mercredi 10 octobre 2012
La chancelière de fer
La chancelière de fer
Des dizaines de milliers de manifestants conspuant Angela Merkel et
l’Allemagne, des drapeaux à croix gammée, la chancelière caricaturée
sous les traits d’Hitler… Ce qui s’est passé à Athènes est scandaleux
mais témoigne en même temps du désarroi jusqu’à l’excès chez nombre
d’Européens, et pas seulement chez les Grecs. Comme si l’Europe et son
euro étaient devenus synonymes d’austérité estampillée par le « made in
Germany » qui dicterait à tous la politique de rigueur pour sortir de la
crise.
Voilà, bien sûr, un filon rêvé par les populistes
d’extrême droite et d’extrême gauche, toujours prompts à accuser l’«
autre » et dénonçant au passage leurs propres gouvernants ! En les
ravalant au rang d’incapables comme cette oligarchie conservatrice et
socialiste qui, depuis des lustres, se partage le pouvoir à Athènes.
Elle court de scandale en scandale, ne sait ou ne veut pas appliquer les
réformes les plus élémentaires, en commençant par rentrer les impôts.
Tout en tendant la sébile.
Nulle part en Europe (pas en Espagne !)
la situation n’est aussi dramatique qu’en Grèce. Mais partout le
mécontentement grandit devant les coupes sociales, les tours de vis
fiscaux, les pertes d’emplois et la paralysie des pouvoirs en place
minés par la récession ajoutée à la crise des dettes souveraines.
Certes,
la conjoncture dicte ses lois. Cependant, elle n’interdit pas aux
Européens de balayer devant leur porte. En commençant enfin par changer
de politique monétaire, en arrêtant aussi la désastreuse habitude du «
un pas en avant suivi d’un pas en arrière ». On l’a vu lundi avec
l’adoption « définitive » du Mécanisme européen de solidarité (MES)…
dont Berlin conteste déjà certaines modalités, du moins pour l’un ou
l’autre pays.
Toute promesse électorale oubliée, la France « de
gauche » vient d’adopter le fameux « traité budgétaire Merkel-Sarkozy ».
Permettra-t-il à Paris, au diapason avec Rome et Madrid, de davantage
peser sur Berlin ? Il faut l’espérer. Cependant, la question reste
ouverte. L’Allemagne, bien qu’à un an des législatives, est déjà en
campagne électorale. Tout en liant dans ses discours les intérêts
allemands aux intérêts européens, Angela Merkel sait cultiver sa
popularité de « chancelière de fer ». Face aux « cigales »…
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire