentes.
Les Terriens parlent une seule langue
En ce début de XXIe siècle, le monde demeure un patchwork de plus de 5 000 langues distinctes et concurrentes. Pourtant, pour qui rêve encore d'une langue universelle, les perspectives ont rarement été aussi encourageantes : 2011 a été une année hors du commun pour l'art de la traduction. Serait-il donc possible de rebâtir la tour de Babel ?De nombreux linguistes rejoignent désormais l'idée pionnière du philosophe Noam Chomsky selon laquelle, en dépit de lexiques mutuellement incompréhensibles, “les Terriens parlent une seule langue” – cela sauterait d'ailleurs aux yeux de tout Martien de passage, assure Chomsky. Pour toutes sortes de raisons, jamais nous n'avons été aussi proches de la compréhension mutuelle.
Grâce notamment à la force de frappe des médias internationaux, un marché d'une ampleur inédite se fait jour pour la littérature traduite, en particulier en anglais britannique ou américain.
Des versions qui ont parfois avec l'original aussi peu de ressemblance que l'envers d'un tapis persan avec son endroit – mais cela ne semble en rien entamer leur attrait pour le lecteur.
Depuis peu, une soif nouvelle de “fictions étrangères” (en témoignent par exemple la trilogie Millenium de Stieg Larsson, ou 1Q84, d'Haruki Murakami) est venue nourrir une tendance de fond, renouvelant du même coup le lectorat de certaines superstars de la littérature internationale tels Umberto Eco, Roberto Bolaño et Péter Nádas.
Il faut sans doute remonter aux années 1980, et au succès international des romans de Milan Kundera, Gabriel García Márquez et Mario Vargas Llosa, pour retrouver une volonté aussi marquée d'ouvrir le marché du livre aux fictions traduites.
Les traducteurs sont des rockstars
De nouvelles éditions [en anglais] de Guerre et Paix de Tolstoï, de Madame Bovary de Flaubert ou de A la Recherche du temps perdu, de Proust, poussent sous le feu des projecteurs les traducteurs, espèce timide s'il en est.Leur confrère David Bellos, dont le dernier ouvrage, intitulé Is That A Fish in Your Ear? Translation and the Meaning of Everything, paru cet automne, souligne pourtant qu'au Japon, “les traducteurs sont des rockstars” et possèdent même un ouvrage consacré aux cancans de leur milieu, La vie des traducteurs, le B.A.-BA.
Cette explosion du lectorat mondial de fictions n'aurait pas été rendue possible sans un autre phénomène : selon le British Council, confirmé par de nombreuses autres sources fiables, près de la moitié de la population mondiale, soit 3,5 milliards d'individus, possède au moins “des notions d'anglais”. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, une langue peut être transmise et comprise presque partout sur la planète.
Ce phénomène linguistique inédit est soutenu par la puissance des médias. Lindsey Hilsum, responsable du service étranger de la chaîne britannique Channel 4 News, qui avait demandé le sens d'un graffiti en arabe peint sur un mur de Tripoli, a été surprise par le clin d'œil interculturel : “Kadhafi, vous êtes le maillon faible. Au revoir.” .
Devant ces horizons nouveaux, Google, on ne s'en étonnera pas, est à l'avant-garde de la prochaine révolution de la traduction, modifiant ses techniques et sa portée. Pour rivaliser avec cette pratique éminemment humaine qu'est la traduction, le géant de l'Internet a lancé un programme approchant le graal de l'intelligence artificielle, capable de traduire le “langage naturel”.
Google Traduction puise dans de richissimes archives de traduction et se fonde sur les probabilités pour déduire le sens le plus probable, en fonction du contexte.
Pour cela, le service dispose d'une base de données de plusieurs milliers de milliards de mots issus de documents des Nations unies, de la série des Harry Potter, d'articles de presse ou de documentations et rapports d'entreprises.
Le rêve de la traduction parfaite
Le rêve d'une vraie langue universelle repose, au fond, sur celui de la traduction parfaite. Outre les enseignements que nous offre l'épisode de Babel, l'histoire de la Bible elle-même et de ses versions est édifiante.Cette année, le 400e anniversaire de sa plus prestigieuse traduction en anglais, la Bible du roi Jacques (King James Bible) aura été l'occasion de réjouissances, mais aussi de poursuivre la réflexion : peut-on fournir une traduction idéale, ou définitive, de pareille œuvre ? Toute nouvelle version n'est-elle pas inévitablement marquée par le contexte social et culturel dans lequel a travaillé le traducteur ?
Le sort que connaissent les traductions postérieures de la Bible en anglais témoigne de la difficulté à rendre un texte de façon intemporelle dans une langue qui est, elle, en perpétuelle évolution. Les chantres de la Bible du roi Jacques, traduite du temps de Shakespeare, sont horrifiés par certaines tournures des traductions modernes, qu'ils jugent ridicules.
Ainsi, les “wolves in sheep's clothing” [Matthieu 7:15, “Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs”], retraduits dans la New English Bible, semblent tout à coup sortir d'un film des Monty Python – “men dressed up as sheep” [littéralement des “hommes déguisés en brebis” ; d'ailleurs traduit par “déguisés en agneaux” dans la dernière traduction française en date, confiée à des écrivains, La Bible, nouvelle traduction, Bayard, 2001].
Certes, 2011 a bien été un excellent cru pour la traduction, et la compréhension mutuelle entre les hommes bénéficie bien d'avancées technologiques majeures, mais les fameux jeux de langage de Wittgenstein ont encore de beaux jours devant eux.
Face à la multiplicité des langues de ce monde, Google Traduction continuera ainsi de buter sur le casse-tête de la saucisse de Francfort. Non, il ne s'agit pas d'une énigme pour linguistes allemands, mais d'une question simple. Que désigne un “hot dog” en anglais ? Un sandwich garni d'une saucisse, ou un adorable chiot ?
Dix ans, ce devrait être au moins l’âge de raison pour l’euro. Mais c’est encore de maladie infantile dont souffre la monnaie unique européenne. Alors qu’on la croyait à l’abri des mauvaises infections, la voilà qui connaît même l’un de ces accès de fièvre répétitifs qui peuvent à tout moment l’emporter pendant l’hiver. Le plus triste, c’est que personne n’éprouve de véritable affection pour elle. Pas même d’attachement particulier au delà, pour ses protecteurs, de la certitude de sa nécessité. Aura-t-elle jamais été populaire ? Trop nordique dans son dessin. Trop allemande dans sa rigueur. jusqu’à son nom - préféré à «l’écu » de VGE qui sonnait tellement français - jugé d’emblée froid. Impersonnel. Comme « la zone » sur laquelle elle règne qui suggère davantage les urgences hospitalières - il faut la sauver ! - que le voyage dans l’histoire que nous proposaient Pasteur ou Richelieu.
Ah, la nostalgie du franc… Elle ne s’est pas vraiment éteinte, animée par le souvenir flou de l’âge d’or des trente glorieuses. Et régulièrement revient la tentation de ressusciter la semeuse des rêves de prospérité d’une France pleinement souveraine et maîtresse absolue de son destin monétaire et politique. Et qu’importe si cette illusion anachronique coûterait des fortunes, elle berce les langueurs monotones.
L’euro a l’odeur aigre de la crise après avoir longtemps traîné derrière lui un lourd parfum de soupçon. Le passif psychologique qui leste son image est chargé. Calcul impossible, la division par 6,55 avait servi - une bonne partie de l’opinion en reste persuadée - à dissimuler une augmentation des prix. Désormais, on lui reproche d’avoir incité les démocraties à remplir leurs valises de dettes jusqu’à ce qu’elles deviennent des boulets paralysants. Et qu’ils sont agaçants ces Britanniques qu’on disait isolés avec leur livre sterling avec leur livre sterling, et qui paraderaient presque aujourd’hui avec un AAA que la Banque d’Angleterre rend nettement plus durable que le nôtre. Quant aux autres Etats sceptiques qui ne tentèrent pas l’aventure, eh bien ils entendent le rester.
Les vertus de la faible inflation et du dynamisme des échanges que portait l’euro ont été inhibées par la mauvaise coordination manifeste de ses opérateurs. Les nuits bruxelloises de l’automne 2011 au chevet de l’objet sulfureux ont fait oublier la légèreté du printemps 2002 quand il avait rapproché Paris d’Amsterdam, Berlin de Madrid, Rome de Dublin. Contre toute attente l’argent - un seul et même argent - avait alors généré une furtive fraternité.
Des élections législatives anticipées fin avril en Grèce
Des élections législatives se tiendront en Grèce après Pâques, fin avril, a annoncé mardi 27 décembre le ministre des finances Evangelos Vénizélos, ajoutant que l'avenir du pays se jouerait le mois prochain sur le plan de refinancement de la dette.
"L'avenir du pays se décidera entre le 16 janvier et les deux ou trois semaines suivantes, au cours des négociations sur le nouveau programme" d'aide de la zone euro, dont le plan de refinancement de la dette, a ajouté M. Vénizélos lors d'une réunion du parti socialiste Pasok, l'une des trois formations de la coalition gouvernementale du premier ministre, Lucas Papademos.Le porte-parole de ND, Yannis Michelakis, a en effet déclaré mardi que son parti accepterait sous certaines conditions de repousser la date des élections, mais pas au-delà de la Pâque orthodoxe qui tombe le 15 avril. "Tout changement de la date du 19 février, sur laquelle nous nous étions mis d'accord, dépend des discussions sur la dette", a-t-il rappelé sur la radio Vima.
L'APPLICATION DU PLAN D'AIDE
M. Papademos, un technocrate, dirige le gouvernement formé en novembre par le Pasok, le parti socialiste auparavant seul au pouvoir, le parti de la Nouvelle Démocratie et le parti d'extrême droite Laos.
Sa principale tâche est la définition des modalités et l'application du deuxième plan d'aide de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI), convenu en octobre. Il doit aussi faire passer au Parlement grec les mesures d'austérité promises en échange de cette aide.
Une troïka représentant l'UE, le FMI et la Banque centrale européenne (BCE) est attendue en janvier à Athènes pour vérifier si les objectifs fixés dans un premier plan d'aide en 2010 ont été atteints par la Grèce et comment ce pays prépare les mesures pour obtenir le deuxième volet de l'aide.
Avec une économie en pleine récession, le gouvernement a de plus en plus de mal à atteindre ces objectifs d'assainissement des finances publiques et certains au sein du cabinet commencent à suggérer que d'autres mesures d'austérité seront nécessaires.
Poutine : «Je n'ai pas besoin de tricherie pour gagner»
Le premier ministre russe a une nouvelle fois exclu mardi de remettre en cause le résultat des législatives avant d'annoncer la promotion de Vladislav Sourkov, proche conseiller et théoricien de la «démocratie dirigée».
Faute de «programme unifié», de «moyens compréhensibles», «d'objectifs clairs» et de leaders «capables de faire des choses concrètes», l'opposition se contente, selon lui, de «délégitimer le processus électoral». Or, affirme-t-il ,«il ne saurait être question de discussions sur une révision» des résultats des législatives. «Nous devons mettre un terme à toutes ces insinuations», conclut-il.
«Le pouvoir en place est dans un cul de sac historique», relève Andreï Illarionov, président de l'Institut d'analyse économique. «Il s'attache à provoquer et à discréditer les organisateurs des manifestations, mais surtout, il prépare sa revanche», juge cet économiste qui n'exclut pas «une répression brutale, à la biélorusse».
Rassemblement anti-fraudes
Lundi, deux militants d'opposition, Yaroslav Nikitenko et Serguei Oudaltsov, ont été condamnés à 10 jours de prison. Oudalstov, leader du Front de gauche, venait tout juste de purger une peine de 15 jours pour avoir participé au tout premier rassemblement anti-fraudes, organisé le 4 décembre, jour du scrutin. «Son seul moyen de résister est une grève de la faim qui met sa vie en danger. C'est l'arbitraire le plus total!», s'inquiète l'étoile montante de la contestation, le sulfureux blogueur Alexeï Navalny, qui réclame sa libération immédiate.En parallèle, Vladimir Poutine s'attèle à réunir ses barons les plus loyaux. Après avoir été désigné, la semaine dernière, chef de l'administration présidentielle, Vladislav Sourkov, architecte des mouvements de jeunesse pro-Kremlin et principal idéologue de la «démocratie dirigée» , a été nommé mardi vice-premier ministre. Son admiration pour l'homme fort du pays est inconditionnelle: «Je pense que Poutine est un homme que Dieu et le destin ont envoyé à la Russie lorsqu'elle traversait une période difficile», déclarait-il en juillet.
En verrouillant son système, Vladimir Poutine semble galvaniser davantage ceux qui exigent son départ. «Ce vote qui est prévu ne peut pas être considéré comme une élection. Elle ne sera pas légitime quoiqu'il arrive. Nous ne la reconnaîtrons jamais», martèle Alexeï Navalny, qui n'exclut pas de se déclarer candidat si la rue réussit à obtenir «des élections libres». Pour transcender les dissensions qui agitent la nébuleuse de l'opposition, il appelle les Russes à sortir encore plus massivement dans la rue: «Peut-être que c'est une vision trop primaire, mais si un million de personnes sortent dans la rue, ils ne pourront rien nous faire. Ils devront satisfaire nos revendications»
Le coût des débats PS pas imputé à Hollande pour 2012
La commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques considère que les dépenses des médias pour couvrir la campagne «n'ont pas été exposées au profit direct» du candidat PS à l'Elysée. Elles ne peuvent donc pas être imputées à ses comptes de campagne.
La commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a tranché. Les dépenses consenties par les chaînes de télévision et de radio dans le cadre des primaires socialistes ne seront pas imputées aux comptes de campagne de François Hollande. «Sous réserve des observations éventuelles du Conseil constitutionnel, la commission considère (…) que de telles dépenses, qui n'ont pas été exposées au profit du candidat désigné in fine et en vue de son élection, n'ont pas à être rattachées à son compte de campagne», a expliqué le président de la commission, François Logerot, en réponse à l'UMP qui avait soulevé le problème le 9 décembre dernier.
Le parti majoritaire, par la voix de Franck Riester, son secrétaire national en charge de la communication, avait demandé à la CNCCFP si les dépenses des médias devaient être intégrées au compte de campagne du candidat socialiste, pointant également du doigt un partage inégal, selon lui, du temps de parole dans les médias entre l'UMP et le PS au troisième trimestre 2011. Contacté par Le Figaro, le député de Seine-et-Marne n'était pas joignable dans l'immédiat.
Une primaire rentable pour le PS
«Les dépenses engagées lors de ces émissions se rapportent à des confrontations contradictoires entre plusieurs pré-candidats du même parti, en vue de la désignation de l'un d'entre eux», a justifié François Logerot dans un courrier adressé au secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé. Mais la primaire a rapporté au Parti Socialiste entre 1 et 1,5 millions d'euros, selon des chiffres que le parti a lui-même communiqués.
Un excellent résultat, probablement réalisé grâce à la médiatisation dont a bénéficié le processus de désignation du candidat socialiste. Car si sa médiatisation de la primaire n'a pas rapporté directement de l'argent au parti, elle lui a assuré une véritable popularité, notamment par le biais des quatre débats télévisés organisés et diffusés à des heures de grande écoute en septembre et octobre.