Une enquête montre que sur la centaine de membres des
cabinets du président et du premier ministre, moins de 10% ont une
expérience du privé. Les énarques représentent plus de la moitié des
bataillons.
À l’heure où notre Président découvre (enfin !) la « gravité
exceptionnelle de la crise » et où la presse l’exhorte à se réveiller, à
agir en homme responsable et à prendre des décisions concrètes, on se
demande ce qu’ont fait ces trois derniers mois les 40 conseillers qui
composent son cabinet. Idem pour Jean-Marc Ayrault et ses 54
collaborateurs.
Ce sont pourtant ces personnes qui doivent assister les hommes à la
tête de l’État dans leurs choix et s’assurer de la cohérence de la
politique menée avec les ministères concernés. Les récents « couacs » et
problèmes de communication ne plaident pas à leur avantage.
Plus précisément, sur les 8 collaborateurs les plus proches de François Hollande, 6 ont fait l’ENA et deux d’entre eux sont des amis de sa promotion « Voltaire ». Un seul a travaillé dans le secteur privé. Sur les 40 personnes qui composent son cabinet, près de la moitié sont passés par la prestigieuse école. En proportion, le cabinet de Jean-Marc Ayrault est moins gourmand en énarques (38%), mais tout aussi peu enclin à engager des collaborateurs venant de l’entreprise.
Cette faible concentration du privé est une triste réalité. 7,5% du cabinet de François Hollande en vient. Et moins de 10% dans le cabinet de Jean-Marc Ayrault, si l’on soustrait les quelques journalistes de carrière qui l’ont rejoint. À part quelques stages en entreprises, les conseillers les plus proches du pouvoir ne semblent pas très familiers avec ce concept – du moins en pratique –, point commun inhérent à la technocratie française, et ce, quelles que soient les appartenances politiques. Ainsi, il est très surprenant d’apprendre que Pierre Bachelier-Iltis, conseiller technique aux affaires industrielles auprès du Premier ministre, n’est jamais passé par l’entreprise et a consacré sa carrière à l’administration. Aussi brillant soit-il, cette méconnaissance de l’industrie nous semble être un handicap à ce poste, un peu comme si vous étiez plombier et qu’on vous demandait d’être électricien. Les compétences théoriques ne suffisent pas.
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