L'industriel British American Tobacco a invité des parlementaires mercredi au célèbre restaurant Chez Françoise, à deux pas de l'Assemblée, raconte le JDD. Or la convention de l'OMS sur la lutte antitabac stipule que « l'État doit veiller à ce que les politiques ne soient pas influencés par les intérêts de l'industrie du tabac ».
Une addition d'environ 10.000 euros, réglée mercredi par la présidente de British American Tobacco (propriétaire des marques Lucky Strike, Benson & Hedges, Rothmans, etc), au restaurant Chez Françoise, à deux pas de l'Assemblée nationale. «
Cuisses de grenouille et rognons de veau accompagnés des meilleurs crus de Bourgogne, le tout ponctué de gros cigares » raconte le
Journal du Dimanche dans son édition du 2 juin. Parmi les convives, de nombreux élus, membres du Club des parlementaires amateurs de havanes, dont André Santini, Patrick Balkany, François Sauvadet, Jean-Claude Lenoir, Odile Saugues ou Dominique Bussereau, l'ancien secrétaire au Budget, selon le JDD. Problème : ce déjeuner semble en infraction avec la convention-cadre de l'Organisation mondiale de la santé sur la lutte antitabac, que la France a ratifiée, et qui stipule que «
l'État doit veiller à ce que les politiques ne soient pas influencés par les intérêts de l'industrie du tabac ».
Un représentant des Douanes aussi à table
A ce déjeuner organisé deux jours avant la journée mondiale sans tabac, « nous n'avons pas parlé de fiscalité ni des prix » se défend un porte-parole du fabricant de cigarettes interrogé par le journal dominical. Ce dernier évoque pourtant que la présidente de BAT France, Soraya Zoueihid, aurait interpelé les élus sur la nécessité d'avoir « une réglementation équilibrée et cohérente » et sur ses préoccupations concernant le plan de santé en préparation. « BAT entretient des relations dans le but de peser et faire passer des idées. Mais ça ne change rien, je vote toutes les hausses de prix » fait valoir de son côté la députée socialiste du Puy-de-Dôme Odile Saugues, seule à avoir accepté de répondre au journal. Parmi les invités régalés par l'industriel figurait aussi un représentant de Bercy, Galdéric Sabatier, numéro trois de l'administration des Douanes, qui fixe les prix du tabac. Or Bercy et les industriels auraient des intérêts communs : les précieuses et rondelettes rentrées fiscales (14 milliards d'euros) provenant des taxes sur le tabac pourraient être menacées par une trop forte hausse du prix des cigarettes qui inciterait les consommateurs à acheter leurs paquets à l'étranger.
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