Les deux groupes français se retrouvent en finale pour entrer au capital de TAV Holdings, le groupe aéroportuaire turc valorisé à 1,3 milliards d'euros. Doté d'un très riche portefeuille, l'aéroport d'Istanbul constitue une véritable pépite.
Ebidta en hausse de 257 millions d'euros
Les deux rivaux se retrouvent aujourd'hui en finale pour le contrôle de l'opérateur turc TAV Havalimanlari. Un gros morceau et une belle pépite. Le groupe, valorisé 3,2 milliards de livres à la Bourse d'Istanbul (1,35 milliard d'euros), appartient à des groupes turcs (Acsen notamment) qui se partagent quelque 60 % du capital (le flottant est d'environ 40 %). TAV possède plusieurs aéroports en Turquie (Istanbul, Ankara, Izmir, Antalya) mais aussi en Géorgie (Tbilisi, Batumi), en Tunisie (Monastir, Hammamet), en Macédoine, en Lituanie et en Arabie Saoudite. Au total, TAV pèse 881 millions d'euros de chiffre d'affaires (en 2011), en hausse de 12 %, et a dégagé un Ebitda de 257 millions (+ 21 %) et un résultat net de 52,8 millions. Sa dette avoisine tout de même 800 millions d'euros.
59 millions de passagers en 2020
L'aéroport Ataturk d'Istanbul est le véritable joyau de ce protefeuille. D'excellente qualité, il pointe au huitième rang des aéroports européens en termes de trafic (37,4 millions de passagers, + 16 % l'an dernier) et profite de l'époustouflante croissance de Turkish Airlines.
Selon nos informations, TAV prévoit 59 millions de passagers en 2020, une estimation exagérée pour faire monter les enchères, selon certains acteurs français. Surtout si une troisième piste n'était pas construite d'ici là.
Le prix contre l'expérience ?
Le verdict pourrait intervenir dans moins de trois semaines. Qui a le plus de chances ? "Tout dépend si les actionnaires turcs vont privilégier le prix ou le projet industriel", explique un analyste. "Si le prix est déterminant, Vinci l'emportera car le groupe a l'habitude d'être plus agressif sur ce point qu'ADP", assure t-il. A la tête de plusieurs aéroports régionaux (comme Nantes), le groupe de concessions veut à la fois grossir et utiliser son savoir faire français comme rampe de lancement à l'étranger où il gère seulement trois aéroports cambodgiens.
En face, Aéroports de Paris est forcément plus armé. A Paris, il gère déjà des aéroports de grande taille. Avec sa filiale ADPM (spécialisée dans la gestion aéroportuaire), il pilote déjà plusieurs aéroports à l'étranger. Même si sa stratégie à l'international, mise en avant depuis l'introduction en Bourse en 2006, n'a pas avancé d'un pouce depuis, le PDG d'ADP, Pierre Graff, cherche à se doter de leviers de croissance pour l'avenir.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire