mercredi 10 octobre 2012
Peut mieux faire
Peut mieux faire
François Hollande ne pouvait
espérer meilleure promotion pour son projet de refondation de l'école
que l'annonce, pendant son discours, de l'attribution du prix Nobel de
physique à un chercheur français. Illustration parfaite de l'ambition
présidentielle, cette haute distinction n'a pourtant pas compensé le
côté trop classique des orientations proposées pour redonner du lustre à
école. La concertation et la consultation des experts, toujours les
mêmes, ne suffisent à affirmer que ce projet engagera notre système
éducatif dans la modernité. Lesdits experts n'ont d'ailleurs pas donné
de véritable contenu à François Hollande et on avait du mal à entendre
comment le changement sera conduit. À comprendre aussi en quoi le mot
magique de formation des maîtres réglera les problèmes de l'Éducation
nationale.
Dans une école malmenée
par les précédents budgets et dans le contexte des restrictions
budgétaires, la volonté de François Hollande d'en faire sa priorité est
ressentie, c'est vrai, comme un progrès. Pourtant à y regarder de près
ce sont là les mêmes propositions que celles que l'on entend depuis
vingt-cinq ans. Quatre jours et demi, scolarisation des enfants de deux
ans, lutte contre l'échec, savoirs fondamentaux… C'est bien, mais il
s'agit là des objectifs de base de l'école, pas des axes pour sa
refondation.
On attendait plus innovant
que ce catalogue finalement semblable à ce que nous répètent les
ministres de l'Éducation successifs de droite comme de gauche. Quand,
comme cela a été le cas tout au long de la campagne, on en a fait
l'alpha et l'oméga du renouveau politique, la refondation de l'école
aurait mérité plus solide charpente. Une réflexion sur le recalibrage du
métier d'enseignant, sur la pédagogie, sur le temps périscolaire, la
violence… On ne change pas la machine aussi facilement.
Sur ces orientations,
plus que sur tout autre dossier, la méthode Hollande sera mise à
l'épreuve. La tâche de Vincent Peillon pourrait ne pas être simple quand
viendra le temps de la mise en musique et de la mise en 'uvre des
principes d'organisation. Personne bien sûr ne sera contre les
intentions. Mais c'est un peu comme quand on dit que ce serait mieux
s'il faisait beau.
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