vendredi 17 août 2012
Sécurité : gesticuler empêche d'articuler
La sécurité ! Le sujet est revenu à la une ces derniers jours, avant
même que les incidents d'Amiens-Nord ne soient placés sous les
projecteurs. Les interrogations sur les centres d'éducation fermés pour
mineurs, la création des fameuses zones de sécurité prioritaires, les
actions contre les camps de Roms datent d'avant la visite de François
Hollande à des victimes d'agression à Grenoble ou son hommage mardi aux
gendarmes tuées en juin. Occuper le terrain sur lequel la droite va
inévitablement attaquer est logique pour le PS, toujours suspect d'être
laxiste. Mais l'impression de cacophonie, entre les prises de position
de la garde des Sceaux Christine Taubira et celles du ministre de
l'Intérieur Manuel Valls, n'éclaire guère la logique qui préside au sein
du gouvernement sur le sujet. Critique du tout-répression et
tout-enfermement contre fermeté martiale et recrutement de policiers, la
caricature est trop simple. Du coup, ces annonces font écho à l'ère
Sarkozy, toujours dans l'émotion et le tout sécuritaire. L'exemple
d'Amiens pourrait pourtant être le déclencheur d'une autre politique, un
temps annoncée. Celle où on cesse d'accumuler des dispositifs, ZSP,
Anru, zone franche, etc., où on évalue leur efficacité et leur
empilement, et où on repense tout en simplifiant, puisque ca ne marche
pas ; et où on rapproche la police des habitants. Cela serait plus
parlant pour les citoyens et plus simple pour les administrations, sans
coûter plus cher. Bref, adopter une façon « normale » de gouverner en
lançant et articulant des réformes de fond et dans la durée, et en les
expliquant, pas en gesticulant et en cédant aux premières pressions de
l'actualité.
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