Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen se sont livrés ce samedi à un
débat «Front contre Front» haut en couleurs dans la campagne pour la
11e circonscription du Pas-de-Calais, sur France 3 Nord - Pas-de-Calais,
où les autres principaux candidats ont tenté de se faire entendre.
Principale passe d’armes entre M. Mélenchon et Mme Le Pen, l’affaire
du «faux tract» diffusé par le FN comportant une photo du candidat Front
de Gauche et l’une de ses phrases prononcées lors d’un discours à
Marseille, le 14 avril : «Il n’y a pas d’avenir pour la France sans les
Arabes et les Berbères du Maghreb».
Sur le plateau, Marine Le Pen
est revenue sur cet épisode qui a tendu le climat de la campagne et a
accusé M. Mélenchon d’être un «immigrationniste fou», l’enjoignant à
«assumer» cette «phrase qui a été prononcée».
Equipe «stupide» de «gorilles»
Jean-Luc
Mélenchon a raillé l’équipe «stupide» de «gorilles» qui se sont «faits
serrer» en diffusant ce «petit tract», qui a abouti à un dépôt de
plainte du Front de Gauche, et à la revendication par Marine Le Pen de
cette initiative.
La présidente du FN s’en est également prise au
PS et à son candidat Philippe Kemel, accusant les socialistes de ne pas
s’être «désolidarisés» d’«élus voyous». Elle visait le député sortant de
la circonscription voisine de Liévin Jean-Pierre Kucheida, soupçonné de
malversations.
Le débat, qui a duré un peu moins d’une heure, ne
s’est toutefois pas résumé à un simple face à face entre les deux têtes
d’affiche de cette élection scrutée à la loupe.
Les autres candidats contre-attaquent
Face
à eux, le candidat PS, ainsi que la candidate écologiste Marine
Tondelier et le candidat Modem Jean Urbaniak ont tenté de contrer cet
affrontement à deux têtes et n’ont pas non plus été avares de piques et
de bons mots pour recentrer ce scrutin sur les enjeux de la
circonscription.
«Le bassin minier, il est fatigué, il est fâché
et il devient furieux. Même les scénaristes de Dallas ils s’y
retrouveraient plus dans cette campagne», a ironisé la jeune candidate
EELV.
«Le combat Front contre Front, je ne suis pas sûre que ce
soit ça qui sortira la circonscription de sa situation», a-t-elle
estimé, évoquant «les rumeurs incessantes de corruption et le cirque
médiatique».
Récusant ce terme, Jean-Luc Mélenchon en a renvoyé la
responsabilité aux nombreux journalistes qui le suivent sur les marchés
: «Moi j’ai rien demandé, s’ils veulent tous s’en aller, je ne les
regrette pas».
«Discuter sur les sujets de fond»
Le
candidat PS, déçu de ne pas «discuter sur les sujets de fond» a mis en
avant son ancrage local tout en se posant comme le «soutien sans faille»
à la politique de Jean-Marc Ayrault et François Hollande.
Il a
accusé Mme Le Pen et M. Mélenchon de «vouloir rejouer l’énième tour» de
la présidentielle et de «voler» l’élection législative aux habitants de
la circonscription.
«Je serai toujours présent le 17 juin, lorsque les trains seront repartis pour Paris, que les caméras auront quitté Hénin-Beaumont», a-t-il conclu.
Tous deux candidats à l’élection présidentielle, Mme Le Pen et M. Mélenchon avaient déjà participé à un face à face télévisé, lors duquel Marine Le Pen avait refusé de débattre, exigeant notamment de son contradicteur qu’il «présente des excuses aux millions de Français» qui votent pour elle et qu’il avait «insultés», disait-elle, en sa personne.
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