TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 19 juillet 2011

La paralysie


Vendredi 15 juillet, les chefs d'Etat et de gouvernements de l'UE devaient se réunir d'urgence pour débattre des réponses à apporter à la crise de la zone euro. C'était le souhait du président du Conseil européen Herman Van Rompuy, qui tente depuis sa nomination de s'imposer comme l'animateur de ce prestigieux aéropage. Las, les dirigeants européens, Angela Merkel en tête, ont décliné l'invitation, démontrant leur incapacité à agir face à ce qui ressemble de plus en plus à un événement potentiellement mortel pour l'Union européenne telle que nous la connaissons.
Le panorama de la situation est connu : la Grèce s'approche de la faillite malgré la rigueur et l'argent de l'UE et du FMI; les dettes portugaise et irlandaise sont désormais qualifiées de "pourries" par les agences de notation et l'Italie est contrainte d'adopter un plan de 40 milliards d'économies quasiment le couteau sous la gorge. Face à cela, les Dix-Sept de la zone euro, la Banque centrale européenne et la Commission se disputent sur la stratégie à adopter. "Par absence de direction politique, on chicane sur les conditions de la participation du secteur bancaire au nouveau plan d'aide à la Grèce. Mais, messieurs les ministres, c'est s'occuper d'un rhume quand le cancer menace !", se désolait Le Monde au lendemain de la dernière réunion infructueuse des ministres des Finances.
Nos dirigeants ont pourtant des circonstances atténuantes, qui sont en même temps des raisons de s'inquiéter davantage. La première, comme l'explique Die Zeit, est qu'ils doivent choisir entre d'un côté la pression politique intérieure pour ne plus financer des plans de sauvetage visiblement inefficaces qui pèsent sur les populations sans gêner les banques, et de l'autre un secteur financier qui impose son rythme, fragilise les Etats mais garde un argument de poids : son argent est indispensable pour financer les emprunts des Etats.
La seconde vient d'outre-Atlantique. Le 14 juillet, l'agence Standard & Poor's a menacé de dégrader la note des Etats-Unis. A Washington, Barack Obama a jusqu'à présent échoué à convaincre les républicains de l'aider à établir un budget. La crise financière qui ébranle l'Europe menace donc de fragiliser l'Amérique, ce qui aggraverait encore la situation sur notre continent. Sans que les responsables américains semblent plus à la hauteur de la tâche que les Européens.
Indécis, incompétents ou simplement paralysés par l'enjeu et le sentiment de ne plus maîtriser le destin de leurs pays, les dirigeants européens vont pourtant devoir faire preuve de détermination. Mais bien malin qui peut dire quelle est la bonne marche à suivre.

0 commentaires: