Pour dresser ce portrait-robot, le cabinet d'audit s'est associé à la Chaire Entrepreneuriat de l'ESCP Europe et a passé au crible 1.700 entreprises de taille intermédiaire participant au Prix de l'Entrepreneur de l'Année depuis 20 ans. Certains résultats s'avèrent surprenants. Malgré la crise, ces jeunes entreprises affichent une santé insolente. "La croissance moyenne de leur chiffre d'affaires cumulée sur 3 ans est de 148%, ce qui témoigne du dynamisme de l'entrepreneuriat hexagonal", commente Jean-François Royer, associé Ernst&Young France. Ces bons résultats leur permettent de grandir quatre fois plus vite que les sociétés créées, il y a 20 ans. Elles emploient ainsi 640 salariés en moyenne, contre seulement 200 auparavant.
Une fiscalité peu attractive
Reste un dilemme de taille : trop peu d'entreprises tricolores réussissent à devenir des leaders mondiaux sur leur marché, à l'instar de leurs consoeurs allemandes. "La faute à un environnement fiscal trop instable et des procédures administratives complexes", justifie Franck van Hassel, associé Ernst&Young Société d'Avocats.
Le cabinet suggère notamment de réformer la fiscalité des droits de succession. Seuls 4% des chefs d'entreprise sont des héritiers contre 17% il y a 20 ans. Certes, les héritiers bénéficient d'un abattement de 75% sur la valeur du bien transmis, s'ils s'engagent à conserver l'entreprise durant au moins 6 ans, depuis la création du Pacte Dutreil en 2003. "Mais dans un pays comme l'Allemagne, cette fiscalité est bien plus favorable. Les héritiers bénéficient d'une exonération totale, s'ils s'engagent à conserver la même masse salariale durant 8 ans", explique Franck van Hassel.
Autre bémol de taille : le coût du travail ne cesse de progresser, ce qui rend nos PME moins compétitives et nuit à la création d'emplois, commente son confrère, Jean-François Royer. Les charges sociales s'élèvent à 22% pour la part salariale, 46% pour la part patronale. Résultat : nombre de nos sociétés se développent hors de France. De quoi donner du grain à moudre au gouvernement qui a promis un choc de compétitivité...
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