Dans cette dictature de l’immédiateté qui constitue notre quotidien, il ne saurait évidemment plus être question de « laisser du temps au temps ». L’époque et la pression économique exigent des réponses aux effets immédiats. Et quelques reniements aussi.
En chute libre dans les sondages, confronté aux premiers tiraillements avec ses alliés, accusé d’immobilisme et même piégé par son slogan de campagne, François Hollande s’apprête à apporter un premier lot de réponses concrètes. Ce qui n’ira pas sans reniements.
Côté réponses, il s’agira de détailler le plan de recouvrement des quelque 20 milliards d’impôts supplémentaires annoncés. Avant d’expliquer où et comment seront réalisées les 10 milliards d’euros d’économies qui devraient permettre de faire le joint.
Chacun sait évidemment que ces réponses-là ne suffiront pas. Sauf à taxer trop lourdement les entreprises, ce qui serait contre-productif au-delà d’un certain seuil et en totale contradiction avec la politique affichée de réduction des coûts du travail. Ou à s’attaquer aux classes moyennes et prendre le risque de plomber un peu plus encore les déjà maigres espoirs de croissance.
Il faudra donc bien, malgré les démentis, s’asseoir sur quelques promesses de campagne. Le maintien du gel du barème de l’impôt sur le revenu a déjà donné le ton. Et ouvert la voie à l’augmentation d’autres contributions comme la CSG, la TVA ou l’établissement d’une fiscalité « verte ».
Tout cela rappelle étrangement la « TVA sociale » imaginée par Nicolas Sarkozy, enterrée en grande pompe cet été par François Hollande et qui pourrait refaire son apparition sous une autre forme. Un peu maquillée, un peu arrangée pour faire passer la pilule bien sûr.
Pierre Moscovici dément que tout cela figure au budget 2 013. Il faudra donc sérieusement surveiller le correctif budgétaire qui suivra car on peut vivre sous la dictature de l’immédiateté et avoir un œil sur le calendrier.
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