Une fois n’est pas coutume, petit bilan de la campagne présidentielle, et surtout des hommes et femmes qui l’ont menée. Attention, article très en-dessous de la ceinture.
C’est fait, Nicolas Sarkozy a perdu, François Hollande a gagné. Autant les libéraux ne se faisaient pas vraiment d’illusion quant à l’aspiration libérale du premier, autant pour le second les craintes sont réelles d’enfoncer un peu plus le pays dans sa longue dérive étatiste. Une fois n’est pas coutume faisons un bilan de forme de la campagne présidentielle, et surtout des hommes et femmes qui l’ont menée. Attention, article très en-dessous de la ceinture.
Tout d’abord, les faux-culs : ils furent si nombreux, ce fut un vrai bal ! A droite, la palme revient à Juppé et Copé, et à gauche à Aubry et Fabius. A droite, Alain Juppé a consciencieusement poignardé N. Sarkozy, à plusieurs reprises pour être sûr du résultat. César a poignardé Brutus. Juppé qui, alors secrétaire général puis Président du RPR, n’a pas hésité à affirmer, en parlant de l’immigration, que « le seuil de tolérance [était] franchi », et ne se formalisait pas que des tracts en sa faveur dénoncent « une invasion »[1] ; eh bien ce même Juppé a joué à la vierge effarouchée pendant la campagne en dénonçant dans de faux off la « droitisation » de la campagne, le risque de lepénisation des esprits. J-F Copé quant à lui, s’est montré bien plus fin. Chacun a pu constater toute l’énergie et la détermination qui l’ont animé ces derniers mois pour défendre le programme de l’UMP. Ne nous y trompons pas : positionné explicitement pour 2017 son intérêt était bien que Sarkozy perde. Sa ferveur fut donc d’autant plus grande qu’il a compris depuis des mois que Sarkozy allait être battu. Mais attention, Copé est de ceux qui jouent au billard à dix bandes. Défaite certes, mais pas trop ! En effet un score trop faible aurait signifié une explosion immédiate de l’UMP. Avec 48.5%, il n’est pas sûr que les forces centrifuges l’emportent, et Copé peut espérer rester maitre d’un grand vaisseau à la dérive, mais pas coulé.
La droite n’a cependant pas le monopole de l’hypocrisie. Aubry et Fabius, très prompts à dénoncer la faiblesse de caractère de leur candidat (on se souvient de « couille molle » et « fraise des bois »), ne tarissent pas d’éloges à présents qu’ils peuvent espérer un confortable maroquin. « François Hollande Président ? On rêve ! » s’esclaffait Fabius. Sûr, il doit se pincer très fort.
Les lèche-culs à présent. Autant dire qu’ils furent bien plus présents à gauche, et de plus en plus nombreux à mesure que la victoire de F. Hollande a semblé inéluctable. La palme revient certainement aux Pipoéconomistes, brocardés de manière hilarante dans l’édito désopilant d’H16. Parce qu’il n’y a pas de raison de passer à côté des invitations à l’Elysée et son cortège de petits fours. Certains journalistes ne sont pas en reste. Libération a constitué le fer de lance du PS, encore moins subtil que le Figaro pour Sarkozy – c’est dire ! Le soutien du journal de N. Demorand fut tellement affiché que cela a même fini par choquer les membres de la rédaction, pourtant bien à l’aise dans leurs convictions, gauches dans leurs bottes !
Les culs-nus. Ils ont soutenu, ils ont perdu ou sont en phase d’être dépecés. Tout comme Mitterrand pilla Marchais, Machiavel-Hollande s’est largement servi des voix de Mélenchon, dont il n’appliquera aucune des recommandations. Petite consolation. Mélenchon, la grenouille gauchiste qui s’est voulue plus grosse que le bœuf socialiste, finit petit têtard face au FN. A la gauche de la droite, ou la droite de la gauche on ne sait plus très bien, on citera Bockel, Kouchner, Jouyet… Tous ceux-là ont fait partie de l’éphémère ouverture chère à Sarkozy. Aujourd’hui ils n’ont, ne sont, plus rien ; la droite ne les a jamais reconnus comme sienne, la gauche les a voué aux gémonies. A noter enfin la disparition programmée de la cul-béni Christine Boutin, qui va avoir besoin d’une sacrée dose de foi pour espérer peser dans la future recomposition de la droite.
Les culs-terreux : ceux qui ont mis la main dans le cambouis. La distinction revient sans conteste à Henri Guaino. Fidèle parmi les fidèles, ce soldat de l’an II n’a eu de cesse de mener la bataille sur tous les plateaux TV, des plus courus aux plus confidentiels. Fait suffisamment rare pour être signalé, Guaino fait partie de ceux qui sont autant à l’aise dans les débats politique au raz-des-pâquerettes que dans les confrontations de plus haute volée (cf. sa discussion de salon avec Régis Debray chez Taddéï mardi dernier). Celui qui fut la plume emblématique de Sarkozy a pu rédiger un dernier discours, celui de la défaite. Dans le Waterloo sarkozyste il aura tenu son rôle son rôle de garde impérial. Son style moucheté a en tout cas contrasté avec le bazooka-Morano, toujours prête à balancer une subtile bombe atomique, ou une grosse connerie. Au moins reconnaissons-lui une fidélité absolue à son camp. Il est facile de soutenir quand tout va bien ; il est plus rare d’être chien de garde quand tous crient au loup.
Cul-de-sac : Le Pen. Que faire de ses 18% ? En se positionnant constamment dans l’antisystème, pas de droite et encore moins de gauche, brocardant l’UMPS, son très bon score ne lui sert à vrai dire pas à grand-chose. Ou pas directement. En réalité M. Le Pen s’est dès le début positionnée pour les législatives. Et les premiers sondages pour les élections de Juin lui donnent là encore de bonnes raisons d’espérer un meilleur futur. Mais là encore il s’agit d’un billard à dix bandes. De ces 18%, probablement aucun député ne sortira. La stratégie de refus d’alliance de l’UMP conduira, dans pratiquement toutes les nombreuses triangulaires qui s’approchent, à victoire du candidat de gauche. Ainsi la probable grosse défaite de l’ex-majorité conduira, c’est ce qu’espère le FN, à un éclatement de la droite. Elle a d’ailleurs déjà commencé à l’anticiper, en transformant le mouvement en « rassemblement Bleu Marine ». La vraie-fausse mue commence.
Le cul entre deux chaises : dans cette catégorie, un seul homme, si reconnaissable qu’il n’est nul besoin de le nommer. Eternelle cassandre, premier à avoir alerté le pays sur le niveau de la dette, celui-ci a eu le choix entre voter pour quelqu’un dont il juge le programme « dangereux pour le pays » et un autre accusé d’avoir fait la cour au FN. En toute incohérence, son choix s’est porté sur le programme dangereux menant droit au surendettement. Ou comment exprimer une consigne de vote sans vraiment l’assumer. Il avait le cul entre deux chaises ; 40% de ses électeurs en sont tombés, de leur chaise.
Cucul : « Il est merveilleux, je trouve qu’il a tout bien fait ! ». La désormais ex-première Dame de France n’a pas dérogé à la règle que Séguéla avait fixée : ils s’aiment qu’on vous dit ! Avec ce couple la France a découvert le rose-bonbon. Aujourd’hui elle voit rose tout court…
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