vendredi 11 mai 2012
Du Bleu Marine dans l’hémicycle
Marine Le Pen exclut « tout accord entre partis » pour les législatives (« Pour M. Copé, relève-t-elle justement, mieux vaut un député communiste qu’un député FN ! »).
Mais elle se dit prête, localement, à une entente au cas par cas avec des candidats UMP.
La présidente du Front national précise qu’un accord est également
« impossible » avec la Droite populaire qui a été créée, « de son propre
aveu », pour être une « digue » contre le FN et non un « pont » en sa
direction.
« Si discussions il doit y avoir », a-t-elle indiqué, « c’est à la
base (…) Nous sommes prêts à accueillir et à encourager toutes les
bonnes volontés, d’où qu’elles viennent. » « Nous regarderons au cas par
cas, notamment la sincérité du candidat UMP qui nous proposerait une telle entente. Je ne suis pas fermée, a priori, à ce type de discussions. »
Voilà ce que répond Marine Le Pen à notre confrère Valeurs actuelles qui lui demande si elle pourrait appeler à voter pour un candidat UMP contre la gauche, au cas où celui-ci appellerait à voter FN contre la gauche dans d’autres circonscriptions.
Celle qui est arrivée troisième au premier tour de la présidentielle précise mercredi sur RTL qu’elle s’adresse à « des candidats de l’UMP
qui veulent quitter » ce parti. Et confirme à la radio la main tendue à
ces candidats : « Nous sommes prêts à avoir une discussion avec eux,
dans le cadre d’un second tour où nous ne serions pas présents bien
entendu. »
L’appel aux « bonnes volontés » est clairement lancé :
« J’en appelle aux élus et électeurs de droite sincères, qui ont
voté Nicolas Sarkozy tout en se reconnaissant dans nos idées et qui en
ont assez de la machine à perdre qu’est devenue l’UMP : c’est
le moment de construire, ensemble, le grand rassemblement que mérite la
seule cause qui nous anime, l’amour de la France. Cette main tendue
vaut aussi, évidemment, pour les patriotes de gauche. »
Jean-François Copé n’a pas tardé à donner raison à Marine Le Pen. Elle avait suggéré à Valeurs Actuelles que tout élu UMP qui appellerait à voter pour les candidats marinistes serait immédiatement exclu. Ça n’a pas traîné. Dans un entretien au Figaro Magazine à paraître samedi, le très sectaire patron de l’UMP prévient que tout accord local entre un candidat UMP
aux législatives et le Front national serait « contraire à la ligne de
l’UMP » et qu’il en tirerait « toutes les conséquences au niveau
national ». Des têtes vont tomber.
Comme à chaque fois finalement, depuis Chirac et le B’nai Brith,
c’est l’ukase. Rien ne change et il faut gagner seul contre tous.
Sur le papier, en transposant les résultats de la présidentielle aux
législatives, Marine Le Pen atteignant plus de 12,5 % des suffrages
dans 353 circonscriptions sur 577, le Front national pourrait espérer
atteindre le second tour des législatives 2012 dans un gros pourcentage
des cas. C’est la situation maximale envisageable. Mais ce n’est pas
mathématique et ce n’est pas la même élection. On ne peut pas projeter
de façon fiable le nombre de voix par circonscription au premier tour
des présidentielles sur le résultat du premier tour des législatives
pour prédire des triangulaires. Notamment quand on sait qu’à gauche du
moins, la règle est toujours le désistement pour le candidat arrivé en
tête quelle que soit la différence de voix. (Ils sont bien ces gens de
gauche…)
De même, on vote beaucoup à la présidentielle et peu aux
législatives ce qui peut, selon la participation, élever à 20 % des
inscrits la barre nécessaire aux candidats FN pour se maintenir…
Le scrutin majoritaire, associé à l’interdit de toute alliance avec
le FN sous peine d’exclusion et d’excommunication, a été pensé pour
cela, pour éliminer un parti qui représente 6 millions de Français mais
n’a aucun représentant à l’Assemblée. Pas un seul. C’est la démocratie.
Le « Front républicain » ou le « Pacte républicain » que l’on va nous
ressortir, y veilleront.
L’extrême gauche de Mélenchon ou le Parti communiste français
pourront avoir des élus voire même un groupe, puisque les socialistes
s’allient aux communistes dans les élections locales. Celui qui arrive
en tête du premier tour part à l’Assemblée. C’est la sale petite cuisine
électorale qui favorise la dictature bicéphale et l’omniprésence de
toujours les mêmes.
Aux dernières cantonales, le Front national était parvenu à se
maintenir au second tour dans près de 400 cantons, mais seulement deux
candidats l’avaient emporté au second tour.
Il y a néanmoins plusieurs régions où les candidats du Rassemblement
Bleu Marine ont de sérieuses chances. Le Nord-Pas-de-Calais où Marine
Le Pen a fait de très gros scores, la Corse (grande nouveauté) et le
Sud-Est où le Front national a fait exploser les compteurs. Nous
reviendrons plus précisément sur les personnalités de ces candidats en
lice dans ces circonscriptions.
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