Un luxe que personne ne peut se permettre.
jeudi 25 octobre 2012
Couacophonie !
Couacophonie !
Pour une opposition en reconstruction et même en totale quête de
repères, le gouvernement Ayrault est une véritable bénédiction. Même
quand il ne se passe rien, il y a toujours matière à tirer profit de
quelque chose. À condition évidemment de gonfler ses joues, façon
chanteur d’opéra, et de savoir sursignifier l’indignation, ce qui est un
exercice de style minimal en politique.
Ici, c’est un ministre
qui s’en va jouer les francs-tireurs sur la question de la
dépénalisation du cannabis, là, un autre qui pense tout haut ce qui se
trame tout bas avant de se faire rabrouer sans ménagement, ailleurs, un
troisième qui recule en rase campagne devant une armée de volatiles.
Jusqu’au premier d’entre eux donc, en proie à une subite crise de fièvre
à l’assemblée, mardi, avant de se prendre brutalement les pieds dans le
tapis hier matin. Une vraie faute morale qui restera comme une
estafilade parce qu’elle touche à ce que le pays a de plus intouchable,
le respect des institutions, et parce que la gauche s’est longtemps
posée en donneuse de leçon à ce sujet.
Depuis, dans les couloirs
de l’Assemblée, c’est haro sur Ayrault. L’hallali, la révolte des
janissaires à Istanbul, la bataille de Navarin, le scandale du
Watergate, rien de moins.
Résumer cette passe d’armes sur fond de
protocole juridictionnel à une simple question de postures serait
cependant une erreur. Les couacs à répétition de la majorité depuis la
rentrée, ses hésitations et ses reculades ont induit le doute sur ses
capacités à mener les réformes nécessaires et attendues.
Alors que
la période et la situation du pays exigent une action résolue et
décidée, c’est au contraire le sentiment d’une grande confusion qui
domine. Après avoir été accusés d’immobilisme, François Hollande et son
équipe sont désormais taxés de précipitation et même d’amateurisme. Le
malaise est là, y compris chez les membres de la majorité.
Un luxe que personne ne peut se permettre.
Un luxe que personne ne peut se permettre.
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