mardi 19 juillet 2011
Happés par le piège afghan
L'hommage rendu ce jour par la République aux sept soldats français tués en Afghanistan la semaine dernière est la moindre des reconnaissances pour ces jeunes hommes engagés à l'autre bout du monde. Il doit aussi faire penser à ces centaines de blessés, laissés dans l'ombre depuis dix ans. Il remet en lumière cette guerre, dont l'objectif s'est dissous et dont nul ne voit plus le bout. Et ce n'est pas l'annonce récente par le président d'un retrait de mille soldats d'ici fin 2012, puis celui des 3 000 autres d'ici 2014 qui va rassurer. Les Canadiens viennent de terminer leur repli, après bien d'autres nations. Le relais aux soldats afghans, souvent corrompus ou infiltrés par les talibans, ne suscite guère de confiance. Entre corruption des anciens chefs de guerre promus au gouvernement et le trafic florissant de la drogue, la sécurité du pays recule, avec toujours plus de morts, comme encore hier un proche conseiller du président assassiné dans sa maison à Kaboul même. L'ONU elle-même semble avoir renoncé, retirant vendredi 14 chefs talibans de la liste des sanctions, dans l'espoir de les distinguer d'Al-Qaïda et de tenter de nouer un dialogue. De quoi faire sourire ces combattants qui renforcent peu à peu leur emprise morale et politique sur le terrain, à défaut d'être triomphants par les armes. Plus que jamais, le débat sur le maintien sur place de nos forces armées pendant encore trois années promises à une escalade de la violence doit être réengagé. La lutte contre le terrorisme a d'autres voies que celles des vallées afghanes et de l'alignement sur les États-Unis
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