vendredi 17 août 2012
Le nouveau procès de Moscou
Pour Vladimir Poutine, la liberté est une émeute. Dans son monde
comme dans son vocabulaire, il n’existe ni malfaiteurs légers ni délits.
La contestation, quel que soit son degré, a automatiquement valeur
d’acte criminel.
Le procès intenté à ce trio de punkettes érigé en
ennemi public n°1 n’est ainsi que le nouvel avatar d’une politique
intérieure brutale comme un fouet. Basée sur la répression, la crainte
et l’étouffement, et qui a besoin de temps en temps d’exemples pour que
la société ne l’oublie pas.
Après la journaliste Anna
Politkovskaïa, l’oligarque Mikhail Khodorkovski, le blogueur Alexeï
Navalny et d’autres encore, c’est au tour des Pussy Riot de faire office
de « piqûres de rappel ». Il ne faut pas occulter cette symbolique
dimension-là.
Ridicule, ce procès ? Disproportionnées, les peines
encourues ? Du point de vue de l’Occident peut-être, pas de celui de
Poutine. L’ancien colonel du KGB sait parfaitement ce qu’il fait et à
qui il s’adresse. Et il est illusoire de penser qu’il est aujourd’hui le
moins du monde embarrassé par la publicité donnée à cette affaire. Au
contraire, cela renforce encore son image d’homme fort.
Qu’importe
en effet que l’opinion internationale pousse des cries d’orfraie à
chacune des atteintes portées aux droits de l’homme, c’est sans valeur
pour le maître du Kremlin. Il sait que le monde ne peut composer sans
lui, qu’il est intouchable hors de ses frontières.
Il sait aussi,
et le vent du printemps arabe le lui a rappelé, que paradoxalement plus
aucun despote n’est à l’abri chez lui. Ce qui l’a incité à resserrer
encore l’étau d’un cran.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire