mardi 4 juin 2013
Le guide du moutard
Après la lutte contre les paradis fiscaux, la loi sur le mariage pour tous ou bien encore la refondation scolaire, voici donc venir le temps de la politique familiale. Sujet hautement sensible qui a le don de mettre la population à fleur de peau et qui pourrait même se révéler explosif dans le contexte actuel. Les braises de la contestation contre le mariage pour tous sont encore chaudes et les six derniers mois ont montré qu’une frange de la société était prête à se mobiliser fortement contre tout ce qui pouvait apparaître comme une atteinte à la famille.
La réforme proposée aujourd’hui devrait toutefois éviter cet écueil-là. Timorée et minimaliste, on peut aussi dire réaliste si l’on veut, elle est aux antipodes de la révolution annoncée par le candidat Hollande lors de la dernière campagne quand il envisageait de supprimer purement et simplement le quotient familial pour le remplacer par un crédit d’impôt. Une mesure emblématique qui aurait contribué à transférer 3,5 milliards d’euros des plus riches vers les plus pauvres. À l’époque il n’était pas question pour l’État de faire des économies mais de redistribuer l’intégralité des fruits de cette réforme. La situation économique du pays en a décidé autrement. Les idéaux survivent rarement à la réalité.
Il faut trouver d’urgence de quoi remplir les caisses et les allocations familiales constituent un moyen comme un autre de boucher les trous. Aujourd’hui, il n’est donc plus trop question de symbole mais d’espèces sonnantes et trébuchantes, un milliard nous dit-on, ce qui n’est pas rien.
Une « modulation », selon le doux euphémisme usité, qui passera sans doute par le plafonnement du quotient familial. Une mesure qui adoucira la note et ne remettra pas en cause l’universalité des allocations, sujet tabou depuis 1945 et sur lequel le gouvernement Jospin s’était cassé les dents il y a 15 ans. François Hollande a de la mémoire.
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