Le candidat à la primaire socialiste François Hollande devrait être prochainement entendu par les policiers chargés de l'enquête sur les accusations de tentative de viol portées par Tristane Banon contre DSK, selon une source proche de l'enquête citée par l'AFP.
La date de cette audition par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne n'a pas été fixée, a-t-on ajouté. Selon LeFigaro.fr cela pourrait être en septembre, quelques semaines avant la primaire socialiste. Il sera entendu "comme toutes les personnes ayant pu recevoir des confidences" de Tristane Banon, précise une source judiciaire à Reuters. "Il n'y a rien de nouveau. M. Hollande n'est pas ciblé particulièrement".
Si François Hollande se trouve obligé de se justifier à nouveau sur cette affaire qui ne le concerne qu'indirectement, c'est parce que l'entourage de Tristane Banon a répété que l'écrivaine puis sa mère s'étaient confiées à lui à l'époque des faits, qui se seraient déroulés en février 2003 selon son avocat, David Koubbi.
"UN INCIDENT SUPPOSÉ DONT JE N'AI PAS CONNAISSANCE DANS LE DÉTAIL"
Interrogé par des journalistes en marge d'un déplacement en Martinique, le 4 juillet, François Hollande avait expliqué qu'il n'avait "pas connaissance dans le détail" des faits allégués par la jeune femme. "Sa mère, Anne Mansouret, avait évoqué un incident qui se serait passé, je n'en savais pas plus", avait-il indiqué non sans un certain agacement : "Je veux absolument mettre un terme à toutes ces polémiques, rumeurs ou colportages."
François Hollande nie aujourd'hui avoir donné tout "conseil". Dans ses déclarations du lundi 4 juillet, il n'exclut cependant pas d'avoir été "au courant" d'une partie de l'affaire, mais réfute les propos de Tristane Banon, selon laquelle il lui aurait conseillé de porter plainte. "Moi, je ne conseille ni ne déconseille à personne de porter plainte quand il se passe un événement de nature de violence personnelle. Si j'ai pu être au courant là d'un incident, je n'ai jamais formulé quoi que ce soit, un conseil, ou une interdiction. Ce n'était pas au premier secrétaire de l'époque de savoir ce qu'il y a lieu de faire lorsqu'il se passe un incident supposé ou réel", a-t-il souligné.
"Ma cliente sait très bien ce que M. Hollande lui a dit et a dit à sa mère. Qu'il assure ne pas se souvenir de ça est scandaleux", a déclaré Me Koubbi à Rue 89. Fin juin, l'avocat avait déjà livré sa version, accusant François Hollande "d'amnésie" : celui-ci aurait téléphoné à Tristane Banon "dans les jours ou les semaines" suivant les faits, après avoir insisté auprès de sa mère, Anne Mansouret, une élue PS de Haute-Normandie, pour qu'elle porte plainte.
>> Pour en savoir plus lire "François Hollande rappelé au souvenir de l'affaire Tristane Banon"
ANNE MANSOURET ET L'EX-ÉPOUSE DE DSK ENTENDUES
Toujours dans le cadre de cette affaire, l'ex-épouse de Dominique Strauss-Kahn Brigitte Guillemette, également marraine de Tristane Banon a été entendue comme témoin par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), a-t-on précisé de source judiciaire, confirmant une information du point.fr.
La mère de Tristane Banon, Anne Mansouret, a déclaré récemment dans plusieurs entretiens à la presse qu'elle avait contacté peu après les faits l'ex-épouse de DSK qui était une de ses amies, afin de rencontrer l'ancien dirigeant socialiste pour évoquer avec lui l'agression présumée subie par sa fille. "Tous les éléments cités par Anne Mansouret qui pouvaient accréditer la véracité de la tentative de viol ont été démentis par l'intéressée", affirme un enquêteur au Point.fr. "Brigitte Guillemette a déclaré qu'elle n'avait jamais reçu d'appel de la mère de Tristane Banon. C'est au contraire elle qui a pris contact avec Anne Mansouret pour faire cesser la rumeur. Conversation qui s'est déroulée devant témoin, a-t-elle répété aux policiers" indique lePoint.fr.
Selon lexpress.fr, Anne Mansouret a également été entendue par les policiers, le 13 juillet. Elle aurait reconnu avoir elle même eu une relation sexuelle avec Dominique Strauss-Kahn, "une relation consentie mais clairement brutale, selon ses dires, qui se serait déroulée dans un bureau de l'OCDE, à Paris, où DSK avait été nommé, en 2000, conseiller spécial du secrétaire général de l'organisation. Un acte qu'elle n'a jamais voulu renouveler" indique le site internet. Elle aurait décrit DSK "comme un prédateur qui cherche non pas à plaire mais à prendre, se comportant avec l'"obscénité d'un soudard".
Pour l'ancien patron du FMI, la scène que Tristane Banon a racontée lors d'une émission télévisée en 2007, puis dans un entretien au site internet AgoraVox en 2008, est "imaginaire". Ses avocats ont déposé plainte pour dénonciation calomnieuse auprès du parquet de Paris.
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