Les gouvernements européens tableraient sur la création d'une taxe bancaire pour faire participer le secteur privé au sauvetage des finances de la Grèce, selon des informations de presse.
Alors qu'un sommet extraordinaire de la zone euro est prévu jeudi, les gouvernements européens tablent sur la création d'une taxe bancaire pour faire participer le secteur privé au sauvetage des finances de la Grèce, affirme le quotidien allemand Die Welt du lundi 18 juillet.
Cette taxe concernerait même les banques qui ne sont "pas directement engagées en Grèce", écrit le journal en citant des sources diplomatiques de haut rang et impliquées dans le dossier.
Selon ce scénario, le secteur bancaire privé devrait par ailleurs "contribuer à un rachat des obligations grecques", écrit Die Welt, sans détailler sous quelle forme.
Mais d'après le quotidien, certaines personnes influentes au sein du Fonds monétaire international souhaitent que l'institution de Washington ne participe pas aux nouvelles mesures de sauvetage de la Grèce. "Beaucoup de gens au FMI en ont ras-le-bol" et doutent sérieusement que la Grèce puisse mener à bien et dans le temps voulu les mesures d'économies prévues, ont indiqué des diplomates européens cités par le journal.
Une taxe bancaire en Allemagne
Die Welt, sans indiquer d'où vient l'idée d'une taxe bancaire pour aider la Grèce, rappelle que l'Allemagne va prélever à partir de l'automne une taxe sur les profits de ses banques pour alimenter un fonds qui prendrait en charge les aides aux établissements financiers du pays en cas de prochaine crise.Interrogée pour savoir si le plan serait adopté "cette semaine", la ministre française du Budget Valérie Pécresse a répondu: "nous espérons qu'un plan soit adopté et, de ce point de vue, les déclarations de (la chancelière allemande) Angela Merkel d'hier disant qu'elle souhaite qu'il y ait du concret jeudi (...) vont dans le très bon sens".
Restructuration de la dette
La chancelière allemande Angela Merkel n'a pas de son côté catégoriquement exclu dimanche une restructuration de la dette grecque et indiqué qu'elle se rendrait jeudi à Bruxelles, au sommet extraordinaire de la zone euro uniquement "s'il y a un résultat" concret en vue. "Nous essayons de faire tout ce que nous pouvons pour éviter quelque chose d'encore plus dur (que l'inclusion de créanciers privés). Mais je le dis clairement: l'inclusion de créanciers privés montre déjà que nous avons un problème particulier avec la Grèce à cause de sa dette très très importante", a-t-elle déclaré.Avant l'annonce vendredi soir par Bruxelles d'un sommet extraordinaire jeudi prochain, l'Allemagne avait freiné des quatre fers: le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, avait dit que la réunion ne "faisait sens" que si un programme d'aide pour la Grèce concret y était adopté.
Athènes obtient le soutien des Etats-Unis
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a fait part dimanche de l'entier soutien des Etats-Unis aux efforts de la Grèce pour surmonter sa crise financière, estimant qu'Athènes prenait des mesures difficiles mais nécessaires pour renouer avec la croissance."Les Etats-Unis soutiennent pleinement le gouvernement (du Premier ministre George) Papandréou dans ses efforts pour adopter les réformes nécessaires à une remise sur les rails de la Grèce, sur le plan financier, et pour rendre l'économie grecque plus compétitive", a-t-elle dit."La Grèce a inspiré le monde entier par le passé et j'ai entièrement confiance dans le fait que vous le ferez de nouveau", a ajouté Hillary Clinton au terme d'un entretien avec le ministre grec des Affaires étrangères, Stavros Lambrinidis, à Athènes.
Les dirigeants de la zone euro doivent tenir un sommet extraordinaire jeudi à Bruxelles pour débattre des moyens de mettre en place un deuxième plan d'aide financière à la Grèce, sur fond de risque de contagion de la crise de la dette à des pays comme l'Espagne et l'Italie et de risque d'une sortie de la zone euro pour certains membres de l'Union européenne.
Lundi après-midi, les taux grecs à 10 ans ont atteint un nouveau plus-haut depuis la création de la zone euro, à 17,741%.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire