lundi 14 mai 2012
L'homme normal
François Hollande
sera-t-il à la hauteur ? Il n'y a aucune raison de s'inquiéter. À une
condition : qu'une fois au pouvoir il devienne vraiment lui-même,
c'est-à-dire un social-démocrate authentique, à la scandinave, j'allais
dire intelligent.
Si François Hollande fait de sa victoire celle
du secteur public contre le secteur privé et exposé, s'il applique à la
lettre son programme dépensier et continue, comme ses prédécesseurs, à
laisser filer les déficits en augmentant les impôts, alors, là, il n'a
aucune chance de réussir : sa présidence est condamnée d'avance.
Rien,
dans sa personnalité, n'autorise cependant à désespérer déjà :
contrairement à ce que prétendaient ses camarades socialistes, François
Hollande a du caractère, il l'a prouvé pendant la campagne, et la
moindre de ses qualités n'est pas son aptitude à rassembler. Il devra en
jouer au maximum s'il veut réussir le redressement, mot qu'il a souvent
prononcé, et c'était bon signe, au cours des dernières semaines. Un
redressement financier, industriel et moral, la France étant aujourd'hui, chose incompréhensible, le pays le plus pessimiste du monde.
Nous
venons de vivre une fable : le 6 mai, un homme normal a vaincu un
personnage d'exception, à l'énergie ébouriffante, qui s'est battu
jusqu'au dernier sang. François Hollande restera dans l'Histoire si,
sans attendre, il remet sur pied le pays. En se transcendant. En
s'affranchissant de tout, y compris de son parti. En se répétant sans
cesse cette phrase de Roger Martin du Gard (1) que tous les hommes
d'État devraient connaître par coeur : "Lorsqu'on est décidé à prendre
au sérieux la vérité et à suivre notre conscience, il est bien difficile
d'être de son parti sans être un peu de l'autre."
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